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Morrigan La Vipère
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Morrigan La Vipère
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DEBUTANT
Morrigan La Vipère

Perso
Description: Là-bas, vous voyez une forme se découper, deux yeux psychiadéliques vous fixer quelques secondes. Elle est folle, délirante, maniaque, psychopathe, pensez-vous. C'est vrai. Que vous veut-elle? Rien, sauf si vous avez le malheur d'être une proie, ou que vous ayez un travail alléchant pour une tueuse dans sa trempe. Mais n'aller plus loin que cette relation de sales jobs; elle ne vous dira rien, elle ne peut. Vous voulez percer ses mystères? Vous oseriez? Alors il vous fera de la témérité et de la persuasion, et si vous réussissez à attirer son esprit autre que par l'argent, vous êtes chanceux. Sinon, le sang coulera.
Localisation : Là où tu ne penseras pas chercher
Messages : 12
Date d'inscription : 29/11/2012



Jeu 24 Jan - 0:48
CARNET DE BORD



Nom : /
Prénom : Morrigan
Surnom : La Vipère, Celle Dont le Nom est Inconnu
Âge : 25 ans
Race : Inconnue
Groupe : Hostile, mais pas au point de vous sauter au cou pour vous déchiqueter
Citation :
«Nous disons que les démons sont des bêtes à tuer, les autres races, des menaces potentielles aux humains. On dit que ces dangers extérieurs sont ce qu’il faut combattre. Moi, je dis qu’il n’y a pire fléau qui celui ronge de l’intérieur, qui pourrit jusqu’à la moelle une civilisation; trahison, avidité.»
«Les prénoms ne sont que des parures, présents que pour faire beau. Autrement dit, ils sont inutiles. « »
Disponibilité de rp : Disponible
Localisation : Rockford
Fiche de présentation : Cliquez ici


Listing des rps




Lames et Papier : En cours... /!\Contrat/!\
Une bonne grâce octroyée : En cours...



Espace personnel




Possessions
Ior Sar Falth, voulant dire ‘’Lumière des Dieux’’ : Arme enchantée et forgée par l’expertise des Elfes dans un métal précieux léger issu des profondeurs des terres d’Enelis. Ce bâton, mesurant à peine 20 cm, peut sembler d’apparence inoffensive pour une personne ne sachant l’utiliser. Il y a deux choix possible; soit le bâton va se déployer (1m80 de longueur) pour devenir un sceptre avec un joyau d’élément encerclé de métal pour protéger, ou soit se déployer (même chose que le sceptre) avec une lame d’épée à chaque extrémité. Deux mots inventés sont requis pour activer l’arme ainsi qu’une force magique ou mentale. Donc, un mage ne pourra utiliser que le sceptre et un guerrier, l’épée. Elle s’est transmise de père en fils dans la famille de ce forgeron, jusqu’à en arriver au dernier descendant, qui malheureusement ne pouvait avoir d’enfant. Elle est maintenant entre ses mains, donnée de plein gré. Elle le conserve sur sa ceinture, où le petit bâton s’encre facilement dans un trou, spécialement fait à cet effet.
Falkar et Siriel, les Lames Jumelles; Deux épée de taille plutôt petite, se rapprochant plus de son cousin la dague que d’autre chose. Leur particularité réside dans la finesse des détails sans négligé leur durabilité. La seule différence est dans la couleur; l’une est striée de vaisseaux bleus, l’autre de rouge. Elles n’ont aucune capacité spéciale. Elle les garde dans son dos, croisés en X, ce qui permet de les sortir facilement en un mouvement.
Bourse, caché dans la cape;
Or => 12
Argent => 3
Bronze => 9

Rencontres
En cours...

Accomplissements
-Contrats actifs: 1
Je vous prie de bien vouloir céder à cette simple requête. Nous, érudits, ne pouvant nous occuper d’une telle tâche, et malgré que nous sommes réticents face à une telle méthode, n’avons plus le choix. Nous croyons qu’un réseau de trafic de livres serait présent à Rockford, et nous voulons y mettre un terme, avant que les mauvais tomes tombent entre les mauvaises mains. Éliminer ce cartel le plus discret et rapidement possible, et tenez-nous informés. Vous serez récompensé par une belle somme.

Toutes nos sincères amitiés.

-Contrats accomplis(6 ans): 42
Assassinat: 23 => Environ 44 personnes
Protection: 17
Colis livrés: 3
-Meutres(6 ans):
=>Bandits de route, mercenaires, chasseurs de primes: Environ 20 tués, 15 blessés
=>Joailliers: 15 tués
=>Démons, autres créatures dangreuses: Environ 17 tués
=>Innocents(ayant eu le plaisir de porter du jaune, et de la provoquer): Environ 10 tués
Total des victimes: Environ 105

Histoire





Chapitre 1
Être dépossédée de tout…

Ma première victime fut ma mère; l’accouchement fut trop rude, et je la tuais sur le coup. N’étais-ce pas fantastique de savoir que j’étais une tueuse née? Qu’à peine sorti de son ventre, et que j’aille pris une bouffé d’air, j’avais déjà occis quelqu’un? C’est le seul souvenir qu’il me reste avant aujourd’hui, ainsi que la parole et la conservation de mon savoir. Je ne sais pas qui est mon père, ni où je suis née, ni même mon nom. Il ne me restait que mon honneur, ma volonté, j’étais à moi-même dans un monde que je connaissais à peine.

Je regardais le ciel qui devenait sombre, au loin les nuages déchainaient leur colère. Je me trouvais dans la charrette d’un marchand, qui m’avait trouvé près de la route, évanouie. C’était mieux que rien, ces toiles déchirées par multiples endroits et le bois qui sentit le moisi, me donnant des nausées. J’étais perdue dans mes pensées, pelotonné dans un coin, entre deux grosses caisses qui menaçaient inexorablement de m’écraser à tout moment.
Que de la brume, du vide, un abysse sans fin, profond, interminable; voilà à quoi se résumait mon esprit en ce moment. Plus j’y pensais, plus mes poings se crispaient, plus mes mâchoires devenaient serrées. J’avais envie de crier ma colère intérieure tant je bouillais, et le besoin essentiel de la laisser sortir montait en moi. J’en fus à un point où mes ongles, plantés dans ma peau, firent saigner mes paumes, mais je ne ressentis rien, excepté le sang qui coulait doucement avant de finir sa chute sur un parquet délabré.

Je me mis à fixer droit devant moi, remuant et renflouant mes pensées pour essayer de trouver une explication logique à ce trou de mémoire, mais il y avait tellement d’options et de possibilités. J’ignore comment de temps je suis restée ainsi, figée telle une statue de marbre, mais un nid de poule sur la route m’envoya valdinguer avec les marchandises multiples, me tirant brusquement de mon réfléchissement. Finalement, ayant eu plus de peur que de mal, et étant déconcentrée, je décidais de concentrer mes énergies sur le paysage, ou le changement radical, si spectaculaire; il y avait des prés, des champs à perte de vue, et de temps en temps, une maison avec des animaux qui broutaient et des enfants qui jouaient à des jeux tout aussi imaginatif que stupide et dépourvu d’intérêt. Quelques fenêtres brisées, même une en forme d’éclair, il y avait aussi du pollen dans l’air, donc nécessairement des insectes venus butiner les plantes. J’en conclus donc qu’on était soit au printemps ou en été, et vu l’humidité ambiante, causant des orages, j’opterais plus pour la saison chaude.

Puis, les bruits, les gens commencèrent à affluer de plus en plus, de tous les rangs et les âges, ce qui empêcha des réflexions plus approfondies. En plaquant mes mains sur mes oreilles et me plaçant entre deux boites, je tentais de diminuer le son. On arrivait bientôt, à la ville royale, légendaire, le centre du monde; Rockford. Juste le nom me donnait envie de m’enfuir, mais foncer tête baissée n’était pas ce que j’aimais, pas quand je sais que je foncerais directement dans un mur. J’avais été recueilli par cet étranger, et assez folle pour rester dans la charrette, alors autant continuer. Ce n’est pas comme s’il allait me manger, quoique s’il essaye, je lui ferais gouter sa propre chair.

Les immenses portes furent franchises ainsi que l’arche qui les surplombait, et des tours des guets apparurent ainsi que de multiples drapeaux colorés, brodés de fin filaments d’argent ou d’or, se laissant bercer par les douceurs du vent. Le sol était fait de roches plates, certaines avaient des formes d’animaux bizarroïdes ou de fruits. Des patrouilles au pas sillonnaient la rue principale, prêts à occire le moindre importun qui oserait souiller la ville de ces mains sales.

L’air sentait l’humidité, la pluie, les vers de terres, la crasse; pas de doute, il y avait eu des averses, et les gens ne commençaient qu’à ressortir pour retourner à leurs activités. On s’arrêta sous les paroles de mon sauveur-ce mot faisait bizarre dans ma tête-, et il cria de sa voix grave et peu gracieuse, avec un fort accent;

-Vera, j’ai trouvé un gosse dans la rue, j’sais pas c’qu’il faisait! Occupes-toi en, j’ai des affaires à livrer!
-J’arrive, fit la deuxième, ô combien plus douce pour mes pauvres oreilles.

Je sortis ma tête d’où j’étais pour voir une jeune femme, simplement habillée d’une vieille robe rouge et d’un tablier blanc, arrivée. Je ne sais pas qu’elle mouche l’a piqué, mais elle se mit à m’écorcher les tympans avec un cri des plus aigus, dignes d’une poule qu’on écrasait avec nos pieds, ou qui était constipée-et cette comparaison était la première à me venir en tête-. Sous ses plus horribles hurlements-, une autre vieille dame arriva en lui vociférant de se taire. Je n’osai même pas sortir de ma cachette, de peur de devenir sourde. Je tentais de comprendre ce qui venait de se passer, l’information semblait rentrer trop vite; une seconde, c’était le calme, l’autre, elle avait…avait…paniqué, est-ce bien le mot exact pour définir un tel comportement? Oui, je crois, mais j’étais incapable de trouver l’utilité; pourquoi devait-on gesticuler et s’abimer les cordes vocales d’une telle manière? Est-ce que cela allait régler miraculeusement des problèmes?

-Voyons, Vera, ferme-là! Un monstre! Arrêter de blasphémer de tel mensonge! Le seul monstre que je connais était mon bougre de mari!

Je risquais un coup d’œil, et cette vieille dame n’haussa même pas le sourcil en me voyant, se contentant de me faire des signes de main pour me dire de sortir.

-Où as-tu trouvé cet enfant?
-Sur la route j’te dis.
-Bien surprenant de la voir hors de son habitat…Aller, viens, tu dois avoir faim.

Cette vieille à l’air calme-enfin quelqu’un qui ne faisait milles réactions par minute-fini par me convaincre, et je mis le pied hors de ma cachette, pour sauter en bas de la charrue et d’enfin toucher au sol, pavé de pierres. C’était glacial sous mes pieds nus, mais j’en pris plaisir, cela me faisait vraiment du bien. Les gens se mirent à me dévisager, et lorsqu’une mère avec son enfant se mit à paniquer, je lui montrai mes crocs en sifflant tel un serpent. Elle avait quoi à me regarder avec ses yeux ronds, comme si Dâmo en personne était apparu? Le mot, je l’avais sur le bout de la langue…cela commençait par un s…sur…surprise? J’en étais pas sûr, mais ces traits sur son visage; bouches, yeux, concordaient avec la description que j’avais. Espérait-elle me voir disparaître en fumé sous ces yeux? Non, c’était la réalité pourtant.

-Arrête dont d’embêter cette dame, rentre à l’intérieur, tu vas attraper froid. Merci de votre humble générosité, marchand. Irmo vous sera favorable, remercia-t-elle de sa voix râpeuse.
-Ouais, j’vous souhaite bonne journée, dit-il en repartant sous le son des claquements de fouet.

J’entrais, mais seulement parce que mon estomac me l’ordonnait; une odeur forte de pâtisserie, sûrement de la tarte. Mais l’accueil ne fut guère plaisant; des enfants s’enfuirent dans tous les sens, tel des poulets sans tête-oui, je reviens souvent avec ce volatile….toute façon, je n’aime pas les poulets…leurs bébés sont jaunes- et d’autres se coururent sous les jupons des femmes en pleurant. Les plus vieux, mais aussi les plus courageux, me regardèrent d’un œil critique et ces derniers empestaient les préjugés et le racisme jusqu’à la moelle.

-Allez, avance petite, ordonna doucement la vieillarde.

Sous des yeux lançant des éclairs et d’autres où coulaient des larmes ou expiraient la peur, je m’en allais finalement dans mon coin, celui qui resterait mon espace personnel pour les quelques semaines d’enfer à venir.

___

Cela faisait deux semaines que j’étais dans cet orphelinat, où des gens venaient et entrait, partaient à tout jamais. Mais personne ne me manquait, en fait, je m’en réjouissais lorsque nos nombres diminuaient. Je ne m’étais fait aucun amis, presque tous m’évitait à cause de ma peau bleutée, de mes différences. Certains, dans les plus gentils, tentèrent des démarches, mais soit ils abandonnèrent ou disparurent du jour au lendemain. Et beaucoup remarquèrent mon tempérament à éviter; un jour, on me servi des œufs, et il y avait du jaune dedans. Je tirais l’assiette au bout de mes bras, fermant les yeux pour me calmer; comme j’haïssais cette couleur et ils comprirent le message.

Chaque fois qu’il y en avait un qui essayait de me toucher, je m’éloignais, restant à une distance respectable. Mais qu’importe mes efforts pour démystifier les émotions sur leur visage, de les analyser, cela changeait tellement vite que cela me donnait envie de leur arracher la peau. Et le bruit, insupportable; des bourdonnements, incessants, des craquements, bruissements, écoulements, frottements… Ici, je me trouvais en Enfer, surtout lors des périodes de jeu. Le plus souvent, je restais dans les dortoirs.

Aujourd’hui, je jetais des coups d’œil par la fenêtre, où la pluie tombait sans s’arrêter. J’en avais marre d’être ici, j’avais envie de m’évader, de pouvoir contempler l’immensité du ciel et l’horizon interminable. Cela me manquait. Mais impossible, alors au lieu d’imaginer un scénario illogique, je me concentrais plus sur les faces des gens, révisant les émotions reconnaissables, et retenant les plus mystérieuses et inconnues.

-Alors….Tu as envie de sortir, hein?

La dernière personne que j’avais envie de voir était ce gars, plus vieux que moi, qui cherchait des noises à tout le monde. Je n’avais pas été sa cible, mais on dirait que le destin en avait décidé le contraire maintenant. Quoi de mieux qu’une gamine de 8 ans, seule, isolée? Rien ne servait de répliquer, j’irais plus parler à une flaque d’eau qu’à lui. Donc, il n’eut comme réponse que le clapotis de l’eau tombant du toit.

-J’te parle sale conne, vociféra-t-il, ne supportant mon silence.

Il s’approcha, mais toujours aucune menace, il n’était pas dans ma bulle, cette ligne dessiner au sol avec de la craie.

-Qu’est-ce que c’est que ça? Oh, une ligne, mais comme j’ai peuuuur! Elle croit me faire fuir, je ne dois pas entrer dans cette zone! Non, pauvre de moi!, dit-il avant d’avoir un léger rire.

Je me retournais, ne comprenant pas ce changement brusque de point de vue, et ce ton désagréable. J'ignorais ce que c’était cette manière d’agir, et je n’étais alors qu’au premier stade; l’incompréhension totale face à une situation sociale nouvelle et inexploitée. L’expression qu’affichait ses traits n’était pas de la colère, c’était….je ne sais pas.

-Ne traverse pas, et va-t’en si tu as peur…

Il s’esclaffa de plus belle avant d’effacer avec sa chaussure le trait blanc, mais peu importe, j’avais mémorisé son emplacement au millimètre près. Première erreur; il mit un pied en dedans. Il remarqua le changement radical de ma posture, plus tendue, mon visage qui s’assombrissait, et il ne sembla guère impressionné de cet avertissement.

-Oh, mais qu’ai-je donc là? Une fillette de 8 ans qui veut me faire la guerre? Moi, je veux seulement te renvoyer là d’où tu viens; du dehors bien sûr. Tu n’as aucune place ici sale monstre.

Deuxième erreur, un mouvement brusque et rapide qui se résultat en sa main, qui empoigna fermement mes cheveux, jusqu’à me soulever. Je haïssais être touché de cette manière, sans avertir, je plantais mes ongles dans son poignet. La seconde qu’il relâcha prise, je ne voulais qu’une chose; sa tête, gisant sur le sol. Je me jetais sur lui telle une bête féroce avant de le mordre férocement, directement sur la jugulaire. Le sang pissa dans ma bouche, l’emplissait d’un goût que je trouvais délicieux; celui de la vengeance. Je secouais, comme si sa peau n’était qu’un vulgaire jouet et je m’accrochais à lui, identique à une sangsue qui ne souhaitait que survivre.

Ce dernier gesticula, s’agita, cria. Je redoublais d’ardeur plus il bougeait et suppliait, ô combien j’adorais l’entendre pleurnicher. Il n’y avait plus rien au monde que je percevais sauf lui et moi et lorsqu’il se calma, je relâchais prise, et son corps tomba par terre mollement, sans vie et répandant son sang infecte sur le plancher. Je m’approchais de nouveau, touchant sa joue avec le bout du doigt, ayant peur d’une réanimation subite dû à l’adrénaline ou un spasme musculaire; le cerveau était actif 5 minutes après que le cœur ait arrêté de battre.

Une servante courageuse arriva alors en arrière de moi, et avant que j’aie eu le temps de faire quoi que ce soit, elle m’asséna un coup de pelle derrière la tête, qui m’assomma sur le coup. Je m’étendis sur le sol tel un tas de loques, à côté de celui qui avait eu le malheur de me toucher. J’entendis des cris de nouveau, qui disait qu’un meurtre avait eu lieu, qu’un médecin était requis et…

Puis, ce fut le noir total et j’ignorais encore que le pire était à venir.


Chapitre 2
…même de ma liberté…

*Âme (très) sensible, veuillez-vous abstenir.

Je me réveillai, dans un endroit qui empestait l’urine de chat, le moisi et de sueur abondante. Des lamentations et des gémissements venaient de partout, agressant mes oreilles. Ma première vision fut le plafond, des pierres, puis une fenêtre étroite, à peine mon bras passa-t-il, et les barreaux étaient grugés par la rouille. Cela était des pierres, avec des gravures dessus, représentant des nombres, mots macabres et du sang séché, pour le contour, de ce qui me servirait de ‘’maison’’, ou devrais-je dire, de cellule, pour les années à venir. Une porte en acier massif avec une trappe pour la bouffe. Cet endroit miteux ne comptait qu’un seau, un lit de paille et une couverture trouée.

Je me relevais, et constatai avec horreur que mon pied était enchainé, au mur. Rien ne me servait de me débattre pour l’enlever; il me faudrait une massue pour me libérer de ces liens, ou bien la clé. Je remarquais le plat en terre cuite renversé au sol, et la bouillie infecte où voletait des mouches et dont la couleur n’était guère appétissante, me servait sûrement d’apéritif.

J’ignorais encore que j’étais en prison, mon premier jour, début d’un long séjour infernal, où j’allais vivre pire que je n’aurais jamais cru, mais moi, j’étais persuadé que les nounous allaient me sortir de là, ne comprenant pas la gravité de mes gestes posés sur ce garçon. Je ne regrettais pas. Mon esprit avait encore cette part de bien, qui ne constatait pas encore l’ampleur de la cruauté humaine, ce dont elle était capable.

J’attendis; les jours se transformèrent en semaine, les semaines, en mois…Je finis par manger avec appétit le ragout, imaginant un biscuit ou un potage pour avaler ce qu’on me donnait. J’étais si chétive, puante, crasseuse, ragoutante; à quand remontait ma dernière douche? Je ne savais plus, la notion du temps ici n’avait plus d’importance, je vivais le moment présent. Puis, l’automne arriva, laissant place à un temps plus frais, et m’évitant de suer à pleine gouttes.

On ne pouvait rien me faire de pire, me disais-je, que de me laisser agonir de chaleur, de faim, de soif, lentement, très lentement, tellement que j’avais l’impression de me faire narguer par la mort. Un jour fatidique, je fus obligée d’aller aux travaux forcés, manquant de personnel, et ils ne m’épargnèrent pas la vie à laquelle je m’accrochais en m’envoyant au mine. Piocher, encore, encore. Soulever, tirer, pousser. Pour tous ces efforts, on ne me donnait que deux rations de pain en plus, et parfois, d’autres prisonniers me battaient pour ma portion, sous le regard amusé des joailliers.

Je n’étais plus rien qu’un amas d’os et de lambeaux, j’étais si maigre que même une anorexique paraissait grosse à mes côtés. Je ne pensais plus à la logique, à mes principes, je me retournais dans les tréfonds de mon esprit, mon âme, pour y trouver l’instinct de survie primaire. Plus rien ne comptait ici, excepter le pain; c’était mon unique but. On était tous égoïste, chacun pour soi. Quand l’un tombait de fatigue, on l’empalait d’une épée, et on le remplaçait, tel que l’on changeait les essieux d’un système. Les malades étaient décapitées, et les femmes, les premières à tomber. Je ne sais comment je restais debout, mais j’avais l’air d’un zombie, mon regard perdu dans l’abysse. Je ne ressentais aucune douleur physique, mais celle de l’âme me suffisait; aucun mot ne décrivait ce sentiment de n’être que l’ombre de soi-même, brisé à jamais, une faille qui, même avec la meilleure des colles, ne se referma jamais, une blessure qui restera ouverte, fraîche.

N’ai-je donc pas souhaitée de m’échapper, me rebeller, m’insurger? Oui, et ma seule récompense pour ma désobéissance fut 20 coups de fouet, qui restèrent gravés dans ma chair à tout jamais, devant tous les prisonniers, silencieux. Je m’évanouis par la suite, et on faillit me jeter dans le four crématoire ou pire, la fosse, parce que l’on me disait morte. Je ne tentais plus rien ensuite.

Et même si j’avais servi d’exemple, d’autres tentèrent, et ils furent pendus, vivants, devant nos yeux. Ils criaient : «Vive la liberté!» avant de mourir étouffé, la bave coulant et la langue bleuie. Mais le pire, fût lorsque nos tortureurs durent exécutés un enfant, oui, un enfant, un ange; des yeux bleus ciel soutenu par des traits fins et des cheveux blonds. Il avait été accusé d’hypocrisie envers les gardes, ayant tenté de leur soutirer des armes et leurs clés, afin de tous nous libérer.

Il y eut plus de surveillants que d’habitude, craignant une émeute de notre part, mais le silence régna en maître. Les adultes crièrent la phrase habituelle, mais l’enfant resta muet. Les chaises basculèrent. Je ne souhaitais qu’une mort douce à ce qu’était un ange, mais non…Il était si léger, comme une plume, qu’il pencha entre la vie et la mort deux heures durant, étant pris de spasmes.

- Où est Sa clémence, Son pardon?, Où es-tu Irmo? murmura un croyant derrière moi.

On nous força, un à un, à défiler devant lui, ne pouvant rien faire sauf le fixer dans les yeux, où la flamme vivante y dansait faiblement. Quand ce fut mon tour, je murmurai pour moi-même.

-Il est , accroché à cette corde…

Ce soir-là, je me souvins encore que la nourriture n’avait qu’un goût de cadavre.

---

Cela faisait 2 ans, 2 années que j’endurais la même chose chaque jour. Mon visage n’était plus rien, sauf de la chair vive, des plaies ouvertes sur toute la partie inférieure. Mais, une de ces semaines, je fus confronté à une autre horreur; le viol. 10 ans. Je n’avais que 10 ans, sans défense, chétive, et je ne pouvais avoir d’enfant vu que je n’étais pas encore une femme. La cible parfaite, pour soulager des soldats saouls en manque, s’imaginant de moi une gonzesse. Il passait un à un, me frappait, me battait, encore et encore. J’avais l’impression de me déchirer de l’intérieur à chaque fois, et qu’est-ce qui me garantissait, sous leurs mouvements brutaux, que ce n’était pas ce qui arrivait réellement?

Cela pendant 3 mois, jusqu’à ce que cet unité furent prises à boire au travail, et elle fut destituée à mon plus grand bonheur physique et mental.

J’avais perdu tout espoir de sortir, de vivre comme les gens normaux. Je n’avais même pas de nom, seulement un numéro. Aucun honneur, aucune dignité, même pas une infime parcelle. J’avais perdu foi en l’humanité que nous étions, sous les coups qui pleuvaient, la faim, le froid…

Pour moi, rien ne me retenait de me tuer, j’avais juste besoin de laisser un pied aller, sentir ma tête tomber au sol, puis l’épée me transpercer, mon cœur s’arrêter, mon sang salir le parquet…

Seule, dans ma cellule le soir, je ne pleurais plus; mon âme était asséchée à jamais. Je dessinais avec mon sang, de mes restants d’ongles, sur la pierre, des images macabres et hostiles. Je rêvais de tous les tuer, et je jurais, en cette soirée d’hiver où maintes femmes violées et hommes fous hurlaient, que j’allais me venger. Tous nous venger. Ma détermination à sortir d’ici n’en devint jamais aussi grande, et ma libération n’était encore que pour une autre année, à purger ma peine, mais ce n’était pas eux, mais un miracle, qui allait le faire. Puisque pour la société, rien n’est mieux pour une meurtrière que de rester enfermer sans espoir d’amélioration; tueur un jour, tueur toujours. Telle est leur mentalité…alors telle sera la mienne.

Chapitre 3
...mais rien n’est perdu…

-Hey, sale chienne, relève toi!, hurla le soldat, me criblant de coup de pieds.

Les autres continuèrent de marteler la roche, alors que j’étais par terre, incapable de faire un mouvement de plus. Peut-être étais-je insensible à la douleur, mais la fatigue, je la ressentais, tout comme mon cœur, qui était loin d’être bien en santé. Je n’avais même plus la force de penser au « pourquoi il me frappait?». 1 an s’était écoulée depuis ma promesse de vengeance, et je le gardais au fond de moi; cette rage, cette injustice, cette colère bouillonnant dans chaque parcelle, infime fibre de mon être. Je la réservais pour le moment que je me relèverais, et cette fois, je n’aurais aucune pitié, ni regret à tous tuer ceux qui se trouvait ici.

J’avais maintenant 12 ans, mon ‘’anniversaire’’, puisqu’en fait, je n’avais aucun souvenir de la réelle date. J’avais donc prit le 6ejour du Noma, première journée où je fus incarcéré. Par pure pitié-ou je dirais plus par torture mentale-, ils avaient mis des magnifiques pierres polies avec les mois et dates dessus, qui étaient entourés pour nous situer. Comme si nous avions envie de compter les jours, un par un, inlassablement, jusqu’à la mort. Puisque oui, sortir d’ici vivant n’était que pour les cas rares.

-Obéis-moi quand je te parle, ou ton sang pouilleux va se répandre.

Je lui pris le pied gauche, comme si j’espérais le blesser, chose stupide que j’avais eue en tête. Il tenta de se déprendre, de la manière que l’on chasse un monstre hideux. Dans mes derniers instants de lucidité, je sentis une poussée phénoménale d’adrénaline m’envahir, qui me parcourra de la tête aux pieds avant de se concentrer dans ma main, et qu’une froideur insupportable en sortit. Comment? Je ne sais pas, jamais je n’avais eu le vent de cette capacité.

-Mon pied! Non, je ne le sens plus, mon pied!, gémit-il en sautant sur une jambe.

La réaction à cette opportunité se fit instantané, telle que l’on met le feu au poudre. Une véritable marée d’hommes se jeta sur le pauvre garde, le submergeant de leurs poids et de le ruèrent de coups jusqu’à la mort. Des cris de guerre et de victoire se firent entendre alors qu’ils lui prirent ses armes, et tous, dans un élan de courage, sortirent de la mine en hurlant comme des dévergondés. Des fracas de lames et sûrement des effusions de sang. Quelles étaient les chances qu’ils les vainquent, alors que deux possédait des épées? C’était l’effet de surprise qui aurait pu faire pencher la balance, et il avait été gâché par leur stupidité aveuglé par le désir de liberté. Maintenant, ne restait plus qu’à savoir lequel des deux camps allaient être décimés en premier.

Nul ne vint m’aider, me croyant morte, et je ne tardais par à sombrer dans l’inconscience totale pendant quelques moments.

---

Une violente explosion retentit, ébranlant les fondations du tunnel, faisant vibrer le sol et tomber la poussière. Je me réveillai, et au dehors, j’entendais encore les bruits d’un combat déchainé et sans fin. Ces maigres, infimes chances, que la poignée de prisonnier l’emporte, s’étaient réalisées. Je me relevai avec beaucoup de mal, me tenant les côtes et me cognant contre les murs, tel un ivrogne.

Le soleil m’éblouit-puisque l’air de travail n’avait aucun toit, seulement de hautes murailles- pendant quelques secondes. J’étais si habituée d’être sous terre que j’en avais presque oublié à quel point cet astre pouvait illuminer. Il ne fut pas long avant que je vois le trou béant dans la roche qui composait les murs, mais aussi la masse de gens s’y élancer, autant que ce soit pour s’enfuir que pour courir après les fugitifs.

L’odeur de sang m’emplissait les narines, les cadavres pullulaient un peu partout, les cris de souffrance et de libération retentissaient encore. Usant de mes dernière forces et d’un regain d’énergie soudain, je courus aussi vite que ma condition me le permettait. J’évitais tout soldat avant de m’élancer vers ma liberté, et dès que mes pieds, ensanglantés et écorchés par la pierre, sortirent de la prison, un poids se libéra de mes épaules. Un sourire béant se dessina sur mes lèvres et je continue de courir malgré moi, vers la forêt et les plaines qui s’étendaient vers l’au-delà.

Dans la cohue que nous étions, je vis certain tomber sous la pluie de flèches enflammées, d’autres qui réussirent à s’en aller hors de leur portée. Miraculeusement, je fis partie d’entre eux, et je respirais maintenant un air différent; celui de la renaissance, du renouveau. Maintenant, il n’y avait que trois choses qui importaient; ma survie jusqu’à la prochaine ville, éviter les soldats pour conserver ma liberté et ma vengeance. Mais je devais avant reprendre mes forces, me préparer, puisqu’il n’y a rien de meilleur que quelque chose de bien mijoté.
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À bout de souffle et de force, je m’arrêtais pour me laisser tomber sur l’herbe fraîche. Il faisait presque nuit, et j’avais couru-ou plutôt jogger- pendant une bonne heure, voulant désespérément mettre le plus de distance entre cet endroit maudit et moi. Nous nous étions tous séparés, et je me retrouvais maintenant seule au milieu d’une forêt, traversé par un ruisseau. Ma gorge était sèche et j’avais tellement chaud que mes cheveux étaient trempés, tout comme les loques qui me servaient de vêtements. Je me trainais de peine et de misère jusqu’à l’eau, commençant par me désaltérer. C’est alors que je vis mon reflet; Étais-ce moi, ce visage barbouillée de terre, meurtri et défiguré par les marques des lames ayant découpé ma chair? J’effleurais doucement ma peau, m’assurant que c’était bien moi. Comment avaient-ils pus me faire cela, ces salauds? Je frappais l’eau de rage, mais aucune larme ne coula. Je vis un arbre presque déraciné, et il y avait un trou. Quoi de mieux pour être seule et à la vue de personne? Je restais assis pendant plusieurs minutes, me laissant le temps de me calmer. La fatigue finit par avoir raison, et me couchais sur le flanc. Je savais que le froid de la nuit n’allait nullement m’affecter, c’est donc ainsi que je m’endormis, la tête contre le bras, les jambes repliées contre moi.

Je me rappellerais toujours de cette nuit, la première qui ne fut pas hantée par des hurlements à vous écorcher les oreilles, des lamentations et des images d’horreur qui défilait dans ma tête.

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Je ne sais combien de temps j’ai dormi, mais lorsque mes yeux se décollèrent enfin, le ciel avait déjà pris des teintes rosées. J’étirais mes muscles endoloris et je baillais; comme j’avais bien dormi et désormais, la fatigue ne pesait plus sur moi comme auparavant. Par contre, mon estomac me faisait toujours souffrir le martyre et c’est ainsi que je décidais de sortir, allant pleinement profiter de cette toute première journée sans claquement de fouets, sans murs, sans travaux forcés; juste l’horizon, le silence.

Je me nourris d’un cadavre à moitié dévoré d’un animal quelconque, soit un loup ou un renard, mais je m’en foutais. Même si ce n’était pas cuit, la vue de la viande rouge était pareil à un somptueux plat, moi qui n’avais mangé que du pain et du ragout pendant presque 3 ans. Cuit ou non, c’était un délice. Je me servis de ce qui restait intacte de la peau pour me faire une sorte de manteau, non sans nettoyer pour enlever le sang et les lambeaux de chair qui pendaient.

Je continuais ma marche pendant des heures, des jours, des semaines, continuant de manger tel un charognard, ou même de piller. Je finis par trouver un chemin balisé, que je suivis; je n’avais plus rien à perdre maintenant. C’est les pieds meurtris que je finis par arriver à un village, assez grand, mais pas assez pour être qualifiée de ville. Pendant un millième de seconde, je songeais peut-être qu’une âme généreuse pourrait m’aider, mais repensant à la prison, je m’enlevais cette idée. Qui voudrait aider une fille qui ressemblait à un gueux, n’ayant presque pas de peau sur les os et étant défigurée?

Contenant ma colère, je passais près des remparts du village, marchant la tête baissée. Les gardes pesaient leur regard sur moi, d’autres même qui partaient à rire en me voyant. J’accélérais le pas en sentant les effluves de nourriture emplir mes narines, entendant les enfants jouer gaiement. Tout cela me rendait bizarre. Qu’étais-ce donc? De la jalousie, de l’envie envers ces gens. Je n’aimais pas la sensation apportée par cette émotion, et aussi me dépêchais-je à me concentrer sur autre chose afin de l’oublier dans un des coins les plus reculés de mon esprit-et qu’elle n’y ressorte plus!-. J’empruntai le chemin qui quittait le village, prête à errer pendant des années dans les terres du Naldor.

Seulement, les choses se passèrent autrement, le destin fut tout différent de mes dernières pensées.

Des hennissements affolés se firent entendre, puis un craquement assourdissant suivi de sabots martelant le sol, qui étouffait le cri de plusieurs personnes. Une dizaine de chevaux, qui s’étaient échappés, fonçait droit sur moi.

-Les chevaux sauvages s’échappent!, hurla une femme à tue-tête alors que je me fis renversé par un animal au pelage blanc comme neige.

Ce dernier hennit, se cabrant sur ses deux pattes arrière , montrant toute sa splendeur et menaçant de me casser les os à tout moment. Je restais là, sur le sol, fixant l’animal. Je n’avais pas peur, la mort ne me faisait plus rien aujourd’hui, après l’avoir côtoyé pendant si longtemps. Je vis quelques bribes de ma vie sans intérêt défilés avant que je sente le poids du cheval m’assommer de presque toutes ses forces, avec ses sabots.

Une fois de plus, la noirceur m’engloutit, et j’ignorais si cette fois, j’allais me réveiller ou je sombrerais dans les abysses.

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-Tu…cro…qu…v…ien?
-Lai…re…ser.

Des voix, faibles, lointaines arrivèrent jusqu’à moi, comme s’il elle flottait, bercer par le vent. J’avais aussi cette impression de flotter, non plutôt, de tomber dans un vide sans fond. Un frisson me parcouru, puis une chaleur bienfaisante, qui disparut aussitôt. Où se trouvait la lumière? Peut-être étais-je dans les profondeurs de la terre, et non au ciel? Des paroles douces, dans une langue inconnue, flattèrent mon ouïe. On aurait dit une chanson, mais ce ne l’était pas. Une force m’envahit, je me sentis tirer vers le haut, vers les sons, vers la vie…

-Er’ril, arrête, tu n’as pas la force…
-Non, Maître…

Je me réveillai en sursaut, affolée. Je repoussais violemment le jeune garçon qui avait posé ses mains sur mon ventre, qui tomba à la renverse et je me collais contre le mur. Ces mouvements trop brusques me donnèrent une soudaine envie de vomir, un voile noir de quelques secondes passa devant mon visage.

-Calme-toi mon enfant, dit le vieux sage, à peine plus grand que le lit, qui me fixait de ses yeux révulsés, sans iris ou pupille. Il mit sa main sur mon bras quelques secondes et je sentis tous mes muscles se relâcher d’un seul coup, tel que l’on perçait un ballon avec une aiguille. Je clignais plusieurs fois des paupières, avant de prendre conscience de l’endroit où j’étais. Une pièce assez grande, composé d’un lit, de plusieurs commodes et le tout richement décorer de tapisseries murales, de bibelots et autres merveilles. Une odeur de bois frais émanait de partout, mais ce fut surtout la douceur des draps du lit. J’en avais oublié la sensation. Je me couchais dessus, l’effleurant du bout de mes doigts.

Le vieux sortit de la pièce et je me retrouvais seul avec la personne plus jeune, qui reprenait ses esprits. Il portait une sorte d’armure mélangeant le tissu et les bouts de métal, et cela ressemblait à celle que j’avais vue dans les livres de l’orphelinat, pour les mages. Toujours couché, je fixais chacun de ses traits, passant de sa peau pâle à ses cheveux noirs lui tombant devant les yeux, et ses yeux doux de la même couleur. Un petit nez, légèrement retroussé, des lèvres fines, une mâchoire définie typique des hommes, des sourcils épais, des joues légèrement creuses. Il avait fière allure. À en voir ses oreilles, il était un elfe, ce qui expliquait en parti sa beauté.

-Est-ce que vous vous sentez mieux?, finit-il par lancer en essayant le sang coulant de son nez avec un mouchoir. Sa voix était celle de tantôt, douce et réconfortante.
-Désolé, répondis-je, avec quelques secondes de retard, toujours en train d’analyser sa personne.

Il sourit, d’un sourire des plus sincères et magnifique, affichant une belle rangée de dents blanches.
-Cela ne réponds guère à ma question, mais à en juger par ta réaction de tout à l’heure, on dirait que vous allez mieux.

Il s’accota contre le mur, ses yeux semblant se perdre des fois. Il finit par s’en aller, chancelant, me laissant dans le questionnement sur son départ si rapide. Le vieux revînt, faisant léviter un plateau contenant un bol de soupe chaude, du fromage, des fruits et une cuillère sans y toucher, et le tout se déposa tout doucement à mes pieds.

Je vis toutes ces succulentes choses, mais pourtant, je n’y touchais pas. Je pointais le plat du doigt avant de me désigner moi, incertaine d’avoir l’honneur et le privilège de pouvoir manger telle chose.

-Oui, mange, tu en as besoin. Je vois qu’Er’ril a fait du bon travail pour te guérir.

Je mangeais tout avec mes mains, engloutissant comme un ogre la nourriture sous mon nez. Je ne tardais pas à finir, sous le regard amusé de mon hébergeur. Je relevais la tête pour voir un morceau de verre, qui n’était pas translucide, me faire face. Il y avait moi dessus, ou bien dedans. Quel était cette chose? Je bougeais ma main, mon reflet fit pareil. C’est alors que je compris que c’était moi, ou un double. Mon visage était toujours aussi affreux, surtout mes joues, mais je constatai que j’étais propre, et que les blessures étaient nettoyés et cicatrisés, dans ma peau. Je portais une petite robe blanche, sans bretelle. J’avais de nouveau mes couleurs, et ma silhouette n’était plus seulement que des os. Mes cheveux avaient retrouvé leur blancheur, plutôt que d’être brun crasseux. Mes bras et mes jambes ne portaient plus de plaies infectés, seulement des cicatrises. Mes pieds se portaient bien aussi.

Je jetai un regard vers le vieux pour lui dire d’une petite voix;
-C’est toi qui a fait cela?
-Non, c’est mon apprenti, le jeune elfe. Il s’est occupé de vous cette dernière semaine. Il a fait ses preuves.
-Merci…
-Vous lui direz en personne ma chère. Vous devez avoir un nom, n’est-ce pas?

Un nom? Je cherchais dans les moindres recoins de mon cerveau, mais je n’avais aucun souvenir, sauf celui de la prison où j’étais A-375. Même l’orphelinat n’avait pas jugé utile de me nommer. Je ne savais que réponde, je ne voulais pas mentir, alors je me contentais de dire la réalité, aussi stupéfiante pouvait-elle paraître.

-Je n’en ai pas, bafouais-je.

Le visage du vieux resta stoïque, et il se contenta que de lisser sa longue barbe grise. Voilà pourquoi j’allais adorer sa compagnie dans le futur, puisque son visage restait de marbre, et ses émotions se laissaient entrevoir par sa voix.

-Pauvre enfant, je n’ose pas imaginer les raisons de cet oubli. Mais je devrais arrêter de vous embêter, reposez-vous, nous reparlerons demain.

Le ventre plein, l’esprit tranquille, je m’enfouis en-dessous des couvertures, posant ma tête sur l’oreiller. Seulement, je ne trouvais pas le sommeil, puisque je n’arrêtais pas de me questionner sur les motifs et intentions de ces deux personnes de m’aider ainsi. Peut-être allais-je devoir être leur esclave? Ou allait-il me retourner là-bas, s’il savait pour la prison? Je frissonnais juste à l’idée de revoir mes joailliers. Sûrement allaient-ils donner encore plus de souffrance aux prochains prisonniers, et je les plaignais. Incapable de dormir, ni de rester en place, je me levais, sur la pointe des pieds, et je sortis en douce.

Je pus alors contempler l’immensité de la demeure; un magnifique tapis géant au milieu de la pièce, sur lequel se trouvait une table finement sculptée de formes variées et des chaises, avec un lustre au-dessus. Des pots, certains étaient fissurés ou recollés, des sculptures, et même une fontaine où nageaient des poissons multicolores servaient de décorations. Il y avait un foyer au fond de la pièce, dans le même axe que la table. À ses côtés se trouvaient deux statues de lion, assis et ayant une patte sur une boule géante. Une des oreilles manquait à celle de droite, et une bosse sur la tête de l’autre pouvait signifier que le chandelier au-dessus du foyer avait pu y tomber. Il y avait des armoires, contenant sûrement de la nourriture, vis-à-vis un comptoir propre, à peine lavé il y a quelques heures et plusieurs casseroles, poêles et autres accessoires de cuisine étaient suspendus; il manquait un gros chaudron ainsi qu’une louche. Il y avait des bancs et des chaises berçantes, ornés de coussins, brodées de fines lignes argentés formant une tête de lion. J’avais encore un peu de misère à retrouver mes anciennes habitudes, de voir tout.

Je fus ébloui par tant de richesse et de finesse des détails, même les poutres contenaient des dessins montrant une histoire s’échelonnant sur plusieurs siècles. Cette maison, à en juger par la mousse prise entre les craques, devaient être plus que centenaire et avoir un riche passé.

-C’est si beau, n’êtes-vous pas en accord avec moi?
-Oui…Il y a tellement de détails, dis-je en me retournant vers l’elfe, qui croquait dans une pomme avant d’aller s’assoir sur le banc, puis de me faire signe de le rejoindre.

J’hésitais, mais je finir par prendre place à l’opposé de lui, évitant de le regarder trop souvent.
-Je ne me suis pas encore présenté officiellement. Enchanté, je suis Er’ril, apprenti du Maître Enchanteur Arthos, de la Maison du Lion.
-C’est quoi un «enchanteur»?
-Eh bien…Pour ne pas faire compliqué, c’est quelqu’un qui fabrique des armes, mais qui utilise sa magie afin de les rendre plus spéciales.
-Spéciales dans quel sens?
-Vous êtes plein de questions, vous! J’étais comme vous à votre âge, curieux. Et bien, tout dépend de ce que vous voulez en faire; on peut repousser des démons et créatures de l’ombre, rendre plus résistant.
-Et toi, tu es un enchanteur?
-Non, mais j’apprends les savoirs du Maître en échange de son hospitalité. Il n’a aucun descendant, alors je le serai indirectement.

Il y eut un petit silence, puis j’osai lui posé la question;
-Qu’est-ce que je fais ici?
-J’ai pris pitié pour vous en voyant ton état. Maître a accepté, ayant une âme des plus généreuses. Il croit que vous lui serez utile, puisqu’il sent un grand potentiel magique en vous.
-Merci de m’avoir accueilli.
-Tout le plaisir est pour moi.

Nous parlions ainsi toute la nuit, perdant peu à peu notre gêne et s’ouvrant à l’autre. J’appris qu’il venait d’Enelis, et je le suppliai de me raconter comment c’était, ayant entendu milles et unes légendes sur la beauté mythique de ces lieux. Il me conta des histoires, sous mon regard fasciné, me disant qu’il les tenait d’Arthos, ayant vécu plus longtemps en ce paradis. Il éclaircit aussi plusieurs de mes questions et finalement, au petit matin, je fus charmé par l’elfe et cette maison si chaleureuse, et je décidais de rester, en échange de services faciles et je recevais une formation magique ainsi que de combat.

Qu’y-a-t-il a dire sur les 7 années de ma vie qui passèrent, trop vite à mon goût, en compagnie de personnes des plus généreuses et bienfaitrices? Le fait que j’ai découvert qui j’étais, que je me forgeais une personnalité et appris à mieux comprendre l’éventail des émotions? Que j’aille trouver un autre but que de me venger (pour l’instant), que je recommençais à croire en l’humanité? Que je reprenais goût à la vie malgré que je sois marqué à jamais?

Je découvris des bonheurs de la vie, j’appris à manier des armes, à monter à cheval et même à parler aux animaux. Je développai mes dons magiques innés pour la glace et sous mes efforts acharnés, je pus même faire flotter quelques objets. J’eus même quelques renseignements sur ce que j’étais, ou ce que je pouvais en partie selon Er’ril, que je pouvais appartenir au peuple des Ouranies, nymphes des glaces. Mais, au fond de moi, je sentais qu’il y avait autre chose qui coulait dans mes veines et que je ne pouvais baser sur ma vie que sur des hypothèses, mais des faits. Rien n’était sûr. Je vis les sept années les plus belles, les plus heureuses de ma vie, en oubliant même la prison et ces malheurs.

À partir de ce jour, je devins quelqu’un, j’eus une identité, j’étais Morrigan, de la Maison du Lion, apprentie d’Arthos.

J’en avais presque oublié, à travers ma joie débordante, même aveuglante, qu’il suffisait que d’un coup de vent pour que la balance penche et que le passé finisse par redevenir mon présent, rempli de malheurs et de blessures incapables incapable de guérir.

Chapitre 4
…j’aurais ma vengeance.

Un coup de poing par l’extérieur, droit à la tempe avant de balancer mon pied droit dans le ventre d’Er’ril, le faisant plier en deux. Il n’avait pas remarqué l’ouverture dans sa position, tenant ses bras trop haut, afin de protéger son visage, mais pas le bas. J’avais donc profité de cette occasion, et je comptais en tirer profit même!! Je lui donnai un coup de genou au visage, suivi d’un uppercut au menton avant de faire un coup de pied retourné à ras le sol, ce qui lui fit perdre l’équilibre et s’écraser droit sur le sol poussiéreux de cette sorte d’arène d’entrainement.

Le soleil était à son zénith, et il ne manquait pas de nous frapper de plein fouet pour nous faire suer à grosses gouttes, surtout moi en fait. Je repris mon souffle en essuyant du revers de la main mon front avant de la tendre à mon ami;

-Je me rappelle encore nos premiers combats, tu faisais à peine le poids, dit-il en acceptant mon aide, se tenant le dos.

Je lui répondis par un léger coup à l’épaule, tout à fait amical. Entre nous deux, c’était plus que de l’amitié; un lien puissant nous unissait, comme frère et sœur, malgré que le sang ne nous reliait pas. Ça me rappelait tous ces bons moments où il m’avait appris à identifier les étoiles, même à me montrer les constellations, ou bien quand il m’avait enseigner la musique, tel que la flûte et le luth, m’aidant à m’exprimer par autre chose que le son de ma voix.
-En 7 ans, j’ai grandi. Et j’ai eu la chance d’avoir un maitre comme toi.
-Je suis loin d’être le meilleur, répliqua-t-il en riant un peu, mais je me débrouille bien.
-Plus que bien, pas de doute qu’Arthos veuille te léguer la Maison.
-Il voulait te voir justement après l’entrainement…Ce vieux bougre a plus besoin de se confesser que de soin, il sait qu’il va mourir. Après tout, la vieillesse est inévitable.

J’hochais la tête après avoir fait un salut respectueux à mon compagnon et j’entrai dans la maison, prenant une serviette pour m’essuyer. J’ouvris la porte, la fermait, puis je pénétrai dans la chambre du Maître, étendu sur le lit, fiévreux. Je changeai le linge mouillé sur son front pour en mettre un autre, plus froid.

-Morrigan…Chère enfant…, dit-il à mi-voix.

Je le regardais, posant ma main sur la sienne, une certaine tristesse emplissant mon cœur.
-Je dois…te dire…que tu es quelqu’un d’extraordinaire, ayant un potentiel hors du commun et une volonté sans bornes… Je dois te montrer quelque chose…aide moi à me relever…
-Non…Ce n’est pas une bonne idée, ne gaspillez pas vos…
-Morrigan (il avait haussé le ton), je sais que je me meure. Quelques heures de plus ou de moins ne changeront rien. Je serai prêt à quitter ce monde en paix dès que je te l’aurais donné.

Je n’osai demander plus de détails sur cet objet si important, malgré que la curiosité me rongeait les entrailles. Je pris la canne d’Arthos avant de le soulever pour le remettre sur ces pieds, mais même là, ce dernier avait besoin de mon support pour marcher. Il allait jusqu’à sa bibliothèque, tirant un livre poussiéreux à la couverture craquelée, et un mécanisme s’enclencha. Le meuble s’ouvra en deux, faisant tomber des bouquins et révélant par la suite des escaliers, menant vers un sous-sol dont je ne savais même pas l’existence. Prenant une lampe à l’huile et l’allumant, je descendis avec lenteur, pour ne pas abandonner mon Maître. Chaque pas soulevait un nuage de poussière et c’est avec grande misère qu’on atteignit une petite pièce, remplit de cartes jaunies aux coins déchirés ainsi que d’instruments divers.

Arthos alla chercher un vieux livre, le tenant avec difficulté, tellement il était gros et massif. Il souffla dessus, enlevant la crasse pour révéler l’emblème de la Maison, ainsi qu’un mécanisme qui empêchait toute ouverture. Malgré le temps, il n’y avait aucune craquelures ou fissures à la surface. Que pouvait-il contenir? Des formules? Ou cela cachait-il quelque chose d’autre?

-Ceci…C’est l’héritage de la Maison…La première arme forgée, par le plus compétent d’entre nous, le premier de la lignée.

En ce moment, on m’aurait dit que j’étais la sœur de la Reine et que j’avais deux dragons garde du corps comme cadeau et j’aurais eu exactement la même réaction, la même face outrée concernant le retournement de situation. Moi? J’allais avoir l’héritage si précieux?

-Maître…Je n’ai aucun talent en enchantement, et Er’ril est plus compétent que moi. Je ne devrais pas me trouver ici, dis-je en mettant un genou par terre, comme l’on s’incline devant un seigneur.

Les dires d’Arthor allait me faire taire de vouloir refuser, puisque je le prenais en haute estime, et lorsqu’il disait quelque chose, il avait toujours eu raison, sans exception. On ne pouvait avoir de plus sage parole qui pouvait sortir de la bouche d’un homme.

-Non…Mais malgré mon entrainement, Er’ril est rongé par quelque chose d’obscur. Pour posséder cet artefact, nous devions subir un entrainement intensif afin de trouver la Paix Intérieure, celle de l’Équilibre. Toi…Tu l’as déjà en toi (il toussa avant de reprendre son souffle). Cet équilibre, un mélange entre le mal, le bien. Tu es capable de supplanter tes émotions, tes envies et laisser ta logique te guider. Je ne vois aucune personne plus digne, Morrigan, pour la posséder. Ior Sar Falth, Lumière des Dieux, combinant Irmo et Dâmo, deux forces s’opposant…mais ne pouvant vivre sans l’autre. Kalar mir cha’tlr ven’essir koralt.

À ces dernières paroles, incompréhensible pour moi, il eut un déclic, venant de la serrure doré empêchant l’ouverture du bouquin. Il me fit signe de me relever, mais je refusai; pour moi, l’honneur et respecter ce que la personne a fait pour nous est très important. Je me devais d’au moins le montrer, surtout que j’allais recevoir un objet de la plus haute importance. Je n’osai pas dire un mot de plus, et je reçu entre les mains un petit bâton de 20 cm, avec des lignes sculptés dedans, qui se croisait, donnant un style très beau, et typiquement elfique. Le sceau de la Maison était au milieu, cette éternelle tête de lion à la gueule ouverte et menaçante. Je me questionnais sur son utilité avant de ressentir une sorte de choc électrique dans tous mes muscles, comme une essence qui me parcourait. Je pouvais aussi dire qu’il y avait eu une sorte de connexion, de la manière que quelqu’un fouillait les moindres recoins de ton esprit. Je me relevais, hypnotisé par ce que je possédais.

-L’arme réagit mal aux sauts d’humeur, ainsi qu’à quelqu’un dont la balance penche trop d’un côté. Je vois que pour toi, tu n’as subi aucun rejet. Ne doute jamais de sa puissance, ni de sa conscience…puisqu’elle en dotée, d’une certaine manière; enfermée dedans, se trouve une partie de l’âme de quelqu’un.
-Je…(mes mots restèrent bloqués dans ma gorge)…ne me sens pas digne de ce présent.
-Cela reste à voir, fais en bon usage…mais avant… Nark’alsas(il le dit tel un murmure qui se perdait dans l’air, presque inaudible)

Les lignes se mirent à briller d’une lueur bleutée, pur et semblant faire vibrer l’atmosphère autour. Il m’ordonna doucement d’utiliser ma magie, seulement que de la mettre à la surface de mes mains, ce que je fis. Le bâton se déploya sur les deux bouts, sur plusieurs échelons, enchevêtrés ensemble, et sur un bout se recourba plusieurs tiges de métal autour d’un joyau rouge, afin de le protéger. La finesse des détails étaient spectaculaires et la personne qui avait fait une telle merveille y avait mis tout son dévouement, cela se voyait.

-Tu peux ainsi utiliser cela pour canaliser ta magie, retiens ce mot toute ta vie, autant pour le fermer que de l’activer…mais avant…

De peine et de misère, il sortir une jolie coffre en bois, toujours aussi richement décoré, et il l’ouvrit, me montrant plusieurs pierres de différentes couleurs, assez petites, en forme de larme. Des joyaux d’élément, songeais-je. J’étais bouche-bée; Arthos possédait toutes les pierres, ou presque, même celui de la nécromancie. Je vis celui d’un blanc aussi pur que la neige, et je fus irrémédiablement attiré par lui. Je le pris doucement, tel un nouveau-né, et je sentis immédiatement l’énergie m’envahir. Je le plaçais au bout, le petit bout par en bas, les tiges s’ouvrant pour me laisser le passage, non sans enlever l’autre, que je redonnais. Il prononça de nouveau le mot afin de le faire revenir à sa forme initiale.

-Il y a cela aussi. Myrd’ralthaz. Pense à une épée dans tes mains…celle déchirant la chair de tes ennemis.

Cette fois, deux mots que je n’avais remarqués, gravé au bout, se mirent à rougir comme si on les avait chauffés dans le feu. Deux mots elfiques, voulant dire, si je ne me trompais pas; honneur et gloire. Je me visualisais parfaitement, une lame brandit fièrement. La même chose arriva que la dernière fois, mais deux lames assez longues se trouvaient au bout. Je fis quelques moulinets, étant habituée de me battre avec un Bo, mais on rajoute deux objets tranchants et dangereux. Je dis le mot, et par un effet dont j’étais surpris tel un enfant qui venait de recevoir le meilleur jouet du monde, il redevint un bâton normal.

-N’abandonne jamais cette arme…
-Je préférais mourir que de laisser un tel présent entre les mains d’un ennemi.

Il sourit faiblement, et l’ont remonta, moi qui cachait mon nouvel acquis dans ma poche. J’aidai le Maître à se recoucher avant d’effacer toutes traces de ce passage secret. Mais, j’étais loin de me douter de la suite des événements, oh combien nous aurions dû être plus prudents. Je n’aurais cru que quelqu’un put commettre un acte irréparable, en se laissant aveugler par ses émotions, et me laissant de nouveau brisée, perdant confiance. L’ont dit que la confiance est plus facile à perdre qu’à gagner, et chaque fois, recoller les morceaux en devient une tâche encore plus ardue.

---

Je finis par me coucher, épuisée de l’entrainement intensif toute la matinée. Je cachais l’arme en-dessous d’une planche du sol, là où j’avais quelques effets personnels. J’étais loin de me douter, que dans mon profond sommeil, l’ont avait barré la porte à clé et mis une chaise pour s’assurer que je ne l’ouvre pas. Pourquoi? La réponse vînt me titiller les narines alors que je rêvais, et ce fut par une désagréable odeur de fumée et de rosi que je me réveillais.

Des grésillements, celui du feu qui consumait le bois. Je sautais de mon lit, cherchant immédiatement l’arme, qui était toujours à sa place. Par contre, ma chambre était dans un tel bordel que je savais pertinemment que quelqu’un avait cherché à prendre possession de quelque chose. Je toussais, vu que la fumée épaisse envahissait tout mon appartement. Je tentais d’ouvrir la porte, même à coup de pieds, en vain. La possibilité que je meure soit calciné ou étouffé par le manque d’air me fit frissonner.

Par plusieurs coups d’épaule, jusqu’à me la disloquer, je finis par défoncer les obstacles, pour tomber à genou et constater que le feu était partout. Du jaune, de la chaleur, je ne souhaitais que sortir d’ici pour mettre fin à ma souffrance mentale. Une poutre s’affaissa juste devant moi, et par manque de rapidité, je reçus des tisons dans le visage. Les enlevant, plus par peur parce que j’haïssais le feu, je me frayais avec misère un chemin jusqu’à la loge de mon Maître, qui était étendu par terre, entouré de flammes. Un miracle qu’il n’ait pas brulé, et un miracle sur lequel je plaçai mes derniers espoirs. Je savais que les flammes me causait maintes brûlures, et lorsque je reçu un morceau de bois brûlant droit sur ma main gauche, je pris peur, constatant l’ampleur des dégâts. Je m’empressai de le ramasser, tenant plus à sa vie qu’à la mienne. Cassant la fenêtre en hauteur, je m’y hissais, avant de sauter à terre, posant le corps flétri d’Arthos par terre. Je vomis quelque peu, prenant des grandes bouffées d’air pur.

Remis de mon manque d’oxygène, je pris le pouls, et je me mis à jurer et pleurer sans larmes, constatant qu’il n’y avait rien.
-Réveille-toi, ne me laisse pas…

Je vis alors une silhouette plus loin, facilement reconnaissable. Je m’élançais vers elle, tombant à genou, la suppliant de m’aider.
-Je n’ai rien à t’offrir, puisque tu m’as tout pris, dit Er’ril sur un ton remplit de haine et de mépris.

Il me balança son genou au visage, me cassant le nez, avant de me plaquer au sol, sa dague sur mon cou. Ses yeux n’étaient remplit que de jalousie immense, enlevant cette flamme dansante et chaleureuse que j’y retrouvais.
-Où est-elle?, hurla-t-il. Je la veux, elle m’appartient de droit, j’ai travaillé des années de plus, je la mérite, c’est toute ma vie!
-Tu es fou, compris-je en me remémorant les paroles du Maître, sur cette obscurité qui l’avait envahi; j’avais refusé d’y croire, mais maintenant…
-J’ai entendu sa conversation à ce vieux cinglé, il ne comprend pas ce qu’on ressent quand on est dépassé, je veux être le meilleur! Donne-la moi, sale p*tain!
-Jamais, répondis-je en lui crachant au visage.

Il appuya la lame sur mon cou, faisant perler le sang. La jalousie, la convoitise…les pires fléaux jamais inventés, celui qui fait que les hommes réussissent à conclure des pactes idiots en échange d’argent, de biens matériaux stupides.
-Ne gâche pas ta vie…Tu es mieux que cela.
-Ta gueule! TA GUEULE!

Je voyais que je ne pourrais le résonner, et fermant les yeux, prenant le bâton et l’appuyant contre son cœur, m’arrangeant pour que l’angle de déploiement ne soit pas mortel pour moi.
-Je suis désolée, murmurais-je. Myrd’ralthaz.

Une pensée. Je sentis la cage thoracique craqué, le sang jaillir sur moi et couler le long du bâton, mais aussi, transpercé mon épaule. Je vis ses yeux se fermer et la dernière chose que j’y entrevis fut une haine qui m’alla droit au cœur, me faisant mal, émotionnellement. Je venais de tuer la dernière personne qui me restait. Je refermais l’arme, son corps tombant sur le mien, que je repoussais. Je me levais, tremblante, la vision troublée, pour aller vers Arthos, et accoter ma tête sur sa poitrine. Le feu continuait de ravager tout, les villageois s’étaient réveillés pour essayer d’éteindre le feu.

Moi…Je chantais, je chantais de ma voix mélodieuse, ma peine, ma souffrance, ce que j’avais perdu, mais aussi, les anciennes blessures qui s’étaient rouvertes. Je voulais que mes dernières paroles représente ce que j’allais être, quelqu’un errant sans pouvoir pardonner un ami, dont la jalousie était si forte qu’elle l’a détruite. J’allais honorer sa mort en faisant un vœu de silence, pour toujours, la nuit, me remémorer cette nuit, mon passé, qu’elle revienne en boucle. Je ne voulais-et pouvais- oublier, tel était le malheur de tous, et le mien en particulier.

Les seules paroles que je prononcerais seraient pour cette arme, dernier vestige, mon dernier espoir, la dernière chose à laquelle se raccrocher pour une âme errante comme moi. Je m’évanouis, perdant trop de sang, et dans mes songes, la flamme de la vengeance fut rallumé, plus forte que jamais.

[i]Que devins-je à partir de ce moment? Grâce à la bonté de plusieurs, je pus me rétablir correctement, physiquement seulement. Avec l’argent retrouvée dans les décombres fumants, je pus partir, à Rockford, pour intégrer l’armée du Roi, tel que l’aurais souhaité Arthos, mais en chemin, je finis par en décider autrement. Je ne voulais plus obéir aux lois, m’y contraindre; je voulais faire mes propres règles de jeu, avoir la liberté de les créer. Je détesterais me retrouver à être obliger de faire quelque chose, comme en prison. Avec l’argent, je demandais des pièces sur mesures à un forgeron pour mon armure, ainsi qu’un habit sur mesure au tailleur, dessiné sur un plan avec les détails. La meilleure qualité possible, et je vidais toute ma bourse. Je savais que commencer sans rien allait être dur, mais cette misère que j’allais me donner n’était rien de comparable aux événements passés. Je voulais tout gagner par moi-même, quitte à tuer. Ce que je fis; pendant 6 ans, j’accumulais contrat par-dessus d’autre, l’argent commença à couler, je me forgeai une réputation hors du commun en Naldor. J’étais devenue une tueuse, mais non sans faire preuve de bonté envers ceux le méritant. Je pris finalement ma vengeance sur la prison, assassinant de sang-froid tous les joailliers dans leur sommeil. La joie immense qui me remplit quand je vis leur sang couler, tel qu’ils l’ont fait pour tous ces pauvres gens. Je me réjouissais de leurs lamentations, supplications, mais je n’y fis rien.

Je respectai ma promesse de ne plus parler, et je compte continuer sur cette voie. Je tiens toujours Ior Sar Falth sur moi, ayant occis une bonne centaine de victimes avec, et cela conti

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Salmon Al-Jabâr
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Salmon Al-Jabâr

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Description: Qui est donc ce fameux Salmon Al-Jabâr ? La question éternelle. Et pourtant, malgré le grand nombre de surnoms et de noms qu'on lu a donné, il reste un personnage totalement anonyme et mystérieux. Vagabondant à travers le monde et cherchant pertinament quelque chose, Salmon est ce qu'on pourrait appeller un être libre, doté d'un grand esprit et d'une conscience vaste. Ses longues années de voyage lui ont permis d'avoir un grand savoir. Il a également passé énormément de temps dans des bibliothèques à lire des livres historiques... Mais finalement, qui est t-il?
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Sam 9 Fév - 18:18
Ta fiche déforme le bas de la page, tu es en mesure de réparer ça?

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