Nom : Inconnu
Prénom : Zahra
Âge : La vingtaine
Sexe : Fille, je crois que ça se voit de loin.
Rang : Chasseuse
Race : Humaine.
Groupe : Neutres
Description race inventée : /
Croyances : Zahra ne croit pas en un dieu, elle croit en la nature. Ou en Salmon.
Description physique : Petite, souple et agile, Zahra ressemble à une panthère. Discrète et silencieuse quand il le faut, elle bondit sur sa proie avec rapidité et s’y attaque avec acharnement. Elle n’a pas la carrure d’un lion, sans être frêle pour autant. Mais sa lance et son agilité lui suffisent souvent pour prendre le dessus d’une proie. Si la cible est trop forte pour elle, Zahra prendra la fuite, prenant avantage du terrain en se fondant dans le paysage. Fille du sable, le désert du Noara l’a façonnée à son image. Sa peau est tannée par le soleil, craquelée par endroits. Ses cheveux courts et rèches, parsemés de grains de sable, prennent la couleur de certains rochers que l’on trouve dans le désert. La plante de ses pieds est plus dure que le roc, ses yeux sombres sont aussi froids que les nuits, et son sourire aussi chaud que le soleil. Sa démarche, semblable à celle du félin, est parfois entrecoupée de sautillements lorsqu’elle est de bonne humeur. Ce qui est souvent le cas. Une fois calmée, elle peut passer des heures sans bouger, assise ou accroupie, à fixer l’immensité du désert. Ou une proie.
Description mentale : Assez sauvage, Zahra peut paraître agressive et violente au premier abord. Il faut dire qu’elle dépece toujours ses proies avec un certain, euh… entrain. Ce n’est pas une barbare pour autant, enfin pas trop. D’accord, elle s’habille en peaux de bêtes, elle ne sait pas écrire, elle ne comprend pas l’utilité d’un livre – à part pour faire un feu – et elle s’exprime dans un langage peu châtié, mais elle n’est pas asociale pour autant. Elle se montre méfiante et prudente avec les inconnus, mais une fois qu’elle vous connaît, elle est tout à fait sympathique et elle ne mord pas. Presque pas. C’est affectueux. Si sa naïveté peut être effrayante par moments, surtout dans sa façon d’aborder les gens, ne vous inquiétez pas : Zahra restera toujours la première personne à comprendre le sous-entendu le plus pervers que vous puissiez faire. Comme quoi, il y a naïveté et naïveté. Elle s’intéresse d’ailleurs pas mal à tout ce qui l’entoure, et même si elle n’en comprend pas la moitié, elle fait des efforts en ce sens.
Assez curieuse et plutôt bavarde (c’est une fille) elle aime agacer les gens en posant toutes sortes de questions. Ne pas lui répondre ne fera que l’encourager davantage. Quant à lui dire de la fermer, c’est fortement déconseillé si vous vous tenez à moins de cinq mètres réglementaires, distance de sécurité. Vous êtes prévenus.
Malgré son clair manque d’éducation et de diplomatie – aucune pudeur, aucun tact – Zahra reste une personne intègre, et forte, du moins psychologiquement parlant. Disons qu’elle en a vu assez pour ne pas s’émouvoir au moindre bobo. Elle est également courageuse, si on peut appeler l’inconscience de cette manière. Heureusement pour elle, Salmon est là pour la surveiller.
En parlant de Salmon et puisque nous la disions intègre, sachez également que Zahra développe assez vite un profond respect et une fidélité sans bornes envers qui lui rend service. Il est facile de devenir son ami, mais l’inverse est malheureusement tout aussi valable. Avec Zahra, pas de juste milieu : c’est soit tout noir, soit tout blanc. Elle déteste ne pas savoir sur quel pied danser et, si elle ne sait pas quoi penser de vous, il est probable qu’elle vous casera directement dans la catégorie « ennemis », par solution de facilité.
Il faut dire qu’elle déteste passer des heures à réfléchir. Ses seules priorités dans la vie sont chasser, manger, dormir et surprendre Salmon sans son fichu masque. Cette fille a une vie palpitante.

Capacités : Zahra est une bonne chasseuse. Elle sait poser des pièges et pister le gibier même là où tu crois qu’y en a pas. Elle chasse et se bat avec une lance rudimentaire, de toute façon ce n’est pas comme si elle avait la patience d’apprendre à manier autre chose. Elle évite de lancer son arme cependant, au risque de la perdre, car elle n’est pas très bonne en combat rapproché. Mais elle sait courir. Vite.
Équipement : Une lance en bois équipée d’une pointe en pierre taillée, tout ce qu’il y a de plus rudimentaire. Zahra et son sens artistique *tousse* inné en sont à l’origine. De même que les vêtements qu’elle porte, vêtements que l’on qualifierait plutôt de loques, mais bon. Elle n’est pas difficile, deux peaux de bêtes lui suffisent pour se couvrir là où il faut. De toute façon dans le désert, ça sert à rien de se promener en manteau. Dit-elle à Salmon. (Elle peut courir pour qu’il approuve.) Citons finalement son seul ornement, un collier en dents de fauve qui était dans sa tribu le signe d’une chasseuse, et qui marquait le passage à l’âge adulte. Et si je cite tout cela dans cette catégorie, c’est parce que, oui, ses vêtements, ou plutôt son manque de vêtements, font partie de son équipement. Ne sous-estimez jamais le véritable pouvoir d’une femme.

♪
Zahra est née libre. C’est dans une tribu de chasseurs du Sarad qu’elle vit le jour. Cette tribu était aussi vieille que primitive, et son mode de vie s’accordait de moins en moins au reste du monde. Le nombre de ses membres s’était réduit de plus en plus au fil des années, notamment à cause des vendeurs d’esclaves qui faisaient razzia aux abords du Sarad. C’est pourquoi on apprenait aux enfants de ne jamais, jamais sortir du périmètre.
Zahra répète toujours à qui veut l’entendre que c’est « le plus bel endroit du monde ». Elle prend un air rêveur et vous détaille les parties de chasse, les jeux dans les arbres et la course à la panthère – qu’est-ce qu’ils rigolaient ! Un peu moins quand Khar s’était fait bouffer, mais ça...

Zahra avait appris très vite qu’il fallait être forte et courageuse pour survivre dans le désert. Même si le Sarad était un havre de paix comparé au reste, le danger rôdait partout, et il n’y avait pas de place pour les faibles. C’était toujours ce que disait le vieux sage. Le vieux sage était un ancien chasseur, le plus vieux membre de la tribu. Il avait été chef aussi, et cela faisait glousser Zahra de l’imaginer à cette place, parce qu’il se faisait toujours rabrouer par ses cadets. Il faut dire qu’il avait l’habitude de lorgner les filles – les autres disaient que c’était le seul trait de caractère qui lui était resté de sa jeunesse de grand chasseur – alors bon. Zahra était habituée, ça ne la gênait pas, et puis surtout elle avait envie d’écouter ses histoires. Il disait que la tribu était originaire d’un peuple aussi vieux et ancien que le monde. Un peuple puissant et sage, dont les connaissances, aujourd’hui oubliées, étaient aussi nombreuses que les grains de sable dans le désert. Khar avait demandé un jour combien ça faisait de connaissances, et le vieux sage l’avait invité à compter les grains. Khar était vraiment allé compter les grains. À bien y réfléchir, c’était peut-être normal qu’il ait perdu à la course à la panthère. Bref. Le vieux peuple en question, le sage l’appelait Les Sabliers.

« Et tu sais quoi ? » disait-il en se penchant vers Zahra comme s’il allait lui révéler un secret, mais elle savait bien que c’était que pour mater son décolleté.
« Quoi ? » disait-elle en croisant les bras, et connaissant déjà la réponse.
Le vieux sage tirait la tronche, mais répondait quand même, inlassablement :
« Ils connaissaient la magie. Et pas n’importe laquelle, Zahra : la magie du feu ! »

Au début, elle trouvait ça super passionnant, tellement qu’elle oubliait de croiser les bras, mais au final elle restait perplexe. La magie, c’était quoi au juste ? Elle ne connaissait pas la magie. Un bon bâton bien affûté, ça c’était efficace ! La magie, qu’est-ce que c’était sinon un délire de la nature ? Les autres disaient toujours qu’il fallait pas jouer avec la nature. Pour Zahra, ça y ressemblait fortement, la magie. Un jeu avec la nature. Elle préférait ne pas en savoir plus.


La petite vie de Zahra se déroula paisiblement jusqu’à ses seize ans, entre chasses, jeux dans les arbres et courses à la panthère. On ne sait pas pourquoi seize ans, la vie des héros de romans change toujours à cet âge-là, c’est comme ça. C’est donc à ses seize ans que des brigands attaquèrent la tribu. À cette époque-là, Zahra était devenue une jolie jeune fille. Pas aussi jolie que certaines de ses camarades, mais elle acceptait de s’occuper du vieux sage – qui était de plus en plus vieux et de plus en plus sage – qui n’avait toujours pas arrêté de lorgner les filles. Du coup, il n’y avait que Zahra et quelques vieilles femmes pour rester avec lui, alors elle avait des privilèges du genre, l'écouter parler pendant des heures. Il lui racontait inlassablement les mêmes histoires. Mais comme elle n’avait pas bonne mémoire, c’était pas grave, elle aimait bien.
Un jour qu’elle l’aidait à se laver, il fut pris de spasmes. « Fuyez, ils arrivent ! » articula-t-il d’une voix étrange. Le regard voilé, il avait agrippé Zahra par les épaules. Pensant qu’il essayait de la tripoter, elle l’avait baffé. Mais violemment. Il était sorti de sa transe et elle n’avait jamais su qui allait attaquer.
Ce qui était très stupide, à la réflexion.
Elle avait prévenu les autres, et on avait dépêché quelques hommes aux abords du territoire. Une troupe de cavaliers avait surgit au loin. Ils étaient tous armés, et bien mieux que les hommes de la tribu. Tous se défendirent mais beaucoup tombèrent, dont le père de Zahra. L’adolescente courut prévenir le gros de la tribu, mais elle fut poursuivie par les cavaliers. Arrivés là-bas, ils pillèrent le coin, enlevèrent les jeunes et tuèrent les vieux. Zahra eut une pensée attristée pour le vieux sage, qu’elle n’avait même pas fini de laver.


Zahra marchait toujours dans le peloton de queue. Il y avait sa mère, et quelques filles de son ancienne tribu. Arya était la plus jolie. À cause de ça, elle s'était fait violer par tout le groupe de bandits. Zahra avait eu de la chance, comparé à elle. Celui qui l'avait kidnappé en premier avait refusé de partager. Maintenant, Arya était enceinte, alors elle marchait plus lentement. Zahra et les autres l'accompagnaient.
Le chef des bandits, le marchand d'esclave, était toujours furieux. Zahra se souvenait l'avoir entendu gronder ses hommes en disant qu'une fille enceinte ne servait à rien, qu'elle ralentissait tout le monde, que ça faisait une bouche de plus à nourrir, et que le crétin qui avait commencé trouverait le moyen de se débarrasser du gosse, si la mère survivait à la naissance. Dans le cas contraire, il le payerait de sa vie, parce que ça ferait une esclave en moins, et une très belle esclave, en plus ! Depuis, ils avaient l'interdiction de toucher les filles, et Zahra essayait de ne pas le montrer, mais elle était soulagée. L'autre lui faisait peur.

C'était à cause de lui que tout le monde la surnommait la panthère. La première fois qu'ils étaient arrivé dans une ville, d'autres gens étaient venus les voir. Zahra n'était jamais allé en ville. Elle avait toujours écouté les plus âgés de la tribu, qui disaient qu'il ne fallait pas sortir du périmètre du Sarad. Mais c'étaient des menteurs, songeait-elle amèrement. Ne jamais sortir du Sarad ne l'avait pas sauvée des brigands. Bref, ils étaient dans ce que les autres appelaient le marché, le marché aux esclaves, et un "client", un vieux tout rabougri, avait voulu acheter Zahra. Il l'avait examinée avec l'air du vieux sage. Mais lorsqu'il avait eu le malheur de poser la main sur elle, elle l'avait giflé par réflexe. Le vieux avait fait un scandale et Zahra avait été punie. Au début, elle refusait de se laisser faire, parce que ce vieux, elle ne le connaissait pas, d'où est-ce qu'il se permettait de la tripoter, hein ? Il n'avait même pas d'histoires à raconter. Elle s'était un peu démenée, faisant rire certaines de ses geôliers.

« On dirait une petite panthère », avait commenté "son" kidnappeur. Il l'avait attrapée par les cheveux. « Une petite panthère rouge. »

L'un d'eux avait sorti un fouet. Zahra se débattait mais l'autre la tenait toujours. Il tapota la garde de son cimeterre.

« Tu ressembles à une panthère ouais, une panthère sauvage. Sauf que les panthères sauvages, ça reste facile à tuer. Alors sage. »

Il avait un nom en Z, un nom occidental, long et imprononçable pour eux, alors tout le monde l'appelait Zed. Zed aimait bien la comparer à une panthère, et Zahra détestait ça. Si elle avait été une vraie panthère, elle serait libre. Elle, elle avait chassé de vraies panthères. Et elle pouvait dire que ça ne se tuait pas si facilement, les panthères sauvages ! Même avec une grosse épée. Elle n'osait pas le provoquer pourtant, ni lui ni aucun autre, depuis qu'elle avait reçu sa leçon, elle se tenait à carreaux. Tout ce qu'elle faisait, c'était le fusiller du regard, et ça le faisait rire. Mais rien d'autre. Même quand elle fut séparée de sa mère et de ses amies dans un autre marché, elle ne dit rien. Son tour vint aussi, on la vendit à un homme riche mais un peu vieux. Et puis cet homme mourut et c'est son fils qui la reprit. Et puis son fils se maria et sa femme, très jalouse, refusa qu'il ait des filles esclaves. Sauf si elles étaient moches, avait-elle dit en sortant un tisonnier du feu. Comme Zahra refusait de se faire défigurer, elle s'était enfuie, mais un vendeur d'esclave l'avait reconnue et rattrapée, et on l'avait revendue le sur-lendemain. Tout ça pendant quatre ou cinq ans durant lesquels elle passa entre les mains de plusieurs maîtres. Et puis un jour, sur le marché, elle reconnut le marchand d'esclaves qui l'avait capturée. Comme elle avait l'air affamée et dépenaillée, il la racheta pour deux fois moins cher qu'il l'avait vendue la première fois. Zed s'en amusa beaucoup.

« Bah tiens, qu'est-ce qui lui est arrivé, à la petite panthère ? »

Zahra regarda ailleurs. Elle ne l'avait absolument pas oublié, lui, et sa voix, et son nom et son accent bizarre d'Occidental, mais elle avait espéré ne jamais le recroiser. Elle ne lui répondit pas, elle n'osait même pas lever les yeux. Il l'entraîna vers la caravane et là, elle regarda un peu autour d'elle. Aucun visage familier. Qu'était-il advenu de ses amis, de sa famille ?

« Les choses sont différentes maintenant. Pas comme tu les as connues », dit Zed avec son accent bizarre.
« Je sais. Je connais plus personne », répondit Zahra en regardant autour d'elle.

À part lui. Elle soutint très brièvement son regard tandis qu'il éclatait de rire, apparemment très amusé par sa réponse.

« Non petite panthère, je ne parle pas de ça. » Il regarda autour d'eux, s'assura que personne n'écoutait, et se pencha vers elle. « Bientôt, les choses vont changer. Et toi, tu seras à moi. »

Zahra regarda ailleurs, mal à l'aise. Qu'est-ce qu'il préparait ? Elle essaya d'écouter les conversations des autres esclaves, mais personne ne semblait au courant. Le sur-lendemain, ils comprirent. Ils étaient au cœur du désert, loin de toute civilisation. Pendant la nuit, une rébellion éclata. Un groupe de marchands s'en prit au chef, ceux qui étaient fidèles à ce dernier le défendirent, et les cris des combats et l'odeur du sang s'emparèrent de la caravane. Les esclaves restaient silencieux, apeurés. Zahra espéra qu'ils s'entretueraient entre eux. Surtout Zed. Malheureusement, elle constata qu'il était toujours en vie le lendemain. C'était même lui qui avait fomenté la mutinerie. Elle comprenait un peu mieux ce qu'il avait voulu dire, à présent. Les mutins ordonnèrent à tous les esclaves de se mettre en rang, à genoux. Ils disaient que la rigolade était finie, que jusqu'à présent, c'était facile pour tout le monde, mais qu'ils ne seraient pas aussi gentils que l'ancien chef.

« Vous pensiez que votre pauvre petite vie était difficile ? Vous allez apprendre ce que ça veut dire, difficile ! » tonna Zed, du haut de sa nouvelle fonction.

Il embrassa les esclaves du regard et s'arrêta sur Zahra.

« J'avais dit à genoux », murmura-t-il en arrivant à sa hauteur.

Zahra n'osait pas le défier du regard, mais elle ne bougea pas. Elle n'était pas sûre de savoir pourquoi elle le provoquait. Sûrement parce que c'était sa dernière chance. Elle leva les yeux au moment où il lui empoignait les cheveux.

« À GENOUX ! »

Il la jeta à terre. Elle toussa mais ne broncha pas. Si elle avait été une vraie panthère, elle l'aurait dévoré sur place ! Elle lui aurait arraché les entrailles, et elle les lui aurait fait avaler, jusqu'à ce qu'il s'étouffe avec ! Puis elle lui aurait arraché la tête, et elle aurait donné ses yeux à manger aux vautours.

« Quelqu'un d'autre qui veut faire le malin ? » demanda Zed à la cantonade.

Personne ne cilla. À croire qu'ils avaient tous arrêté de respirer.

« Très bien. Je m'occuperai de toi plus tard », ajouta-t-il avant de s'éloigner, satisfait.

Elle étouffa un sanglot. Elle s'était juré de ne plus pleurer. Mais elle était déçue et désespérée. Toute la nuit, elle avait prié les dieux, tous ceux qu'elle connaissait, pour qu'ils tuent les brigands, pour être libres. Mais ils ne l'avaient pas écoutée. Et d'ailleurs, pourquoi le feraient-ils ? Qui l'écouterait, elle ? Elle n'était même pas une vraie panthère, et elle n'était plus une chasseuse. Juste une esclave.
C'est là qu'il apparut.


Le Sauveur. Zahra le dévisagea comme s’il était Irmo lui-même. Enfin, dévisager... c’était vite dit. Le sauveur en question portait un masque, impossible de voir ses traits. Sous sa capuche flottait un regard vide et une expression neutre. Zahra frissonna. Elle comprenait pourquoi les marchands d’esclaves le craignaient. Les esclaves eux-mêmes avaient reculés. Zahra avait peur elle aussi, et pourtant elle ne pouvait détourner le regard. Le Sauveur exerçait une fascination étrange sur tous les esclaves. Peut-être parce qu’ils avaient entendu parler de lui, et savaient qu’il était là pour les sauver. Peut-être parce qu’il portait ce masque. Peut-être parce qu’ils savaient qu’il allait tuer leurs ravisseurs. En tout cas, leurs regards le fixaient avidemment et ne perdirent pas une miette du spectacle, aussi effrayant fut-il. Zahra elle-même se promit de s’en souvenir toute sa vie. Le jour où la liberté lui avait été rendue devait être marqué au fer rouge. C’était le début de sa nouvelle vie, une vie qu’elle ne vivrait plus entre deux cages. Elle regarda les cadavres des bandits. Tous morts, tous. Même Zed. Elle se releva. Plus jamais elle ne se mettrait à genoux. Plus jamais.

Zahra dévala la dune pour rejoindre Le Sauveur, ou le fantôme du désert, comme l’appelaient les autres, qui se préparait à partir. Prenant son courage à deux mains, elle lui fit face.

« Emmenez-moi avec vous ! »

Elle afficha un air déterminé, elle ne voulait pas paraître faible, mais elle craignait qu’il refuse. Cette option n’était tout simplement pas envisageable. Il venait de lui rendre sa liberté, c’était comme lui sauver la vie, et la logique voulait qu’elle s’acquitte de sa dette. Or, on savait tous que cet étrange voyageur disparaissait d’un côté pour réapparaître de l’autre, sans que personne ne connaisse son but ou sa destination. Zahra savait que s’il partait maintenant, jamais elle ne le reverrait.

« Je sais me battre. Je... je suis une bonne chasseuse. »

Elle n’était pas douée pour faire de beaux discours, mais tout était clair dans sa tête. Elle devait l’accompagner. Il fallait qu’il accepte. Sentant que cela ne serait pas suffisant, elle trembla. « S’il vous plaît. » Oubliant ses promesses, elle se mit à genoux et le supplia. Elle n’avait nul endroit où aller, tous ceux qu’elle connaissait étaient morts. La vengeance n’était pas une option envisageable puisque Le Sauveur avait tué ses ravisseurs. Que pouvait-elle faire ? La seule chose qu’il lui restait, c’était ça.
Il accepta.

Peut-être qu’il le regretta.
Zahra n’était pas inutile à proprement parler. Elle savait en effet se battre et chasser, mais elle se mettait souvent dans des situations délicates. Elle était aussi très curieuse à son sujet, et elle ne cessait de lui poser des questions.

« Salmon, c’est quoi ? »
« Ça sert à quoi ? »
« Où est-ce qu’on va ? »
« Qu’est-ce que tu fais ? »
« Salmon ! Hé, Salmon ! … tu dors ? »
« Pourquoi tu dors pas ? »
« Tu as déjà mangé de la panthère ? C’est bon, la panthère. »
« Qu’est-ce que tu lis ? »
« Pourquoi tu lis ? »
« Oui mais alors attention, pas n’importe quelle panthère. Si tu manges les vieilles c’est pas bon, elles ont que la peau sur les os et la viande est toute dure. Moi une fois j’ai… »
« Moi je croyais que tu savais tout, pourquoi tu lis ? »
« À quoi ça sert ? »
« Tu écris des fois ? »
« On peut faire du feu avec les pages que tu as déjà lues ? »
« T’as pas chaud avec ton manteau ? »
« Et ton masque ? »
« À quoi il sert ? »

Parfois, souvent même, elle se prenait à imaginer ce qu’il y avait sous le fameux masque. Elle s’acharnait un peu à le découvrir, c’est vrai. Elle était sauvage mais pas (totalement) stupide, elle avait compris que Salmon ne voulait pas l’enlever. Et sûrement qu’il ne le ferait jamais. Mais elle continuait d’essayer.
Peut-être qu’il était timide.
Ou alors, il avait une cicatrice.
Ou alors il était super moche.
Ou alors le contraire, il était tellement beau que l’œil humain ne pouvait le supporter et que sa vue provoquait des éblouissements, des évanouissements ou des pertes de mémoire. Comme quand les filles se pâmaient devant Jushin, le chanteur de la tribu.
... Zahra préférait encore qu’il soit moche, elle n’avait pas envie de s’évanouir et d’oublier ce qu’elle avait vu !
Peut-être qu’il était d’une autre race, mais qu’on n’avait encore jamais vu.
Peut-être que c’était le croisement entre un loup-garou et un vampire.
Peut-être que c’était une fille.
... non, elle préférait qu’il soit moche.
Peut-être qu’une carte au trésor était tatouée sur son visage et que personne ne devait le trouver !
Peut-être qu’il avait des rides ?
Et s’il était âgé de plus de cent ans ? Genre, euh... dix fois cent ans ! Mille ? Ça veut dire quoi, mille ?

Zahra avait envie de lui dire que ce n’était pas grave s’il était super vieux en vrai, vu qu’elle avait l’habitude de s’occuper du sage de la tribu. Ça ne la gênait pas de l’aider à se laver, hein.
Mais bon, elle préférait quand même qu’il soit juste timide. C’était sûrement ça. Pas besoin de chercher plus loin. D’ailleurs elle ne savait pas d’où lui venaient toutes ces théories.
Et puis si Salmon était timide, ce n’était pas un problème. Elle, elle ne savait pas du tout ce que ça voulait dire, être timide. Ça ferait au moins une chose qu'elle pouvait lui apprendre ! Parce que le reste du temps, c'était surtout lui qui lui apprenait la vie.

Nom : Genre, le vrai ?
Âge : Plus vieille que toi.
Trucs préférés : Dormir, geeker, lire, glander. Et le beurre de cacahuètes \o/
Un film : Un seul ? D8 Impossibeul.
Un jeu vidéo : Euh. Pokémon ?
Un livre : L'Assassin Royal ou Le Trône de Fer.
Comment tu es tombé ici : ALASTOR. TOUT EST DE SA FAUTE.
Avis sur le forum : *-* Je stalke depuis un moment, j'aime tout, je bave encore occasionnellement sur le design. Tro d4rk.
Quelque chose d'inutile à dire : COOKIES !

Arya était la plus jolie. À cause de ça, elle s'était fait violer par tout le groupe de bandits.