Description mentale :

Anko est un militaire mais aussi un religieux. C'est un Saurus aux sens aiguisés et qui n'hésite pas à faire preuve de violence quand cela est nécessaire. Sa promotion de Shas'la est due à ses compétences de chasse au démon.

Capacités :

Combattant aguerri se basant sur une méthode d'esprit refusant le simple terme "d'Abandon" ou de "Désespoir", les Saurus Guerriers sont des chars sur pattes se basant sur une défense sans faille.
Maniant le macuahuitl et le bouclier en écaille, il dispose d'une emphase sur les contre attaques et peut encaisser des dommages importants afin d'être mis hors combat.

Les instincts de prédateurs Saurus peu affutés d'Anko en raison de sa croissance en dehors de Jagga semble se réveiller de jour en jour. Sa perception des sons s'améliore et son empathie ne cesse de croitre.

Les jumeaux Anko



[font=Comic Sans Ms]Loin de la civilisation, à la clarté céleste de la lune, le léger navire filait à toute allure vers l'horizon. Ses voiles, abordant le magnifique aigle aux ailes déployés des Gardiens de la Trinité étaient gonflée par un vent nocturne. Voilà maintenant plus de trois cents qu'ils n'étaient pas revenus sur cette petite île qu'ils avaient découverts au sud-ouest de la mer Olorin. Et cela faisait encore plus longtemps qu'ils s'appliquaient, aussi peu nombreux qu'ils étaient, à faire régner les règles de la Trinité du Chaos par delà le royaume des démons, sur notre terre telle que nous la connaissons. Ils étaient de toutes les nations, nains, gobelins, elfes, humains et même orcs. Tous agissaient, voilés aux yeux du monde, dans le secret le plus total à traquer et chasser les démons qui franchissaient le fragile mur de notre réalité. La Trinité du Chaos, un code tout simple régit en trois règles, mais lorsque même le tribunal démoniaque ne parvenait pas à faire régner ces dernières sur leurs propres terres et qu'un habitant de ces contrées parvenait à s'infiltrer sur le royaume de la lumière, même les puissants seigneurs démons avaient besoins d'alliés afin de les faire retourner d'où ils venaient, où ils pourraient subir un procès selon leurs règles.
Une poignée d'hommes et de femmes, de toutes les nations, avaient alors ressentis l'appel des seigneurs démons qui réclamaient un soutien. Ils étaient de toutes les nations, de touts les métiers. Du plus humble boulanger nain à la noblesse humaine, tous devenus chasseurs de démons. Unis par la tâche : Celle de maintenir le fragile équilibre entre la lumière et l'ombre et de traquer ceux qui tentaient de surpasser ce dernier.

Mâchonnant mollement son tabac, Cuarazuma, Guerrier d'Itzel, regardait les étoiles. Sans qu'il ne s'en aperçoive, Soeur Méridia, autrefois herboriste elfe, se glissa dans son dos et toussa. Le vieux Reptilien sursauta.
" Je vous trouve bien sombre, pour quelqu'un qui rentre chez soi, Frère Cuarazuma."
Ce dernier se tourna et laissa sa face balafré apparaître au rayon de la lune.
" Je commence à me faire vieux, Méridia. Je ne serais bientôt plus de ce monde et je n'aurais peut-être pas l'occasion de connaître le champion qui me remplacera."
" C'est que, mon vieil ami, nous devons aussi être discret. Ne dites jamais à personne ce que vous avez vécu et ceux que vous avez rencontré."
"Vous avez ma parole, Dame Méridia, Hsssss... J'espère que vous avez...l'amulette... les éclaireurs sont partout sur Jagga et sont les yeux de l'Empereur." Exprima le Reptilien pour se retourner vers les étoiles.

Ils naviguèrent le reste de la nuit, puis, à une heure avancée, durent emprunter une barque pour se rapprocher discrètement de l'île. Ils contournèrent soigneusement toute une partie de la jungle réputée pour être très surveillée. Seuls l'Elfe et le Reptilien descendirent. Les autres devaient rester à bord du navire. Une fois ses pieds foulant le sol, Dame Méridia la douce odeur épicée qui émanait de la jungle.

"Faites attention...Les Mon'Keis. Rien ne peut leur échapper." Indiqua Cuarazuma en sifflant.
" De toutes façons, l'Empereur est au courant de nos petites affaires." Répliqua Méridia.
"Oui... Mais vous devrez effacer de nouveau la mémoire des citoyens... L’Empereur y compris cette fois."
" Effectivement... Je lui expliquerais pourquoi il devra lui aussi oublier cette fois."
Tout en parlant de ce qui allait se passer, les deux s’enfoncèrent dans la jungle profonde, tout en sachant que l'un d'entre eux ne reviendrait jamais.

A la douce lumière d'un flambeau fixé sur le mur, il retira l'épais masque doré aux multiples plumes bleutés, symbole de sa charge, de son visage. Dévoilant ainsi sa peau brulée au niveau des narines jusqu'au bas des yeux à ses convives. Kaizlann, Souverain incontesté de tous et guide spirituel de centaines de milliers de vie, Empereur d'un peuple, plissa encore un peu les yeux.
" Dame Méridia ? Je ne m'attendais pas à vous revoir. Vous non plus, Cuarazuma."
" Et pourtant, mon Empereur. Vous n'étiez qu'un jeune fou dessinant dans le sable, quand je suis partis."
" Je me souviens de vous. Shas'la Cuarazuma. Ce n'est pas pour rien que vous nous avez quitté. Et dois-je comprendre par votre soudain retour que l'heure de la relève est arrivée ?"
L'elfe prit la parole. Elle aussi, savait couramment parler le Salmu.

" C'est exact, Empereur. Mais les choses seront différentes cette fois-ci. Cuarazuma était déjà adulte quand il nous à rejoint, c'était aussi le tout premier Reptilien à n'avoir jamais fait partit de notre ordre. Ce n'est donc plus un coup d'essai aujourd'hui."

L'attention de Kaizlann l'Empereur fut dirigée vers un petit coalt qui venait de rentrer dans la pièce. Ce dernier portait un épais œuf aussi gros qu'une lanterne à bout de bras, ses yeux furent toujours aussi stupéfaits à la vue de l'Elfe, créature inconnue qui côtoyait son roi. Il posa la coquille sur une natte moelleuse et disparut en redescendant de la pyramide, quartier de l'Empereur, à toute allure.
Cuarazuma avait fait passer Méridia par la zone arrière d'Itzel, ainsi, en pleine nuit après le couvre-feu, seuls les gardes l'avaient vue. Ces derniers s'étaient empressés de prévenir Kaizlann qui avait usé de son autorité pour que les guerriers retournent à leurs postes en prétendant que tout serait expliqué sous peu.
Kaizlann tapota le haut de l’œuf qui émit un son grave.

"Ce sera un champion. Il est issu de l'accouplement entre Au'Rok pied-de-feu, le champion actuel d'Uldama et de Nelliuatl, notre matriarche la moins fertile mais aussi la plus belle et la plus intelligente."

Méridia ne douta pas de la véracité des propos de l'Empereur. Les Reptiliens avaient mis en place un système de fécondation sélective pour leurs militaires. Les guerriers qui parvenaient à faire leurs preuves auprès de tous gagnaient le privilège de se reproduire avec une matriarche, femelle sélectionnée sévèrement pour ses qualités. En contribuant ainsi, les Reptiliens disposaient d'un patrimoine génétique sans cesse amélioré pour les militaires, mais cela avait un prix : Tout le monde ne pouvait pas se reproduire. C'était ainsi et cela avait toujours été. Chaque génération était plus forte que la précédente, et les Reptiliens ne pensaient pas avoir acheter trop cher ces améliorations.
Cuarazuma respira lentement.

"Eh bien... Empereur, je vois que vous avez été rapide à choisir ma relève... Cependant, vous aussi allez devoir oublier le visage de Dame Méridia ici présente." L'avertit t-il.
Kaizlann fronça les sourcils, incapable de comprendre. Méridia prit la parole.
" Maintenant que nous savons que vous pouvez être des alliés précieux, pour que personne ne découvre jamais votre île et que vous ne soyez vous non plus guère freiner dans votre développement par nos idées... Il ne faut pas laisser de trace. Pour la sécurité de tous. Cuarazuma aussi, nous oublieras à jamais."
Le regard du vieux guerrier et de l'elfe se posèrent sur celui de Kaizlann qui alla s'asseoir sur son trône de pierre, dans ses épaisses robes. Il remit son masque d'or sur son visage et hocha lentement la tête.
" Alors... Votre décision est prise. Je respecterais cette dernière. Cuarazuma, je suis content de vous revoir ici."
" Altesse, si vous êtes d'accord, il me faut partir. Plus je reste ici, plus je risque de m'attirer des ennuis." Marmonna l'elfe.

Un départ si précipité, songea Cuarazuma attristé de devoir faire une croix sur les gens qu'il avait connu là-bas, par delà les mers. Mais ainsi était les choses et pour le bien de tous, il le fallait.
Kaizlann tourna la tête vers une épaisse armure de pierre accrochée sur le mur, servant de décoration.

" Dame Méridia. Il va lui falloir du matériel correcte, à ce petit. Comprenez que je tiens à lui faire garder ses racines. Il reviendra à Itzel un jour. Cuarazuma, j'ai demandé à ce que les Prêtres m'apportent un livre sur tout notre savoir. Il est dans le reliquaire encastré dans ma chambre. Pourriez vous allez le chercher ?" Demanda calmement l'Empereur.
Cuarazuma acquiesça et fila en direction de la pièce indiquée. Méridia haussa les épaules.
" Empereur, Cuarazuma voulait nous laisser sa vieil armure en guise de souvenir et d'héritage pour son remplaçant. Pouvez vous accéder à sa requête ?"
Sans brocher, Kaizlann parla de sa voix puissante.
" Cuarazuma. Vous donnerez également votre héritage de guerrier à Dame Méridia." Ordonna t-il.
Quelques instants plus tard, le vieux Reptilien réapparut dans son armure antique. Il tenait un épais volume relié de peau de Carnarex dans les mains. Il en feuilleta quelques pages. Peu d'écriture. En revanche, il y avait beaucoup de dessins très géométriques et calculés comme les Reptiliens le faisaient souvent. Certains étaient effrayants, d'autres magnifiques. Il laissa errer son regard sur la parfaite forme de la pyramide, symbole de l'empire Reptilien. Un arbre était dessiné au dessus de cette dernière. Jagga n'avait pas de visage, mais un œil était tracé au milieu du tronc. Ce dernier dessiné avec des proportions parfaites de losange observait fixement le bâtiment. Il était mi-clos et avait une allure angoissante malgré le sentiment de paix qui échappait de la pupille. Deux silhouettes de Reptiliens armés de lances étaient postés sur chacun de ses cotés. Quelques mots étaient placés en haut.

"Lorsque notre protection ne suffira plus, Jagga reprendra ce qui lui appartient et se défendra seule. Puissions nous être digne."

Cuarazuma remit l'épais ouvrage à son amie et retira par la suite son armure et son macuahuitl, non dérangé par sa nudité absolue. Il n'y avait de toutes façons rien à voir. Il plia cette dernière et la posa dans les bras de l'Elfe qui faiblit un instant sous le poids de l'habit. Elle dut la poser sur ses épaules, l'armure de pierre était terriblement lourde, rien d'étonnant vu le gabarit moyen des Reptiliens, créatures lourdes capable d'encaisser de terribles dommages et de survivre, au prix d'une mobilité et d'un champ de vision réduit. La plaque d'écaille qui couvrait leur front cachait de moitié leurs yeux. Malgré tout, Kaizlann insista pour qu'une armure neuve soit également emportée, au cas où l'ancienne ne tiendrait pas. Observant le malaise de l'Elfe à porter un seul exemplaire, il accepta que Cuarazuma porte cette dernière, l'oeuf et accompagne Méridia pour le chemin du retour.

"Alors, la discussion s'arrête ici. Nous vous serons éternellement reconnaissants, Empereur." Clama poliment l'Elfe en s'inclinant autant qu'elle le pouvait avec sa charge.

Kaizlann caressait l'amulette elfique qu'elle venait de lui remettre, sachant que l'objet ferait disparaître toutes traces de l'aventure de Cuarazuma et le visage de Méridia. Il s'inclina légèrement à son tour et lança ses adieux tandis que le duo repartait d'où il était venu.
Ce soir là, seule Méridia regagna l'embarcation, une fois qu'on l'eut débarrassée de ses charges et qu'on eut rangé l'armement, elle plaça le précieux œuf dans sa cabine en compagnie du livre Reptilien et alla observa l'île de Jagga une dernière fois, tandis qu'on déployait les voiles et que le navire s'éloignait des côtes. Une lumière illumina une portion de la jungle, celle d'où s'élevaient les grandes pyramides d'Itzel.
Alors, elle sut que les Reptiliens n'eurent jamais eut mention de quelconques étrangers venus sur l'île et qu'ils avaient toujours été seuls au monde.


Tous réunis autour de la large table rectangulaire située en plein milieu de la grande pièce, les neufs membres de l'Ordre de la Trinité parlaient. Tous attendaient le retour de Dame Méridia de ses quartiers. Voilà maintenant près de deux semaines, que Cuarazuma les avait quittés et que le petit nouveau reposait à l'abri dans sa coquille dans la chambre de Méridia. Elle avait une annonce importante à faire.
Dans cette pièce ovale, seulement éclairée par une grande cheminée à son bout et divers flambeaux sur les murs, on commença à s'agiter en entendant les pas précipités de Méridia.
Assis tout au bout de la table, on pouvait percevoir le visage de Frère Castellac, moine par profession, devenu chasseur de démon. Par la suite venait Sire Learchus, jeune homme de la noblesse humaine, lui aussi ayant quitté son domicile. Le suivant était le dernier humain. Azamir Pied-de-Fer le nomade, tout droit sortit du Noara, parlant de tout et de rien abrité sous son capuchon blanc et son sabre recourbé teintant à chacun de ses mouvements sur la cote de maille qu'il portait.
Ceux qui venaient par la suite étaient déjà plus exotique. Dans l'ordre, le suivant était Dorn Agamar, drôle d'idée de convertir ce boulanger nain dont la seule chose qu'il devait pétrir à présent, c'était la chair de monstre. Il parlait énergétiquement en buvant une énorme pinte avec Feliz, pas de nom de famille, un gobelin un peu paranoïaque qui parlait trop rapidement et qui réfléchissait trop. Le siège suivant était bien plus grand. Rien d'étonnant, c'était Baldin Baragan le géant qui l'occupait. C'était le plus vieux membre de l'assemblée, d'apparence, il occupait le poste de forgeron autrefois et l’avait conservé aujourd'hui, mettant ses talents au service de ses camarades. Nous citerons également Namat Thoravon le Vampire et Borkul Vhrak l'énorme orc qui semblaient occupés à se jeter des bouts de pain depuis leur siège. Et Feandal Daili, l'autre elfe du coin, soupirait en les regardant.
Dame Méridia avait une importante annonce à faire, d'après elle. Alors, elle avait rassemblée tout le monde pour porter son discours. Elle était longue à revenir. Dorn Agamar roula des yeux quand il aperçut qu'il eut finit sa bière.

"Crénom ! C'est t-y pas qu'elle est un peu longue, la p'tite dame ?" Bougonna t-il dans sa barbe.
" Restez patient, mon ami. Elle arrivera d'une minute à l'autre." Répondit Azamir le nomade.
" Cela ressemble bien aux elfes de prendre trop de temps qu'il n'en faut pour quérir une nouvelle." Soupira Learchus en faisant tinter un couteau contre son verre.
Borkul Vhrak l'orc aboya son mécontentement quand aux paroles du jeune humain.
" Prenez un autre ton, petit homme !"
Learchus se mit debout et pointa la peau verte du doigt.
" Que diantre entends-je ?! En voilà un bel animal, avec son plastron ! " Répliqua le sire.
" Je pourrais vous broyer les os, humain." Grogna alors Borkul. Learchus fit un bond et se retrouva sur la table, il dégaina son épée à fine lame et l'agita en direction de Vhrak.
" Et moi je pourrais vous découper en tranches ! Venez donc tâter de mon épée, félon !"
" Taisez vous l'un comme l'autre. Je crois que j'entends des bruit de pas." Marmonna Namat.

C'était effectivement le cas, l'attention des convives fut tournés vers le grincement de la porte et les paroles cessèrent tandis que Learchus s'asseyait à sa place et que Borkul acheva d'agiter le poing vers lui. La silhouette parfaite de Méridia apparue. Elle tenait quelque chose contre son épaule, une chose bleuâtre qui bayait. Avec une légèreté qui ne faisait parcourir aucun bruit, elle s'approcha de la longue table et se mit bien dans la lumière. Elle tourna ce qu'elle avait en main et le posa délicatement sur la table de pierre, juste au niveau de son siège. L'étrange être posé se replia sur lui même par réflexe et passa sa queue contre son ventre afin de protéger ce dernier. Il avait les yeux fermés, émettait un très léger bourdonnement et ne bougeait presque pas si ce n'est au niveau de son torse au rythme de ses poumons. Ses narines s'agrandissaient et se rétrécissaient.Dorn ricana.
" Eh bien ma fois, si c'est le 'tiot qui doit rejoindre l'équipe, il à l'air en pleine santé, ma bonne Dame."
L'assemblée poussa un soupire d'émerveillement en cœur à la vision du jeune Reptilien qui roupillait sur la table, guère dérangé par ce qui se passait. Cependant, pas une parole supplémentaire ne parut. Tout le monde voyait la mine dérangée de Méridia.
" Oui... Mais il y a un problème." Répondit-elle contrariée. "Je ne sais pas si je dois le dire."
Frère Castellac tendit la main et hocha la tête.
" Parlez tout de même, ma soeur."
Sans attendre plus longtemps, l’elfe passa les mains dans son dos. Un être similaire en tout point au précédent jusque là invisible apparut alors. Il fut lui aussi posé à coté de son frère et pris la même posture que le précédent. L'assemblée étouffa cette fois-ci un souffle de stupeur. Deux ?!
" Par ma barbe, deux ? Il ne devait y'en avoir qu'un seul." Exprima Dorn. Baldin le géant usa de sa voix profonde et rocailleuse.
" Dame Méridia. Ce pourrait t-il que l’œuf que vous avez rapporté puisse avoir donné naissance non pas à un membre mais à des jumeaux ?"
" C'est tout à fait cela, Baldin. Mais il est contraire au règle d'avoir deux membres d'une espèce qui n'a pas au moins trois générations de service dans notre ordre. Et les Reptiliens ne sont présent que depuis une seule génération. "
" On peut s'en débarrasser d'un en deux coups de cuillèr' ?" Tenta le nain.
" Ce serait le choix le plus judicieux." Marmonna Méridia.
Plusieurs membres dont Castellac, Learchus, Feliz et même Vhrak furent offensés.
" Tu ne tueras point." Soupira le moine.
" Hé, ma soeur, n'allons pas trop vite en besogne, morbleu !" continua le jeune noble.
" Selon moi, cette décision est un peu prématurée." ajouta Feliz.
" Ce serait vache de faire ça, l'elfe." Acheva l'orc.
Un vent de débat fut lancée sur la table, Méridia soupirait, elle ne pouvait pas faire grand chose sinon écouter les autres membres. Cela prit du temps, beaucoup, les deux Reptiliens dormaient à poing fermé. Ce fut Azamir Pied-de-fer qui lança son avis haut et fort en premier.

" Écoutez, après tout, peut-être pourrions nous faire un petit contournement à une règle pour cette fois." Proposa t-il.
Un long silence s'installa, mais visiblement, personne ne semblait réellement opposé à cette petite bavure. Dame Méridia parla.
" Très bien... Qu'ils restent... Mais il faudra les éduquer comme si ils avaient toujours vécus à Itzel. Je compte bien me servir du livre de Cuarazuma. Espérons qu'ils soient efficaces et heureux. Pour le meilleur pour comme le pire.



Tapis dans la neige, les trois aventuriers avançaient tout en inspectant chacun des recoins qu'ils apercevaient. On n'était jamais trop à l'abri d'un piège, avec les démons. Pasanius, petit fils de Learchus d'antan, armé de sa fidèle épée à fine lame, nouveau remplaçant de sa génération, parla.
" Il est bien étrange que Dame Méridia nous ait envoyé dans cet endroit. Je ne vois rien qui soupçonne la présence d'un démon ici ?"
A ses cotés de lui, sa masse argentée brillante à la ceinture et son capuchon sur la figure, Frère Waren haussa les épaules.
" Si Dame Méridia dit qu'il y'a un danger ici, c'est qu'il y'en à un. Ce n'est pas son genre de nous envoyer sur de mauvaises pistes. Surtout qu'elle à tout de même envoyé six Gardiens pour contrer ce dernier. Il serra surement puissant."
" Crénom ! Attendez moi, je n'ai pas de grande jambes comme vous !" Piailla une voix derrière eux. Doric le Noir, un nain à la barbe corbeau peinait à remontrer dans la poudreuse.
Ils l'attendirent et entreprirent de continuer vers le col. Le blizzard devenait de plus en plus épais à chaque pas et ils se demandèrent ce qu'ils étaient advenus de ceux qui grimpaient par l'autre flanc, pour prendre le démon par deux cotés une fois arrivé au sommet.
" Par ma barb', pensez qu'les aut' ont réussis à monter ?" Questionna le nain.
" Personnellement, je crois savoir que les Jumeaux ont réussit à monter. Leurs corps sont conçu pour les efforts physiques. Ce qui n'est pas le cas du mien..." Soupira Frère Waren en se frottant les épaules pour se réchauffer.
" Haut les cœurs, messires. Le démon nous attend. "
Ils continuèrent sur le chemin blanc de la montagne et finirent par atteindre le plateau balayé par le blizzard. Parmi le blanc, deux silhouettes se firent apercevoir, assises sur un tronc d'arbre mort. Les jumeaux Anko, sans aucun doute, et il était facile de s’apercevoir de leur lien de parenté à la vue de leur similarité parfaite. La neige tombait et la plaque d'écaille qui était postée au dessus de leurs yeux était parfaitement blanche. Parfaitement identiques, Tenzacael et Tenzaoahlt Anko attendaient patiemment devant l'antre du Démon qu'on les rejoignent. Ils dévoraient quelques pièces de viande séchée qu'ils avaient embarqués avant de partir. Un peu plus loin se trouvait Dame Méridia, toujours présente avec le temps.

"Nous vous attendions, vous avez pris votre temps." Dit Tenzaoahlt en souriant.
" Que veux tu, mon frère, il est bien connut que les nains ont de petites jambes." Continua Tenzacael en souriant à Doric qui agita le poing.
" Crénom, vermines ! T'endez qu'on trouve ce démon, j'm'en vais le démolir en deux coups d'cuillèr !"
"Doric à raison. Il ne faut pas tarder. Ce démon se terre sur ce plateau. Nous devons être sur nos gardes."

Lentement, les six aventuriers s'approchèrent de la trappe métallique disposée au milieu du plateau enneigé. Ils y sautèrent tous un à un et se retrouvèrent dans une grande salle circulaire chaude et éclairée par des braseros disposés sur un estrade. Il y avait un étrange autel avec un livre dégoutant. Le culte de mage noir de cet endroit n'était cependant pas présent. Les gardiens se mirent en formation et s'avancèrent vers l'autel. Les petits devant, les gros derrière.
" Vous êtes sur que votre démon se cache ici ?" Demanda Frère Waren ayant sortit sa croix dorée de sa robe de moine.
" Oui. Je ressens des forces impies en ce lieu. Jagga nous protège." Répondit Tenzacael, son macuahuitl à la main droite et son bouclier dans l'autre.
Un léger bourdonnement se faisait ressentir et le sol, prêt de l'autel se colora soudainement de rouge. Les gardiens reculèrent doucement alors que le cercle runique démoniaque se formait sous leurs pieds. Frère Waren inspecta les écritures de la rune.
" C'est un puissant démon. Son cercle d'apparition dispose de bien des branches. Marquez cette image dans votre esprit, Dame Méridia, nous pourrons identifier le démon grâce à celle-ci. "

En demi-cercle autour de la position d'apparition de l'ennemi, les Chasseurs de Démons se mirent en position de défense. Doric empoigna sa hache bien à deux mains, Pasanius se mit en garde à l'aide de son épée à fine lame, les jumeaux Anko s'abritèrent derrière leurs imposants boucliers, Frère Waren brandit sa croix et sa masse de fer tandis que Dame Méridia tira sa longue dague elfique.
Il était difficile de décrire précisément ce qui se passait devant eux, le sol sembla s'ouvrir pour vomir de ses entrailles le pire des démons de l'Enfer. Pour autant qu'ils pouvaient en juger, le Démon était énorme, l'alarme déclenchée n'était donc pas un canular de mauvais goût. Le Seigneur Démon s'étira de tout son long et adapta une forme brutale, couverte de cornes et de piques et aux yeux brillants, un mastodonte écarlate.

De la sueur coulait le long des tempes de Pasanius qui se sentit soudainement bien minuscule, avec son épée cure-dent, face à un tel monstre. Les jumeaux Anko se rapprochèrent discrètement l'un de l'autre et se collèrent au niveau des épaules, ils grimaçaient et étaient nerveux. Doric le nain, quand à lui, avait déjà fait un bond en arrière et avait brandit sa hache par dessus son épaule, prêt à frapper au moindre mouvement. Dame Méridia n'avait pas bougée, seulement c'était t-elle préparée à parler, tout juste si elle avait esquissé un battement de paupière. L'elfe s'exprima d'une voix puissante :

" Enfin nous te trouvons, Démon, l'heure est venue pour toi de payer pour tes crimes et de te rendre à la justice de tes contrées. Au nom de la Trinité du chaos, vous êtes condamné à répondre de vos crimes devant le Tribunal démoniaque, pour le meilleur comme pour le pire. Toute tentative de fuite est vaine et toute résistance futile."

Dame Méridia secoua la tête tandis que le Démon sembla saliver et être prit d'un rire plutôt gras qui ne laissait présager rien de bon. Il passa sa main noueuse devant sa bouche et essuya un long filet de bave gluante.

" Petits imbéciles. Ecoutez donc les paroles de Gargantuloth, le Prince Rouge ! Blottissez vous contre vos stupides principes n'ayant plus de raisons d'être. Moi, je n'ai rien oubliés de mes erreurs et ma sagesse force dépasse de manière incommensurable vos petites magouilles de mortels. Plus que tout, je ne réponds de personne. Je suis plus que la Tribunal, je suis plus que le Chaos. Je suis le porteur du fléau et le Héraut du vrai tout puissant. Continuez d'implorer votre faux empereur des cieux. Bientôt, les traitres et les aveugles seront vaincus et les vrais serviteurs seront récompensés. "


Le sang des Gardiens pétilla à ses mots et tous se mirent en position de défense. Ainsi étaient les vrais démons : Barbare, prétendant détenir la vérité. Aucun terrain d'entente n'était possible, aucune retraite envisageable et la pitié était à proscrire. Affronter un démon, surtout un Seigneur démon, il fallait être prêt à tout, même aux pires aberrations tactiques. Tous étaient imprévisibles. La tension monta encore d'un cran tandis que la technique se dessinait : Frère Waren invoquerait le portail pour renvoyer cette abomination dans les tréfonds de son monde, devant les juges. Les autres devaient le pousser dans la porte... Mais avec une chose de cette taille...

Les jumeaux se déployèrent boucliers de pierres brandis, chacun d'un coté du monstre. Pasanius se plaça un peu en arrière, au milieu et Doric compléta la formation en se positionnant aux cotés du jeune humain. Dame Méridia se groupa avec Frère Waren pour contourner la bête.
Sans craintes mais néanmoins nerveux, les deux hommes-lézards se mirent à frapper leurs boucliers en rythme pour provoquer l'adversaire. Ils entonnèrent une litanie de bataille pour se donner du courage et se mirent à avancer pas après pas, sans s'arrêter de cogner leurs armures, vers l'énorme démon qui ricanait d'avance. Doric et Pasanius marchaient derrière.
L'être impie fut prit d'un rire arrogant et il leva sa main noueuse vers le plafond.

" Petits idiots. Laissez moi vous présenter mes serviteurs. Nous verrons si vous valez la peine que je me débatte."

D'autres cercles étranges apparurent sur le sol. Et de la même façon que le grand rouge était venu, ils sortirent des entrailles de l'enfer. Les jumeaux Anko se renfrognèrent un peu plus et analysèrent les nouveaux êtres sous toutes leurs coutures. Des démons mineurs de taille humaine, écarlate, leurs pieds et leurs têtes ressemblaient à ceux des Reptiles ( Et donc, aux deux frères ) mais ils avaient de longues cornes et une très grande langue qui pendait en salivant. Ils étaient armés d'étranges épées orangées de formes recourbées.
Des larbins basiques, sans potentiel magique, apparemment, et à la réflexion plus que limitée. Ces informations firent les tours des cerveaux des Jumeaux et ils hochèrent la tête envers leurs compagnons pour affirmer que le danger était moindre. Il devenait facile de contrer un groupe de combattants démoniaques une fois leurs limites bien identifiées. Les Chasseurs de démons passèrent donc à l'offensive.
Pasanius se dirigea vers l'une de ces viles créatures, dessinant des cercles à l'aide de sa fine épée. Patient, le jeune humain attendait le moment propice où il pourrait frapper. Le démon, nettement moins tactique, se contenta d'approcher en brayant et en levant son arme.
Très gracieux, le noble avança sa jambe droite et lança son bras en ligne droite. La pointe de la lame de son épée transperça aisément le torse du démon qui loucha alors sur cette petite arme fichée dans sa poitrine. Bien sûr, cela n'aurait pas suffit à la tuer. "N'aurait pas". D'un geste aussi fin que ses précédents, le jeune humain leva son bras et la lame mine de rien très affutée remonta le long du démon, le tranchant littérallement en deux à partir du torse. Les deux parties du crâne de la créature ballotèrent chacune de leurs cotés pendant un moment puis le démon s'écroula en arrière avant de se faire avaler par le sol même, retournant d'où il venait.
De son coté, Doric le nain semblait s'amuser. Il venait, à l'aide de sa large hache, de trancher les rotules d'un de ses ennemi qui s'était alors retrouvé "sur les genoux" dans tout les sens du terme. Cela prit fin quand le nain balança son arme et le décapita proprement, sans plus de gerbe de sang que nécessaire. La face grimaçante roula au loin et fut éclatée sous le pied de Tenzahoalt Anko, dans une giclée de matière grise. Ce jumeau ci faisait tournoyer sa bolas avec habilité. Il la projeta droit vers le cou d'un maudit. Les deux premières cordes lestées par des poids normaux en bois s'enroulèrent autour de la gorge du monstre. La troisième corde, plus longue et lestée cette fois-ci par un poids à piques de fer virevolta autour du cou du démon et commença à l'étrangler tandis qu'elle poursuivait ses tours. Quand la longueur de mou ne fut plus suffisante, la vitesse cinétique accumulée par le poids lors de l'enroulement de la corde le fit dévier de sa trajectoire pour venir frapper impitoyablement la portion arrière de la tête de la créature qui éclata en projetant fragment d'os et cervelle un peu partout autour d'elle. Tenzahoalt sourit.
La bolas était une arme particulièrement vicieuse et cruelle, difficile à manier mais redoutable une fois son enseignement obtenu.

Restait Tenzacael Anko, l'autre guerrier d'Itzel, l'autre jumeau, l'autre compagnon qui combattait. ( Frère Waren et Meridia était occupés un peu plus loin à préparer l'ouverture du portail ) Sautillant habilement sur ses appuis, il devint un mur infranchissable quand il se replia sur lui même et plaça son bouclier sur lui. Son cri retentit et, avec toute la puissance que les muscles développés de ses jambes lui permirent, il chargea. Peu de choses étaient aussi effrayantes qu'un guerrier Saurus en pleine course. Ils paraissent bizarrement moins forts qu'il n'y paraissait, mais il ne fallait guère s'y tromper. Les Saurus avaient été conçus pour le combat, leur corps n'était que muscles aux fibres rouges endurantes dont la détente renvoyait des mouvements particulièrement violents. On était loin des agiles Mon'Keis aux muscles élastiques ou des bouillants Coalts dont la chair teintée de fibres blanches leurs permettait d'être incroyablement rapide malgré une endurance faible.
La charge fut violente mais courte. Tenzacael heurta de plein fouet l'un de ses opposants qui fut projeté au sol. Le Reptilien n'en attendait pas moins. Il se rua sur son adversaire au sol, posa ses pieds sur ses bras pour l'empêcher de bouger en laissant les grosses griffes posées dessus labourer la chair des biceps du démon, pris son macuahuitl à deux mains et le leva bien haut avant de l'abattre.
Le crâne du monstre explosa sur le coup en trois parties. Les trois morceaux rebondirent chacun de leur coté en laissant des débris sanglants sur leur route. Sur les épaules du démons ne subsistaient que sa mâchoire inférieure restée en place et sa langue, sans barrière pour la retenir, qui sortaient de sa gorge comme un serpent.
Anko se retourna quand il perçut la présence d'un autre intrus derrière lui. Le macuahuitl virevolta de nouveau et déchira sans ménagement la chair du ventre de sa victime. Les viscères du démon se répandirent devant lui dans un gargouillis immonde et ce dernier s'effondra dans ses propres organes après avoir titubé en arrière.
Des gouttelettes de sang avait atteint Anko au visage, s'était le seul à avoir été salit dans la manœuvre. La couleur rouge-noir du fluide sanguin contrastait étrangement avec sa peau à écailles bleues. Son regard se porta à droite puis à gauche. Les autres chasseurs de démon, son frère jumeau y compris, avaient éliminés les dernières résistances. Gargantuloth le Prince Rouge grinça des dents.

"Très bien, vous parvenez à contrer ces pitoyables idiots ? Regardons à présent comment vous vous battez face à un vrai adversaire." Dit-il en intensifiant son regard déjà malsain.

Un peu plus loin de lui, Frère Waren et Dame Méridia avait commencés à invoquer le portail des enfers. Waren s'exprimait d'une voix puissante en récitant sa formule pendant que l'elfe canalisait la magie dans ses mains. Les Jumeaux Anko s'observèrent mutuellement.

"Pasanius, Doric, celui-là, il est pour nous." Déclara Tenzahoalt déterminé.
" Il apprendra à nous craindre." Ajouta Tenzacael en louchant sur le Prince Rouge.
Les deux chasseurs protestèrent, mais ils cessèrent quand ils virent Dame Méridia hocher négativement la tête. Son regard était sombre, comme si elle doutait que quelque chose de crucial allait se passer. Méridia avait toujours eut des pré sentiments sur le futur. Ce jour là, ils étaient noirs tout en étant nuancés d'espoirs. Les Jumeaux avancèrent proche l'un de l'autre et se mirent en face du Seigneur Démon, prêt à le défier.

" Très bien, ce sont donc les Hommes-Lézards qui me feront face. A la bonne heure. Soyez prêt. " Ricana t-il.


L'énorme démon aux multiples cornes se mit en position offensive pendant que les jumeaux passaient en position défensive. Difficile de dire si cela dura un siècle ou quelques minutes. Durant un petit moment, le Prince Rouge et les Jumeaux se combattirent... Pour rien, chaque coup du Démon était évité et les tentatives des Reptiliens se soldaient par des échecs. Un facteur déterminant entra alors en jeu : La fatigue. Le Seigneur Démon ne connaissait pas ce mot, Tenzahoalt commença à montrer des signes d'affaiblissements, ses coups devenaient moins vifs et son attention diminuait. Tenzacael le regard attentivement pendant un court moment. Son frère perdait l'envie. Lui aussi d'ailleurs, les choses ne se déroulaient pas comme prévu. Le Prince Rouge déviait anormalement chacun de leurs bottes qu'ils avaient pourtant façonnés après bien du temps et qu'ils pensaient imparables. Peut-être avaient t-ils été trop arrogants, et l'arrogance se payait cher dans le métier de chasseur de démon. L'inévitable arriva, d'un splendide coup de cornes, le Démon frappa Tenzahoalt qui n'avait pas eut le temps de se relever du dernier assaut. Le frère de Tenzacael fut propulser sur les parois rocheuses du dos et se retrouva au sol, face contre terre, probablement assommé. La vision de son cher frère en difficulté remit Anko en phase directe avec le combat, sa motivation revint soudainement, elle vira dans la zêle.

" Je sens le retour bénit de Jagga dans mon Sang !" Hurla t-il en levant ses armes.

Il constata que derrière le Prince Rouge, le portail s'était finalement ouvert. Dame Méridia et Frère Waren lui faisait de grand signe. Tenzacael grinça des dents. Cela passait ou cassait. Il se replia sur lui même, prêt à entamer sa charge. La dague Elfique de Méridia fonça droit dans le dos du Démon et attira son attention pendant un moment. C'était maintenant ou jamais. Anko entama sa charge héroïque et perçut le visage du Seigneur Démon se tourner vers lui. Tenzacael percuta si fort son adversaire que ce dernier pourtant d'une taille considérable chancela en arrière. Doric réagit dés qu'il eut comprit que cela ne suffirait pas à faire tomber le Démon dans la portail, il chargea à toute allure et rebondit sur les épaules de Pasanius accroupit prêt pour la tactique. Le Nain s'envola dans les airs et atterit les deux pieds droit dans la figure de Gargantuloth qui perdit l'équilibre en pestant et en hurlant de rage de ce mauvais tour. Il chavira droit dans la porte magique ouverte et fut absorbé par la puissance de cette dernière. Son visage apparut dans l'énorme porte et sembla se diriger avec fureur pour revenir, mais Waren interrompit ses paroles et le portail se referma. Le cri de fureur de Gargantuloth perça quand à lui le mur de la réalité même.

" Ce n'est pas fini ! Je reviendrais ! " Hurlait t-il.

Pasanius éclata de joie et leva puissamment les bras. Le visage de Doric se fendit d'un sourire et Frère Waren soupira de soulagement. Ils allaient se serrer les mains quand ils aperçurent l'Elfe auprès du corps renversé de Anko. Se dernier bougeait mais poussait des râles. Inquiets, ils s'approchèrent et comprirent. Méridia avait le visage fermé, terriblement silencieuse. Et pour cause...

Tenzacael Anko avait été blessé à l'impact de sa charge. Une excroissance piquante du Démon l'avait frappé en plein coeur quand il eut atteint sa cible. L'homme-lézard tremblait comme jamais et poussait une râle infinie particulièrement dure à entendre. Le sourire de Pasanius s'effondra, Doric poussa une énorme injure et Waren plissa les yeux en bougeant négativement la tête.
Anko regardait fixement autour de lui, ceux qui se rassemblaient autour de lui. Qu'allait t-il laisser derrière lui ? Est-ce ainsi que cela devait se terminer ? Alors que sa vision se troublait et que son bras droit se paralysait, il perçut la silhouette de son frère bousculer tout le groupe et se jeter à son visage. La voix criarde de Doric braillait.

" Je ne l'entends plus ! Je n'entends plus son coeur ! "

Si Tenzacael Anko voulut dire quelque chose, ses mots se perdirent quand son cerveau fut plongé dans la brume et que tout cessa de réagir. Des souvenirs qu'il pensait enterrés refirent surface. Le visage de Méridia à sa naissance, une fois sorti de l'oeuf, les longues heures de lecture du livre de Cuarazuma, le rire de Doric quand il dévorait son repas et s'en mettait plein la figure, puis les heures d'entrainement avec Namat, le ton chaud du géant forgeron et les encouragements rassurants de son frère. En dernier vinrent les images mentalement formées d'Itzel, des guerriers flamboyants en armure et ses propres visions se sont futur.
Puis, le noir total...

La route était terriblement longue. Poussière à parte de vue, sentier tracé dans ces plaines vides. Pourtant, il marchait. Nul ne sait vers quoi ou qui, mais il marchait sur ce chemin infini. Le soleil lui tapait sur la figure et ses muscles souffraient de la fatigue. Il marchait. Encore et toujours.

Ses yeux se rouvrirent en panique et regardèrent autour de lui. Il reconnut les murs de la chapelle du Temple souterrain des Gardiens de la Trinités. On l'avait placé sur l'autel, ligoté dans un drap blanc et le bec cloué par d'épaisses cordes. Que c'était t-il passé ? Tenzacael se mit à gigoter pour se libérer de ses entraves et à pousser des râles afin qu'on vienne le libérer. La porte de l'église grinça et la fine silhouette d'une Elfe apparue, le regard du Reptilien fut aussitôt tourné vers elle tout en continuant de remuer comme un asticot. Le regard d'habitude si intense de Méridia s'était bien refroidi. Quelque chose la tracassait. Elle s'approcha de lui, mit un genou à terre pour être à sa hauteur et le fixa dans les yeux.
Dame Méridia, toujours ce même visage. Aussi fin que lorsqu'il l'avait vu en sortant de sa coquille. Toujours ce même faciès indépendant du temps. Elle forma des mots.

" Ainsi, vous vous réveillez, Frère Anko. Mais votre patience va devoir être mise à l'épreuve. Vous avez vécu une expérience... rare et susceptible d'être déstabilisante pour vous. Pour la sécurité de tous et la votre, vous devez continuer à rester tranquille. Pour deux jours. Ayez courage. "

Si Anko cessa de bouger, il poussa des râles plus puissantes pour exprimer sa protestation, Dame Méridia passa alors une main sur la plaque d'écaille qui lui couvrait le front. Le Reptilien fut apaisé. Un peu. Comprenant que quelque chose de plus ou moins terrible avait dû arrivé. Sa fatigue le trahit, car même si il venait de se réveiller, son cerveau était embrumé et réclamait du repos. Il reposa la tête sur le dur autel de pierre et respira lentement en fermant les yeux pour se calmer et faire le vide. Il perçut les pas légers de Dame Méridia se diriger vers la porte pour sortir.
" Ne t'inquiète pas, petit lézard, bientôt, tu seras de nouveau libre. Et tu devras affronter de nouvelles épreuves. " Lança t-elle dans un murmure avant de disparaître.

Ainsi, deux jours s'écoulèrent. Anko trouva particulièrement cruel sa situation. Son corps réclamait de la liberté et voulait bouger, les fourmis se faisaient ressentir partout et la lassitude l'énervait quand il ne dormait pas. Mais le pire dans tout cela, le pire, c'était les repas. Comme on refusait de retirer les cordes qui lui gardaient la gueule fermée, on avait prit le parti de le nourrir par les narines.
Toutes les trois heures, Frère Waren apparaissait armé de son tube métallique, le plaçait dans l'une des narines du Reptilien et faisait couler de l'eau, de la soupe et du sang de chèvre chaud droit dans ses cavités nasales. C'était particulièrement désagréable, même si les produits finissaient par rejoindre sa gorge, c'était une expérience terriblement inconfortable. Le temps passa lentement, trop lentement, mais l'heure de la libération vint. Étrangement, seule Dame Méridia vint le chercher, elle trancha les cordages qui entravaient son corps et permit ainsi au Reptilien de se relever.
Anko étendit ses membres libres et s'étira, ravi. En revanche, les cordages sur sa gueule l’empêchait toujours d'ouvrir la bouche. Ses yeux fixèrent ceux de l'elfe et ils restèrent ainsi pendant un petit moment. Finalement, la lame trancha le reste des cordes.
" Je ne pensais pas que vous vous en sortiriez... Vous êtes un abruti, Anko ! Pauvre demeuré, vous avez faillis mourir. " Piailla Méridia avant de gifler Tenzacael dont la tête se tourna sur la droite sans revenir dans sa position initiale.

" Vous ne savez pas ce que votre imprudence nous à couté... C'est... Oh ! "

L'homme-lézard tourna la tête et prit la main de Méridia dans ses paumes avant de lui lancer un regard plein d'apaisement.
" Calmez vous, je vous en prie, Dame Méridia. Tout va bien. Racontez moi tout."
Ce fut alors qu'il remarqua la faible lueur qui émanait au niveau de son coeur, là où son armure avait été brisée. Tenzacael baissa un instant les yeux puis il en revint à l'Elfe.
" Vous... Vous devez aller voir Maître Wyrm. C'est la seule chose à faire. "
" Qui est Maître Wyrm ? Je n'ai jamais entendu parler de lui."
" C'est... Le plus vieux membre de notre ordre, il était là lorsque les premiers humains l'ont fondé. Dépêchez vous... Je lui ai parlé un peu... Il veut vous voir, rendez vous dans la forge, il y'a un passage dérobé derrière l'enclume de notre cher géant forgeron."


Effectivement, un couloir avait été creusé derrière la paroi que cachait l'enclume de Baldun Balagar. Le géant aux tempes grises n'avait pas discuté quand il avait dit qu'il venait voir Maître Wyrm. Le long couloir rocheux dont Anko n'avait jamais soupçonné l'existence semblait se diriger vers les profondeurs de la montagne. Il n'avait revu personne. Pas même son frère, depuis qu'il s'était éveillé. Sur des pas assurés mais néanmoins plutôt courts, le Reptilien descendit encore et toujours le long de ce qui semblait être une mine abandonnée aux dimensions titanesques, comme ces mines naines que l'on trouvait dans les environs.
Jamais il n'était rentré dans cet endroit, mais très vite, il ressentit une présence et perçut du mouvement, tout au fond de la caverne. Anko se dirigea vers la lumière, attiré par l'éclat de cette dernière et fit face à Maître Wyrm, dans son énorme pièce rocheuse circulaire qui brillait à l'éclat d'un feu encastré dans la paroi.

" C'est vous, Maître Wyrm. " Déclara Tenzacael en haussant les épaules.
" Effectivement. Je perçois une once de surprise dans ta voix, Gardien." Répondit Wyrm
" Je ne m'attendais pas à ce que Maître Wyrm soit un Dragon."

C'était le cas. Cet immense brun aux allures vieillottes était allongé de tout son long sur le flanc dans sa cave. Pas besoin de regarder trop longtemps pour s’apercevoir qu'il était vieux, ses yeux étaient d'un jaune délavé, il perdait ses écailles, ses cornes semblaient partir en poussière et son arrière train avait tout l'air d'être prêt à subir des tours de reins.
Le vieux Dragon ferma les yeux et émit un certain vrombissement.

" Tu réagis de manière plutôt calme, face à moi." Déclara Wyrm.
" La différence entre la considération et l'émerveillement est ce qui sépare le guerrier du zélé. Le grand livre de Jagga, page 29." Répondit simplement Anko
" Je vois. Mais garde, Frère Reptilien. Parfois, le scepticisme n'est guère récompensé."
" Je ne sais pas ce que vous me voulez."
" Cessez d'être sur la défensive, je vous en prie, je ne suis pas là pour vous manger."
" Vous comprendre que j'ai du mal à me détendre."
" Avide de réponse, n'est ce pas ? Que voulez vous savoir mon garçon ?"
" Qui êtes vous ?"

Le vieux Dragon bailla pendant un moment et il se gratta le flanc droit en projetant des écailles dans tout les sens, Anko mit sa main devant sa figure pour empêcher les projectiles de lui couvrir le visage.

" Oh... Eh bien, mon nom est Wyrm. Maître Wyrm. Je suis le dernier des Gardiens originels encore en vie, ceux qui ont fondés cet ordre. J'ai vu les pionniers de la chasse au démon vivre et mourir ici. J'ai connus le combat, la tranquillité et l'amitié avec chacun d'entre eux. Il n'y aurait pas d'autre importance à préciser mon âge sinon à confirmer que j'étais bien là quand tout à commencé. "
L'homme-lézard ne bougea pas d'avantage et continua son interrogatoire.

" Que faites vous ici ?"
" Eh bien... Je prodigue mes conseils à ceux qui en ont besoin. Pour anticiper vos prochaines questions, non je n'ai pas toujours été ici. Autrefois, j'étais un combattant tout comme vous. Ma volonté était dirigée vers mes vœux de combat contre les démons et leur renvoi vers le tribunal de leurs contrées. Mais je suis un vieux Dragon, Tenzacael Anko, je ne peux plus me déplacer. Mes vieilles pattes m'empêchent d'être très endurant, alors, je donne mon savoir à ceux qui le veulent. Et qui le mérite."
" Comment connaissez vous mon nom ?!" Demanda alors Anko réellement surpris.
Le regard du Dragon brun s'égara un instant au sol, puis il revint vers le Reptilien et le fixa pendant de longues secondes.
" Parce que, mon garçon, ce nom, je l'ai sauvé de ma propre personne." Répondit Wyrm.
Tenzacael posa ses yeux sur la faible lueur orangée qui s'échappait de l'impact de son armure brisée au niveau du cœur, comme si il redoutait d'entendre quelque chose.

" Vous m'avez sauvé la vie ?"
" Tu as subis un coup mortel en t'en prenant à ce Seigneur Démon, mon garçon. Tu n'étais pas encore prêt à l'affronter, et cela à faillit te coûter la vie. Mais Dame Méridia m'a avertit que la vie d'un de nos courageux Gardien était en danger. Alors, j'ai accomplis ce qui me semblait juste. De toutes façons, vous serez sur cette terre plus longtemps que moi, je sais que mon heure approche de jour en jour."
" C'est... surprenant."
" La marge entre le dévouement et le fanatisme est mince, mon garçon. Tu devrais le savoir mieux que quiconque, toi qui est un fils de Jagga. Le destin t'as épargné. Pour cette fois. Il ne sera pas aussi clément la prochaine fois."

Anko porta sa main sur son coeur et frissonna.

" Comment est-ce ? " Demanda le Dragon.
" C'est chaud. C'est agréable." Répondit le Reptilien
" C'est mon cadeau pour ton initiation."
" Mon initiation ?"
" Eh... Oui. J'ai décidé que tu ne sortirais plus te battre sans avoir appris quelques leçons, mon garçon."
" Je suis un guerrier ! Je suis prêt à me battre." Piailla Anko en frappant contre sa cuirasse.
" Tu es un guerrier, mais tu ne réfléchis pas encore comme un homme." Trancha Wyrm d'un ton sec.
L'homme-lézard voulut répondre, mais il ne parvint pas à trouver une répartie suffisante et lâcha donc l'affaire, Maître Wyrm se décida donc à continuer.
" Par le fragment de coeur de Dragon qui bat en toi, montre toi en digne. C'est un acte qui a unis mon destin au tiens. Devant les dieux, ma famille et la tienne sont égale. "
" Un cœur de Dragon contre une promesse à tenir. Dans ce cas, je me sens prêt à prêter serment."

Le Dragon Brun parut satisfait.

" Mon esprit résonne avec le votre, Anko." Répondit t-il en signe d'acceptation.
" Raisonnons ensemble, alors. Pourquoi m'avoir sauvé et qu'attendez vous de moi ? "
" Parce que tu seras là plus longtemps que moi, mon garçon. Et aussi parce que j'ai foi en ton accomplissement. Je n'ai de plus pas encore pus avoir de Reptilien pour enseigne. Cuarazuma, ton prédécesseur, m'a renseigné sur ton monde, mais il était déjà fort quand je l'ai rencontré pour la première fois. Ton attaque-suicide contre Gargantuloth le Prince Rouge démontre que tu as encore plusieurs choses à apprendre même si ta motivation est là et bien là."
" Alors... Commandez moi et j'agirais."
" Du calme, mon garçon. Il faudra du temps, beaucoup de temps avant que la plus petite leçon rentre dans ton crâne. Comment dire... Les Reptiliens... Écoute mon garçon, tu veux que je sois franc ? "

L'homme lézard pencha la tête sur le coté.

" Bien sûr."
" Disons que vous autres, Reptiliens, n'avez pas le même mental que la plupart des autres êtres de cette planète. Il fonctionne sur un esprit commun à tous qui réfute la désobéissance et est prédestiné à l'opposition de nouveaux idéaux."
" C'est absolument faux !"
" Vous voyez ? Vous n'acceptez pas l'idée de la simple contradiction de vos valeurs. Quand une personne dites normale se retrouve confrontée à des choix qui s'offusquent contre ses idées, elle cherche le soutien de ceux qui l'entoure. Puis elle succombe à l'autorité si elle remarque qu'elle est seule. Pour les Reptiliens, c'est tout autre. Ils s'agrippent à leurs valeurs comme des mouches sur de la nourriture et n'entendent pas les paroles qui vont contre leur sens logique. Ecoutez, mon garçon. Votre cerveau à été modelé pour que vous soyez incassable. Vous n'avez pas été conçu pour faire autre chose que ce qui vous ais demandé... "

Il y eut un long silence qui ne fut interrompu que par les battements de coeur régulier d'Anko.

"Je suis un fils de Jagga, Wyrm. Je n'existe que pour la servir."
" J'en conviens, mais il faut parfois voir par delà les choses pour mieux anticiper l'avenir."
" Le temps seul le dira."
" Alors, acceptez vous cette remise en question et à niveau ? Toi qui croit que la terre est ronde. Pourrais tu envisager que ton histoire puisse changer ? Toi seul peut donner un sens à ta vie, à présent."
" J'accepte, Maître Wyrm. Je ne resterais plus dans l'ombre. "
" Alors ainsi soit t-il. Je vais te compter une histoire. Je ne sais pas si c'est la meilleure idée que j'ai eu, mais je sais que l'apprentissage est facilité par ce genre de contes mais aussi les chansons et les poèmes, tu ne vas peut-être pas me croire mon garçon, mais figure toi qu'un jour..."


Aujourd'hui était un jour particulier, pour Tenzacael. Cela faisait maintenant quatre ans jour pour jour qu'il s'était lancé dans le partenariat avec Maître Wyrm. Quatre ans qu'il avait été ranimé. Quatre ans que le morceau de cœur de Dragon qui battait en lui émettait cette fine lueur orangée. Cela faisait aussi quatre ans qu'il n'avait vu personne en dehors du vieux Dragon. Maître yrm jugeait que sa formation aurait été compromise si il y avait un contact extérieWur. Son frère jumeau lui manquait.
Pour autant, il devait faire avec. Quand il quitta la petite cavité rocheuse dans la caverne du Dragon qui lui servait d'abri, il s'étira et alla réveiller Wyrm qui dormait encore. Ces derniers temps, il dormait de plus en plus, et ses toux étaient de plus en plus présentes. Anko se doutait bien que la santé du brun se dégradait avec le temps. Ce dernier s'éveilla entre deux crachements et bailla.

" Uuh... Oh, mon garçon. Je sais qu'aujourd'hui est une date importante, mais laquelle..."
"Effectivement. Cela fait maintenant quatre ans que nous officions ensemble."
Le grand brun toussa.
" Ah oui. Cela me revient. J'ai une leçon toute particulière à t'apprendre aujourd'hui. Par ailleurs, ce sera la dernière."
" Vous pensez que je suis prêt ?"
" Tu es bien assimilé les connaissances que j'ai essayé de te transmettre. Que ce soit tuer un troll à ta réflexion sur l'esprit Reptilien."
" Mmh... Une leçon plutôt longue. Que voulez vous me montrer ?"
" Comment tuer un Dragon."

Tenzacael fut plutôt déstabilisé de cette annonce.

" Tuer un Dragon ? Mais... Pourquoi ? Il n'y en à déjà pas beaucoup, si il faut en plus réduire leur nombre. Qui plus est, c'est votre espèce qui est en jeu."
" Mon garçon, j'aimerais que ce soit une simple question de choix, j'aimerais tellement... Tout les Dragons ne sont pas comme moi, et il est possible que tu ais un jour à en affronter un."
" Vous êtes un étrange Dragon, Wyrm."
" Et vous êtes un étrange Reptilien, Anko. Venez, approchez, essayez de me dire l'endroit le plus vulnérable d'un dragon."

L'homme-lézard approcha, longea Maître Wyrm et se permit de lui toucher la gorge.

" La jugulaire. La carapace est plus molle qu'ailleurs."
" Effectivement, c'est un bon début. Mais n'oublie pas qu'un Dragon ailés est le plus dangereux des adversaires. Veille à ce qu'il soit coincé dans un endroit restreint quand tu en affronte un."
" Je m'en souviendrais."
" Ahh... Bon... Il est l'heure que tu sorte de cet endroit. Va voir Baldun à la forge, je lui ai confié quelques tâches pendant ton sommeil. Je pense que cela te fera plaisir."


Le géant aux cheveux gris ricana beaucoup quand Anko demanda quelle était ses qualifications de forgeron.
" Ma foi, oui, je suis le meilleur forgeron de cet endroit." Martela Baldun en pouffant de rire.
Il abattait régulièrement son marteau sur son immense enclume, la sueur parcourait son front dans sa fournaise que représentait sa forge. Difficile d'imaginer quelqu'un travaillant des journées entières là dedans.
" Et oui, j'ai effectivement reçu plusieurs de vos équipements que j'ai pris soin d'améliorer. Maître Wyrm doit tenir beaucoup à vous. Cela fait des années que je n'avais pas travailler avec des matériaux aussi nobles !"
" Quels matériaux ? Wyrm ne m'a rien dit de tout cela."
" Mais des écailles et de l'os de Dragon bien sûr ! C'est pour cela que je dit qu'il doit bien vous aimer, il m'a demandé de lui sectionné deux doigts sur sa patte arrière afin d'obtenir quelques ossements. J'ai récupéré ses écailles qui étaient tombées."
" Wyrm aurait fait ceci ? Il devait préparer quelque chose."
" Peut-être, mais en attendant, ce fut un très grand plaisir de travailler tout cela. Et Cuarazuma aussi, avait laissé des surprises derrière lui."

Baldun prit ses tenailles et décolla le macuahuitl doré d'Anko de son armure avant de le plonger dans l'eau froide.

" Cuarazuma parlait de plusieurs présents qu'il avait laissé derrière lui, avant de partir. Il m'a confié une étrange gemme qu'il à appelé "Pierre du soleil."
" Les Pierres du soleil sont venues avec Jagga quand elle est tombée du ciel. Ce sont des gemmes que l'on trouve dans les sous sols de Jagga et qui se nourrissent de l'énergie solaire."
" Sans doute, vous en savez plus que moi. J'ai donc pensé qu'il aurait été amusant de combiner l'or, l'os de Dragon et ces pierres pour en faire une chose unique."
" Mon frère la mérite autant que moi."
" Peut-être, mais c'est à vous que Wyrm a donné sa confiance."

Ce fut au tour du bouclier d'Anko se baigner dans l'eau, puis vint celui de son casque. Baldun reposa son marteau et alla récupérer le Macuahuitl qui reposait au fond du bac avant de l'inspecter. L'arme semblait ridiculement petite dans ses doigts.

" Hum. Une arme d'allure primitive et indomptable. Tout en étant tellement sauvage et redoutable. Comme un prédateur déchirant sa proie. Quel bel outil. " Marmonna le géant en inspectant son travail.
Il remit l'arme à Tenzacael qui loucha sur son arme à son tour. Le macuahuitl avait gardé ses filaments dorés mais il reconnaissait que les crocs placés autour du support de l'arme étaient des fragments d'os de Dragon affutés et vernis afin de donner un aspect lisse à l’œuvre. Une pierre grise trônait au milieu du manche. C'était la Pierre du soleil.
Le bouclier atterit à coté de lui. Il avait gardé l'allure habituelle des boucliers d'Itzel. De taille moyenne avec ses ornements d'or sur les contours et en forme d'épais croissant. La subtilité : La peau de Carnarex avait été remplacé par les écailles de Dragon. Anko supposait que la résistance aux flammes était ainsi accrue.
Quand à son casque, eh bien, il n'avait que peu changé, seule différence : des peintures bleues qui zigzaguaient et des morceaux de Pierre solaire placés sur la collerette cartilagineuse.

" Eh bien, je crois que c'est tout, Gardien Anko. Oh, Dame Méridia voulait vous parler. Elle vous attend à la bibliothèque, avec votre frère et le reste de l'équipe."

Nom : Maximilien
Âge : 16 ans
Trucs préférés : Science-Ficton / Fantasy
Un film : Apocalypto
Un jeu vidéo : Drakengard
Un livre : Titanicus
Comment tu es tombé ici : Je suis le co-fondateur...
Avis sur le forum : Pouce vert !
Quelque chose d'inutile à dire : Poignée de porte