Nom : Il préfère ne plus s'en souvenir.
Prénom : Pellinor "d'Autice"
Âge : 38 ans.
Sexe : Homme.
Race : Humain.
Groupe : Errants.
Croyances : Il ne croit qu'en ce qu'il voit. Il crache sur la Religion qui lui a causé tant des souffrances.
Description physique : Pellinor est haut de taille. Du haut de ses 1m87, il sait se montrer comme quelqu'un d'imposant dès le premier coup d'oeil. Menton légèrement balafré, yeux bleus nobles et humbles, sourire narquois, légère pilosité... Il avait tout pour plaire, s'il n'avait pas été forcé à l'exil. À cause de celui-ci, ses traits se firent plus durs, son nez fut cassé (une bosse est bien visible), mais aussi, il oublia ce qu'était "sourire". Ainsi, son visage s'est figé dans une extrême morosité. Il porte des cheveux bruns mi-longs.
Description mentale : Aujourd'hui, il n'est plus que l'ombre de ce jeune homme si éloquent, si charmant et si naïf qu'il était autrefois, avant son exil. Chassé et contraint à la solitude, il ne fait plus confiance à personne. Il est devenu froid, maussade, morose, bourru, c'est-à-dire ce qu'il n'était pas auparavant. Pellinor a développé des instincts de survie et de méfiance. De plus, le manque de contacts humains fut très difficile pour lui, qui devint très vite renfermé sur lui-même, à cause de lui-même. Bref, l'exil a changé cet homme du jour au lendemain.
Néanmoins, le Chevalier Errant n'a pas oublié certaines vertus. En effet, il n'a jamais trahi les vertus chevaleresques. Ainsi, il sait se montrer humble, modeste, courtois, fort courageux... Il n'hésiterait pas à risquer sa vie pour des inconnus. Il respecte les préceptes de la chevalerie.
Capacités : Un simple homme comme Pellinor d'Autice ne peut compter que sur ses propres talents pour survivre dans ce monde. Il n'a ni la force herculéenne des nains ni l'agressivité des démons. Il essaye de combler ce défaut d'être un simple homme ordinaire avec une dextérité à toute épreuve, ainsi qu'avec un talent à l'escrime presque prodigieux. Le chevalier errant sait alterner entre parade et attaque, ce qui donne du fil à retordre aux adversaires qui essayent de l'attaquer au corps-à-corps. Son corps s'étant accoutumé à la cotte de mailles, il garde une agilité qui égale presque avec celle qu'il a sans armure. De plus, lors de situations presque désespérantes, il mise sur son talent d'improvisation.
Équipement : Il est vêtu d'un long tabard blanc et rouge qui recouvre presque l'intégralité de sa cotte de mailles. Néanmoins, on peut apercevoir ses jambières et les mailles de ses bras. Il a appris à supporter le poids de son armure lors de longues années d'exil. Lors de combats, Pellinor n'oublie jamais de protéger sa tête d'un heaume. Il combat avec une longue épée d'acier et un écu aux couleurs de son tabard. Le chevalier errant possède également un destrier du nom de Gringalet et il lui arrive souvent de combattre avec une lance lorsqu'il le monte.
L'errant s'agenouilla et posa ses mains sur l'épée plantée dans le sable. Il regarda autour de lui. Tout n'était que solitude et ennui. Du sable qui s'étendait inlassablement vers l'horizon, sans but. Ce désert lui rappelait fatalement sa solitude. Seul. Il était tellement seul...
Nombre de chevaliers n'aurait pu supporter le comportement du chevalier errant, à ce moment là. Mais ce dernier ne pouvait rien faire d'autre que de s'apitoyer sur son triste sort. Et de pleurer. Tel un pleutre pour certains, tel un être incompris pour d'autres, voire tel un homme tristement pathétique...
Parce que oui, c'est ce qu'il était, pathétique. Mais comment Sire Pellinor d'Autice, qui était promu à un si grand destin, eut pu ainsi tomber dans une telle déchéance ?
*
L'ambiance était religieuse dans le Monastère Opale. Des moines et des prêtres s'étaient entassés sur les modestes banc du monastère. Pour rien au monde ils ne manqueraient la Cérémonie. Pour une fois que quelque chose d'intéressant se passait dans le saint lieu...
« J'ai si hâte, Frère Martin ! sautilla d’excitation un jeune moine du nom de Jauffre.
- Calmez-vous voyons, soupira Frère Martin. Il faut faire bonne figure devant le Seigneur Fallavier et nos futurs chevaliers !
- Quand j'y pense... Une garnison entière de chevaliers et cela, seulement pour protéger notre monastère ! N'est-ce pas fou.
- Je dois bien admettre que... »
Frère Martin ne put finir sa phrase. L'imposante porte en bois du monastère s'ouvrit en un grincement bruyant, preuve de la vieillisse du bâtiment. Un cortège d'écuyers élégamment habillés firent leur apparition. Tous s'agenouillèrent solennellement en rang devant l'autel. Juste derrière l'autel apparut un imposant homme à la barbe brune. Paré de vêtements de seigneur, on ne pouvait se tromper sur son identité. Le grand Seigneur Fallavier. L'un des plus grands guerriers de la Terre des Hommes mais aussi l'un des plus courageux.
Tous adoraient Fallavier de Monmouth, cet homme si modeste et courtois, aussi les moines se firent silencieux, par respect. Aujourd'hui, Messire Fallavier allait adoubé une vingtaine d'écuyers, tous destinés à protéger le Monastère Opale de leur vie. C'était un grand honneur pour eux. Ils foulaient du pied l'un des lieu les plus saints de la Terre des Hommes, et ils avaient le grand honneur de le garder. Ces écuyers étaient l'élite des écuyers du royaume et, cela, les moines le savaient. Avec eux, ils se sentiraient enfin en sécurité.
« Mes très chers Pères et Frères ! tonna d'une voix de stentor le Seigneur de Monmouth. Aujourd'hui, en ce saint jour, j'ai pour grande tâche que d'adouber les écuyers que voici. Mais ce n'est pas au service du roi qu'ils vont être... c'est au vôtre ! »
Certains moines applaudirent, avant d'être réprimandés par le Grand Prêtre des lieux. Ils n'étaient pas dans un tournoi de Riftwood, après tout. Après que les imbéciles eurent arrêté de faire du bruit, Fallavier fit avancer le premier écuyer devant lui. Solennellement, le jeune homme s'agenouilla devant le Seigneur. Il regardait droit devant lui, le regard dans le vide, attendant que l'épée passe de son épaule gauche à son épaule droite.
« Au nom des Dieux, je vous fais Chevalier d'Opale, Messire Nerowyn de Merik, s'exclama Sire Fallavier, tout en effectuant les gestes d'adoubement. »
Puis vint la collée. On entendit un fort claquement qui se répercuta en écho au sein du Monastère Opale. On ne pouvait dire que Fallavier y était allé de main morte en frappant le jeune homme. Ce dernier se releva puis s'inclina devant son ancien maître, avant de s'asseoir sur un banc à la droite de l'autel. Messire de Monmouth fit alors venir un autre jeune homme, qu'il adouba de la même manière que Nerowyn. Puis un autre, et encore un autre.
Vint alors le tour du dernier écuyer. Il se dirigea devant son maître, tout en jetant un regard vers les moines. Son expression arrogante et son sourire narquois ne firent point l’unanimité dans les rangs. Frère Jauffre ne put s'empêcher de se pencher vers son ami Martin.
« Il ne me dit rien qu'y vaille, celui-là, murmura-t-il.
- Fais donc confiance au Seigneur Fallavier, soupira Martin. S'il adoube ce jeune homme, c'est qu'il est forcément bon.
- Mouais... »
Le jeune homme aux cheveux bruns s'agenouilla de la même manière solennelle que les autres. Cependant, ce qui frappa le plus Frère Martin fut le fait qu'une épée était déjà ceinte à sa ceinture. Normalement, l'on recevait une épée lors de son adoubement, pas avant !
« Au nom des Dieux, je vous fait Chevalier d'Opale, Messire Pellinor Evrawc, annonça Fallavier de Monmouth. »
Il passa son épée sur l'épaule gauche du jeune homme, puis sur son épaule droite. Puis, il rengaina son arme et leva son bras en l'air. Alors, il l'abattit de toute ses forces sur la nuque du jeune homme, qui ne bougea même pas, ce qui impressionna nombre de moines. Le jeune chevalier se leva et rejoignit ses compagnons sur le banc, main sur le pommeau de son épée.
Ainsi fut adoubé Pellinor Evrawc, Chevalier d'Opale.
*
Hérésie. Tout cela n'était qu'hérésie pour eux. Le chevalier ne pouvait rien face à la Religion. Il en était malheureusement conscient. À quoi servirent donc toutes ces années aux côtés de moines ? À quoi servirent donc toutes ces années enfermé tel un oiseau en cage dans un vulgaire monastère, loin de tout ? À finir dans une froide cellule de l'une des prisons les mieux gardées de Nedora. Le jeune chevalier était dans la Grande Prison d'Edar depuis plus d'un mois, déjà. Il attendait que vienne la sentence. L'avait-on réservé un bûcher, ou un bourreau ? Rien de tout cela pour lui.
Ce jour-là, deux gardes vinrent le sortir de sa cellule. Sans la moindre délicatesse, ils le traînaient à travers les longs et nombreux couloirs froids et sombres de la prison. Après tout, l'homme qu'ils traînaient avait certainement du sang sur les mains, pourquoi donc s'embêter à être délicats ? Sauf que Pellinor n'avait tué personne... Tout ceci n'était qu'un très malheureux malentendu.
Un malentendu qui l'amènera devant le billot.
Au bout de ces nombreux virages, les gardes balancèrent enfin le malheureux dans une salle. Pellinor se releva difficilement et regarda autour de lui. Il se trouvait dans une vaste salle où étaient présents nombre de nobles et de magistrats. Aucun doute, le jour de la sentence était enfin arrivé. Devant le Chevalier d'Opale, ou plutôt l'ancien Chevalier d'Opale, étaient assis derrière un bureau trois personnes. L'une au centre, semblait être le juge, de par ses vêtements raffinés. L'autre, à sa droite, n'était autre que le Seigneur Fallavier de Monmouth. Le dernier était un moine du nom de Martin, que Pellinor eut côtoyé il y a moins d'un mois.
« Pellinor Evrawc, Chevalier d'Opale, s'écria le juge.
- C'est moi, répondit d'une faible voix le chevalier.
- Ais-je donc dit de répondre, chien ? s'emporta-t-il
- Calmez-vous, voyons, soupira Sire Fallavier. »
Le juge soupira en fermant les yeux. Il les rouvrit quelques secondes plus tard, toisant le prisonnier du regard.
« Condamné pour avoir profané le Saint Sanctuaire. Frère Martin, à ma gauche, est le témoin de ce crime, énonça le grossier personnage. Frère Martin, pouvez-vous nous faire part de votre témoignage ?
- C'était lors d'une froide nuit venteuse, commença-t-il. J'avais pour mission de faire le tour des chambres des novices, lorsque je vis l'ombre de ce chevalier. Il courrait. Bien évidemment, un tel comportement au sein du monastère n'était pas admis. Alors je le suivis, pour objectif de le réprimander. Je voyais quelque chose de louche, en lui. Il semblait apeuré, impatient. Il voulait se dépêcher. Mais pour faire quoi ? Je me le demandais. Essoufflé, j'ai décidé de m'arrêter quelques secondes. Je repris alors ma course, lorsque je découvris avec effroi, après un tournant, que les portes du Saint Sanctuaire du Monastère étaient grandes ouvertes. Pas même un moine ne pouvait espérer y entrer, alors un intrus... Les moines chargés de gardes les portes avaient été mortellement touchés. Je ne pouvais rien pour eux, à part peut-être trouver leur meurtrier. C'est pour la bonne cause que j'entrai dans le Saint Sanctuaire. Pour trouver celui qui l'avait violé. Au bout de quelques pas dans la Sainte Salle, je vis Messire Pellinor agenouillé devant l'autel. Dans ses mains, je vis très distinctement la Sainte Épée d'Opale, souillée par le sang.
- Voilà donc comment ce chevalier tua deux moines et profana le Saint Sanctuaire, conclut le juge. Le condamné a-t-il une déclaration à nous faire ? »
Pellinor baissa les yeux vers le sol. Le juge crut alors qu'il n'avait rien à ajouter, mais le jeune homme releva la tête et prit la parole.
« Tout ceci n'est que tromperie, annonça-t-il. C'est l’œuvre d'un Démon. C'est pourquoi je semblais aussi apeuré et impatient, car j'ai vu cet effroyable homme, lame à la main, courir dans les couloirs du Monastère. Il a tué les deux moines et est entré dans le sanctuaire. Je l'ai suivi, et c'est alors que je le vis prendre dans ses mains la Sainte Épée d'Opale. Je dégainai ma lame et le saignai, avant qu'il ne disparaisse dans un nuage de plumes noires. C'est ainsi que je me suis retrouvé avec l'Épée en main, lorsque Martin me découvrit.
- Ah ! s'écria ce dernier. Et moi je suis un Dragon ! Il est bien facile d'inventer de tels propos !
- Les preuves de Martin sont plus que suffisantes, j'en ai bien peur pour vous, chevalier, annonça le juge.
- Mais je ne mens pas, messire ! Dîtes-lui donc, Sire Fallavier ! Dîtes-lui que je suis innocent !
- Il a déjà essayé de faire cela. Mais ma sentence est irrévocable. Cependant, nous avons réussi à négocier votre châtiment...
- Qu'est-ce donc ?
- L'exil. »
*
Pellinor d'Autice se releva et essuya ses larmes à l'aide de sa cape rouge. Son honneur avait été entaché par ce démon. Il n'eut connu que solitude et désarroi durant ces longues années. Il était plus que temps de trouver un sens à sa vie.
Le chevalier errant se tourna vers l'ouest. Le sable s'étendait à l'infinie jusqu'à l'horizon. Mais il savait que s'il continuait par là, il atteindrait Nedora, la Terre des Hommes.
Car oui, Pellinor d'Autice revenait vers sa patrie. Il ne savait pas encore ce qu'il allait faire là-bas, mais il savait que la réponse à ses questions s'y trouvait. Et son exil ? Qu'importe, désormais ! Il n'avait plus rien à perdre.
Le chevalier errant reprenait du service.
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