Quoi qu'il en soit, jusqu’à une certaine époque, les vampires restaient un demi-mythe du fait de notre ignorance totale quant à leur système de hiérarchie et de société.
Puis vint Elias Darwyck.
Fils d'un marchand riche et prospère, ce jeune homme était depuis l'enfance, passionné par le mystère que représentait cette "race". Bien peu d'ouvrages traitaient des vampires et presque tous étaient difficilement accessibles. Cloitrés dans d'immenses bibliothèques réservées à une élite, ils prenaient la poussière perdus au milieu de centaines d'autres ouvrages.
Mais il en fallait plus pour décourager Elias Darwyck. Après avoir terminé tant bien que mal son éducation de commerçant, il fugua et partit se réfugier dans une cité voisine de la sienne.
Ce fut là que nous nous rencontrâmes. Il était charismatique à sa manière, vêtu richement mais nobles dans ses paroles et dans ses actes. Il m'a tout de suite séduit moi, le petit apprenti en sorcellerie qui débutait à peine dans ce monde âpre et hostile. Son assurance et sa rhétorique me confortaient dans l'idée qu'il était tout ce que j'aurai voulu être si la chance m'en avait été donnée.
Nous devînmes rapidement bons amis. Chaque jour nous allions discuter à la taverne du coin, le Hibou Dormant. Rapidement, il me confia son projet : En apprendre le plus possible sur les vampires peu importait par quel moyen. Il avait la ferme intention de s'enfoncer dans les bas-fonds, certain que l'on en savait bien plus sur eux là-bas que ce qu'on voulait bien en dire. Il me montra ses plans : il comptait faire le tour de plusieurs Cités périphériques avant de partir carrément en Noara où, disait-il, l'on trouvait bien plus de légendes intéressantes qu'ici. Puis, il terminerait son périple en tentant d'entrer en Serkheim. Ce que seuls quelques uns avaient tenté sans autorisation expresse du gouvernement.
Un tel projet m'affola. Avec les troubles actuels, prendre la route équivalait à un suicide. Le nombre de mercenaires désœuvrés et de brigands en tout genre qui parcouraient les environs était hallucinant. Le nombre d'agressions hebdomadaires également.
D'un sourire entendu il me répondit que je ne devais pas m’inquiéter pour ça. Qu'il saurait user de son or et de son jeu d'acteur à bon escient.
La semaine suivante, il disparut.
Je su alors qu'il avait décidé de mener son projet à bien. Avec l'argent qu'il possédait il se pouvait qu'il soit triomphant mais je ne lui souhaitait pas. Personne n'avait jamais rien gagné à s'intéresser de trop près aux Maudits. Excepté une mort affreuse.
Deux ans plus tard.Il à frappé hier à la port de mon bureau de Mage herboriste. Il était crasseux, vêtu de haillons qui sentaient le caniveau, et pourtant dans ses yeux brillait une joie indicible. De son ancien charisme ne subsistait que son port altier. Le reste pendait en haillons lamentables. Je l'invitait à entrer après l'avoir serré dans mes bras. Une fois que j'eus servi le thé, il s'écria, comme fou :
"J'ai tout découvert !"
Et il me déballa tout. Endiguer son flot de parole ne fut pas chose aisée mais j'y parvint, le convainquant que je devais prendre des notes. Celles que vous trouverez ci-dessous sont tout ce que j'ai pu tirer de lui ce jour-là.
De ce qu'Elias Darwyck à glané durant ces deux années d'activité, il existe deux branches principales de la race des "buveurs de sang". La première comprend les vampires "sauvages", souvent des nouveaux-nés désorientés et sanguinaires. Ils sont les vampires dont tout le monde parle, ceux que les braves gens craignent tout en se réchauffant près du foyer de leur froide chaumière. Ceux des légendes et des cauchemars, créatures oniriques autant que physiques. Il me donna à ce moment là de nombreuses indications quand à la nature, non des nouveaux-nés, mais des vampires en général. Tout d'abord, ils ne pouvaient demeurer qu'un mois sans se nourrir, sous peine de devenir fou et de mourir. Ensuite, il leur est totalement impossible de se reproduire, la métamorphose a altéré cette capacité également. S'ils devaient être exposés à la lumière du soleil sans protection magique, ils mourraient dans l'heure.
Ils terrifient les villages humains à Serkheim, car oui, la majeure partie de la population est humaine. L'on envoie régulièrement des patrouilles assermentées s'en saisir afin de les enrôler de force.
Ils sont la partie immergée du glacier.
Et puis il y les autres.
Ceux qui écument les villes. Qui se dissimulent parmi les humains normaux. Ils existent, ils sont là. Sous le nez des chasseurs de vampire. Les recherches d'Elias se sont révélées fructueuses, et grâce à un "ancien associé" des vampires il à pu en apprendre plus que quiconque n'en avait jamais rêvé. Mais ce n'est pas tout car il en a également beaucoup appris sur les rouages du mystérieux territoire qu'est Serkheim. Son système est basé sur la crainte mystique qu'inspirent les Trois Prieurs, dont nous parlerons plus tard, mais également sur le culte de la Nuit, soi-disante mère du monde. Chaque vampire introduit à Serkheim est initié à cette religion et se voit offrir deux choix : Servir ou mourir.
Pour maintenir ce système en marche plusieurs tutelles sont nécessaires à commencer par la Garde Noire, dévouée aux dirigeants du royaume ainsi qu'à leur "Mère" la Nuit.
Les vampires se divisent en plusieurs castes.
Il y a les
Servants, qui constituent la piétaille. On les trouve dissimulés parmi le petit peuple. Des marchands, des fermiers, des gardes...Ils sont les plus nombreux. Ils constituent le fer de lance vampiresque. A l'intérieur de Serkheim, ce sont les hommes de mains, les petits bourgeois parfois, les plus vieux d'entre eux font souvent partie intégrante des cohortes de la Garde Noire.
Puis l'on trouve les
Vicaires, moins nombreux car plus expérimentés dans les arcanes occultes. Ils sont la hampe de la lance, plus réfléchis et malins que les Servants. A Serkheim, ce sont les serviteurs privilégiés des Grands Vicaires et des Fomoires, il constituent la classe moyenne. Au Nedora, la plupart se font passer pour des marchands ou des banquiers voire des officiers.
Viennent les
Grands Vicaires, les intermédiaires, les généraux. Ils maîtrisent eux aussi l'Umbromancie à un degré plus important. Dans Serkheim ils sont la noblesse et on leur confie souvent de hautes responsabilités, diplomatiques, militaires ou autres. Peu d'entre eux sont infiltrés, en guise de couverture ils se contentent de petites activités sans commune mesure avec leurs capacités réelles. Souvent ils tiennent des établissements publics, maisons closes, auberges, tavernes...Ils ont pour mission de coordoner chaque action entreprise par les Infiltrés, par conséquent ils se doivent d'être au-dessus de tout soupçon. Est-il utile de préciser que leur camouflage est quasiment parfait ?
Ensuite, l'on à les
Fomoires, leurs supérieurs ceux que l'on trouve aux postes clés. Ils sont beaucoup moins nombreux, il n'en existe qu'une petite vingtaine selon ma source, mais leurs pouvoirs sont fantastiques. De plus, seuls cinq d'entre eux seraient secrètement délégués en dehors du Royaume de Serkheim, le reste d'entre eux administrant le Royaume sous la férule de leurs terrifiants supérieurs. Parmi eux, l'on connaît uniquement le dénommé Astérion, le général vampire chargé de contenir les ennemis des Nocturnes aux frontières, un féroce guerrier et redoutable stratège n'ayant rien à envier aux généraux humains. A la tête de trois Cohortes (une cohorte comportant six cents soldats) de Gardes Noirs(corps d'armée détaillé plus bas), il tient la dragée hautes aux diverses offensives émanant soit de Lycans haineux soit de groupuscules humains entretenant l'illusion d'infiltrer Serkheim.
Chaque Fomoire a à sa disposition la moité d'une Cohorte de soldats d'élites, soit trois cents hommes qui lui sont voués corps et âmes. Ces puissants personnages administrent et dirigent les différentes facettes de Serkheim, au niveau militaire, religieux et économique. Chacun d'entre eux occupe un poste clé dans la gigantesque machine militaro-religieuse du Royaume. L'ambition et la soif de pouvoir n'ayant pas disparu avec la métamorphose", ces êtres se livrent une véritable guerre d'influence, sombre et insidieuse souvent afin de gagner les faveurs de tel ou tel prieur en discréditant au passage un adversaire.
Ces Fomoires sont passés maîtres dans l'art de l'illusion et des magies nécromantiques, ce sont eux qui distribuent aux Servants et aux Vicaires les talismans nécessaires à la dissimulation de leur vraie nature lors de leur missions en territoire humain.
Ils sont la main qui dirige la lance, et chacun les craint car ils sont porteurs de l'Autorité des Trois. Un Conseil formé de six d'entre eux administre le Royaume en transmettant les directives des dirigeants suprêmes : Les Prieurs millénaires.
Parmi les Fomoires à prendre en compte, il se trouve :
Vlad,
Astérion et
Achaz, trois des membres du conseil des Six. Le premier est un des principaux chefs religieux, le second est le responsable militaire du royaume, et le troisième dirige les interventions extérieures à Serkheim, officielles ou officieuses. Les trois restants sont
Norn,
Keldorf et
Acaledda.
Les fomoires subordonnés à Asterion sont
Crivetz,
Asin et
Vaold. Ils dirigent l'armée de Serkheim ensembles.
Dans le domaine économique officient les dénommés
Viladra et
MareshAux archives du Royaume, un seul Fomoire est délégué :
Jëbryel Svorda, chargé de protéger les saintes écritures de toute atteinte, et gardien du savoir.
Enfin, les trois Prieurs. Les gouvernants de la Capitale, Akkaron.
Thogorma le Voyant,
Gwidonn le Haut-Prédicateur et
Crios le Funèbre. Ils sont le Lancier. Et dotés dit-on de pouvoirs formidables. A eux trois ils constituent l'autorité religieuse suprême, l'on dit que la Nuit parle à travers leur bouche. Autrefois alors qu'ils étaient jeunes et fiers, ils fendaient la terre de leurs pas, faisaient couler des fleuves de sang et luttaient avec les plus puissants des êtres. Le ciel résonnait des échos terribles de leurs fureurs et les divinités elles-mêmes frissonnaient. Nul ne sait qui ils étaient avant de devenir ce qu'ils sont aujourd'hui, ce qui est certains c'est qu'ils furent les Trois Premiers nocturnes à naître de la Nuit génitrice. Ils n'apparaissent qu'une ou deux fois par an en public, au balcon du Palais des Nuits, à l'occasion de fêtes religieuses.
Officiellement, ils dirigent Serkheim de concert, mais officieusement c'est Crios qui mène la danse en s’efforçant de faire cohabiter humains et vampires au travers de sa politique stricte. Gwidonn et Thogorma n'approuvent que partiellement ce point de vue, et ont obtenu de lui qu'il lance l'opération d'infiltration du Nedora. Depuis quelques décennies, des Nocturnes spécialement entraînés ont ainsi infiltré les populations humaines, se glissant parmi les représentants de toutes les couches sociales possibles. Paysans, banquiers, soldats, officiers, mercenaires, colporteurs et bien d'autres... Les Prieurs considèrent cette mesure comme sécurisante pour Serkheim. Et puis qui sait, peut-être un jour Crios se laissera t-il fléchir quand au sort des hommes...
Nécromantique et Umbromancie
Tout d'abord, cette nécromantique. Elle est maîtrisée à divers degrés par les Servants et les Vicaires. Les Fomoires, eux, la maîtrisent parfaitement. Comme on s'en doute, elle sert avant tout à...rentabiliser la mort. Les premiers nécromants clamèrent à la face des dieux qu'ils avaient vaincu la mort, ils ne le regrettèrent que lorsque les royaumes se mirent en branle pour les exterminer. Aux yeux de la majorité, une telle discipline était contre-nature. Ce qui était mort devait le rester, et l'arrogance des êtres vivants n'y pouvait rien changer !
Mais voilà. Le tabou fut brisé. La découverte de cet "art" ébranla nombre de pays. Malgré les efforts fournis, les secrets enterrés furent redécouverts, puis retransmis. Aujourd'hui, les nécromants forment une société discrète mais bien réelle.
Les vampires n'en font pas tout à fait partie. La nécromantique ne leur est pas étrangère de fait, ils sont prédisposés à son apprentissage. Les Vicaires et les Servants n'en savent généralement pas suffisamment pour ranimer les disparus, en revanche ils peuvent invoquer une brume grisâtre afin de passer inaperçu et de surprendre leur proie, et également jeter une malédiction mortelle sur leurs lames.
Les Fomoires eux, évoluent dans un environnement complètement différent. Ils ont un signe distinctif, une bague ou un médaillon fabriqué en vieil acier. Il s'agit là d'un vieux talisman portant le symbole de Neloph, celui qui fut le Premier d'Entre les Nécromants.
Les porteurs de ce type de talismans sont presque tous des Fomoires. ( Quelques grands nécromants le portent également sans être vampires pour autant) Si on en a encore jamais démasqué un seul c'est tout simplement parce que personne de nos jours, ne connait plus la signification de ces artefacts.
Eux peuvent tuer un homme et le ranimer en un clin d’œil grâce à une panoplie de sortilèges leur permettant de jouer avec les ombres. Umbromancie. La victime de leurs sortilèges, une fois ranimée, possèdera toute sa conscience et ses moyens, mais sera entièrement soumise aux ordres du Fomoire. Ces derniers peuvent également invoquer les ténèbres totales sur un rayon de 30 mètres environ.
Les Prieurs, ces monstres, peuvent plonger une cité entière dans la Nuit si l'envie leur en vient. En chasser toute lumière. Et ce n'est sans doute qu'un aperçu de leurs possibilités...Ce sont leurs sortilèges qui maintiennent le Royaume dans une obscurité relative aux besoins des cultures nécessaires à la survie des paysans humains.
Sans rapports avec ces diverses magies, les vampires disposent d'un don supplémentaire, qui leur permet, lorsqu'ils mordent un sujet, de transformer ce dernier en goule servile. La métamorphose est fulgurante, le vampire dispose alors d'un serviteur décérébré qui se nourrira exclusivement de chair, humaine ou non. Les goules ont la peau pâle, plus que leurs maîtres vampires, et sont entièrement soumises à ces derniers. La douleur leur est désormais aussi étrangère que le plaisir. Elles ont perdu l'usage de la parole et ne savent désormais plus qu'exécuter les ordres simples, attaquer, défendre, aller à tel endroit et ainsi de suite.
Les orcs, les elfes, les hommes et les nains sont sensibles au poison initiant la métamorphose.
Quand aux villes Vampires en elle-même eh bien... Elles ne sont pas nombreuses, mais étendues. Les quatre majeures sont Naham Dûr, Knoth, Leerilth et Akkaron, la capitale. D'autres comme Khons, Ardda ou Jihelm sont des cités de moindre importance, sans fortifications sérieuses.
Des chefs-d’œuvre architecture, mais tellement sinistres ! Bien que la majeure partie de la population soit humaine, la présence Vampire se fait fortement ressentir. Il existe dans chacune de ces villes une milice humaine, qui constitue la principale force de police. Pas un seul de ces hommes n'est un vampire, c'est une espèce de marché tacite entre les deux population. Les hommes se laissent gouverner mais ils ont leur propre gens d'armes.
C'est là qu'entre en jeu la Garde Noire. Composée indistinctement de Servants et de Vicaires, ils sont moins nombreux que la Milice mais les dieux savent que cela ne les désavantage pas.
Lorsque de réels troubles surviennent, c'est à eux que l'on fait appel. On les convoque pour neutraliser les nocturnes renégats qui font fi des lois du royaume et tuent les humains comme de misérables animaux.
Cape et armure de cuir noire. Armement de qualité. Rapides et mortels, leur agilité et leur capacité d'adaptation les rendent redoutables. Quelques cohortes sont équipées pour faire face à la menace des Lycans, donc longues lances en acier(renforcé par enchantements) armures légères, ect.
D'autres privilégient la massivité face a des adversaires moins impulsifs et dangereux. Un corps de Nécromants et autres Umbromanciens est même présent au sein de l'organisation. Ces soldats, les royaumes humains en rêvent. Une telle discipline n'a été que trop rarement appliquée et avec trop peu de succès. Cette discipline, la Garde la doit en particulier à la nature sauvage et meurtrière des vampires. En effet, dès l'entrée au sein de l'armée, les recrues se voient entraînées à maîtriser leurs pulsions, notamment cette Faim dévorante inhérente aux jeunes individus. A l'issue de cet entraînement, les Gardes ont appris à rationner leurs consommations..sanguines et ne représentent plus de menace pour les populations humaines de Serkheim.
Il existe donc ce que l'on nomme des Cohortes, ou une armée dirigée par un Fomoire ou un Grand Vicaire. Il y a environ sept Cohortes à Serkheim, sans compter les gardes personnels des Fomoires. Ces armées assurent la pérennité de Serkheim depuis des siècles à présent, et ont su faire la preuve de leur efficacité face à nombres d'adversaires.