« A sa bien-aimé Majesté, je demande en ma présente affaire de Duc des forges de radier à jamais le nom de mon premier fils ainsi que son héritage. Je sais Sa Majesté avisée et je ne doute point de son futur jugement. Je sais combien elle fut impressionnée et touchée par le talent certain de Timley Du Marteau, cependant, je ne peux rester de marbre en tant que père et seigneur sur les évènements, avis, opinions et exactions de mon héritier. Ce dernier n'étant pas digne à mon esprit de devenir Duc, j'apporte cette demande pour le bien du royaume, du duché des forges et de son peuple. J'ajouterais aussi par dire rapporté lors d'un face à face que ce dernier semble du même avis que moi malgré sa hardiesse et sa défiance envers son seigneur et père.
Dans l'espoir le plus sincère que Sa Majesté souhaite agréer au jugement de son fidèle et loyal Duc des forges »
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D'encre était cette nuit que rien ne différenciait avec une autre si ce n'est le froid glacial qui avait revêtu son joli manteau pour sortir de sa grotte. Et tout au chaud, rassembler près de l'âtre de l'auberge, un groupe de rêveurs écoutaient le conteur de la soirée. Ce dernier comme beaucoup d'autres n'était pas d'ici. On vient rarement par-ici et c'est pourquoi l'auberge n'avait jamais affiché un aussi bon chiffre annuel, tout le bourg y était dans ce comptoir. A ce prix, c'est gratis que dormir le fameux conteur capable par un regard de tenir toute l'assistante sur la corde raide. Pourtant ce fut la voix d'un enfant qui perça le brouhaha.
« S'il vous plait monsieur, Racontez nous l'histoire de l'homme doré ! »
« L'homme doré , quelqu'un a parlé de Timley Gold ? Ah c'est toi mon p'tit gars ? Ah oui je vois, c'est pas bête comme demande. Et vous les gars, ça vous intéresse l'histoire du mage au regard d'or ?
Bon alors retenez bien ceci parce que j'ai horreur de me répéter. Je n'ai que deux règles, les questions après et le silence pendant. Vous aimez les histoires de magie ? Vous adorez entendre narrer l'histoire de l'hirondelle qui chie sur la tête d'un roi ? Et bien cette histoire, elle est pour vous. Cependant sachez bien un truc, je ne raconte pas de bobards, moi ce que je dis, je l'ai vu ou ouï dire d'une personne de qualité. Je ne parle pas de dragons ou encore de géants, je parle de concret, je cite le Nédora et je l'aime pour ce qu'il est : une bonne vieille terre comme je les aime.
Tout d'abord, Timley n'a jamais été un homme d'or, faut pas croire tout s'qu'on raconte. D'or sont ses cheveux comme ses yeux, mais la comparaison s’arrête là. De plus, et il est important de le souligner, la magie, c'est un truc fabuleux, mais croyez le ou non, c'est la magie de l'esprit, chose qu'on appelle intelligence qui est le genre le plus fabuleux de tous. Et Timley, c'est l'intelligence même. Une fois, je lui ai parlé, pas la moitié de mon âge et déjà le vase mieux remplis. On a raconté un tas de choses sur lui. Vous dire si tout est vrai, j'peux rien affirmer, peut pas y avoir que du faux de toute manière. On dit qu'il a dialogué et roulé dans la farine un de ses gros lézards volants cracheur de feu, on raconte qu'il a brigandé toute les hautes dames du royaume sauf une, celle de son cœur, mai ça c'est le cas pour tout les hommes, retenez ça les petits, c'est toujours ce qu'on veut qu'on n'a jamais ! Paraîtrait même que la déesse de l'amour serait descendu sur terre pour lui apprendre deux trois trucs à ce beau gaillard. Moi, j'dis, si un dieu ça descend pour vous, c'est certainement pas pour vous comptez fleurette, ça vient comme un démon, ça demande son dû. Et tout le monde sait qu'il n'existe nul pire exigence que celle d'un Roi, si ce n'est son dieu. »
L'homme s’arrêta un instant pour boire un coup. Il lui fallait maintenant jauger la température, c'était un art vieux comme le monde, et les meilleurs conteurs n'avaient pas leur pareil pour ça.
« Alors, c'est de lui que vous voulez entendre l'histoire ? Bon et bien, j'me lance.
Tout d'abord, le Tim, on sait pas bien d'où il sort. Y a toujours eu un blanc sur le début de ces hommes qu'on nomme héros, comme si quelqu'un s'était amusé à passer avec des vers pour grignoter méthodiquement tout les débuts de vie des grands hommes. Disons plutôt, les grands hommes du peuple. Parce que tout ce qui pisse dans un peau d'argent et s'croit le sang bleu, c'est pas pareil, ils ont carrément un scribe pour leurs latrines ces gens là. Alors parlons de s'que tout le monde sait, puis on ira vers ce que moi, je sais. De villes en villes, de routes en routes, il n'a jamais fait que se présenter sous le nom de Timley et même maintenant que tout le monde le surnom comme s'il était un dieu d'or sorti de je ne sais où, il continue de se faire simplement appelé Timley. Pas une fois, dans nul bourg, je n'ai entendu l'histoire d'un gars dire que ce dernier s'était présenté autrement, et du monde, j'en ai cavalé la ribambelle alors c'est vous dire. De plus, Timley, beaucoup disent qu'il est issu du peuple. Moi personnellement, j'en suis pas sûr du tout, après tout, comme tous le savent, Tim possède un laisser-passer à travers toutes les régions connues et dites civilisés. Mais ce qu'on sait moins, c'est qu'il a aussi un titre : Ingénieur et explorateur royal. Après on peut dire s'qu'on veut, mais c'est pas n'importe qui qui se trimbale avec un tel pedigree. Mais vous savez, moi j'dis ça, j'dis rien. Mais pensez tout de même que mon travail à moi, c'est de raconter la stricte vérité, ou du moins de s'qui s'en rapproche le plus souvent. Bref, revenons à notre fameux Mage d'or. Si certaines personnes l'ont appelé comme ça, c'est pas pour des brunes, c'est qu'il est balèze dans ce domaine. Et ça j'peux vous l'assurer parce que je l'ai vu à l’œuvre !
Un jour alors que j'pensais ne rien faire de ma journée, je suis tombé sur lui. Moi, ne croyant pas à ma veine, j'me suis pincé le bras si fort, que parfois le matin, j'crois encore avoir la marque de mon bleu qui réapparaît. Il m'a souhaité le bonjour l'air de rien et s'est directement présenté à l'auberge la plus proche pour y louer de quoi s'nourir et dormir. Si certains avaient des doutes, moi j'confirme, c'est pas pour rien, qu'on l'appelle Timley Gold, il paye tout avec un unique pièce d'or sans jamais demander de monnaies, j'suppose qu'il doit se sentir altruiste quand il fait ça. J'tuerais pour voir une de ses pièces dans ma belle paume, et c'est ce que j'aurais pu faire, si un autre ne m'avait pas voler la vedette, il est arrivé l'air de rien, il a sorti son couteau devant l'aubergiste encore choqué par la chaleur réconfortante de l'or dans l'creux d'une main, et il a réclamé son dû de p'tit brigand baveux. Entre temps, le Timley, lui, il était monté, complètement insoucieux de la vie qu'il mettait en danger pour son acte de bienveillance. L'aubergiste a protesté, le voleur l'a assommé plus vite qu'un cheval partant au galop et s'est enfuis avec le magot. Autant vous le dire, à ce moment là, j'avais pas vraiment le temps d'être souffler. L'ambiance dans les pièce était devenu trop pesante pour ça. Imaginez vous, y a un gars qui passe dans une auberge, il règle en or et se fiche de récupérer le reste ? Une pièce qui aurait pu nourrir un village entier pendant 2 mois ! Et tout ça pourquoi ? Pour que ce soit un voleur de passage qui reparte avec ! Non messieurs, croyez-le ou non, mais pour le reste des gars chauffés à bloc dans la salle, ça allait pas vraiment s'passer comme ça. Et effectivement, ça c'est passé tout autrement et je m'en vais le conter dans l'instant ! »
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« Cher Duc des Forges, considérez que votre demande a été étudié et accepté par Sa majesté. Cependant, face à la qualité de votre fils, Sa Majesté regrette votre présente décision et ne peut passer devant un tel élément dans ses rangs. C'est pourquoi, elle a mandé Timley Du Marteau pour devenir son explorateur et ingénieur royal. Sous sa volonté, Timley Du Marteau sera donc détaché de son ancienne maison et de ses charges pour jouir de la protection de son roi et ses influences comme déclarer ci-dessous.
Nous décidons sous la demande de Gareth Du Marteau, Duc des Forges, de destituer Timley Du Marteau de son nom, de ses possibles titres, terres et pouvoirs en sa présence, devant témoins et en notre qualité de Roi du Nédora.
Nous décidons dans un même temps, de reconnaître Timley comme notre nouveau ingénieur et grand explorateur royal. Sous notre souhait, il jouira d'un laisser-passer à travers toutes les Terres du Nédora, de ses alliés et influences ainsi que d'un droit de dépenses assumer par la couronne jusqu'à sa mort ou contre-ordre du roi. Par ses nouveaux droits, nous ordonnons à notre sujet de rester raisonnable dans ses droits et privilèges, d'être diplomate en toute circonstance et de ne pas oublier qu'elle est l'ambassadeur de son roi et de ses intérêts . »
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« Forte heureusement pour cette histoire, il n'y avait que de braves et honnêtes gens dans la salle, et tous s'offusquèrent de voir le larcin commis au su de tous. Le branle bas de combat fut lancé et c'est à s'moment que l'idiot doré refit son apparition un sourire énigmatique aux lèvres, idiot pas tellement, mais disons qu'à ce moment de l'histoire, c'est tout s'que j'avais bien pu penser de lui. Les hommes l'insultèrent d'inconscient, de stupide richard sans valeur mais ce dernier resta stoïque et annonça le plus tranquillement du monde que la pièce n'était que du bois. Qu'il pouvait en faire trois à la douzaine des comme ça et qu'il l'avait fait dans l'unique but de trouver de la valeur pour une tout autre affaire des plus urgentes.
J'avais déjà entendu parlé de ce genre de choses. La Tim-arnaque, c'est comme ça qu'on l'appelle. Il apparaît comme le pire des simplets pour renverser le courant. Paraît que c'est comme ça qu'il a eu un dragon et son or... Mais bon, on dit beaucoup de choses sur lui, comme s'il avait pu être plus érudit qu'un elfe savant, plus connaisseur dans l'engrenage qu'un nain ou plus balèze qu'un gobelin dans son art de détaleur. En tout cas, j'avais été face au tour, et un regard suivit d'un sourire de meneur suffire à dresser toute la salle comme un seul homme dans sa quête. A ma plus grande honte, j'étais le seul resté assi, trop patois pour réagir. Mais la cervelle rattrapant souvent le reste, j'me suis levé à mon tour pour voir comme le gaillard comptait attraper deux démons baroudeurs qui séquestrait le coin depuis un moment avec juste l'appuie d'une dizaine de paysan armé de fourche !
Et bien j'en ai eu pour mon temps. L'intelligence, y a rien de plus beau, et ce dernier avait planifié un plan des plus parfait pour chopper les deux damnés. Presque parce que voyez-vous l'imprévu est un malin qui aime sévir au moment où on ne veut surtout pas de lui. Et messieurs, dames, enfants, je ne vais pas seulement vous racontez l'histoire d'un homme montrant la voie à la chasse aux démons, mais aussi celle qu'on entend bien souvent dans les contes à l'eau de rose : l'histoire de la belle sauver de l'ignoble par le noble cœur. »
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« Père, pourquoi ne cherchez-vous point à me comprendre ? Vous savez tout l'estime que j'ai pour vous, pourquoi ne pourrais-je avoir la même ferveur en retour ? »
« Parce que tu as toujours été un gamin capricieux pourri gâté ! Je t'ai tout donné, mais malgré tout mes efforts, tu n'as fait que t'avilir un peu plus vers la paresse. L'emblème que nous portons est un marteau, du bois sur un carré d'acier. Nous sommes rigides, forts, dociles et fait pour battre. Ou as-tu vu un oiseau dans cette histoire ? »
« Père, vous vous méprenez, je n'ai jamais été oisif de toute ma vie, et vous ne pouviez le nier. J'ai toujours cherché le labeur, simplement nous n'avons pas la même idée sur les outils de travail »
« Peuh, tu crois que je n'ai jamais lu ? Tentes-tu de m'insulter ? Un militaire, un chef militaire doit être aussi bon stratège que guerrier, il se doit de connaître le royaume et ses intérêts pour conseiller au mieux son roi ! Me crois-tu sot jeune impudent ? »
« Jamais je n'ai dis une telle chose de vous, je sais combien vous avez l'esprit affûté, mais il l'est telle une lance, dans une seule direction possible alors que moi.. »
« Et c'est ainsi qu'il devrait être pour toi aussi, ne me met pas plus en colère, toute arme se compose d'un bout pointu et d'un manche pour le tenir, une seule garde, une seule direction, un seul but et tu devrais garder cette comparaison et t'y tenir, cela suffit, nous n'en reparlerons plus. J'ai déjà tranché il y a 20 ans de cela, cesse donc de phraser inutilement et retourne à tes devoirs ! »
« Navré père, mais je n'en ferais rien. J'ai tenté de vous le faire comprendre de toute les manières possibles. Je suis même devenu un maître dans le bâton de guerre pour vous faire comprendre. Mortel il peut être dans chacune des directions, cependant, il n'est a utilisé qu'en dernier recours et à tout moment, il y a possibilité de maîtrise. C'est un instrument qui a été conçu avant tout pour la défense et le bien même dans les pires moments. C'est ainsi moi-même que je suis fait. Je souhaite aider le monde et mon royaume, mais nullement avec la force et ses armes. Mais vous êtes trop obtus pour le voir, et je sais que de votre vivant, rien ne changera. J'assume donc la seule décision inévitable. Nous y avons pensé tout les deux à un moment ou un autre. Honnissez moi, ou bien acceptez ce que je souhaite devenir. »
« Ne formule plus jamais de tels propos, seul le roi en a le pouvoir, n'oublies jamais ta place ainsi que la mienne ! De... »
« Et vous avez son oreille, il acceptera votre demande, j'en suis convaincu. De toute manière, nous savons depuis longtemps que Barus est l'idéal même que vous souhaitiez obtenir comme héritier. Je ne protesterais rien, par ailleurs, j'aime autant mon frère que je le respect pour ses qualités. Il est fait pour les Forges, pas moi ! »
« Hors de ma vue, jamais je n'aurais cru être aussi déçu de toi. Sors ou c'est l’infanticide qui tranchera ce litige ! »
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« Comment qu'il a exactement fait, je ne serais vous le dire. Tous ce que je puis vous affirmer, c'est qu'à ce moment là j'étais possédé comme tout les autres hommes. Nous étions dans un état second, réduit à de simples limiers guidés par une corde et des ordres précis. Jamais il ne s'est montré autoritaire, pas un seul instant, pourtant il ne serait non plus venu à l'esprit de l'un de nous de le contester. Il amena tout avec une telle simplicité, que des gamins auraient pu faire tout aussi bien. Nous étions les rabatteurs, ils étaient l'arc prêt à s'abattre. Une cavale de trois jours s'en suivit. Au dernier moment, il nous proposa de retourner sur nos pas pour vérifier si un détail ne nous avait pas échappé. A notre retour, fier de notre efficacité à n'avoir loupé aucune trace, le premier des démons était mort. L'odeur, nous l'avions senti bien avant, si vous pensiez qu'un animal mort, ça schlingue, vous ne pouvez imaginer le fumet de cadavre de ces bestiaux-la, c'est à vous retourner l'estomac de long en large. Et ça pourrit à une vitesse, on croirait presque y voir l'action d'une divinité de la mort prête à tout pour effacer le plus rapidement possible de la terre l’existence même de ces monstres. Malgré tout, nous restâmes couac devant l'adresse de cet homme devenu à nos yeux, l'instant d'un battement, le héros mythique que nous l'avions toujours soupçonné d'être. Avec le recul, j'ai compris qu'il nous avait balader pour s'en occuper personnellement. Il avait du sentir que le plus faible des démons, agacé comme une vache voyant des mouches lui coller le cul, s'était rebiffé pour en finir avec cette traque. Seulement il était tombé sur un os répondant au nom de Timley Gold, l'homme doré. Mais on comprend beaucoup de choses avec le recul, et on s'aperçoit surtout que le passé devient le temps des récits et de rien d'autre. Par conséquent, je ne vais pas tenter de masquer ma cécité. Il nous coiffa aux poteaux, presque, de la même manière. Comment on a pu s'faire avoir deux fois me direz-vous ? Honnêtement, j'en sais fichtrement rien, peut être bien qu'au fond, nous le savions et que nous avons préféré ne pas être là. Seulement le doute, ça a de sacrés qualités, et comme une étincelle, il a flambé toutes nos résolutions, et c'est avec une charge héroïque plein de hurlement trop obscène pour vous les citer à l'instant, que nous rentrâmes dans cette fameuse grotte, repaire des ténèbres et de la deuxième bête. Mais c'est sur une dame nue comme au premier jour que nous tombâmes, du démon et de Timley, nulle trace. Juste une beauté à vous couper le souffle. Complètement affolé elle nous regardait avec de grands yeux pleins de désespoirs. Des sentiments pareils, c'est triste de les voir sur un joli minois. Belle, elle était si belle, vous n'avez même pas idée. Ça me torture encore parfois la nuit, rien que d'y penser. La plus belle créature que vous avez jamais imaginé. Des cheveux auburn en cascade tombant sur un visage aux traits nobles et délicats, de grands yeux noisettes consumant toutes raisons chez un homme, une peau douce, luisante et d'un ambre si clair qu'on aurait cru du miel. Elle n'était pas humaine, c'était une certitude, mais ses petites lèvres charnues s'ouvrant comme des pétales de roses à chaque respiration me fit tout oublier. Seulement, malgré un beauté de tête sans égal, c'est sur le reste que tous s'attardèrent plus que de raisons jusqu'à la limite de l'adultère. Un corps taillé dans le marbre, des courbes tout simplement parfaite et plus encore. Lisse comme un nouveau-né, pas un gramme de poil et une vue époustouflante sur des cuisses outrageusement belle. Inconsciemment nous nous étions rapproché. Et la biche s'effraya d'autant plus, et à ce stade, nous étions redevenu si primale, que cela fit plaisir à notre instinct de chasse, elle devait nous appartenir. Et elle nous aurez appartenu si une voix forte n'avait cassé l'instant fugace. Elle emplit toute la caverne et raisonne encore à mes oreilles. Ce fut son seul ordre et il avait été aussi limpide que de l'eau de roche. Le mage au regard d'or s'approcha de la belle de la manière la plus délicate possible avant de lui tendre la main. Il ne la lâcha pas des yeux une seule fois, et dans les siens, le seul désir visible était celui de tendre une main, rien de plus. Peu à peu, elle cessa de trembler et attrapa sa main. Il la ramena contre lui, et je vous le dis sans détour, je l'ai haïs pour ça, comme jamais je n'avais haïs un homme. Il l'avait dans les bras et pas moi. Il la recoiffa dans un geste protecteur avant d'ôter sa chemise pour lui redonner un semblant de pudeur. Elle était pleine de sang, mais franchement, mieux valait ça que rien. Il lui chuchota quelque chose et le charme fut rompu. Belle, elle l'était toujours mais plus de manière obsédante. Et je compris finalement ce qu'elle était : une dryade. Comment elle avait pu se retrouver là, aucune idée. Mais ce que je sais, c'est qu'aujourd'hui j'en ai l'intime conviction pour avoir moi-même vécu une de ses histoires qu'on ne croit jamais, c'est qu'une grand partie de ce qu'on raconte sur Timley Gold est vrai. J'en ai l'intime conviction et je ne serais même pas surpris d'apprendre un jour que cet homme guida les peuples vers un avenir meilleur. Il en a toute les qualités »
Évidemment, certains propos sont à nuancer, ceci reste le point de vu d'une conteur face à un public. Ceci reste le point de vue d'un homme