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Jëbryel Svorda
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Jëbryel Svorda
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Apprenti
Jëbryel Svorda

Perso
Description: Un vampire aux cheveux blanc de neige et aux yeux rouge sang. Un fomoire aussi fou qu'intelligent. Cela fait maintenant mille ans que Jëbryel foule le sol du Naldor. Lui qui avait commencé sa vie misérablement s'était aujourd'hui hissé dans les plus hautes sphères de Serkheim. Attention toute fois à ce que vous faites quand il est dans les parages. Il est des choses à ne pas faire en présence d'un fou.
Messages : 15
Date d'inscription : 09/02/2013



Sam 9 Fév - 15:19
FICHE TECHNIQUE


Nom : Svorda
Prénom : Jëbryel
Âge : 1000ans
Sexe : Mâle
Race : Vampire, changé à 18 ans
Groupe : Hostile

Croyances : "Contrairement à mes chers frères et sœurs qui s'évertuent à vénérer leur Sainte Mère, la Nuit, la seule chose en quoi j'ai une foi inébranlable est ce liquide rubis, cette essence vitale qui coule dans les veines des hommes et dans nos propres veines. Lui seul me maintient en vie et c'est pourquoi je lui vous un culte."

Description physique : "Je ne suis pas un personne qui passe facilement inaperçu. Et ce n'est en aucun cas dû à mon style vestimentaire! Non, je crois que ce qui attire l’œil des gens, c'est ma différence flagrante avec le commun des mortels. Par différence, j'entends mon teint pâle, mes yeux rouges sang et mes cheveux d'un blanc de neige, choses que je ne dois pas à mon sort de vampire mais bien à ma propre existence. Je suis né ainsi et c'est pourquoi j'étais rejeté du temps où j'étais encore un simple humain.

Aujourd'hui, avec ma résurrection en puissant Nocturne, ma peau n'en est devenue que plus pâle encore. Mes longs cheveux blanc cascadait le long de mon visage. Les traits de mon visage sont fins et délicats et peuvent me faire passer pour un bel homme malgré mon âge. Mon regard est très versatile. Tantôt mes yeux de sang vous refroidissent et vous montrent toute leur indifférence, tantôt ils vous fixent et la folie qui y brûlent vous effraie. Il n'est pas rare de voir mon visage se fendre d'un rictus, comme un masque que je porte pour cacher mes véritables pensées.

Malgré mon apparente maigreur, des muscles robustes se dessine sous ma peau fine et blafarde. Quiconque me regarderait, aurait tôt fait de s’apercevoir, et ce dans ma démarche souple ainsi que dans mes mouvements fluides, de toute l'agilité et la vivacité dont je suis capable. J'ai découvert aussi que mon sang était plus sombre que celui des personnes que je côtoie. Certains pensent que je suis victime d'une antique malédiction nommée "Sang Noir". Pour ma part, cette bizarrerie ne me préoccupe pas car elle ne m'empêche pas de vivre ma vie pour autant.

Pour ce qui est de mon style vestimentaire, il n'y a rien de moins voyant que ce que je porte, je vous l'assure. Chemise et pantalon noir, et éventuellement ma cape de voyage tout aussi noir dissimule au quotidien le mètre quatre-vingt de ma personne. Ainsi de jour, les curieux fuit ma sinistre silhouette et la nuit, ils ne se rendent même plus compte de ma présence. Il y a aussi ces deux petites breloques qui bandent à mon poignet! Dire que j'ai faillit les oublier! L'un me protège du soleil et l'autre tente de dissimuler ma nature vampirique bien qu'il ai du mal à y parvenir du fait de mon albinisme inné.
Il faut aussi savoir que je ne m’encombre jamais d'une armure. Si un adversaire cherche à vous tuer, il y parviendras avec ou sans protection. C'est pourquoi je m'arrange toujours pour frapper le premier!"


Description mentale : "Mes proches disent qu'une lueur de folie brille continuellement dans mon regard quand j'ôte mon masque d'indifférence mais n'en croyez rien, je suis aussi sain d'esprit que la plupart de mes congénères vampires! La seule folie qui existe en moi et la douce illusion de vouloir à tout prix survivre, continuer d'exister pour l'éternité... Et peut-être aussi ma faculté à massacrer des gens sans aucun état d'âmes. Cela ne fait pas de moi un fou furieux pour autant. Bon, il se peut que je sois un peu excentrique...

Avec mes frères et sœurs, il m'arrive de rire et de plaisanter mais sans cesse mon esprit finit par se lasser. Peu à peu, je plonge dans l'ennui et finit par ne plus supporter leur présence. Je me renferme alors sur moi même et deviens plus froid, distant et cynique que d'ordinaire. Ainsi, je passe aisément du moi jovial au moi glacial.

Quoique vous pensiez de moi, sachez cependant qu'en face de vous se tient un érudit. Peu de personne peuvent se targuer d'avoir lu la moitié des recueils et des livres d'arcanes que j'ai lu. Il est d'ailleurs assez fréquent de me croiser un livre a la main. Je crois que c'est l'une des raison qui mon pousser à devenir le fomoire en charge des communications et qui gérait donc les archives de Serkheim. Je me complais à dire que mon intelligence est l'une de mes armes les plus efficaces car elle me permet d'établir, en combinaison avec ma folie, des plans ingénieux quoique démentiels.

Quant à ma soif de sang... Je la contrôle, oh oui! Mais cela ne m'empêche pas de m'abreuver de sang elfique ou humain quotidiennement malgré tout. Pour moi, les humains et les elfes ne sont guère plus que du bétails, tout juste bon pour me nourrir de leur sang ou servir mes desseins après que je les aient changés en goules. Disons que la gourmandise et la paresse sont deux de mes nombreux défauts."


Capacités : "Comme tout les vampires, la nuit accentue mes sens, et bien que je puisse sembler plus inoffensif qu'un farouche guerrier tout en muscle, ma force lui est égale voire supérieure. Des années d'entraînements à l'épée m'ont permis de développer mon ambidextrie. Je possède donc ainsi une série de techniques de combat à deux épées. Je suis aussi extrêmement habile avec des couteaux ou autres dagues et m'en sert aussi bien en combat au corps à corps qu'au lancer.

Question magie, je suis passé maître dans l'art de la sangromancie. Rien ne met inconnu dans ce domaine qui me permet de manipuler cette magnifique substance qu'est le sang. Je peux aisément former des armes blanches en cristallisant le sang, ou ériger un bruine de sang défensive autour de moi. Il m'arrive même de prendre le contrôle de deux à trois cadavre fraîchement décédés et de m'en servir comme de marionnette à taille humaine. Je ne me risque cependant pas à cette exercice plus de cinq minutes, jugeant qu'au delà de ce temps je menace ma vie. Je préfère plutôt extraire le sang des corps et m'en servir à la place du mien. L'usage de cette magie est l'une des raisons qui me pousse à me nourrir plus souvent que nécessaire, afin de contrecarrer au maximum les effets néfastes qu'elle pourrait avoir sur mon corps. Jusqu'à aujourd'hui, je n'ai jamais présenter de symptômes... Comme quoi, le sang, c'est la vie!!

Je sais aussi me servir de l'umbromancie et j'estime que mon niveau est en moyenne égale à celui de tout fomoires. Cette magie me permet le plus souvent d'éviter d'user de ma sangromancie. Je l'utilise en général pour générer des illusions ou une obscurité totale que seuls les yeux d'un vampire peuvent percer. Je suis moins porter sur le maniement des ombres, bien qu'il m'est tout à fait possible de la plier à ma volonté.
Si vous me demandez si comme mes frères et sœurs fomoires je pratique la Nécromancie et bien je vous répondrais que je n'ai jamais été intéressé par cette magie. Et de fait, je ne l'ai donc jamais étudié."


Équipement : "Mon équipement ne se limite qu'à une chose. Cette magnifique épée à la lame d'obsidienne. Je vous dirais bien son nom, mais il n'est jamais bon de réveiller trop rapidement d'antiques malédictions. Il est vrai aussi que je porte sous ma chemise un gilet de cuir renforcé avec de fines plaques de métal assez résistante pour dévier des coups de poignard. Qui sait? On n'est jamais trop prudents...
Tant que l'on est entre nous... Je devrais vous parlez aussi des deux dagues en argents que je porte accroché dans le dos, à l'abri des regards. Mais, s'il vous plaît, gardez cela pour vous!"



HISTOIRE


Le Fou Blanc


Être rejeté par ces propres parents sous prétexte qu'on est différents. Peu de personnes, on connu cette malchance. Et pour mon malheur, je faisais partie de cette minorité. Mes parents biologiques n'avaient semble t-ils pas apprécier mon albinisme. Il est vrai que voir un enfant blanc au yeux rouges naître de parents à la peau tannée par le soleil et aux cheveux noirs peut être déroutant. Déjà à cette époque je ressemblais à ce que j'allais devenir...

Mais trêve de discussion inutiles sur ces deux idiots et passons plutôt à la stupide famille qui m'adopta! Je fus élevé dans un petit village situé au nord de Grimford à la frontière du Duché des Neiges. Mes parents adoptifs n'avaient pas moins de préjugés que les vrais. Ils étaient juste plus enclin à laisser un bébé vivre malgré ses différences.

Pendant les seize années qui suivirent, je ne fus jamais intégré au cercle familial que formait le couple et leurs deux véritables fils. Pour eux, je n'étais qu'une bouche de plus a nourrir et qui avec de l'âge ferait un bon serviteur. J'aidais mon père dans les tâches agricoles et ma mère quand il fallait faire le repas ou nettoyer la maison. Ma vie étais un enfer et j'étais plus considérer comme un esclave qu'autre chose. Aussi décidais-je de m'enfuir de ce village par une nuit où aucune des trois lunes ne brillaient dans le ciel.

Profitant que tout le monde dormais dans la maisonnette, je préparai une besace, des vêtements chaud et volai un des couteaux de chasse de mon pseudo-père. Alors que je j'avais quitté la douce chaleur de mon foyer, mon père, que je croyais plongé dans le sommeil, M'avait suivi et me fit virevolter d'une coup de poing au visage. J’atterris brutalement sur le sol, le choc à peine amortis par la neige qui le recouvrait. Le goût du sang me montai à la bouche. Le coup de poing avait ouvert ma lèvre inférieure et je saignais abondamment. Je m'essuyai le visage avec de la neige fraîche et léchai la plaie pour tenter d'endiguer le flot de sang.

"Où est-ce que tu comptais aller, petit imbécile?"

Mon père adoptif, ou plutôt l'être qui avait le plus fait de ma vie un véritable enfer, se tenait au dessus de moi, me dominant de toute sa taille. Son regard se voulait menaçant comme à chaque fois qu'il posais les yeux sur moi. Mais à chaque fois, j’apercevais cette même lueur de peur au fond de ses prunelles. Malgré toute les fois où il m'avait donné une raclée, il continuait à être effrayé par mes yeux rouges et ma pâleur de fantôme. La colère que j'éprouvais à son encontre s'en retrouvait fortifier et c'est sur un ton plus féroce que je ne le pensais que je lui répondis.

"Vous ne pouvez pas m'arrêter. Je quitte cet endroit, j'irais vivre ma vie ailleurs, en homme libre."
"C'est ce qu'on va voir..."

Mon père adoptif fulminait à présent. Et je savait d'expérience que j'aillais déguster quelques uns de ses plus violents coup de poing. Pris de panique, je dégainai le couteau de chasse et l'enfonçai dans sa poitrine alors qu'il se penchait pour m'attraper. La lame de la dague transperça son cœur et le tua net. D'abord, secoué par la rapidité des événements qui m'avaient conduit à cette instant précis, je sentis une colère étrange m'envahir entièrement, différente de celle que j'avais ressentie jusqu'alors. Cette fureur ne m'aveuglait pas bien au contraire. Je réfléchissait même plus rapidement que d'habitude. Après quelques seconde d'hésitation, je retirai le couteau du corps désormais froid et retournai dans la maison. C'est avec un sang-froid que je ne me connaissait pas que j'ôtai la vie aux autres membres de ma famille. Aucun d'eux ne se réveillera plus, et quand nos voisins s'en apercevront, je serais déjà loin.

Durant les semaines qui suivirent, je quittai le Duché des Neiges, en chassant du gibier pour me nourrir et en évitant au possible les villages et cités qui se trouvait sur ma route. Je savais que mes actes serait punis si je me faisait prendre. L'un des rares villages que j'avais été forcé de traverser présentais déjà des affiches disant qu'on recherchait dans tout le duché un jeune homme aux cheveux blanc et ressemblant fortement à un nocturne. Je ne m’y attardai pas plus longtemps, dissimulant mes trait sous la capuche de ma cape.

Les deux années d'après, je les vécu comme une vie d'ermite, vivant reclus aux abords de la forêt Enmar dans le Duché des Brumes. Je vivais ma vie en tant que chasseur et vendais mes prises à une petite cité non loin de là. Mon corps avait finit par s'habituer à la rudesse du climat et vivre sans toit au dessus de ma tête n'était plus un problème en soi. Je pensais avoir trouver un style de vie qui me convenait mais le destin décida de s'acharner sur moi. A croire que la fatalité avait choisit que je serais l'éternel vaincu.

Les avis de recherche apparurent dans ce duché au début de Dearith. Je savais que les gens ne tarderaient pas à faire le lien avec moi mais, j'avais décidé en m'installant ici de cesser de fuir. Aussi continuais-je ma vie sans m'en préoccupé.

Vers la moitié du mois, je commençai à sentir que les habitants du village me fuyaient. Aucun bouchers n'étaient intéressé par les bêtes que je leur apportais. L'inquiétude que je ne cessais de rejeter commença finalement par me dominer. La peur me bloquait de sorte que je ne savait même plus si je devais fuir ou non. Et fuir jusqu'où? Le Naldor serait-il assez grand pour les empêcher de me rechercher? Tout un tas d'interrogations gravitaient dans ma tête...

Ce fut de nuit qu'ils arrivèrent. Ils étaient deux, armés d'épée et sous leur cape j’aperçus des chemises renforcées avec du cuir. Ils avaient tout deux l'air d'être des chasseurs de prime. Sans un mot, il dégainèrent leurs lames. Ma mort semblait se dresser devant moi. Étais-je destiné à ne pouvoir connaître une longue vie libre? Je ne veux pas mourir... C'est alors que je sentis quelque chose en moi qui commençait à se briser. La même colère froide que j'avais ressentis le soir où j'avais tué ma famille refaisait surface. Une sérénité étrange l'accompagnait. Je me redressai et leur fit face.

"Soit. Que je sois damné si je perds..." murmurais-je, avant d'ajouter plus fort. "Malheur au vaincu!"

Sortant mon couteau de chasse, je me mis en garde et me jetai sur eux. Je n'avais presque aucune chance avec mon simple couteau face à leurs épées. Mais je ne pouvais pas non plus perdre la vie sans la défendre chèrement.

Dès les premiers assauts qu'ils me portèrent, je compris qu'aucun d'eux ne cherchaient à me tuer. Tout au plus tentaient-ils de me blesser assez sévèrement pour me conduire devant les instances du Duché des Neiges. Je redoublai alors d'effort pour me débarrasser de ses deux chasseurs. L'une d'eux finit néanmoins par se lasser et me porta un coup plus sévère sur le flanc gauche. Je m'attendais à laisser s'échapper un cri mais ce fut tout le contraire. Un rire s'échappa de derrière mes lèvres.

Mon sang s'échappait par de multiples plaies et pourtant j'en éprouvais une sensation à la fois douloureuse et euphorisante. Un rictus se dessina sur mes lèvres et je me jetai sur eux avec plus d'entrain. Cette joie n'était que la première marche de mon ascension dans la folie. Chaque nouvelle blessure venait rajouté à ma démence et je sus qu'elle finirai par me dominer.

Un nouveau coup d'épée m'entailla superficiellement le bras droit et me fit lâcher mon couteau. Je fit alors une roulade vers l'arrière pour rester hors de porter de leurs lames. Je resta à genoux un instant et c'est à ce moment que ma folie prit le dessus. Je ne désirais alors plus qu'une seule chose, voir leur sang teindre la neige en rouge, sentir leur cœur entre mes mains et les broyer. Je me relevai et le premier d'entre eux tenta un coup d'estoc vers ma poitrine. Sans une once d'hésitation, je saisis la lame de l'épée avec ma main gauche et la tourna jusqu'à lui tordre le poignet. La douleur lui fit lâcher l'arme, celle que je ressentais n'était pas suffisante pour outrepasser ma folie. Je fis voltiger l'épée et la récupéra dans main droite et, dans la foulée, je décapitai son imbécile de propriétaire. Puis je reportai mon attention sur le second chasseur.

Dans son regard, je lut de la peur, plus encore que j'en avais ressentis en les voyant arrivé. Ses yeux étaient littéralement focalisé sur les miens, comme hypnotisé. Je me dirigea alors vers lui, récupérant mon couteau de chasse sans jamais le quitter des yeux. Il finit alors par sortir de sa transe et me chargea en beuglant. Avec la même folie froide, je déviai son épée en usant de la mienne et je plantai mon couteau dans sa poitrine dans un mouvement vertical. Je retirai aussitôt le couteau et plongeai ma main dans la plaie. Lorsque je sentis son cœur entre mes doigts, je l'arrachai. Il s'effondra alors comme une poupée de chiffon.

En voyant leurs deux cadavres ensanglantés qui gisaient à mes pieds, je ne pus m'empêcher d'éclater de rire. Un rire qui contenait toute la folie qui m'habitais et qui se répercuta dans la forêt. Puis le sang qui coulait de mes plaies finit par me ramener à la réalité de ma mort prochaine. Je n'appréciait qu'à moitié l'ironie de ma situation. J'avais tuer mes deux bourreaux mais au final je ne saurais pas échapper à la mort. La douleur et la peur de mourir intensifièrent ma folie et j’eus le sentiment que même mon âme subissait les affres de ma démence. C'est alors qu’il apparut à mes yeux, le seigneur des cendres. La sinistre silhouette me parla, j'en fus conscient presque autant que le fait que je lui répondis. Pourtant, je ne pus jamais me rappeler notre échange et je sombrai dans les ténèbres.


Le Cavalier Blanc


Lorsque je revins à moi, le jour commençait à se lever. A vrai dire, c'était même la sensation brûlante de la lumière sur ma peau qui m'avais fait émergé de mon coma. La surface de ma peau rougissait et dégageait par la même occasion une légère fumée. La lumière, elle-même, m'aveuglait plus que d'ordinaire.
Répondant à un instinct étrange, je me jetai sous l'ombre des arbres. Aussitôt les brûlures sur ma peau s'atténuèrent et après quelques minutes, elle reprit sa teinte habituelle. Je passai la demi-heure suivante à m'amuser de la bizarrerie à laquelle j'étais à présent soumis et ne cessai de passer mes mains de l'ombre à la lumière. Quand je finit enfin par m'en lasser je m'enfonçai plus encore dans la forêt, là où je ne risquerai plus de subir le contact à présent brûlant du soleil.

Mes réflexions tournaient toutes autour des événements de la veille. Physiquement, je n'étais pas différent d'avant mais je savais que je me trompais. Des crocs acérés avaient remplacés mes canines, et je me sentais à la fois plus fort et plus rapide. Le fait qui me marquai le plus fut la disparition de mes blessures reçus hier soir. Psychiquement parlant, c'était une toute autre chose. La folie qui s'était manifesté hier ne me quittait plus maintenant. Aussi étonnant que cela puisse paraître, je la sentais qui s’agitait dans les tréfonds de mon esprit et qui ne cessait d'y souffler des idées plus démentes les unes que les autres.

"Vengeons-nous des villageois... Ils nous ont rejetés... Il nous suffit d'attendre la nuit, comme il y a deux ans..."
"Ils pourraient même réussir à apaiser cette soif qui me tenaille à présent."

Par soif, j'entendais cette douleur lancinante que je ressentais au fond de mon être, comme un mal de ventre dû à la privation. Je me surpris à sourire à nouveau du même rictus que la veille. J'anticipais déjà le bain de sang que je m’apprêtais à commettre. Pas une seconde, mon esprit ne fut révulsé qu'une telle pensée ose s'y logée. C'est donc avec un mélange d'impatience et de vive joie que j'attendis que la nuit tombe.

L'obscurité était désormais mon allié. C'est la constatation que j'avais faite à mesure que le jour cédait sa place à la nuit. Mes sens n'avaient eu de cesse de s'aiguiser et semblaient maintenant plus développés qu'en plein jour. Ce n'était pas pour me déplaire. Au contraire, ce sentiment de pouvoir était grisant. Je parti aussitôt en direction du village, non s'en avoir d'abord récupérer mon couteau de chasse et les deux épées là où je les avaient laissé la veille, c'est-à-dire en compagnie des deux cadavres.

Quand j'arrivai près de l'entrée du petit bourg, je me mis à l'admirer. Je n'avais pas de plan préétabli, mais je savais que ce n'étais pas ce qui m'empêcherais de réduire ce village en cendre. Il comptait en tout et pour tout une quinzaine de maisonnette et j'étais persuadé qu'il n'y avait pas plus d'une cinquantaine d'habitant qui y vivait. L'endroit était cependant gardé la nuit par deux hommes qui tâchaient en général d'éloigné les bêtes sauvages. Pour leur malheur, la bête sauvage qui s'approchait d'eux avait les trait d'un visage familier.

"Halte, là! Peut-on savoir ce qui vous nous voulez à une heure aussi tardive?"
"Oh une toute petite chose..."
"... Vos vies."

Je me jetai alors sur eux avec une épée dans chaque main et leur transperçai le cœur avant qu'ils n'aient le temps de donner la moindre alerte. Quand je retirai les deux épées de leurs cadavres, le sang qui en perlait m'attirai au plus au point et c'est presque machinalement que je plantai mes crocs dans leur cou à tour de rôle pour goûter ce liquide rubis. Je ne fus pas déçu. Le sang était de loin la meilleure chose que j'avais pu boire ou manger de toute mon existence et le fait de savoir que le village entier y passerait m'arracha un ricanement. Le meilleur moyen pour arriver à mes fins était de créer une diversion qui me laisserai le champ libre pour opérer en toute tranquillité. La brasero fut le déclic. Sans hésitation je ramassai quatre petits rondins destinées à l'alimenter et y mis le feu. Dès lors je courus dans le village et mis le feu à quatre maisons. Puis, je m’éclipsai et pris la direction des maisons les plus éloignés de l'incendie.

Je ravageai ainsi la plupart des maisons, ôtant la vie aux plus vieux comme au plus jeunes, sans aucune hésitation. Je goûtais à chaque fois leur sang, parfois une simple gorgée, parfois deux ou trois.

Au final, seul restais la dizaine de personnes qui tentaient vainement d'éteindre mon incendie. Aucun d'eux n'étaient armés aussi décidais-je d'en profiter pour tester mes nouveaux talents. Je rengainai mes deux épées et m'armai de mon fidèle couteau de chasse. Les tuer fut tout aussi aisé que pour les autres villageois, ma rapidité rendant la lame de mon couteau aussi efficace que les flèches d'un archer. Quand enfin, il n'y eut dans le village que moi d'encore vivant, j'essuyai le sang sur mon visage et fixai un long moment mon incendie. Le gémissement du bois était impressionnant et je ne tardai pas a voir une maison s'effondrer sur elle-même.

"Au train où les choses vont, l'intégralité du village aura brûlé avant le lever du soleil."
"Un bon moyen de couvrir nos traces, mais..."
"Il faut mettre le plus de distance entre nous et ce village."

Mais avant de le faire, je pris le temps de piller le poste de garde. J'avais à présent grand besoin d'une cape de voyage puisse que le contact du soleil m'étais désormais interdis et je savais que les gardes du villages portaient de chaudes capes pour veiller chaque nuit, même lors des tempêtes de neiges. C'est ainsi que plusieurs minutes après je laissa mes pas m'éloigner des ruines de ce qui furent un petit village.

Pendant les quelques heures qui restaient avant le lever du soleil, je parcouru autant de lieu que ma nouvelle condition me le permettait. Tantôt courant, tantôt trottant, parfois simplement en marchant.
Je n'avais aucune idée de la direction dans laquelle j'allais. La seule chose qui m'importait, à mesure que le temps passait, était de trouver un abri pour éviter les rayons du soleil. D'autant plus, que ma longue veillée commençait à avoir raison de mes forces.

Un bosquet m'offrit la cachette que je cherchais. Bien que je n'avais pas la certitude de pouvoir y faire une sieste sans danger, je parvins rapidement à y trouver le sommeil adossé contre un arbre. Après tout, cela ne différait que peu de mon ancien mode de vie.

Mon errance dura plusieurs semaines durant lesquelles je me rendit compte que ni la faim et ni la soif n'avaient d'emprise sur moi. Du moins, pour ce qui est de la soif... Celle que je ressentais pour le sang se vivifiait-elle au cours des jours. Ne rencontrant pas âme qui vive sur ma route je me contentais de boire le sang des éventuels animaux que je croisais. Leur sang était suffisant pour calmer ma faim mais, comparé au sang humain, je le trouvais moins attrayant. C'était un bon substitut mais rien ne valait le sang humain à mes yeux.

Au début de l'Olith, un brouillard épais fit son apparition. Il s'éternisa sur plusieurs jours et me fit peu a peu perdre tout sens de l'orientation. Et je me retrouvai perdu dans cet océan brumeux sans aucun réelle repère. C'est au moment où je commençais à désespérer que j’aperçus un étrange bâtiment. Je faillis ne pas l'apercevoir dans tout ce brouillard. Néanmoins, ma curiosité me poussa à dévié de mon cap et je me dirigeai donc vers l'édifice. Il s'agissait d'une sorte de vieux temple en pierre qui, ma foi, semblait tombé en ruine. De larges fissures déchiraient les murs et plusieurs annexes au bâtiment principal s'étaient apparemment effondrés eux-mêmes.

"Ça à l'air abandonné..."
"... et agréable à visiter... Qui sait les trouvailles qu'on pourrait y faire..."
"C'est bien parce que le jour ne tardera pas à se lever que je vais jeter un oeil..."

Je me décidai donc à ouvrir les lourds battants de l'entrée avant de me faufiler à l'intérieur du temple. La porte donnait sur un grand hall et, à ma grande surprise, de la lumière y brillait, issue de dizaine de cierge géant qui brûlait paresseusement. Soudain, avant même que l'idée qu'une quelconque personne ai pu les allumer ne traverse mon esprit tourmenté, je me retrouva avec la lame d'une épée sous la gorge.

"Faisons attention! Qui que ce soit, ses intentions à notre égard sont évidentes..."
"Bonsoir... Pourrais-je savoir qui tient la lame qui menace ainsi ma gorge?"

Une léger tremblement parcouru la lame quand ma voix s'éleva. Certes, elle ne transpirait pas la peur, mais elle n'avait rien de menaçante pour autant. J'avais d'ailleurs fait très attention à ce détail car je ne tenais pas à à ce que mon assaillant ne me tranche la gorge. Un ange passa, puis finalement, on me répondit.

"Mon nom est... Gabryel Svorda, suffira. J'essaye d'oublié mon véritable nom en vérité. Et vous quel est votre nom, si je puis me permettre?"

Je comprit rien qu'au son de sa voix pourquoi je l'effrayait tant. La voix qui s'était élevée était une voix de jeune homme pas encore assez grave pour qu'on dise qu'il s'agissait d'une voix d'adulte. Je ne lui donnait pas plus de seize ans. Son odeur provoqua mon interrogation. Elle n'était pas humaine et semblait assez proche de la mienne. Bref, sa demande...


"Autant se créer un nom digne de nous..."
"Vous pouvez m’appeler Jëbryel. Serait-il possible que vous rangiez votre lame? Je ne vous veux aucun mal."
"Vous n'êtes pas un humain."
"Toi non plus..."
"Certes... Je le fut néanmoins..."

La lame disparut après une courte hésitation et son propriétaire, ce Gabryel, m'apparut. Aussi jeune que je le pensais. Mais en le voyant, je ne pu m'empêcher de m'esclaffer. Ses cheveux courts étaient aussi blanc que les mien et entouraient son visage à la pâleur de nacre qui jurait avec ses iris pourpres. Je ne savait pas si s'était un signe distinctif parmi les nocturnes mais notre ressemblance était vraiment frappante. Lui aussi me jaugea du regard et affichait un air à la fois étonné et interrogateur.

Nous passâmes les heures qui suivirent à répondre aux questions de l'autre. J'appris ainsi qu'il avait effectivement seize ans et était comme moi albinos de naissance. Il avait par ailleurs subit sa transformation en nocturne seulement deux semaines plus tôt. Mais aucun de nous ne chercha à savoir le passé de l'autre. Ainsi lorsque la conversation finit par s'arrêter, je la relançai en posant des questions sur le lieu où nous nous trouvions.

"Je n'en est aucune idée. Je ne suis ici que depuis cinq jours."
"Nous devons fouiller les lieux alors..."
"Hum... Vu l'état des lieux, ce temple devrait être habité."
"Oui. Une dizaine de vieillard..."

Le ton attristé de Gabryel me mit la puce à l'oreille.

"Il lui ont servi de nourriture..."

Je ne relevai pas ma réflexion et partit plutôt explorer le hall. De grandes bibliothèques, remplies à craquer de livres de toutes dimensions, occupaient la majeur partie de la salle et cinq portes donnaient sur cette salle. Pour l'instant, j'accordai toutes mon attention aux ouvrages qui m'entouraient. J'en choisis un distraitement et caressai sa reliure en cuir fatigué. Puis, non sans une certaine révérence, je l'ouvris et me plongeai dans l'observation de la forêt de symbole qui s'y trouvait.

"Je me demande bien en quelle langue c'est écrit..." murmurais-je.
"Nous n'avons jamais appris à lire, pauvre idiot..."

Gabryel m'avait suivi et quand je me questionna sur le livre, il s'approcha et jeta un œil rapide au contenu.

"C'est écrit en langue commune et..." s'arrêta t-il, hésitant.
"Et quoi?"
"... Vous tenez le livre à l'envers."

Sa remarque provoqua mon hilarité. Il faut dire que je n'avait jamais tenu le moindre livre de ma vie, alors connaître le sens de lecture de ses lignes étranges étaient pour moi un tâche impossible. Quand je me fus calmé, je le questionnai sur ces connaissance en matière de lecture et d'écriture. Les miennes étaient certes à zéro mais, lui, semblait avoir eu un passé plus aisé. Il m'avoua timidement qu'il connaissait la langue commune et divers langues humaines régionales telles que le nordique ou le sablique.

Mon attention revint sur les portes. D'après lui, elles donnaient sur les pièces de vie des prêtres ce qui m'évitai d'aller voir. Tandis que je m'extasiais devant les symboles insignifiants qui courrait la surface du livre, je sentis un courant d'air froid frôler mes jambes. J'en fus drôlement surpris d'autant qu'il n'y avait aucune ouverture d'où pouvait provenir ce souffle. Je cherchai un long moment son origine et finit par la découvrir. L'air venait en fait de sous ses pieds. Les contours d'une dalle de pierre composant le sol du temple, laissaient passer un faible mouvement d'air. Néanmoins, mon étrange comportement déconcerta Gabryel.

"Est-ce que vous vous sentez bien?"
"On ne peu mieux..."
"Il s’inquiète pour notre santé mentale... Mais il ne sait pas qu'il y a quelque chose là dessous."

Malgré tout mes efforts je ne parvins pas à soulever la dalle de son emplacement. Mon regard fouilla alors la pièce à la recherche de quoique ce soit qui pourrait m'être utile.

"Vous cherchez quelque chose?"
"Oui, une éventuelle barre en métal pour bouger cette dalle." dis-je te tapant ladite dalle.

Le jeune homme s'éclipsa un instant et revint en tenant précautionneusement entre ses mains deux espèce de fiole de verre qui contenait une sorte d'amalgame semi-liquide de couleur noire. Quelque chose me disait que ce la devait être hautement dangereux mais cela ne m'empêchai pas de contempler la fiole.

"Qu'est-ce que c'est?"
"Avez-vous déjà entendu parler de bombes alchimiques?"

Je fis non d'un hochement de tête. Il m'expliqua rapidement ce qu'était une bombe alchimique et raconta comment les prêtres avaient tenté de le tuer en les utilisant.

"Bon! Et bien, il ne reste plus qu'à l'essayer alors."
"Ça reste assez dangereux. Suivez-moi."

Gabryel me conduisit près d'une des portes et l'ouvrit. De l'autre côté, ce trouvait une sorte de dortoir austères qui devaient être utilisé par les prêtres. Il jeta alors l'une des fioles et referma rapidement la porte. Une explosion se fit entendre et le sol trembla. Lorsque le calme revint, il rouvrit la porte pour me laisser juger des dégâts causés par la fiole. Un léger cratère permettait aisément de déterminé où la fiole s'était briser. Tout autour, les lits étaient éclatés pour les plus proches et projetés contre les murs pour les plus éloignés.

"Voilà quelque chose qui nous plaît beaucoup..."

J'étais presque persuadé que mes yeux pétillaient d'admiration devant cette petite fiole comme un gamin devant son nouveau jouet.

"Très bien! Ça fera l'affaire!" m'écriais-je.

D'un geste vif, je saisis la fiole dans ma main et retourna dans le hall où je la jetai directement sur la dalle. Gabryel écarquilla les yeux d'horreur en me voyant faire et prit aussitôt ses jambes à son cou.
Je n'eus que le temps de voir le verre se briser avant d'être soufflé en arrière comme un fétu de paille.

Je me retrouvai planté à une dizaine de mètre de l'endroit où je me trouvais avant, sur le dos et dans une position des plus improbables. Encore une fois, je me mis à glousser puis commençai à me redresser en m'assurant que je n'avais rien de casser.

Gabryel apparut de derrière une table, son visage était déchiré entre la frayeur et la colère.

"Mais vous êtes complètement fou!!"
"Tiens! On dirait qu'il a enfin compris... "
"Oui, je sais." dis-je, en souriant.

Je me détournai rapidement de cette futilité et revins sur mon but premier: la dalle. La première chose que je vis malgré la poussière que le souffle avait soulevé, fut que la bombe alchimique avait réussi son office. La dalle avait été pulvérisée et laissait enfin voir un trou de trois mètre de profondeur. Sans hésiter je me jeta au fond et atterris adroitement. Il faisait trop sombre pour avancer mais, par chance, Gabryel me rejoignit en descendant à l'aide d'une corde qu'il avait fixé solidement et avec des cierges allumés. Nous avançâmes prudemment sur plusieurs mètres et finîmes par tomber sur une porte noire.

Elle était composé intégralement d'obsidienne ou, du moins, c'est ce que je supposais vu les rudiment que je connaissais en matière de métaux. Des runes étranges étaient gravés sur la porte et donnait à l'ensemble un côté menaçant. Un unique fente entamait la porte en son centre.

"Une serrure... Il faut une clé pour l'ouvrir." murmurais-je.
"Essayez donc celle-ci."

Je fus surpris d'entre ses paroles et prit sans comprendre la clé qu'il me tendait. Je l'insérai dans la serrure et tournai. Clic. La porte venait de s'ouvrir et coulissait, à présent, sur ses gonds sans aucune difficulté et de son propre chef. La pièce tenait plus du placard que d'une vrai salle. Je rentrai donc sans hésiter dans la pièce, imité peu après par Gabryel, beaucoup moins rassuré que moi.

Au centre de la pièce, se trouvait un sort de piédestal sur lequel reposait un livre antique. L'ouvrage semblait parfaitement bien conservé. Des symboles recouvraient la couverture en cuir et en métal du livre.

"C'est du Nordique. Ça dit: L’Histoire d'Astora, la Sanglante." murmurais Gabryel.
"Charmant."

Face au piédestal, incrusté dans le mur même, se trouvait une épée dans son fourreau. Une sinistre aura s'en dégageait et étrangement, je me sentis appeler par elle. Je la récupérai donc et admirai le fourreau d'obsidienne et d'or blanc avant de dégainer la lame. L'épée était, elle aussi, en obsidienne, donnant à la lame un couleur noire très particulière. Je fus surpris par son poids excessivement léger et son équilibre parfait.

"Peut-on quitter cette pièce et retourner là-haut? Je n'aime pas cet endroit "
"Aucun problème. J'emporte juste cette épée."
"Et n'oublions pas le livre..."

Je me saisit donc du manuscrit et de l'arme et nous repartîmes dans le hall du temple. Là-bas, nous restâmes tout deux silencieux, attendant que le jour cède enfin la place à la nuit. Quand enfin ce fut le cas, je vis Gabryel prendre ses affaires et quitter le temple. Je l'imitai alors et partis à sa poursuite.
Il tourna la tête vers moi en me voyant le rejoindre et me lança un regard perplexe.

"Pourquoi est-ce que vous me suivez?"
"Et bien... J'ai beaucoup réfléchit et je me suis dis que tu pourrais peut-être m'apprendre à lire et à écrire. Histoire qu'un jour je puisse lire ce pavé " ajoutais-je en tapotant la bosse rectangulaire de ma besace.

Gabryel réfléchit un instant. Avant de hocher de la tête en signe d'acquiescement.

"C'est entendu. En fait... Vous ne m'avez toujours pas dit votre nom complet."
"Bah inutile de chercher longtemps..."
"Si vous me permettez, j’emploierai moi aussi le nom Svorda car j'ai moi aussi un passé à oublié. De plus, cela facilitera les présentations. Nous n'aurons qu'à dire que nous sommes les frères Gabryel et Jëbryel Svorda..."

Jëbryel Svorda 163198amanwhoobsessedwithdemonsbynanfed5sosbh21

La Reine Blanche


Pendant les trois années suivantes, nous vécûmes ensembles tels deux êtres maudits, vivants la nuit et dormant le jour. La nécessité de chasser, qui au début, nous poussait à tuer pour nous nourrir allait en diminuant, bien que ma soif, couplé à ma folie, semblait moins désireuse de me laisser en paix, contrairement à celle de Gabryel.

Grâce à lui, je pus enfin apprendre les rudiments de l'écriture et de la lecture est ainsi je finit par atteindre le même niveau que lui en langage nordique, sablique et en langue commune. Dès lors le livre me fut accessible et les quelques passages que je lus me donnaient froid dans le dos. Il était toujours question de massacre et de destruction que cette épée aurait causé parfois indirectement, simplement par l'intérêt qu'elle suscitait.

Au commencement de notre association, Gabryel et moi étions deux loup en chasse qui cohabitaient pour mieux parvenir à leur fins. Mais cela changea assez rapidement lorsqu'il me confia des bribes de son passé.
Gabryel était le cadet de sa famille. Ses parents avaient eu trois ans avant lui un fils aîné mais, le nouveau-né présentait un albinisme sévère. Les yeux du nourrisson était aussi rouge que le sang et sa peau avait la blancheur de l'albâtre. Les parents abandonnèrent alors le bébé quelque part dans le Duché des Neiges et trois ans plus tard, ils donnèrent naissance à un second fils, Gabryel.

Pour leur malheur, il naquit lui aussi avec les mêmes caractéristiques que son frère aîné mais, cette fois les parents ne purent se résoudre à l'abandonner. Ce n'était pas par regret d'avoir délaissé leur premier fils, mais bien parce qu'ils craignaient que le destin se joue d'eux une nouvelle fois et que leur prochain enfant soit semblable à ses aînés. Aussi, Gabryel m'expliqua que sa vie fut difficile car le peu d'amour que lui accordait ses parents était s'en cesse rappeler à l'ordre par les autres habitants qui ne se gênaient pas pour le traiter de monstre autant qu'ils le pouvaient jusqu'à ce fameux jour...

Le jour où il revint en tant que nocturne signa la mort de ses parents et de la plupart des villageois. Jamais je ne sus pourquoi, il s'était transformé en vampire mais, ce qu'il m'avait dit, me donnai matière à penser. C'est ainsi que ce qui ,à l'origine, était un mensonge inventé de toute pièce, finit au fil du temps par devenir une véritable relation de fraternité. Nous avions, depuis longtemps, cesser de nous vouvoyer au profit du tutoiement qui nous permettait d'être plus familier l'un avec l'autre. Aujourd'hui, il est impossible pour un étranger de dire que nous ne sommes pas frères tant nous nous ressemblons physiquement.

Un peu près au même moment, je fit une découverte qui m'intriguait beaucoup. Suite à une blessure que je me fit lors d'une partie de chasse avec Gabryel, je me rendis compte que mon sang n'était plus aussi rouge que par le passé. Au contraire, il était si sombre qu'il en paraissait presque noir.
Quelque chose se passait avec mon sang et j'en était convaincu. Mes doutes se confirmèrent quand je remarqua que je pouvait forcer mon sang à coaguler instantanément. Ces bizarreries m'occupèrent l'esprit un moment mais tout cela ne dura pas.

Nos frasques ne pouvaient pas passer inaperçu indéfiniment. Je ne sais pas quand nous éveillâmes l'intérêt de Serkheim, le royaume des nocturnes qui jusque là nous était inconnu. Les traqueurs me tombèrent dessus alors que je chassais pour combler ma faim insatiable. Ils étaient quatre et semblaient bien plus noble que moi ou Gabryel. Mais je ne pus les supporter car ils n'avaient pour moi que condescendance et mépris, me parlant comme à un demeuré.

"Alors ce serait lui le nouveau-né qui ce fait remarquer dans la région??" s'exclama l'un d'entre eux.
"Il n'est pas très impressionnant..."
"Je me demande ce qu'il vaut au combat."
"Ils veulent nous voir à l’œuvre, on dirait."

J'irradiais la colère par tout les bores et ma folie me dominait comme lors de chaque affrontement.

"Malheur au vaincu" hurlais-je, en dégainant pour la première fois Astora pour un combat.

Le troisième traqueur qui avait parler fonça sur moi, épée au point et porta un assaut sur mon flanc droit. Je parai de justesse son arme et aussitôt j'envoyai Astora à l'assaut de sa chair. La lame noire de mon épée fendis l'air et mordis la peau de sa joue. La blessure aurait été plus sévère si il n'avait pas dévié au dernier moment Astora du plat de sa lame. Un rictus apparut sur mon visage tandis que mon adversaire grimaçait. Il me semblait évident, que je l'avais mit en difficulté. Profitant de l'occasion qui se présentait, je tentai un coup descendant. Ma lame s'arrêta juste avant de toucher sa peau, une étrange fumée noire l'empêchant d'atteindre sa cible.

"Frappes autant que tu veux, tu ne pourras pas me blesser tant que j'aurais mon umbromancie."
"Ça reste à voir..." crachais-je.

Prenant un solide appui, j'élevai Astora au-dessus de ma tête et frappai de tout mes forces en direction de l'épaule de mon ennemi.

"Ce n'est pas quelques volutes de fumées qui nous arrêterons..."

De nouveau la brume noire se forma et stoppa mon coup. Du moins en partie, car la violence de celui-ci parvint à repousser les ombres et entailler l'épaule du vampire. Il me lança un regard abasourdi, n'en revenant apparemment pas que je parvienne à supplanter ses ombres par la simple force. Je ricanai de ma petite victoire quand je sentis la froideur de l'acier posé sur mon cou et dans mon dos.

Deux autres vampires étaient venues à la rescousse de leur compagnon et me menaçaient à présent de leur lames.

"Ranges ton épée, gamin. Nous n'avons pas été dépêché ici pour nous affronter..."
"Enfin, ça dépends de ta réponse." ajouta le second avec ironie.

"Pour cela faudrait-il que je connaisse déjà la question."
"Tu as entièrement raison. Nous sommes ici pour te parler de Serkheim, le royaume des nocturnes et pour te poser la question suivante: Acceptes-tu de nous suivre gentillement ou non?"

Cette question ne me laissait aucun choix, j'en étais parfaitement conscient. Et le regard que me jetait le vampire que j'avais blessé me faisait bien comprendre qu'il n'y aurait pas d'échappatoire si je déclinais leur proposition.

"Nous sommes fou mais pas suicidaire..."

C'est à ce moment, que Gabryel fit irruption dans la scène traînant avec lui mes affaires que j'avais laissé au campement. Quand il vit les silhouettes qui m'encerclait, il porta la main à son épée mais le vampire blessé fondit comme l'éclair sur lui et le plaqua au sol.

"Oh mais regarder ce que nous avons là?"
"Lâchez mon frère, immédiatement!!" m'écriais-je en faisant un pas en avant.

La lame posée sur mon cou me rappela à l'ordre en m'entaillant le cou. Les traqueurs s'étaient tus. Leurs regards passaient de moi à Gabryel et inversement.

"Mais c'est vrai qu'ils se ressemblent en plus. Peut-être qu'ils sont réellement frangin." m'écriais-je en faisant un pas en avant.

Le vampire resté dans l'ombre jusqu'alors s'avança. Il semblait plus noble encore que les trois auxquels j'avais eu à faire. Il semblait être le chef de la petite troupe et ne s'était pas encore mêler de la conversation. Lentement, il approcha de moi et posa sa main sur mon cou, recueillant quelques gouttes de mon sang sur ses doigts.

"Le Sang Noir... On dirait que tu es doublement maudit, jeune homme. Tu pourrais devenir un bon élément pour Serkheim." murmura le vampire.
"Que fait-on de l'autre?" demanda le vampire qui plaquait toujours mon frère.
"Vous le libérez, comme celui-ci d'ailleurs." ajouta le chef en me désignant. "Ils vont nous accompagnez à Serkheim et ils apprendrons ce qu'ils doivent savoir sur leurs origines de nocturnes là-bas."

Le vampire que j'avais blessé, plus dans son amour propre que physiquement, nous jeta un regard mauvais. Ils ne nous laissèrent guère le temps que de récupérer nos effets personnels qui traînaient aux pieds de Gabryel avant de prendre la direction de leur soit-disant royaume des nocturnes.

Le voyage dura plusieurs semaines, au cours desquelles je parvins à apprendre le nom de nos cinq surveillants. D'abord, venait Torgas qui dirigeait les autres tel une main de fer dans un gant de velours. Il était apparemment un haut-vicaire, bien que je dû admettre que cela n'avait aucun sens pour moi. Le vampire belliqueux contre lequel je m'étais battu se nommait Shezard et semblait nourrir une grande animosité envers moi et, par extension, mon frère. Les deux autres, qui selon moi allait de pair avec leur caractère dissemblable, s’appelaient Arthès pour le stoïque et Berthran pour l'expressif.

Rien ne m'avait préparer à la vision de Serkheim. J'avais effectivement glaner quelques informations en écoutant la conversation des traqueurs. Du peu que j'entendis, je compris qu'une fois arrivé là-bas nous ne serions plus obliger d'attendre la nuit pour se déplacer. En vérité, notre voyage avait été entièrement nocturne jusque-là, et je voyais mal comment nous pourrions passer outre le soleil, alors que ses rayons nous étaient mortelles à forte doses.

Lorsque mes yeux se posèrent pour la première fois sur le ciel obscur de Serkheim, je ne savais pas encore que ce qui en était à l'origine était les trois prieurs et leurs pouvoirs incommensurables.

Sans aucune réelle explication, ils nous conduisirent, Gabryel et moi, jusqu'à la cité de Nahâm Dûr.
C'est là que nous apprîmes la plupart des choses qu'il fallait savoir sur les vampires. Nous fûmes assigner à un groupe de jeune vampire et nous fûmes entraîner.

Pendant les cents premières années de mon existence, j'appris à contrôler au mieux ma soif et je rejoint les rangs de la Garde Noire tout comme mon frère. Petit à petit, nous nous fîmes remarquer ce qui nous valu des promotions. A côté de mon entraînement à l'épée, je commença à m'intéresser à la magie. Comme tout vampire, je commençai ainsi à saisir les bases de l'umbromancie et l'on me conseilla, du fait de la malédiction du Sang Noir qui m'affligeait, de m'intéresser à la sangromancie.
Autant dire que cette dernière discipline était de loin ma préférée. Je comprit que pour neutraliser les effets néfaste de cette magie je devait boire plus de sang que de raison, ce qui fit plaisir à ma gourmandise même si l'idée de me nourrir sur une personne consentante me rebutait un peu.

Les années passèrent encore et vers la fin de notre quatrième siècle d'existence, notre niveau en magie et au combat nous valurent une promotion au rang de vicaire. Nous rentrâmes alors, Gabryel et moi, au service du fomoire en charge de la forteresse d'Ezoth Dûr, Melyna Grimmath. C'était une vampire au grand cœur et étonnamment, elle semblait m'apprécier tout en sachant que mon esprit n'était pas des plus réguliers. Elle était mon aînée de plus de mille ans et pourtant son visage n'affichait pas plus d'année que celui de mon frère. Ses traits étaient orientaux à n'en pas douter. Son teint de peau légèrement plus sombre que le mien et ses cheveux noir de jais nous rendaient aussi différent que la nuit et le jour.

A ses côtés, je pus continuer mon apprentissage des langues parlés au travers du Naldor, car le poste qu'elle occupait était chargé des communications entrant et sortant de Serkheim. Sa cité était par ailleurs le pôle de concentration des archives du royaume ce qui me laissais le loisir de feuilleter les gigantesques livres qui couchaient sur le papier l'histoire de nos origines. Melyna tenait à se que je sois aussi intelligent que fort et je fis tout pour ne pas la décevoir.

Malgré tout, je regrettai un peu cette montée au pouvoir car cela engendra quelques séparations avec mon frère, lorsque l'on fut envoyé chacun de notre côté résoudre les diverses missions que nous confiaient Melyna. C'est donc sous la contrainte que nous nous laissions, priant pour qu'il n'arrive rien à l'autre pendant notre absence. Chaque fois que je partais seul, une appréhension m'assaillait et ne disparaissait qu'une fois de que je voyais Gabryel bien portant.
Ce n'est pas que je faisais pas confiance à mon frère, loin de là, c'est juste que je préférais l'avoir sous les yeux pour m'assurer de son état de santé.

"C'est impressionnant, vous vous surprotégez tellement..." me dit-elle un jour. "On dirait presque que c'est obsessionnel."
"C'est une vieille promesse que nous avons faite l'un envers l'autre."

Le temps continua de s'écouler et mes pouvoirs commencèrent à arriver à maturité. J'avais toujours été le favori de Melyna, ne comprenant pas réellement l'intérêt que me vouait la jeune fille. Chaque fois qu'elle en avait l'occasion, elle me forçait à l'accompagner lors de ses fréquentes promenades dans la forêt Nox. La jeune femme détestait les montures des vampires, ces Knargs, c'est pourquoi dans ses écuries personnels se trouvait en général un ou deux véritables chevaux. Son préféré avait d'ailleurs un robe aussi blanche que la neige.

"Un point que vous avez en commun, avec la fidélité." s'exclama t-elle un jour, en riant aux éclats.
"Elle se moque de nous tu as vu?" dis-je au cheval, ce qui la fit rire de plus belle.

Quoiqu'il en soit je m'attachai à Melyna d'une étrange façon qui m'était complètement inconnue. Je sentais que je ferais tout pour la protéger comme pour Gabryel, mais je savais au fond de moi que les raisons étaient toutes autres... Ne me demander pas de l'expliquer, je ne saurais le dire.

Jëbryel Svorda 5126510c7dc51d76d3a416cb0eaa684460ceb8d4akk4888

Un jour, alors qu'elle et moi nous promenions, elle me parla d'un vampire que nous devions aller voir prochainement. Il s'agissait d'un ami fomoire, pour qui elle avait un profond respect et avait toujours été de son côté. Le fomoire en question n'était autre qu'Astérion, le général vampire, le plus grand défenseur de Serkheim après les prieurs.

Notre première rencontre se déroula lors d'une invitation où il invitait Melyna à venir passer quelques heures à Naham Dûr, son fief. Nous fûmes reçu, moi, Melyna et Gabryel dans un petit salon où nous attendais Astérion. Nous le saluâmes et notre fomoire nous présenta au vieux vampire.

"Voici les frère Svorda, Astérion. Le plus jeune des deux s'appelle Gabryel et l'autre Jëbryel."
"Je vois... c'est donc lui à qui tu veux donner ton poste." murmura Astérion en m'observant.
"De quoi parlez-vous? Si je puis me permettre." ajoutai-je, me souvenant de leur rang.

Astérion et Melyna s'échangèrent des regards puis finalement, la jeune femme se décida à me répondre. Elle posa une main sur mon visage et le contact froid de sa peau contre la mienne calma un peu les interrogations houleuses de ma folie.

"Jëbryel... Quand on est fomoire, on est pris dans les engrenages de la politique de Serkheim. Bien qu'au yeux du reste des vampires tout le monde semble solidaire, la vérité est tout l'inverse. Et j'en ai assez de devoir batailler au milieu de tout cela."

Je l'écouta attentivement. Sa voix tremblait d'émotion et ses yeux, rouge bordeaux brillant de mille feux à cause des larmes qui se formaient, me scrutaient étrangement. Que cherchait-elle à y voir?

"De la colère envers elle... Elle nous à trahis"
"Cela m'est totalement impossible. Je ne peux pas la haïr."

Délicatement, j'essuyai ses larmes qui perlaient sur son visage et les observai un moment. Je me recentrai sur la scène et lui fit un sourire d'encouragement. Melyna se rassura finalement et continua donc son monologue.

"Toutes ces années passées où je t'ai appris les moindres chose que je savais n'avaient qu'un but: te former pour qu'un jour tu prennes ma place. Et aujourd'hui, ce jour est venu. Je vais enfin pouvoir vivre une vie plus simple, même si je regrette de devoir t'imposer ça à toi."

Je pris sa main qui était encore sur mon visage et la serra doucement. Et fit taire les noires pensées de ma folie. Fixant un regard déterminé sur Melyna et Astérion, je prit enfin la parole.

"Dites-moi simplement ce que vous attendez de moi."

Et ils le firent. Dans deux semaines allait avoir lieu une réunion entre fomoire au cours de laquelle Melyna ferait part de sa décision au conseil et ensuite Astérion me proposerais pour prendre sa place. C'est ainsi que cela aurait dû se passer. Mais un fait imprévu eu lieu qui faillit tout bouleverser...

(à suivre)


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Jëbryel Svorda

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Description: Un vampire aux cheveux blanc de neige et aux yeux rouge sang. Un fomoire aussi fou qu'intelligent. Cela fait maintenant mille ans que Jëbryel foule le sol du Naldor. Lui qui avait commencé sa vie misérablement s'était aujourd'hui hissé dans les plus hautes sphères de Serkheim. Attention toute fois à ce que vous faites quand il est dans les parages. Il est des choses à ne pas faire en présence d'un fou.
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Mer 27 Fév - 13:59
HISTOIRE (SUITE)


Cela se produisit une semaine avant la réunion des fomoires. Nous avions été une nouvelle fois envoyés résoudre des problèmes aux frontières de Serkheim. J'avais été chargé d'aider à chasser un groupe d'humain qui voyait d'un mauvais œil l'existence d'un potentiel royaume vampirique. Une fois ma mission remplit avec succès, je retournai à Ezoth Dûr. Lorsque je vis le visage qu'affichait Melyna en me voyant, je compris aussitôt que quelque chose était arrivé en mon absence. Et pous que cela l'afflige autant, je redoutais de savoir qui était en cause.

Elle me conduisit donc au chevet de mon frère qui était alité depuis plus de deux jours. Ses blessures bien que sévères n'étaient pas mortelles. Cependant, je ne pouvais m'empêcher d'éprouvé une profonde et indicible colère. Ma folie embraya aussitôt, ne faisant qu'amplifier ce sentiment de haine qui m'assaillait.

"Comment est-ce arrivé?" demandais-je d'une voix blanche.
"Il est tombé dans une embuscade tendus par des lycans dans la forêt Nox au retour de sa mission. Il est l'un des deux seuls rescapés mais souffre, comme tu le vois, de plusieurs blessures assez graves. Les personnes qui l'ont examiné on dit qu'il avait de bonne chance de s'en sortir."
"Ils doivent payés leur acte par le sang... Jamais nous ne les laisserons vivre après ce qu'il ont fait..."

Sans un mot je me retournai et entrepris de sortir de la chambre. Melyna me suivit et semblait encore plus inquiète maintenant qu'elle ne l'était avant mon arrivé. L'expression qu'affichait mon visage devait être inquiétante car elle n'osa pas s'approcher de moi.

"Où vas-tu?"
"Tuer ces fous qui ont eu l'audace de poser leurs sales mains sur mon frère."

Bien que je bouillait de rage, ma voix ne laissait transparaître aucune émotion, ce qui pouvait être encore plus inquiétant pour ce qui me connaissait.

"Mais tu ne peux pas partir! Tu risque déjà suffisamment souvent ta vie, alors ne la risque pas inutilement, pour venger ton frère alors qu'il n'est que blessé! De plus, si il t’arrive quelque chose et que l'on est forcé d'envoyer des renfort à ton secours, Astérion perdra toute crédibilité devant le conseil si il tente d'appuyer ton ascension au poste de fomoire! "

Je me fichais éperdument de détruire les jolis plans d'Astérion. Ces lycans avaient osé blesser mon frère. Mon esprit ne raisonnait plus, seule ma folie tempêtait, entièrement déchaînée et réclamant le sang de ces chiens.

"Pourquoi faut-il que tu réagissent ainsi?! Si cela avait été n'importe quel autre vampire tu ne réagirais pas ainsi!!"

Ces paroles-ci eurent plus d'impact que les premières. Oui, c'est vrai je n'aurais jamais réagit ainsi pour les autres. Mais était-ce réellement vrai? Braquant mes yeux dans ceux de Melyna, je posai mes deux mains de chaque côté de son visage puis, je déposai un baiser sur son front.

"Tu te trompe... Il y un autre vampire pour qui j'aurais eu la même réaction."

Avant même qu'elle n'ait le temps de répliquer quoique ce soit, je quittai la pièce en courant. En quelques minutes, je sortit de la cité d'Ezoth Dûr et me dirigeai vers la foret Nox. Je retrouvai après de longues minutes de recherche le lieu où mon frère et les quelques vampires qui l'accompagnaient étaient tombés en embuscade. La probabilité de les y retrouver étaient faible mais il y avait toujours une chance pour qu'ils aient choisit d'établir leur territoire ici. Soudain, un lycan surgit d'un buisson dans mon dos et me chargea, sous sa forme humaine.

"L'imbécile..."

Sans une once d'hésitation, je lui tranchai la tête avec Astora. Il n'avait aucune chance dès l'instant où il s'était jeter sur moi sous sa forme de loup. Néanmoins sa présence ici étais plutôt bon signe. Cela prouvait que les autres n'étaient pas loin. Je planta Astora dans le sol en face de moi puis invoqua mes pouvoir de sangromancien pour extraire le sang du lyc
an avant de le vaporiser autour de moi. Quand se fut fait, je me redressai et remplis mes poumons d'air.

"Lycans!! Je suis venu réclamer vos têtes! Montrez-vous! Ou n'êtes-vous que des lâches qui rampent sur le sol et qui n'osent pas attaquer en l'absence de pleine lune?!" hurlais-je, ma voix se répercutant à travers la forêt.

Le silence me répondit. Puis, enfin je les entendit. Ils arrivèrent de tous les côtés. Depuis peu, je m'étais éveiller à l'ultime art des sangromanciens: la perception des flux sanguin. Cela me permit de déterminer le nombre d'individus qui s'approchaient. Six, sept si on comptait celui que je venais de tuer.

"Tu viens venger les tiens tombé ici?" me demanda celui qui semblait être le chef.
"Je ne viens venger qu'une seule personne: mon frère que vous avez gravement blessé."
"Estimes-toi heureux qu'il soit encore en vie, pauvre idiot! Mais ça n'est pas dit que toi tu le reste. Tuez-le, mes amis! Ce soir nous ôterons la vie à un autre de ces nocturnes."
"Nous ne laisserons personne faire du mal au personne que nous aimons."

Les cinq lycans obéir et me foncèrent dessus armés de petites dagues. Soit. Je solidifiai une partie de la brume de sang en suspension autour de moi et forgeai deux épées autour de moi. Ils étaient certes plus fort que de simples humains sous leurs formes humaines mais moi j'avais la nuit de mon côté. Je me lançai sur le plus proche, déviai son coup de dague grossier et plantai l'une des miennes dans sa gorge.

Plus que quatre. Je projetai la dague du cadavre dans l’œil de l'un d'entre eux et il se renversa avant de mourir. Les trois derniers tentèrent un attaque groupée. Bien que j'hésitais à me jeter sur eux, je reculai et concentrai ma magie sur le sang du cadavre à ma pied. Je fit tournoyer le sang au dessus de ma tête ce qui eu pour effet de les arrêter.

"Qui a-t-il? Vous n'avez jamais vu ce genre de tour? Et bien accrochez-vous car c'est avec ce sang que je vais vous tuer."

Alors même que je les avertissais, je projetai sur eux le sang solidifié sous forme de trois javelots qui les transpercèrent. Je relâchai alors mon contrôle sur le sang qui se liquéfia de nouveau puis je me tournai vers le chef qui écumait de rage et me lançait un regard chargé de toute sa haine. Je récupérai Astora à l'endroit où je l'avais laissée et toisai mon ultime adversaire avec un profond mépris.

"On dirait qu'il ne reste plus que toi."
"Pourquoi avoir abaisser ta défense de sang?"
"Contre toi, je n'en aurais même pas besoin."

Sa colère était désormais palpable et son corps se secoua de convulsion. Quelques secondes plus tard, se tenait à sa place un gigantesque lycan de presque trois mètres de haut. Un rictus apparut sur mon visage. Il était déjà piéger et il ne s'en était même pas rendu compte. L'umbromancie avait quelque chose de bien comparé à la sangromancie. Elle me coûtait beaucoup moins en énergie. Aussi je fit s'élever des ombres du sol aussi aiguisées que des lances qui traversèrent son torse musculeux. La bête n'était pas encore morte, ce que je trouvais plaisant. Cela me laissait le loisir de l'abattre moi même. Je m'approchai à pas calculés de la bête gémissante et sans aucune parole, je lui tranchai la tête avec Astora. Elle tomba au sol avec un bruit mat.

Son corps reprit rapidement une apparence humaine. Aussi me retrouvais-je entouré par sept cadavres de lycan. Bien que je fut tenter de les laisser en l'état, je me souvins que leurs dépouilles étaient contagieuses et je n'avais aucune envie de voir de nouveau lycans proliférer dans la région. J'entassai donc les corps pour en faire une puis à l'aide d'un vieux briquet à amadou, enflamma le monceau de cadavre. Je ne le quittai pas des yeux, m'assurant que les flammes n'allaient pas mettre le feu à la forêt.

Quand enfin le feu commença à mourir, le jour commençait à se lever, même si on ne pouvait pas réellement parler de jour à Serkheim. Je rebroussai donc chemin et rentrai à Ezoth Dûr, le cœur plus léger et ma folie assouvit par le sang que je venais de verser.

Lorsque je me présentai devant Melyna, sans la moindre écorchure, elle se jeta dans mes bras et me serra de toute ses forces. Quand enfin elle me lâcha, elle planta ses yeux vermeils dans les miens et je me rendis compte qu'ils étaient bouffis par les pleurs.

"Ne me refais plus jamais ça!" s'exclama-t-elle, un étrange trémolo déformant sa voix.

Un sourire se forma sur mon visage et je posai tendrement ma main sur le sommet de son crâne.

"Si ça peut te faire plaisir."

Finalement, l'incident n'eut pas un effet négatif sur ma promotion mais vint, au contraire, étayer les raisons qui poussait Melyna à me céder sa place et Astérion n'eut aucun mal à obtenir une majorité qui m'était favorable. Ainsi, mon geste que j'avais fait sous le coup de la folie était-il bien perçu par mes pairs... A ce demander qui est réellement fou dans l'histoire.

C'est ainsi que un peu avant mon cinq centième anniversaire, je devins l'un des fomoire de Serkheim, chargé des communications et des archives de Serkheim. C'était une tâche qui me convenait parfaitement car depuis que je savais lire, je ne faisais que dévorer des livres dès que j'avais un moment de solitude. Qui plus est, je pouvais en profiter pour me renseigner secrètement sur les origines de mon épée qui restait pour moi un mystère. Le livre ne remontait pas jusqu'au commencement de son histoire, aussi me fallut-il retrouver des contes voire même des légendes similaires à celles contenues dans le livre. Et enfin, l'avantage le plus utile que je trouvais à mes nouvelles fonctions: avoir mon frère sous mes ordres. Je n'ai plus de raison de l'envoyer seul accomplir des missions. Si il devait y aller, je l'accompagnais et inversement.

Dans mes débuts de fomoire, je pus néanmoins compter sur le soutien de Melyna qui ne quitta jamais Ezoth Dûr mais décida de devenir une citoyen lambda de Serkheim. Je ne pus m'empêcher de lui accorder plus de privilèges qu'aux autres vampires et c'est pourquoi elle venait souvent me rendre visite. Il en fut de même avec Astérion. Nous nous apportions réciproquement de l'aide quand l'autre en avait besoin. Cette solidarité donna naissance à une amitié basée sur le respect de l'autre. C'est cette même amitié qui me fit faire quatre cent cinquante ans plus tard, un geste qui aurait pu me valoir la mort si la vérité avait éclatée...

La Reine Noire



"C'est elle?"
"Oui Jëbryel, c'est bien elle."
"Elle me semble bien fragile..."
"Détrompes-toi, elle peut être aussi féroce qu'une lionne."

Astérion et moi observions depuis plusieurs minutes le champ d’entraînement d'Akkaron. Si il m'avait fait venir d'Ezoth Dûr, c'était pour me présenter, ou du moins me montrer d'assez loin, une perle rare qu'il avait déniché parmi les nouveaux vampires qui avaient rejoint Serkheim ces dernières années.

"Elle a actuellement le grade de haut-vicaire et est au service du seigneur Keralwin. Mais avant, elle fut à mon service et bien qu'elle obéissent aux ordres de son fomoire..."
"Elle t'est encore fidèle" finis-je, avec un léger rire. "En fait, tu ne m'as toujours pas dis ce que tu voulais que je fasse pour toi?"
"Disons que, pour faire simple, j'aimerai la voir monter en grade rapidement."

Je compris aussitôt ce que sous-entendait la phrase d'Astérion. Beaucoup de gens le voyait comme quelqu'un de juste et respectable, mais moi je connaissais son véritable visage, aussi fourbe que la plupart des fomoires qui se livraient à leur petit jeu de lutte de pouvoir. Astérion se servait de moi comme d'un électron libre, tantôt opposé à ses décisions, tantôt pour. Mais ce n'était qu'une façade car chacune des mes actions étaient dictées par lui. C'est pourquoi je pouvais me vanter d'être son meilleur homme de main, même si il était parfois forcé de jouer avec mon déséquilibre mentale.

Quoique tente Astérion pour mettre sa jeune pouliche en lice, cela ne pouvait se passer que d'une manière: la mort d'un fomoire. Je me demandai lequel d'entre eux il déciderait de faire disparaître quand Astérion me demanda de presser le pas pour rentrer à Naham Dûr avant la nuit.

"Quel est son nom?" demandai-je en jetant un dernier regard à la femme qui s’entraînait encore.
"Viladra Memphis."

Le soir même, Astérion m'expliqua son plan magistral pour tuer le fomoire. La cible était Keralwin en personne et mettre cette Viladra Memphis à sa place permettrait à Astérion d'avoir un certain contrôle sur l'économie du royaume. C'était finement joué... Le seul hic, c'est que je ne voyais pas vraiment ce que je venais faire dans cette histoire. Son plan était infaillible et même moi qui d'ordinaire n'aimais trop les plans stratégiques d'Astérion, trouvais que ce plan avait du charme.

"Je ne vois pas ce que tu attends de moi, Astérion. Tu veux que je trouve un coupable, peut-être?"
"De ce point là, c'est Viladra qui s'en occupe."
Elle participe au plan mais n'est pas là pour en discuter... Que nous cache-t-il?"

Je fit taire ma folie et sa paranoïa qui allait grandissante depuis que j'étais devenu fomoire et résista à l'idée d'exprimer tout haut les pensées qu'elle me soufflaient. Un sourire se dessina sur le visage d'Astérion.

"Je vois que tu t'interroges sur son absence. Ne t'inquiète pas. C'est tout simplement pour éviter que le plan n'échoue en se rendant compte de l'intérêt que nous lui portons. Pour ce qui est de ton implication dans mon plan...Tu es mon assurance de sa réussite."

Voyant que je ne comprenais pas où il voulait en venir, il continua ses explications.

"Depuis deux ou trois siècles, tu as pris l'habitude de survoler les champs de bataille grâce à ta sangromancie et de consigner toutes les batailles dans les archives de Serkheim.
"C'est un fait, oui."

Astérion posa ses mains sur mes épaules et planta son regard d'acier dans le mien.

"Ce que j'attends de toi, c'est que du haut de ton perchoir tu t'assure que Keralwin ne survive pas à cette bataille. Je te laisse carte blanche mais à deux conditions: il ne faut pas que cela puisse remonter jusqu'à toi et tu n'interviens que si cela te semble nécessaire."

J’acquiesçai d'une hochement de tête.

"D'ici quelques semaines, nous aurons un nouveau fomoire rallié à notre cause."

Le lendemain je retournai à Ezoth Dûr. Et conformément à la demande d'Astérion, j'attendis l'ordre de réunion qui devait arriver dans les jours à venir. Lorsque la lettre arriva et me demandait de me rendre avant ce soir à Akkaron pour une réunion qui portait sur l'activité des lycans, je ne perdis pas une minute.

Accompagné de mon frère, je partis à l'instant même et arriva à la capitale de Serkheim, quelques heures plus tard. Nous fûmes accueilli et logé en attendant l'heure de la réunion qui se déroula très tôt le matin.

Je me retrouvai compagnie de six autres fomoires. Parmi eux se trouvait Astérion ainsi que ce futur regretté Keralwin et un vampire qui ne m'inspirais aucune sympathie, Vlad. Cette antipathie était parfaite puisqu'il était le principal opposant d'Astérion. J'aperçus aussi la petite Viladra qui accompagnait Keralwin. Un rictus se dessina sur mon visage. Savait-il qu'elle projetait de le tuer?

"Il y a peu de chance. L'ironie, c'est qu'il mourra sans jamais le savoir..."

Astérion présida comme à son habitude la réunion d'urgence. Ma présence surprirent certains de mes pairs. Ils savaient que je n'aimais guère les rassemblements. Mais puisque mon domaine était la communication, il paraissait normal que j'assiste à la réunion. Astérion me laissa expliquer aux autres fomoires que les informations qui m'étaient revenu quant au rassemblement de lycan au passage d'Emroth commençait à prendre trop d'ampleur. J'ouvris donc un grand livre qui sortais des archives d'Ezoth Dûr et leur exposai les faits.

Après un court silence, Astérion décida qu'il était temps de se débarrasser de ce problème et expliqua donc que comme il avait été décidé cinq ans auparavant, Keralwin, Vlad et lui prendraient la tête de leur cohorte et attaqueraient les lycans, nous déléguant à nous autres la charge de leur offrir un soutien si nécessaire mais de ne pas intervenir si possible. Astérion me chargea aussi de surveiller la bataille et de la consigner dans un rapport que j'adresserais comme d'habitude au conseil. J'opinai du chef, en fermant le livre.

Astérion se garda néanmoins de révéler les lieux des assauts, par soucis de sécurité. Il nous fit prêter serment de garder le silence absolu sur ce qui venait d'être dit lors de ce conseil et nous congédia afin de commencer les préparatifs. Pour ma part, j'envoyai mon frère rassembler ma cohorte.

Il revint le soir même accompagné des trois cent vampires qui formait ma cohorte. Et ce fut le cas pour toutes les cohortes des fomoires qui partiraient au combat. Ainsi, des centaines de vampires s'amassaient dans la banlieue d'Akkaron, attendant l'heure du grand départ. Finalement, la nouvelle tomba que l'assaut serait donner demain soir.

Tandis que l'assaut faisait rage entre lycans et les vampires de Vlad, Keralwin et Astérion, je me trouvais assit sur un disque de sang solidifié suspendue dans les airs à plus d'une dizaine de mètre du sol. J'avais depuis longtemps parfait cette technique qui n'était nullement offensive ou défensive, puisque ça seule utilité était d'observer une large zone sans être vue et pouvait aujourd'hui la maintenir plus d'une heure même si je finissais souvent exténué à la fin d'un tel exercice.

Cependant, le disque d'aujourd'hui était différent. Il était beaucoup plus large qu'il l'était d'habitude. Ainsi, je pourrais utilisé l'excédent de sang pour m'assurer de la mort de Keralwin. J'éprouvais un certain respect pour lui. Depuis que l'assaut avait été donné, un nombre incalculable avait attaqué par son flanc de sorte qu'il était continuellement submergé par des dizaines de lycans. Pourtant, il parvenait par je ne sait quelle miracle à les tenir à l'écart. Je ne doutais pas que les lycans finiraient par l'avoir car un à un ses hommes tombait mais, Astérion avait été très clair. Aujourd'hui le seigneur Keralwin devait perdre la vie et je ne pouvait pas lui laisser une chance de s'en sortir.

"Il est temps pour nous d'entrer en scène..."

Je posa un main sur le disque et liquéfia une partie du sang avant de la solidifier sous la forme d'un arc et d'une flèche. J'encochai ma flèche de sang et visa Keralwin. Il était seul avec les lycans. Je n'avait nullement besoin de le tuer, il suffisait d'offrir au lycans une opportunité. Je décocha la flèche qui partit dans les ténèbres de la nuit, tel un trait d'obscurité. La flèche effleura l'épaule de Keralwin en entaillant sa chair. La douleur et la surprise le décontenancèrent et cela signa son arrêt de mort. J'avais créer l'occasion et les lycans la saisir aussitôt.

Les lycans se ruèrent sur lui alors qu'il avait baisser sa garde. Avant qu'il n'ai le temps de réalisé son erreur, il était mort. Les quelques vampires qui se battaient à ses côtés perdirent pieds et furent littéralement submerger par les bêtes qui tentaient de les mettre en pièces. Je vis alors Astérion arrivé avec ses troupes en renfort mais il était déjà trop tard, le seigneur Keralwin avait perdu la vie.
Une fois mon office faite, j’entrepris de rédiger dans un petit livre vierge les faits marquant de cette bataille. Les minutes qui suivirent ne se décrivait que d'une manière: le massacre pur simple des survivants lycans.

La bataille finit donc rapidement et je redescendis auprès de mes troupes quand Astérion vint apporter la triste nouvelle de la perte de Keralwin. Aussitôt il donna une série d'ordre allant de la destruction des dépouilles de lycans au rapatriement des blessés, puis nous nous mîmes en route pour Akkaron. Par hasard, j'aperçu la jeune protégée d'Astérion qui pleurait son défunt maître et dissimulait les traits de son visage avec ses mains.

"Quel talent de comédienne..."
"J'en suis ébahie..." murmurais-je.
"De quoi donc, Jëbryel?" répondis mon frère.
"De la ténacité des loups, voyons."

J'avais très bien sentis le rappelle à l'ordre de mon frère. Il semblait qu'encore une fois je laissais mes pensées s'exprimer tout haut. Il garda cependant cela pour lui, puisse qu'il savait tout de mes manigances avec Astérion.

Deux jours plus tard… Sur la place principale de la capitale d’Akkaron, une grande estrade avait été dressée afin que chacun voie les personnalités qui s’y trouvaient. J'avais moi-même refusé de m'y pavaner et préférai regarder la scène depuis le premier rang qui réunissait tout le gratin de Serkheim. Astérion délimitait le centre de l'estrade. A ses côtés se trouvait huit autres fomoires présent à Serkheim ainsi que leurs bras droit. Un figure plus importante de Serkheim nous fit même l'honneur de sa présence. Il s'agissait de Gwidonn en personne l'un des trois Prieurs qui dirigeaient le royaume. Il était placé à la droite d'Astérion tandis qu'à sa gauche se tenait Viladra Memphis, le visage grave et endeuillé. Un sourire se forma sur mes lèvres.

"Du grand art..."

Le silence ce fit et Astérion prit alors la parole.

"Peuple de Serkheim!" commença-t-il d’une voix forte. "Il y a deux jours, une terrible tragédie nous affligea tous lors de notre confrontation face aux lycans. Le seigneur Keralwin, paix à son âme, un fomoire vénérable, volontaire, sage aussi, tomba dans un piège et fut abominablement tué alors qu’il se battait pour notre royaume au nom de chacun d’entre nous!"

J'avais toujours trouvé qu'Astérion était doué d'un talent naturel d'orateur et voir la foule réunit sur la place réagir violemment à ses paroles me confortèrent dans mon idée. Des éclats de rage avaient salué ses paroles, des poings s'étaient levé en signe de colère. Mêmes des femmes se mirent à pleurer silencieusement la mort de Keralwin. Astérion balaya la foule du regard et reprit son discours.

"Il m’est difficile de l’admettre, cette simple vérité me débecte et fait frémir les plus loyaux d’entre nous… Hélas, peuple de Serkheim, malgré les nombreuses hypothèses qui me taraudèrent jour et nuit… Je suis forcé de vous l’avouer, il y a un traitre parmi nous!" s'écria t-il, en mettant toute la haine et la rancœur qu'il pouvait dans sa voix.

Mon sourire s'élargit un peu plus à cette annonce. La veille au soir, Astérion m'avait expliquer qui serait accuser de trahison. Il s'agissait d'un vicaire qui avait un lourd passif avec Viladra. Il ne m'en dit rien de précis mais me laissai comprendre qu'elle tenait à le voir mort. Mon respect, pour la future fomoire augmentai. Elle était douée pour la politique de Serkheim assurément. La voix d'Astérion me ramena à la réalité.

"De notre plan, quatorze d’entre nous étaient au courant. Reprit-il après une courte pause. Parmi eux, en dehors de moi-même, le seigneur Keralwin et nos éminents prieurs…"

Il se tourna pour s’incliner face à Gwidonn qui répondit d’un hochement de tête austère.

"… quatre fomoires et leur bras-droit était au courant. J’ai cherché, mes frères, j’ai cherché longtemps afin de savoir qui, dans ce court laps de temps, osa rallier les forces ennemis afin de commettre l’abjecte meurtre du seigneur Keralwin… Qui, durant une courte nuit et une unique journée, prit la peine de nous faire faux bond afin de commettre le crime qui s’abattit sur nous la nuit dernière."

L'annonce allait tombé. Conscient que mon hilarité pourrait être visible, je me calmai autant que je le pu et affichai une masque de neutralité presque aussi bien réussi que celui empli de tristesse que nous servait la petite Viladra. Se tournant alors vers Argorath, Astérion leva lentement son bras et pointa un doigt sur sa poitrine. La stupeur se lut dans les yeux du vicaire et sa bouche s’ouvrit à plusieurs reprises bien qu'aucun mot en sortit. La foule s'était tue et attendait les paroles d'Astérion.

"Seigneur Argorath!" annonça-t-il d’une voix forte. "Vous êtes accusé de crime contre un dirigeant de Serkheim. De nous tous, vous êtes le seul à vous être absenté suffisamment de temps la nuit qui suivit la décision du plan de bataille…"

Un grondement rauque monta peu à peu de la foule rassemblée devant l'estrade. Je vis des soldats se bousculer pour attraper l'accusé tandis que les cris de rage de celui-ci ne parvenait pas à surpasser les cris de colère des personnes réunit autour de l'estrade.

S'en était trop pour moi. Je quittai précipitamment mon siège aussitôt accompagné de mon frère et lorsque je fus sûr que personne ne pourrait m'entendre, j'éclatai de rire. L'acte qui venait de se jouer sous mes yeux était magnifiques, j'en pleurais de rire et de joie. Mêmes es requêtes de mon frère m'enjoignant de ma calmer n'y firent rien. Finalement, je parvint à reprendre le contrôle et refrénai mes hoquets de rire.

Les mois avaient passés depuis l'annonce d'Astérion et je me retrouvai dans la salle du jugement où le vicaire accusé de trahison allait être jugé. Installés en arc de cercle dans la vaste pièce de jugement, les nobles murmuraient entre eux, le brouhaha léger couvrant à peine l’arrivée des gardes encadrant une silhouette affaissée.
L'événement était trop important pour que j'y échappe aussi me retrouvais-je assit au milieu d'autre fomoire et devant moi se trouvait Astérion et Viladra qui faisait face à l'estrade de l'accusé.
Encadré de deux membres de la garde Noire, le juge Erenduil venait de s’asseoir, sa venue faisant taire les murmures. L'accusé, plus affaibli que jamais, tentait en vain de se tenir droit derrière sa balustrade, ses yeux fixant le vide, les traces de sang maculant un visage autrefois magnifique. Le prieur Gwidonn présent lui aussi pour l'occasion, s'assis dans un confortable fauteuil dans l’une des loges principales et balayait la foule de son regard, installant un silence parfait.

Le juge Erenduil commença à parler à sur un ton lent qui m'ennuyai un peu mais je décidai de le supporter puisque la séance ne serait pas longue.

"Argorath Men’ Velith. Vous comparaissez aujourd’hui pour répondre de vos actes. Vous êtes accusé de complots et de meurtre envers un dirigeant de Serkheim. Après vérification des preuves et écoute des divers témoignages, il en a été décidé que vous seriez jugé coupable. Avez-vous quelque chose à redire à cela?"

Malgré quelques tentatives pour dire quelque chose, l'accusé ne parvint pas à s'exprimer. Finalement, le juge reprit.

"Conformément aux lois de Serkheim, vous êtes condamné à mort. Et comme votre acte fut d’une barbarie sans nom, il a été décidé que la main de votre exécuteur sera celle du plus proche du seigneur Keralwin. Paix à son âme. "

Il fut amené au centre de l’espace dallé, forcé de s’agenouiller. Je vis alors Viladra se lever et s'approche de lui. On lui apporta un coutelas en argent puis, lorsqu'elle s'en saisit, le juge l'invita à exécuter l'accusé. Elle se pencha alors lentement sur lui et d'un coup sec le poignarda. Du peu que je vie, elle s'était arranger pour atteindre son cœur.

Quand, il s'écroula par terre, il était mort. Son corps fut emporté en dehors de la salle et la séance levée. Je partit donc pour mon fief, puisque plus rien ne me retenait à Akkaron. J'appris quelques mois plus tard, que Viladra Memphis avait été promue au rang de fomoire qu'occupait son défunt maître.

"Un nouveau pion dans l'échiquier d'Astérion..."
"Oh non. Il s'agit plus d'une reine noire, implacable..."

Épilogue: Le Fou Noir

Les trente années suivantes furent des années de tranquillité pour moi. Astérion me présenta enfin à Viladra, omettant cependant de lui parler de mon implication dans l'affaire qui fit d'elle un fomoire. Qu'elle soit au courant et ai simplement décider de ne pas m'en parler ou non je n'avançai pas, pour ma part, le sujet sur la table.

La seule chose qu'il me reste à raconter sur les vingt dernières années passées est sûrement l'arrivée de cet étrange vampire que m'amena Viladra. Celui-ci était en quête de réponse sur nos origines, notre passé et Ezoth Dûr était assurément le meilleur moyen pour lui de les trouver.
Pourtant, je finis par le prendre à mon service, sa manière de raison me fascinais au plus au point. Tout comme moi, il était fou. Mais là où ma folie était chaotique, la sienne était ordonnée à l'extrême...


EN DEHORS DU RP

Nom : Arcos où du moins quelque chose qui s'en rapproche.
Âge : 21ans
Trucs préférés : Boire du sang, écrire, lire, jouer, dormir, manger... Heu... je m'égare
Un film : Entretien avec un vampire
Un jeu vidéo : Castlevania!! Jëbryel Svorda 1622146919
Un livre : La Divine Comédie
Comment tu es tombé ici : C'est mon alter ego qui m'as conseillé de me ramener.
Avis sur le forum : divin! Jëbryel Svorda 2058532618
Quelque chose d'inutile à dire : Je suis Asmaroth!!

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Viladra Memphis
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Viladra Memphis

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Description: – Aussi, vois ce souris fin et voluptueux Où la Fatuité promène son extase ; Ce long regard sournois, langoureux et moqueur ; Ce visage mignard, tout encadré de gaze, Dont chaque trait nous dit avec un air vainqueur :
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Jeu 28 Fév - 21:31
histoire entraînante et rondement menée. Malgré quelques fautes encore notamment au niveau de la conjugaison (mais qui n'en fait pas?) je te valide, nouveau fomoire ! Un seigneur du sang, une "reine noire"... on va bien rigoler huhu

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