L'équipage avait posé pied à terre depuis peu. Tout le monde était épuisé et complètement pris de courbatures. C'est d'un pas hésitant que Leantena enfonça ces pieds dans cette chose qu'ils appelaient neige, sa vie dans le désert ne lui avait jamais offert l’opportunité d'assister à un tel spectacle. Chaussée des bottes que lui avait prêtée Anton elle senti le froid l'envahir. Durant tout le trajet, la jeune femme n'avait cessé de s’étonner de la gentillesse dont avait fait preuve le "Capitaine" envers elle. Il lui l'avait nourrie, transporté, entrainée et venait maintenant de lui offrir des vêtement chaud. Pour être chaud ça ils l'étaient, tout particulièrement l'énorme cape en peau d'ours qu'elle portait maintenant.
Après quelques pas dans la neige l'exploratrice trouva que l'expérience n'était pas si désagréable. Elle s'amusa ainsi un bon moment à marcher dans la poudreuse. Anton la regardait depuis le pont du navire. Après tout, ce n'est qu'une gamine Pensa il en souriant. Et il alla la rejoindre.

"Petite ! Vient j'ai a te parler." Elle accouru, sans cesser de sauter dans la neige.
"Comme je te l'avait dit, nous on peut pas rester ici bien longtemps, deux jours tout au plus, les marchandises fraiches doivent être transportées le plus vite possible. Alors dit moi qu'es ce que tu conte faire ?"

Elle devait l'admettre, une fois de plus Leantena n'avait pas le moindre projet, elle avait beau avoir été prévenue elle n'y avait pas réfléchit une seule seconde. Le capitaine compris tout de suite qu'elle n'avait aucune idée de quoi faire, a vrai dire il en était déjà plus ou moins persuadé.

"Bon, il est temps pour moi de te dispenser mon dernier apprentissage. Approche."

Étonnée et a la fois très heureuse l'apprentie s'avança vers le maitre. Ce dernier prit son fameux bâton qu'il quittais rarement et décrocha la cape de son élève, avec le bout de l’ustensile, il lui enleva ensuite son sac, et enfin il détacha son carquois. Perplexe, Leatena le regardait, grelotants a cause du froid qui lui mordait la peau désormais.

"Dans les montagnes se trouve, un temple, je connais les moines qui s'y trouve, il t'accueillerons à bras ouverts, te nourrirons et te logerons. Seulement tu devra t'y rendre par tes propres moyen, sans aucune aide venant de ma part. Durant la traversée j'ai forgé ton esprit, tu dois maintenant forger ton corps."

L'expression de l'apprentie avait désormais changé, le sourire enfantin de l'enfant jouant dans la neige avait disparu. Elle n'était découverte que depuis quelques instant, pourtant des engelures se formaient déjà sur ses mains. L'épreuve imposée était loin d'être simple, elle serait même probablement un supplice. Mais elle n'était pas insurmontable, Leantena avait pleinement confiance en Anton.

"Va t'en dés maintenant, la prime sur ta tête est assez élevée pour que je change d'avis dans les cinq prochaines minutes"

L'élève s'inclina respectueusement, et parti vers l'Est, les monts immaculées se devinaient à travers la brume, leurs ascension serait rude, le corps et l'esprit de Leantena allaient être mit à rude épreuve.




Une fois que la silhouette de Leantena disparu dans les bois et le brouillard, Anton interpella un des membres de son équipage.
"Va me chercher un oiseau messager, d'ici deux semaines on mangera comme des rois"

Depuis deux jours déjà Leantena marchait dans le froid, elle devait reconnaître que jusqu'ici elle avait eut de la chance. Le temps était resté beau, elle pouvait donc ainsi voir les monts immaculés sans risques de se perdre. De plus elle avait réussit à se procurer sans trop d'efforts de la nourriture; quelques lapins malchanceux étaient passé à proximité de sa lame. Seulement elle commençait malgré tout à s’inquiéter, une vague de froid c'était levée et de gros nuages approchaient à l'horizon. Mais la jeune femme resta confiante, vu l'endroit où elle se trouvait il lui restait dans le pire des cas une semaine et demie de marche rien d'insurmontable donc.
Mais dans les terres nordiques les choses ne sont jamais simples. Le vent se leva d'un coup, amenant avec lui brume épaisse, et rafales de neiges. Rien de vraiment affolant pour la voyageuse, il lui suffisait de se trouver un abri, ce n'était qu'un contre temps. Par chance Leantena trouva rapidement un arbre mort au tronc creux, elle décida de s'y installer. L'endroit était loin d'être confortable, mais il convenait à une attente de quelques heures.
Bien abrité dans son trou la jeune femme profita de cette pause pour faire un point sur la situation. Tout d'abord elle avait faim, mais bon, c'était encore largement supportable, une fois la bourrasque calmée, il lui suffirait de chasser. Physiquement c'était supportable, elle n'avait à se plaindre que de quelques courbatures rien de grave. En revanche ce qui l'inquiétait c'était ces engelures qu'elle commençait à avoir un peu partout sur le corps, au doigts, aux pieds, sur les jambes... Leantena décida qu'il lui fallait faire un feu dans les plus bref délais. Elle allait donc devoir trouver un abri pour ce soir, chasser, et allumer un feu, mais bien sur pour cela il fallait que la bourrasque cesse...
Bien entendu elle ne s’arrêta pas, loin de la, le vent se fit plus fort et sa morsure plus glaciale. Terrée au fond de son abri la voyageuse avait de plus en plus faim, elle n'avait plus tellement le choix elle devait aller chasser. Elle quitta alors son abris non sans une certaine appréhension.

Après une vingtaine de minutes à chercher en vain la panique s'empara peu à peu de la jeune femme. La brume l’empêchait de voir la cime des monts immaculés et donc de s'orienter, elle essaya alors de retourner sur ses pas, effort inutile. Il fallait l'avouer, Leantena était perdue. Toute grelotante qu'elle était, il lui fallait tout de même une solution et surtout de quoi manger. Ses doigts étaient maintenant littéralement gelées, a chacun de leurs mouvement sa peau se déchirait. La situation devenait de plus en plus grave. Quand soudain, à travers les arbres elles aperçut une faible lueur vacillante, un feu de camp surement. Cette vue lui redonna des forces, Leantena s'y dirigea confiante. Avec un peu de chance les gens qu'elle allait croiser serait accueillant...

Un fois à une dizaine de mètre du campement elle se cacha et examina l'endroit.
Six... Non sept personnes, toutes armées... Mais elles ont vivres et provisions. Pensa elle. Il fallait évaluer les risques, rien ne garantissait qu'il s’agisse de gens de bonne compagnie. Elle pesait le pour et le contre quand un grand homme qu'elle n'avait pas vu, arriva discrètement derrière elle. Il lui saisit violament le bras et la renversa à terre en direction du campement, sonnant ainsi l'alerte. A terre Leantena se tourna et fit ainsi face à cet homme. Sa laideur était effrayante, son visage plat et ratatiné était parcouru d'une immonde cicatrice qui traversait son visage en passant par son œil droit et borgne. Son œil, d'un noir profond scrutait la jolie proie qu'il venait d'attraper. Il semblait la déshabiller littéralement du regard, un sourire lubrique apparut sur les lèvres gercées de l'homme. Imposant par sa très grande taille, et par la largeur de ses épaules, il portait dans son dos un immense marteau de pierre brute. Il semblait assez fort pour pouvoir déplacer une montagne par la seule force de ses bras. Au moins Leantena était fixée, le groupe n'était pas amical du tout, néanmoins elle voulait éviter l'affrontement, elle était trop faible pour ce défaire de tous ces guerriers, et celui face a elle la terrifiait. Elle voulait fuir.
Mais à peine elle eut fait un mouvement que l'inconnu qui l'avait attrapé écrasa sa cheville avec son pied, fessant ainsi hurler de douleur la femme. Il ne cessa de la dévisager avec cet affreux sourire sur les lèvres.

"Ce soir c'est chair fraiche les gars"

Ces mots glacèrent le sang de la pauvre femme au sol, et les cris de joies pervers des hommes derrières elle, n'arrangeaient rien. Leantena tenta de se débattre mais l'homme écrasa son pied plus fort encore. Dans un réflexe stupide, la guerrière voulu attraper son sabre, mais avant qu'elle n'ait eut le temps de faire quoi que ce soit, elle senti le poing de l'homme s'abattre en plein sur son nez, rejetant ainsi sa tête vers l'arrière. Durant une petite seconde elle perdit connaissance. Quand elle rouvrit les yeux l'homme venait de lui retirer ses sabres, Leantena était maintenant désarmé. L'homme se tourna ensuite vers elle et la regarda de son unique œil valide, toujours avec cet atroce sourire. L'espace d'un instant la pauvre prisonnière cru voir le visage de Degloria, elle senti alors la haine monter en elle. Poussée par une étrange force, un mélange entre le désespoir et le désir de vengeance, la guerrière envoya un puissant coup de tête sur le nez de l'horreur qui se tenait sur elle. L'homme s'écrasa dans la neige, il se tenait le visage en sang et hurlait piteusement. Ces acolytes se précipitèrent sur la jeune femme qui se levait en titubant.

Désarmée et mal en point, l'issue du combat semblait certaine mais même dans ces dernier retranchements l'ancienne esclave était redoutable. Le premier Bandit qui arriva à portée de Leantena n'eut pas même se temps d'abaisser son épée que d'un coup de pied la guerrière lui avait brisée deux côtes. Avant qu'il ne s’écroule sur le sol, elle l'avait attrapé, un d'un geste froid et rapide elle lui brisa la nuque. Le cadavre s'écroula devant elle, face sur neige. Leantena récupéra l'épée de sa victime et fit face aux six guerriers restants.
Deux archers et quatre bretteurs, la tache serait ardue. En position défensive la jeune femme attendait l'assaut, respirant profondément elle tachait de se concentrer, la moindre erreur lui serait fatale. Deux guerriers se jetèrent sur elle, arme au point et rage au cœur. Impassible, elle laissa l'attaque venir, chaque pas qu’ils fessaient vers elle, les rapprochait un peu plus de la mort. D'un rapide coup d’œil, Leantena remarqua qu'un des archer avait encoché un flèche et bandait maintenant son arc dans sa direction. Tout s'enchaina alors à une vitesse fulgurante, d'un large coup la guerrière trancha la gorge d'un des homme qui courait vers elle, au même comment son compagnon assena un puissant coup en direction de la femme mortelle, qui para habilement, envoya son poing dans le visage du malheureux, lui attrapa le col pour le tirer vers elle et le transperça de sa lame. Alors que l'homme crachait du sang, Leantena le saisi et s'en servit comme bouclier pour se protéger des flèches qui vinrent percuter le dos de leurs allié. Le malheureux poussa un dernier cri de douleur quand l'épée sorti de sa poitrine. La jeune femme arracha les flèche à même le cadavre et regarda ses adversaires, Encore quatre, je dois me faire courage oublier la douleur, je ne peux mourir ici. Songea elle, il ne lui restait plus qu'une chose à faire.
Elle prit alors la fuite, laissant ces adversaire, pantois durant quelques précieuses secondes, qui lui permirent de prendre de l'avance.



Perchée au sommet d'un arbre, Leantena savait qu'elle ne pouvait pas les semer aussi facilement, elle devait les tuer. Son cœur battait a toute vitesse, elle essaya de se calmer, elle prit une profonde inspiration, puis deux et ainsi de suite. Peu à peu elle reprenait ses esprits, elle s'autorisa alors un coup d’œil aux alentours. Elle aperçut un des malfrats, ils étaient probablement tous partit à la recherche de la femme. Doucement cette dernière pris une des flèches récupérée quelques minutes plus tôt. Elle se saisit doucement de son arc sans quitter des yeux sa cible. Elle encocha, banda son arc et visa l'homme. Elle ne pouvait se permettre d'échouer dans son tir, seulement le vent et la neige rendait l'entreprise compliquée. Elle plissa les yeux et reteint sa respiration, et enfin elle libéra la flèche qui fila à toute vitesse vers la nuque du malheureux. L'homme s'écroula dans la neige sans un bruit laissant une immense tache rouge dans la poudreuse.
Leantena quitta son repère et se faufila jusqu'au cadavre pour récupérer sa flèche. A travers la brume elle aperçut un autre guerrier, l'occasion était trop belle.
Doucement, telle une ombre la guerrière se dirigea vers l'infortuné, le bruit des pas qui s’enfonçaient dans la neige fut la dernière choses qu'il fut donné d'entendre au malheureux, si ce n'est le bruit de sa propre gorge tranchée.
Il n'en reste plus que trois, je vais y arriver Se dit elle, mais ce moment d’inattention lui couta cher, une flèche venait de s'enfoncer dans la jambe droite de la guerrière, déchirant ainsi sa chair et ouvrant une large plaie de laquelle ruisselait le sang. Sans parvenir a réprimer un cri de douleurs en retirant la flèche, la jeune femme prit une nouvelle fois la fuite, mais cette fois en boitant, et surtout en laissant une trainée rouge derrière elle.
L'archer qui venait de découcher la flèche, jubilait, il n'avait qu'as suivre la piste flamboyante laissée par la blessée. Couteau à la main et sourire au lèvre il avançait dans la poudreuse persuadé qu'il trouverait au bout de la piste sa proie mourante. Cependant il arriva au pied d'un arbre, ou il ne trouva qu'une immense tache de sang. Il comprit trop tard, il leva la tête juste au moment ou la jeune femme se laissait tomber, arme la première, sur lui. De tout son poids Leantena s'écrasa sur l'homme, la contact de sa jambe meurtrie avec le sol fut douloureux, très douloureux, une gerbe de sang sortie d'un coup et elle ne put s’empêcher de hurler. Son cri retenti à travers les arbres, mettant au courant toute la forêt de la ou elle se trouvait. Recroquevillée sur sa jambe, la proie attendait la mort arriver, la tempête lui empêchait d'identifier ses cibles et la souffrance était trop forte pour espérer grimper de nouveau à un arbre. Ses larmes salée vinrent se mêler à l'hémoglobine sur le sol. Pardonnez moi tous.
C'est alors que l'espace d'un instant qu'elle les sentis, au début elle ne comprit pas vraiment ce qui lui arrivait. Sans avoir la moindre idée du pourquoi du comment, elle savait ou ses chasseurs se trouvaient, ils arrivaient par la gauche. C'était une sensation étrange qui parcourait la jeune femme, ont aurait pu croire à l’instinct, ou à autre chose d'aussi étrange, mais Leantena comprit. C'était L'Ür. Brièvement, l'apprentissage d'Anton avait portée ses fruits, et lui avait permis d'avoir une idée précise de la position de ses adversaire. De proie elle devint alors chasseuse.
Elle prit une fois encore son arc, encocha un flèche et plaça l'autre entre ses dents. Le sang du malheureux qu'elle avait abattu l'instant d'avant vint alors emplir sa bouche lui laissant un gout amère dans la gorge. Elle se mit en position de tir et attendit.
Finalement deux silhouettes découchèrent des arbres au même moment, mais en un éclair, deux flèches avaient volée et avec un précision mortelle, atteint leurs proies. Les deux cadavres touchèrent le sol en même temps, l'archère les regarda un moment, elle ne parvenait pas à se calmer.
Le danger était maintenant écarté mais sans savoir pourquoi, mais Leantena ressentait maintenant une haine féroce lui parcourir les veines. Ivre de colère, elle arracha avec violence ces projectiles sur les morts qui jonchaient le sol, et d'un pas meurtri mais sur se dirigea vers le camp de ces infâmes bandits.
Une fois sur place, sa haine ne diminua pas, au contraire, elle tripla de volume, surtout quand elle le vit. Il était la, le grand homme au marteau. Il se reposait près du feu, un chiffon sur son nez ensanglanté. Quand il aperçut la jeune femme seule, son œil unique se glaça d’effroi. Sa venue ne voulait dire qu'une chose, tout le reste de sa bande avait été massacré, saisi d'une panique incontrôlable il tenta de saisir son marteau. Grave erreur. Avant même qu'il n'ait eut le temps de faire le moindre mouvement une flèche lui transperçât la main. Un cri affreux et ridicule à la fois, déchira la forêt. Il se leva et tourna le talons, le bourreau fuyait honteusement, du moins il essayait, une autre flèche vint cette fois ce planter dans son mollet droit, il chuta alors dans la neige. Leantena s'approchait de l'homme, le visage de la jeune femme qui habituellement était si doux était maintenant déformé par la colère. Une fois face à la piteuse créature, la haine présente au sein même de la guerrière atteint son paroxysme. Elle se mit alors sur lui. Ses jambes, placée sur les bras de l'homme empêchaient toute résistance de sa part. L’œil valide, du malheureux regarda la jeune femme, il semblait lui supplier de le laisser partir. La réponse de Leantena fut rapide et brutale, d'un geste elle ce saisit du globe oculaire de l'homme et l’arracha. Il poussa un cri terrible, tandis qu'elle le jetait un peu plus loin dans la neige. Maintenant aveugle le bandit ne pût voir que la femme sur lui levait un de ses bras vers le ciel, cependant il ressentit une immense douleur quand celui ci vint s'écraser sur son visage lui brisant le nez, plus qu'il ne l'était déjà. Un nouveau cri se fit entendre. De très nombreux coups, de même intensités si ce n'est plus, suivirent, et rapidement les cris de l'homme cessèrent. Seul dans la forêt raisonnaient les craquement des os et le bruit de la chair qui se déchirait.



Après d’interminables minutes, Leantena se calma enfin. Elle se leva du tas de chair sanguinolent qu'elle venait de créer avec un détachement assez inhumain. Le regard vide elle explora le campement rapidement, elle trouva rapidement des vivres ainsi que de quoi penser ses blessures. Il y avait également trois chevaux, elle jeta son dévolu au hasard sur un bel étalon caramel. Maintenant, la jeune femme était équipée. Elle récupéra ses sabres, et constata que ses mains étaient complètement meurtrie à cause du froid et des coups qu'elle avait porté. Elle se posa donc près deux feu, et se soigna comme elle put.
La voyageuse ne resta gère dans le campement, elle voulait quitter cette forêt le plus rapidement possible. Elle prit donc sa nouvelle monture parti au galop. En moins de deux jours, elle arrivait aux Monts Immaculés. Et ce qu'elle vit lui fit oublier tout ce qu'elle venait de vire.