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Traque et ballet d'ombre.
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Viladra Memphis
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CONQUÉRANT
Viladra Memphis

Perso
Description: – Aussi, vois ce souris fin et voluptueux Où la Fatuité promène son extase ; Ce long regard sournois, langoureux et moqueur ; Ce visage mignard, tout encadré de gaze, Dont chaque trait nous dit avec un air vainqueur :
Localisation : Dans l'ombre de la lune.
Messages : 286
Date d'inscription : 18/12/2012



Mer 19 Déc - 18:57




Deux âmes égarées...



"L'Opium agrandit ce qui n'a pas de bornes,
Allonge l'illimité,
Approfondit le temps, creuse la volupté,
Et de plaisirs noirs et mornes,
Remplit l'âme au-delà de sa capacité."


Traque et ballet d'ombre.  132960430919mSanstitre

Redressant soudainement la tête, un filet de sang coula le long de mon menton avant de gagner ma gorge, sinuant jusqu’à la naissance de ma poitrine. Les yeux fermés, j’inspirai longuement avant de glisser ma langue le long de ma lèvre inférieure, essuyant le fluide vital qui y restait. Lâchant brutalement le corps que je tenais entre mes mains, le jeune homme trébucha au sol et s’affala lourdement avant de se relever avec fébrilité. Ces humains… Si faibles, si inconscients… Pourquoi étaient-ils si fiers de nous offrir leur sang ? Où se trouvait l’honneur de se mutiler chaque semaine pour satisfaire l’avidité de quelqu’un d’autre sans même réelle rémunération… ? Certains demandaient à être payés mais rares étaient ceux qui y parvenaient… Tiens, c’est amusant, le simple fait d’y penser semblait faire ressurgir des souvenirs enfouis. Cela m’échappe…
Secouant légèrement la tête pour me ramener à la réalité, mon garde-manger venait de se remettre debout et attendait docilement que je le laisse disposer. Avais-je encore faim… ? Insister serait de la gourmandise.
Esquissant un fin sourire, je fis son regard s’affoler, pensant certainement que j’hésitais à l’achever. Pourquoi pas ? Après tout, ils étaient si nombreux, un de plus, un de moins… On n’y verrait que du feu. Tendant une main vers lui, la porte s’ouvrit dans mon dos et je suspendis mon geste, le voyant alors reculer avec cent ans de retard.

« Qu’est-ce donc, cette fois…
Peut-être une bonne nouvelle, qui sait ! »

Tournant mes yeux carmin pour observer le nouvel arrivant, un nocturne de rang moindre s’avança vers moi, ses longs cheveux diaphanes ondulant dans son dos. Son visage me disait quelque chose… Cette cicatrice qui barrait la courbe de son menton jusqu’à son arcade. Il avait eu de la chance de ne pas perdre son œil… Mais qui était-il ?
Le bruit de pas s’éloignant vivement de moi me ramena à la réalité et je vis le jeune homme s’étant dévoué pour mon appétit filer en sens inverse dans le but évident de mettre la plus grands distance possible entre lui et moi. Amusant. Si j’avais eu plus de temps, je l’aurais peut-être suivi… J’aimais voir la crainte dans les regards humains, encore que, je m’en lassais rapidement…

Dame Memphis ?

Sa voix rocailleuse, comme abimée par le poids des âges, me rappela alors son identité et je reconnus là un vicaire qui s’occupait de mes affaires en banque. Je l’avais abordé alors qu’il n’était que servant… Surpris d’un tel honneur, je n’avais pas tardé à m’attirer de sa part une loyauté indéfectible. Il était désormais mon meilleur informateur, se chargeant de collecter les données qui m’intéressaient grâce à son large réseau de patrons d’auberges. S’il venait jusqu’à moi sans passer par un intermédiaire, c’est qu’il détenait une information de la plus haute importante… Peut-être de quoi me distraire, pour une fois.
M’appuyant sur le dossier du fauteuil dans lequel j’étais assise, je croisai délicatement mes jambes avant de lui faire signe d’approcher.
S’arrêtant à une distance respectueuse, il inclina docilement la tête avant de m’annoncer ses nouvelles.

On raconte qu’un homme du prieur Crios serait à proximité et…

Ce n’est pas un fait très croustillant que tu m’apportes là, Faros. Le coupais-je, glaciale.

« En quoi ça te concernerait ?
Comment veux-tu que je le sache… »

Déstabilisé par ma soudaine prise de parole, il marqua une pause, gêné, se frotta nerveusement les mains l’une contre l’autre avant de bafouiller quelques paroles inintelligibles. Enfin, se raclant légèrement la gorge, il put parler à nouveau sans trop de tremblements.

Je… Je ne voulais pas vous importuner, ma Dame, mais il me semble que cet individu soit au service du seigneur Vlad. J’ai cru que… J’ai pensé que cette information vous intéresserait et…

Sa voix se perdit dans le silence tandis que je tournai mon regard vers la fenêtre, observant l’horizon ensanglanté. Les rivalités entre vicaires étaient fréquentes, ils ne cessaient de pinailler pour des morceaux de pain, amenant parfois à de cruelles dissensions qui terminaient en bain de sang. Chez les fomoires, c’était différent… Nous n’allions jamais jusqu’à un affrontement direct, comportement inadmissible dans la haute noblesse des nocturnes. Non, nous devions user de subtilité et de roublardise afin de déstabiliser son adversaire tout en n’étant jamais directement impliqué. J’avais de la chance, malgré mon statut élevé, rares étaient les personnes qui pouvaient mettre un visage sur mon nom. J’avais toujours pris soin de cultiver le mystère, préférant voir plutôt qu’être vue… J’avais donc la possibilité de me déplacer sans contrainte, allant parfois jusqu’à mener moi-même des missions que j’aurais pu déléguer à d’autres. Oui, le gout du risque… Une fois qu’on y avait touché, on ne pouvait plus s’en passer.
Le silence s’étant longuement prolongé, un discret toussotement de la part de mon interlocuteur me ramena à nouveau à la réalité. J’avais la tête ailleurs, ces jours-ci… Ce n’était pas bon pour le commerce.
Tournant mon regard vers Faros qui fixa un autre point pour ne pas avoir à me regarder directement dans les yeux, je sentais la nervosité et la peur suinter de son corps. Me levant doucement, il se garda bien de reculer et je posai ma main sur son épaule avec une délicatesse infinie. Forcée de me regarder, un tic agitait nerveusement le coin de ses lèvres tandis que mon sourire s’agrandissait.

Excellent travail, Faros… Murmurais-je alors. Donne-moi les informations supplémentaires et va-t’en. Je veillerai à ce que tu ne manques de rien…

« Je sens comme une certaine excitation en toi.
Tu me connais si bien…
Tu vas toi-même aller le traquer ?
Il est bon d’entretenir sa ligne. Trop de nobles sont devenus gros et adipeux… »

M’étirant longuement tandis qu’il farfouillait dans ses papiers, je levai la tête en direction du plafond vouté, la lueur diffuse des torches oscillant lentement sur la pierre grise. Ainsi l’un de mes rivaux s’amusait à envoyer ses larbins près de chez moi… Tenait-il tant que ça à les perdre ? Où devais-je y voir là une forme de provocation intentionnelle ? Oui, les nocturnes étaient déjà fourbes, à la base… Mais un fomoire, c’était pire. J’aimais ce genre de jeux où aucun coup n’était échangé. Sauf pour cette fois, j’allais peut-être faire abstraction à la règle. On est toujours mieux servi que par soi-même, n’est-ce pas… ?

Vous n’envoyez pas quelqu’un le tuer ? Ou le capturer ?

Tournant à nouveau mon regard vers lui, je l’observai fixement jusqu’à ce qu’il rougisse légèrement sous son teint d’albâtre. Un exploit, pour un vampire… Puis je lui souris à nouveau, à peine l’ébauche d’une expression qui signifiait que cette fois, j’allais avoir droit à ma part d’amusement…
Sans répondre, je tournai les talons et me dirigeai droit vers la sortie de la salle à manger, dédaignant les diverses personnes chargées de l’intendance qui se précipitaient pour tout ranger avant mon retour. Ils avaient le temps, rien ne presse… Je ne voulais pas me hâter, il faut savoir cueillir sa proie au bon moment.

Je marchais dans les ruelles de la capitale, la lune me berçant de son éclat. Fils de la déesse, Sam’ael, veille sur nos âmes…
L’agitation nocturne commençant à apparaître, je ne tardai pas à bifurquer dans la partie de la ville plus discrète et moins surveillée, me fiant aux informations données par Faros. Apparemment, il passait régulièrement par une ruelle bien précise donnant sur une place abandonnée au milieu de vestiges d’anciens bâtiments. Peut-être ne viendrait-il pas cette nuit-là, mais je sentais étrangement que je ne serai pas déçue. Quel était son nom ? A quoi ressemblait-il ? Son âge ? Etait-il plus vieux que moi… ? Je ne le pensais pas. Si deux-cent ans n’était pas un chiffre vénérable chez les nocturnes, il dépassait néanmoins la majorité d’entre eux. Voici deux siècles que je foulais ce sol… Je me sentais si lasse. J’avais besoin de changement.

« Partons, Viladra. Ici, tu vas exploser…
Et pour aller où ? Tu es marrante, avec tes propositions… »

J’atteignis bientôt la place choisie. Elle était déserte et j’en profitai pour examiner sa constitution, notant les roches qui n’attendaient qu’une légère pousser pour tomber des toits en ruines. Ployant les genoux, je sautai silencieusement jusqu’à un faîte, crochetant le bord de mes doigts avant de me hisser souplement dessus. M’asseyant tranquillement, je croisai les jambes et m’appuyai nonchalamment sur mes bras tendus en arrières. Allait-il venir… ?
Le temps passa. Le silence continua de m’entourer jusqu’à ce que…
Tournant ma tête vers la direction opposée, une silhouette ne tarda pas à émerger de l’ombre. Haute stature, cheveux sombres, les traits émaciés par la nécromancie… Il s’agissait bien de lui. J’étais chanceuse, pour une fois…
L’ombre d’un sourire traversant fugitivement mon visage, j’attendis qu’il avance jusqu’à s’arrêter, ses yeux de braise de posant sur moi.





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Ahiyyad Al-Fahd
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ADMIN
Ahiyyad Al-Fahd

Perso
Description: Ahiyyad est un ex-esclave et un ancien de la Garde Noire. Il porte les vêtements communs à la gent Vampiresque lorsqu'il se trouve à Serkheim mais préfère se grimer en noble lors de ses excursions en terre étrangère. Il se bat à mains nues lorsqu'il souhaite s'amuser, mais à aussi recours à l'Umbromancie, une discipline propre aux vampires. Depuis sa naissance, il est à la recherche de son créateur, l'énigmatique Japet.
Localisation : Serkheim-Capitale des Nocturnes
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Date d'inscription : 07/10/2012



Mer 19 Déc - 22:04
Lorsqu’Ahiyyad sortit du Palais des nuits, il se sentit soulagé. Ces derniers temps, lui et son ami Mérion étaient confinés à des tâches ingrates comme aider à la gestion du fief de Vlad, Naham Dûr. En punition pour ses piètres résultats bien entendu. Lorsqu’il sortit, Mérion lui fit remarquer qu’il devrait emprunter un groupe de gardes pour l’escorter jusqu’à chez lui, mais il déclina d’un geste. Il n’avait nul besoin de subalternes pour se défendre et ses ennemis le savaient. Le vampire s’engagea dans la grande rue, sous la pluie. Le soir tombait. Notant son aspect éreinté, un « amant » vint propose ses services au vicaire, qui refusa dédaigneusement. Il ne se nourrissait que très rarement et uniquement de femmes.

Sur son chemin, il réfléchit à sa situation. Elle n’était pas si mauvaise. Bras droit du commandant des forces armées de Serkheim. Assurément, il n’avait plus rien de cette nouvelle recrue intimidée et vulnérable. Aujourd’hui, nombre de responsables connaissaient son nom, et dans les couloirs du palais il pouvait sentir sur sa nuque les regards de haine et de crainte. Sa réputation commençait à s’agrandir. Il était désormais un acteur sur la scène politique d’Akkaron. Mais il ne se faisait pas d’illusions. Il était encore aisément remplaçable, et un accident était si vite arrivé…Il avait été agressé à plusieurs reprises alors qu’il œuvrait pour Fylnis. Quelques servants le plus souvent, parfois un vicaire.
Mais à force de retrouver leurs agents évanouis et les membres brisés, les ennemis de Fylnis s’étaient résignés à chercher d’autres moyens de pression. A présent, il lui fallait se préoccuper des ennemis de Vlad. Ce dernier l’avait mis en garde contre un certain nombre de Fomoires, et maintenant qu’il y pensait, Ahiyyad regrettait de ne pas avoir pris d’escorte. Peut-être lui enverrait-on des adversaires plus coriaces prochainement…Il n’était pas invincible après tout.

Il s’engagea dans la ruelle de la Mi-Lune, celle qui donnait sur cette place en ruine, habitée occasionnellement par des mendiants humains. C’était la nuit noire. Elle semblait déserte…Non. Il avait parlé trop vite. Quelqu’un était là…Une femme. Il la fixa un instant, interdit. Il déploya ses sens mais ne perçut pas d’autres présences. Elle était seule. Inhabituel. Qu’en déduire ? Un hasard ? Certainement pas. D’étranges pulsions émanaient de l’inconnue. Violentes. Instables. Il avait au moins affaire à une Vicaire. Tranquillement, il alla au centre de la place, et enleva sa cape de fonction. Il serait plus à l’aise pour bouger. Il leva la tête. Elle n’avait pas bougé de son perchoir.

Besoin d’un divertissement ma bonne dame ?


-Bonsoir, dame. Vous vous êtes perdue ? lança t-il, narquois.


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Viladra Memphis
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CONQUÉRANT
Viladra Memphis

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Mer 19 Déc - 23:45




Sarcasme et autres douceurs.



"L'Opium agrandit ce qui n'a pas de bornes,
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Quel vampire amusant… Je m’étais attendue un peu à tout, comme ces piliers de tavernes qui n’avaient jamais compris à quel point ils étaient insignifiants… Je m’étais déjà faite agressée plusieurs fois, par des humains mais aussi par des nocturnes qui n’avaient pas reconnu le gouffre qui les séparait de moi. Et ils étaient tous tombés, les uns après les autres. Des servants, pour plupart… des créatures indignes de poser leurs yeux impurs sur ma personne. Jusqu’à présent, chaque confrontation s’était terminée dans le sang. Pas le mien, vous vous en doutez… Mais pour cette fois-ci, j’avouais avec un peu de mal que je n’étais pas certaine de l’issue de cette rencontre. Oh, n’allez pas avoir la folle pensée que je puisse perdre contre lui… Il n’est pas aussi faible que les autres mais l’idée d’être vaincue par un simple vampire, vicaire au mieux, m’était tout à fait intolérable. C’était un coup à ce que je perde le contrôle… Moi qui me vantais tant de possédais un self-control admirable.
Baissant mon regard vers lui, il continua d’avancer d’un pas avant de lever le visage vers moi et me faire face. A vue d’œil, on lui donnait une trentaine d’années, peut-être moins… Mais chez les vampires, la conscience d’un millénaire pouvait revêtir les atours d’un enfant.
Enlevant sa cape, je me contentai d’hausser légèrement un sourcil. Se mettait-il déjà à l’aise dans le but d’un éventuel combat ? Etait-il plus impulsif que je le croyais… ? Les hommes et leurs pulsions…

De près, à la lumière de la lune, notre mère à tous, je pus l’observer avec plus d’attention. Etait-il beau ? Pour une adepte de tout ce qui crée la jouissance de l’œil, je n’irai pas jusqu’à dire qu’il déborde d’une splendeur éblouissante… La peau pâle, comme tous les nocturnes, sa haute silhouette ne cachait en rien sa musculature développée sans rentrer dans les extraits. Les traits creusés, les cheveux longs et noirs, il ressemblait à beaucoup d’autres mais une aura différente émanait de lui. Intéressant… Peut-être n’était-il pas aussi banal que je le pensais.
Esquissant un fin sourire sarcastique quand sa voix grave s’éleva dans les airs, je sentis l’ironie, la curiosité et la méfiance dans ses simples mots… Que cherchait-il donc là, la provocation ? L’amusement ? Le danger, si grisant, si attirant… ? Il s’aventurait sur un terrain dangereux car j’avais eu le temps de tisser ma toile… Mais peut-être que ses pas glisseraient dessus sans s’empêtrer. Un peu de défi, je n’avais jamais dit non…
Quelques secondes passèrent avant que je ne lâche un sifflement faussement réjoui. Me penchant en avant, je pris légèrement appui sur le mur et sautai souplement dans sa direction, me réceptionnant à moins de deux pas. Me redressant tranquillement, nos regards mêlés dans une confrontation silencieuse, mes lèvres s’étirèrent à nouveau, révélant la pointe de mes canines. Je m’étais déjà repue il y avait moins d’une heure…

« Alors, Viladra, t’es-tu perdue… ?
Moi non, lui en revanche… Il risque d’errer longtemps dans mon jeu… »

Ramenant ma chevelure en arrière d’un geste discret, l’unique boucle d’oreille que je portais cliqueta d’un tintement glacial. Lâchant l’ébauche d’un soupir, je pris enfin la parole sans me soucier du manque de politesse que mon silence prolongé aurait pu laisser paraître.

Absolument pas, tu arrives même juste à l’heure…

« … Je n’ai pas encore pris de dessert…
Absolument répugnant… Ca se nomme du cannibalisme, Vil’. »

Répondant d’un sourire goguenard à ma seconde conscience sans prendre en compte qu’il n’entendait pas mes conversations intérieures, je posai une main sur ma hanche, sentant le manche de mon premier coutelas sous les doigts. J’étais beaucoup trop civilisée pour le sortir et lui foncer dessus… Ne me prenez pas pour les vampires sauvages qui ne savent que se battre. Et encore, savoir se battre est un principe bien trop grand pour que je l’emploie… Disons qu’ils avaient un certain art pour gesticuler avec des morceaux de métal. Un avancement miracle pour les moins bêtes d’entre eux…

Avançant d’un pas jusqu’à me retrouver tout proche de lui, je levai la tête pour le regarder dans les yeux, un sourire sarcastique toujours collé au visage. Je faisais plus d’un mètre soixante-quinze, je n’avais pas l’habitude de lever autant la tête pour m’adresser à une personne… Ce changement était plutôt étonnant, mon point de vue venait de se modifier bien que mes idées restaient les mêmes.
Qu’allais-je faire, maintenant… tenter de le tuer, le décapiter et envoyer sa tête au seigneur Vlad ? Lui couper les deux mains et graver un message d’avertissement dans son dos ? Le capturer et l’amputer petit à petit jusqu’à ce que son maitre se mette enfin à le chercher… ? Non… Ca manquait cruellement de finesse, ce n’était pas digne d’une femme civilisée. La provocation avait du bon, arracher des informations étaient souvent lié à la provocation en question mais… Je n’aimais pas en venir à éprouver du plaisir lorsque je plongeais mon arme dans la chair. Je n’avais aucun regret, mais seules les bêtes aiment agir ainsi…

« Respire, réfléchis, reste calme… »

Reportant mon attention sur lui, il n’avait toujours pas bougé. La majorité des personnes que j’approchais de si près avait un mouvement de recul. Il arrivait apparemment à faire abstraction de sa répulsion évidente… Une bonne maitrise de soi, ce n’était pas un novice en la matière. Jusqu’où serait-il capable de tenir ? Intéressante question.
Prenant enfin la parole, ma voix sonnait fausse même à mes propres oreilles. Je pouvais sentir la froideur suinter de mes lèvres en même temps que le sarcasme se bousculait dans ma bouche.

J’étais curieuse de savoir ce que pouvait bien fabriquer le roquet du seigneur Vlad, glissais-je alors de cette voix de velours liquide. Sans escorte, il est dangereux de rentrer seul, on pourrait faire de mauvaises rencontres…

« Il est vrai que tu n’es pas la meilleure compagnie qui soit.
Certains se battraient pour être dans les bonnes grâces d’un fomoire.
Es-tu là pour en faire un ami ?
Un quoi ?
Haha… »

Les informations données par Faros ne tardèrent pas alors à refaire surface malgré ma mémoire indubitablement défaillante. J’avais tendance à me distraire trop rapidement… Cela menait bien souvent à une lassitude et à un désintéressement total qui pouvait se montrer dangereux lorsque j’étais en pleine mission. Il m’était déjà arrivée de tout arrêter par simple caprice. Les mercenaires que j’employai alors pour terminer l’objectif eurent en général beaucoup de mal à réparer mes pots cassés… Mais je les paye pour ça, peu m’importe les moyens utilisés.
Le poids du silence me ramenant une nouvelle fois à la situation actuelle, je repris à nouveau la parole. Décidemment, j’étais bavarde ce soir… Inhabituel de ma part.

J’ai cru comprendre que ce très cher Vlad s’agitait follement en ce moment… Je suis très curieuse d’en savoir plus, peut-être accepterais-tu de m’apprendre quelques détails… croustillants ?

« Tu te fiches de Vlad comme de ton première meurtre…
C’est vrai, et s’il me répond j’oublierai très certainement dès l’heure qui suit.
Alors pourquoi tu…
J’ai besoin de me détendre, de m’amuser.
Ce n’est jamais bon signe, quand tu dis ça… »

J’avais gardé ce ton délicat dénué de la moindre agressivité mais qui sonnait pourtant faux. Cette voix qui, lorsque je rencontrais des vicaires travaillant pour moi, déclenchait souvent des vagues de craintes et d’appréhension. Il ne semblait pas être aussi sensible que ceux-là… Inconscience ? Ou force d’acier… ?






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Ahiyyad Al-Fahd
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Jeu 20 Déc - 1:06
La question a résonné quelques instants dans l'air nocturne. Elle a semblé le dédaigner quelques instants, puis elle se pencha et tomba. Elle se réceptionna près du vampire. Beaucoup trop près à son goût. Ahiyyad pouvait à présent la contempler de très près. Une créature élancée au sourire cruel.
Une vicaire ? Non. Quelque chose d'autre. Il émanait d'elle beaucoup trop d'assurance, beaucoup trop de morgue. Ahiyyad connaissait ce sentiment. Celui de se retrouver face à quelqu'un qui vous considérait comme a peine plus qu'un ver. Il se revit, jeune esclave poussiéreux, étalé et gémissant face à Sayeb. Sayeb et sa morgue. La colère monta doucement en lui, chaleur sourde qu'il caressa et apaisa mentalement. Le moment n'était pas à la gageure.

"Absolument pas, tu arrives même juste à l’heure…" répondit-elle après un certain temps.

Oh. Donc j'ai peu de chances de pouvoir rentrer en paix ce soir.

Elle changea de position et posa la main sur sa hanche. Il laissa faire et l'observa plus attentivement. Elle était sûrement armée, a la manière dont elle bougeait. Elle s'approcha d'encore un pas. Le vampire était tendu comme une corde. Dangereuse, oui. Mais sans doute ne savait-elle pas grand-chose de lui pour l'approcher ainsi.

"J’étais curieuse de savoir ce que pouvait bien fabriquer le roquet du seigneur Vlad. Sans escorte, il est dangereux de rentrer seul, on pourrait faire de mauvaises rencontres…"

Tu aimes t'entendre parler dirait-on. Les vipères n'aiment rien tant qu'a montrer leur langue dit-on.

Ahiyyad ne répondit pas. Mieux valait rester silencieux, il voyait bien qu'elle avait des moments...d’absence. Elle ne semblait pas très...constante. Avantage ? Le nocturne n'en était pas sûr.

"J’ai cru comprendre que ce très cher Vlad s’agitait follement en ce moment… Je suis très curieuse d’en savoir plus, peut-être accepterais-tu de m’apprendre quelques détails… croustillants ?"

Peut-être aussi pourrai-je vous broyer votre jolie figure a même les pavés de cette place, ma dame.

Mais il ne se faisait pas d'illusion. En cas d'affrontement, remporter la partie ne serait pas aisé. il resta immobile, les bras le long du corps lui laissant penser qu'il était vulnérable. A cette distance, l'attaque ne viendrait que d'en bas. Esquiver, puis immobiliser. Faire souffrir. Il ferait jouer les articulations. Briserait peut-être un ou deux os. Il sentit l'adrénaline et la colère monter en lui. Elle voulait s'amuser. Elle voulait qu'il trahisse Vlad. Elle le prenait pour un faible. Elle avait tort. Les faibles meurent. Ils étaient déjà morts, cinquante ans auparavant, dans le massacre de Sayyadina. Lui avait survécu. Survivre, toujours. Et riposter. Encore et encore. Pour un jour atteindre ce salaud...

-Peut-être devriez-vous rentrer, dame. La Nuit sait ce que réservent ces sombres ruelles aux curieuses dans votre genre.

Provocant. Bien. Elle ne s'attendait peut-être pas à ça. Sois prêt.

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Viladra Memphis
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Viladra Memphis

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Jeu 20 Déc - 13:55




Amusons-nous.



"L'Opium agrandit ce qui n'a pas de bornes,
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Et de plaisirs noirs et mornes,
Remplit l'âme au-delà de sa capacité."


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La colère embrasa furtivement son visage impassible, faisant étinceler ses yeux une brève seconde. Son regard, toujours posé sur moi, resta immobile mais je sentais l’agitation qui secouait son être, lui donnant sans doute l’effroyable envie de me sauter à la gorge. Je connaissais ce sentiment, aussi doux que le miel, aussi tentant qu’une montagne d’or devant le pauvre… J’y avais succombé de nombreuses fois, entachant ma réputation et mon âme, m’abaissant parfois à ce que les êtres les plus bestiales faisaient au quotidien. J’avais déjà pris du plaisir en tuant quelqu’un, je m’étais déjà plongée au-delà du simple meurtre, transformant l’extinction d’une vie en un massacre de jouissance sanglante. Oui, j’étais tombée bien bas, parfois… Et rares avaient été ceux qui m’ont relevé. C’était avant que je ne devienne fomoire, évidemment… Encore vicaire à ce moment-là, si le seigneur Astérion ne m’avait pas forcé à me relever, je ne sais pas ce que je serais devenue aujourd’hui… Un vampire sauvage, tuant des humains en toute illégalité, massacrant des animaux pour le simple plaisir de la chasse… Et puis on aurait envoyé un nocturne pour me recruter et devant mon refus, qui sait, peut-être aurait-on essayé de me tuer ? Je dus bien massacrer plusieurs des miens juste pour pouvoir monter dans les bonnes grâces de certains fomoires, après tout… Ils n’auraient pas hésité à faire de même avec moi.
Aujourd’hui, je savais me maitriser. En quête de sensations fortes, j’avais eu le temps en deux siècles d’existence de tester de nouvelles aventures… Mais aucune ne me plut autant que la traque. Excitante, parfois plus obscure que notre père lui-même, elle n’aboutissait pas toujours au meurtre et me permettait de mettre mes capacités à son maximum. Seulement, sans fierté mal placée, lorsque l’on est formoire, le nombre de cibles amusantes se réduit considérablement…

« Si tu passais autant de temps à chercher des alliés que des cibles…
Tu exagères un peu.
… Tu bénéficierais d’un carnet d’adresse phénoménal. »

Me retenant de lever les yeux au ciel, je fixai à nouveau le nocturne, penchant légèrement la tête sur le côté. Je n’étais pas misanthrope, ou alors un peu seulement, mais j’avouais que j’avais toujours montré une méfiance et une haine plus tenace lorsque je me confrontais à un représentant du sexe masculin. Je n’avais pourtant pas été déçue peur leur genre, je pourrais même dire le contraire… mais il ne fallait pas se leurrer la face car si nous, femmes, étions parfois plus sournoises et plus manipulatrices, les hommes se complaisaient dans la souffrance de son prochain et leur esprit était bien souvent dénué de la moindre morale…
Mais pouvions-nous vraiment reprocher aux démons d’être égoïstes ? Avez-vous déjà rencontré un être de la nuit capable d’empathie ? Capable de compréhension ? Capable d’aimer… ? Je n’en vis qu’un seul et avant de mourir, il était déjà presque revenu à la lumière. Faiblesse que tout cela… La puissance s’acquérait dans la noirceur… La bonté, le bonheur, tout cela n’était que de vaines illusions destinées à emprisonner les êtres inférieurs… Mais malheureusement, certains nocturnes se leurraient en croyant, en osant imaginer qu’il était possible d’atteindre une nouvelle phase d’espoir. Depuis ma transformation, je n’avais suivi que les autres de noter père à tous et voyez où j’en suis arrivée… Tout ce qui sort du pouvoir est inutile. Etait-il de mon avis, ce jeune nocturne au service de Vlad ? Cela m’importait peu… Tout comme les informations qu’il pourrait m’apprendre. De tous les fomoires, j’étais celle qui s’investissait le moins dans l’œuvre collective. Prenant soin de rester en retrait, j’avais connaissance des rumeurs sur mon indépendance qui circulaient… Je savais que mon individualisme les gênait, qu’ils considéraient que je ne respectais pas le code de conduite établi. Seul le seigneur Astérion croyait en moi, il était aussi l’une des rares personnes à qui je portais une estime indéniable. Chose assez rare, je vous l’accorde…

« Viladra, il te parle…
Huhu, heureusement que tu es là pour veiller sur moi… »

Ne répondant pas à ma question, il me répondit d’une voix polie dissimulant mal la provocation qu’il tentait de pointer dans mon âme. Par Sam’ael, ces petits jeux ne m’atteignaient plus désormais, même si je passais beaucoup de mon temps à pousser mes semblables à bout, les voyant se débattre pour rester serein… C’était ainsi que j’avais établi une marge de respect devant tous ces hommes qui avaient cru déceler en moins un simple objet destiné à servir leurs desseins. L’égalité, ça n’existait plus… Les uns cherchaient à écraser les autres, c’était un fait que j’avais appris à mes dépends. Désormais, bats-toi ou contente toi de mourir en silence.
L’esquisse d’un sourire toujours présent sur mon visage, vestige de ce qu’il était avant, je tournai légèrement la tête vers le ciel avant de le dépasser de quelques pas, frôlant ses vêtements qui ondulèrent doucement. Posant la main sur une colonne à moitié détruite, j’attendis que le nuage qui masquait l’astre lunaire s’éloigne de notre mère à tous, illuminant la scène d’une lumière diaphane. Là, je me retournai tranquillement, regardant à nouveau ce nocturne qui avait dû se tourner lui-aussi pour me garder dans son champ de vision.

Si tu es si sensible aux murmures de la lune, lâchais-je amusée, peut-être n’as-tu pas bien suivi ses conseils en passant par ici…

Je ne suivais pas les croyances habituelles des nocturnes et des autres démons. Pour moi, seul le seigneur de la traque engendrée par la lune elle-même avait l’honneur de recevoir le culte que je lui rendais. Il m’avait guidé depuis mon enfance et malgré ma transformation, ma foi n’avait jamais failli… Peut-être le seul vestige que j’ai gardé depuis ma vie humaine. Comme quoi, il existe vraiment un esprit divin, pour ne pas l’avoir oublié… ?
Me rappelant alors pourquoi j’étais venue ici, je pensai déjà à verser une prime à Faros. Finalement, il avait trouvé de quoi m’occuper pour la soirée et je savais me montrer reconnaissante lorsque l’on me rendait service.
M’avançant à nouveau dans sa direction, laissant cette fois suffisamment d’écart pour qu’il ne se crispe pas comme un animal, je le fixai sans ciller, un désert d’émotions s’installant sur mon visage d’albâtre.

Tu as raison de ne pas me répondre. Reconnus-je de bonne grâce, ton qui sonna étrangement dans ma bouche. Ton maitre est un imbécile mais je vois qu'il sait bien s'entourer... Ce que fait Vlad ne m’intéresse pas, il n’a pas besoin de moi pour courir à sa perte… seulement…

Lâchant un léger rire cristallin qui se perdit dans le vide, j’imaginais déjà la tête qu’il ferait en apprenant que j’étais rentrée en contact avec l’un de ses serviteurs… Nous ne nous aimions guère bien que nous n’avions jamais lancé d’hostilité, trop portés sur les traditions pour nous dévaloriser ainsi. Pourquoi avais-je décidé de faire de lui mon rival ? Il aurait été plus judicieux d’en faire un ami, ou au mieux, un amant, non ? Mais la facilité avait le goût amer de l’ennui… Et si j’abhorrais la défaite, je détestais encore plus l’idée de ne rien faire…

… je ne suis pas venue ici pour voir le visage de ceux qui se pâment devant lui, aussi agréables soient-ils… Je me demande de quoi est capable un vicaire. Les hommes se vantent beaucoup de leurs prouesses physiques et seule une femme peut prouver la médiocrité qu’il en résulte parfois…

Mon sourire flottait toujours sur mon visage et je tirai nonchalamment l’une des lames de son fourreau. Longue d’une quarantaine de centimètres avec le manche compris, je ne m’en étais que très peu servie sérieusement, la magie ayant toujours suffi à me débarrasser des situations de confrontations. Mais l’illusion ne marchait pas sur un démon… Quant à la nécromancie, à quoi bon ranimer des cadavres ? L’umborancie suffirait car s’il avait les moyens de tenir tête à un fomoire dans le domaine qu’ils maitrisent le mieux, il ne serait pas resté simple vicaire. Mais qui sait, peut-être aurais-je l’agréable surprise de devoir me battre au corps à corps… ? Ne savait-on jamais… Je m’entrainais souvent mais cela faisait longtemps que je n’avais pas été en situation réelle.
Faisant distraitement tournoyer mon arme entre mes doigts, je reportai mon attention sur lui. S’il m’avait attaqué, il aurait pu être accusé d’insubordination, mais comme c’était moi qui cherchais l’amusement… Personne ne viendrait interférer dans mes jeux.

Considère cette rencontre comme un test… Faible prétexte pour m’amuser, je te l’accorde. La hiérarchie ne t’en tiendra pas rigueur, l’initiative vient de moi…

« Non, mais la hiérarchie pourrait te reprocher de combattre ta propre race…
S’ils commencent à confondre combat et distraction…
Viladra.
… Ils n’ont plus qu’à laisser leur place et philosopher comme les séniles qu’ils sont. »

Mon regard carmin toujours braqué dans ses yeux, j’attendais une réaction de sa part. Allait-il tenter de refuser ce combat ? J’avais beau dénigrer certaines lois, il était délicat d’agresser délibérément un nocturne servant notre ordre. Après, si je partais dans l’idée de le tuer… Personne ne pourrait témoigner, évidemment… Mais quel gâchis, faire un combat à mort quand on rencontre enfin quelqu’un qui a l’air d’en savoir plus que les abrutis habituels, ça avait de quoi me fendre le cœur… J’étais sensible, parfois.




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Ahiyyad Al-Fahd
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Ahiyyad Al-Fahd

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Description: Ahiyyad est un ex-esclave et un ancien de la Garde Noire. Il porte les vêtements communs à la gent Vampiresque lorsqu'il se trouve à Serkheim mais préfère se grimer en noble lors de ses excursions en terre étrangère. Il se bat à mains nues lorsqu'il souhaite s'amuser, mais à aussi recours à l'Umbromancie, une discipline propre aux vampires. Depuis sa naissance, il est à la recherche de son créateur, l'énigmatique Japet.
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Jeu 20 Déc - 16:58


Pour toute réponse, elle le contourna négligemment. Il la suivit du regard, curieux. Elle lui tournait le dos. Il se demanda un instant s'il ne valait pas mieux mettre un terme à cette comédie, mais il aperçut soudain un élément qui le dissuada. La boucle qu'elle portait, dissimulée en partie par sa chevelure...La marque des Fomoires. Un long frisson descendit le long de sa colonne vertébrale. Une Fomoire. Il l'avait soupçonné mais avait encore du mal à y croire. Il se trouvait en présence d'une des personnalités les plus puissantes du royaume noir. Laquelle ? Cela importait peu à la réflexion. Il lui fallait se sortir vivant de ce guêpier.

"Si tu es si sensible aux murmures de la lune, peut-être n’as-tu pas bien suivi ses conseils en passant par ici…" dit-elle après s'être retournée.

La nuit est un outil. En tant que tel elle n'est pas de bon conseil, pas plus que cet astre blafard. Les croyances, je les laisse volontiers a ceux qui aiment à s'habiller de chaînes.

"Tu as raison de ne pas me répondre. Ton maitre est un imbécile mais je vois qu'il sait bien s'entourer... Ce que fait Vlad ne m’intéresse pas, il n’a pas besoin de moi pour courir à sa perte… seulement…"

Seulement vous ne vous lassez jamais de jouer avec les autres, comme les fauves jouent avec leur proie. Mais sais-tu bien si je suis une proie ?

Elle éclata de rire toute seule. Un rire effrayant, qui bafouait le silence et souillait la nuit. Ou l'honorait, selon le point de vue. Il se força une fois de plus a rester immobile. Il ne savait pas quel genre de piège elle pourrait lui tendre.

"… je ne suis pas venue ici pour voir le visage de ceux qui se pâment devant lui, aussi agréables soient-ils… Je me demande de quoi est capable un vicaire. Les hommes se vantent beaucoup de leurs prouesses physiques et seule une femme peut prouver la médiocrité qu’il en résulte parfois…"

Nous y voilà. Que le jeu cruel commence.

La menace qui pesait sur la vie de l'ex-esclave se concrétisa brusquement lorsqu'elle tira une de ses lames hors de son fourreau. Légèrement courbée, courte. Elle semblait habituée a son maniement. Elle fit tournoyer la lame entre ses longs doigts comme pour confirmer ses pensées.

"Considère cette rencontre comme un test… Faible prétexte pour m’amuser, je te l’accorde. La hiérarchie ne t’en tiendra pas rigueur, l’initiative vient de moi…"

Vraiment ? Voilà qui me rassure au plus haut point.

Le vampire leva lentement les mains, se plaça de profil et serra brusquement les poings. La lune éclairait son faciès blafard, et ses pupilles rougeoyaient,, deux trous de feu au sein d'un masque figé. Sans prêter attention aux mimiques amusées de la Fomoire, il déclama d'un ton grave, comme le font les guerriers du Noara avant la bataille :

-J'invoque le malheur sur ton nom et celui des tiens. Que tes biens soient changés en poussière et que les échos de ta déchéance résonnent longtemps aux oreilles des traîtres et des lâches. De tes os, nous ferons de la sciure et de tes entrailles du fumier.

Un peu grandiloquent peut-être.


-Mon nom est Al-Fahd, dame. Ahiyyad Al-Fahd.

Voilà qui manquait.

Et il entra en action. Elle n'était qu'a quelques pas et l'attendait, visiblement prête. Il n'avait qu'une petite chance de l'emporter, tout dépendait de ce qu'elle savait de lui et de sa propension à user de l'Umbromancie. Il ne fallait pas qu'il lui en laisse le temps. Son avantage reposait sur sa science des lignes et des rythmes. Les appréhender lui suffisait généralement pour prendre l'avantage sur un adversaire. Il avait compris les siens dés qu'elle avait dégainé. Dès qu'elle l'avait vu s'avancer, elle avait bondi en arrière, lame en avant. Il la suivit de près et feintant à droite, il saisit le poignet et tira brusquement, la déséquilibrant. Il en profita pour lui porter un coup a l'abdomen avant de battre en retraite sous la riposte. Elle avait dégainé sa deuxième lame, et l'observait à présent, arborant une expression indéchiffrable. Il porta lentement la main à son cou où s'étalait une bien belle estafilade. Elle avait d'excellents réflexes. Mais eux aussi restaient prévisibles par l'art de Sayeb. Il demeurait qu'il n'avait pas pu la neutraliser après un échange. C'était une Fomoire après tout, mais le coup qu'il lui avait porté avait dû faire son petit effet. La prochaine fois il viserait les côtes. Reportant son attention sur la Fomoire, il lui décocha un regard de défi, et s'apprêta pour la suite.

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Viladra Memphis
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Viladra Memphis

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Description: – Aussi, vois ce souris fin et voluptueux Où la Fatuité promène son extase ; Ce long regard sournois, langoureux et moqueur ; Ce visage mignard, tout encadré de gaze, Dont chaque trait nous dit avec un air vainqueur :
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Jeu 20 Déc - 19:23




Devenons sérieux...



"L'Opium agrandit ce qui n'a pas de bornes,
Allonge l'illimité,
Approfondit le temps, creuse la volupté,
Et de plaisirs noirs et mornes,
Remplit l'âme au-delà de sa capacité."


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Je ne vous cache pas que je m’étais attendue à ce qu’il tente de décliner ce combat, à ce qu’il le fuie peut-être… Mais il se contenta d’afficher un air légèrement contrarié sous ses traits impassibles. Décalant ses appuis, levant ses mains au niveau de son visage, j’esquissai un sourire devant tant de précautions. Evidemment, tout adepte du combat au corps à corps connait la position de garde de base… Mais cela faisait longtemps que je ne l’utilisais plus. Venait un moment où la position de base du corps était secondaire à côté de l’action qui suivait.
Braquant son regard sur moi, il maudit alors mon nom, qu’il ne connaissait pas encore dit en passant, ainsi que ma famille, ou je ne sais quoi d’autre. Une action admirable et osée... si ça n’avait pas été aussi bien dit, sans doute que le jeu aurait laissé place au meurtre simple, laissant le gout de la déception. Finalement, s’il se montrait aussi fort que beau parleur, j’allais follement m’amuser… Espérons seulement qu’il ne se leurre pas à ma fine silhouette comme tous ceux qui avaient osé tenter de porter la main sur moi. Après tout, le serpent tuait le lion d’une morsure, et les colosses avaient bien souvent des pieds d’argile…

« Il maudit les tiens. Quels tiens ?
Je ne sais pas, les nocturnes ? Haha…
Il serait sacrément …
Tss, tsss, pas de vulgarité de ta part, voyons… Je m’en occupe très bien toute seule. »

Se présentant alors comme se nommant Ahiyyad Al-Fahd, ce nom ne me disait absolument rien. Peut-être était-il connu parmi les serviteurs du seigneur Vlad… Ou bien ma mémoire m’avait encore joué des tours. Pour ma part, je doutais fort qu’il me connaisse. Comme je l’ai signalé plus tôt, je laisse les fomoires jouant dans l’ostentation clamer leur identité à tort et à travers ;moi je me contente de diriger dans l’ombre… Nous sommes des enfants de la nuit, se dévoiler au grand jour est une bêtise infecte. Seulement, pour ce soir-là, j’allais faire une exception. Si je ne le tuais pas par caprice, il y avait fort à parier que nous nous reverrons… J’en riais déjà d’avance.
Avant que le jeu commence, j’arrêtai de faire tournoyer ma lame dans ma main et lui adressa un sourire sombre.

Ahiyyad Al-Fahd, répétais-je avec un hochement de tête ironique, je suis… ravie de te rencontrer. Viladra Memphis. Espérons que le plaisir durera…

Une seconde de silence passa durant laquelle j’observai alors la tension de ses muscles, et sa poitrine puissante qui se soulevait à chaque respiration. Quand l’infime tressaillement parcouru son corps, j’effectuai un saut en arrière au moment où il bondissait vers moi. Vrillant du buste pour esquiver une attaque, sa main se referma sur mon poignet et je retins un sourire.
Chaque fomoire possède un style de combat qui lui est propre bien que nous excellions tous dans la manipulation des illusions et l’art de l’umbromancie. Ces deux domaines ne suffisant pas à nous démarquer, chacun possédait une fonction, ou bien un atout personnel. Le seigneur Astérion commandait des puissances militaires incommensurables et œuvrait dans le déploiement de force brute avec la finesse d’un jaguar. Tenter de reproduire le même style avec ma corpulence bien plus fine était aussi intelligent que d’imiter les vampires sauvages… J’avais donc opté pour une particularité travaillée durant de longues décennies… C’était grâce à elle que j’avais battu un fomoire en combat singulier et que ma valeur avait été reconnue. Sans cela, je serais encore vicaire et cette distraction n’aurait pas lieu d’être. Devais-je user maintenant de ce qui devint comme la signature de ma sombre réputation ? Pourquoi pas…

« Ne te laisse pas emporter par tes émotions, Viladra… »

Son poing fusant vers mon abdomen, je ne cherchai pas à l’esquiver et il heurta mon corps avec un léger dégagement de fumée noire. Repoussé d’un millimètre, il ne dut même pas s’en rendre compte mais ce simple changement me permit de dégainer ma deuxième lame et de viser sa gorge dans un arc de cercle foudroyant. Ayant bondit en arrière, il n’écopa que d’une simple estafilade, laissant couler son sang le long de sa gorge d’ivoire. A la vue du fluide vitale, je sentis un frisson glisser le long de mon échine, symptôme qu’il allait falloir que je me contrôle avec plus d’attention…
Fermant les yeux, j’inspirai longuement, me demandant s’il allait en profiter pour m’attaquer. Il ne fit pas cette erreur et je pus rouvrir mes paupières avant de sourire à nouveau.

Laisse-moi t’instruire, Vicaire… lui adressais-je, cynique. L’umbromancie est une branche de magie dont tu ne connais que le reflet pour le moment… Sache que la manier elle seule est un privilège accordé à peu… Tu vas découvrir une nouvelle façon de l’utiliser. Qui sait, malgré les malédictions qui pèsent sur moi, peut-être en apprendras-tu plus que tu ne le crois…

Mon pouvoir était simple… Je mêlais l’umbromancie dans chacun de mes mouvements. A chaque portée, c’était la magie qui frappait, décuplant ma force et la rendant aussi aiguisée qu’une lame. A chaque estoc que l’on me donnait, c’était une armure aussi défensive qu’offensive… Oui, j’avais mis du temps à développer cette capacité. J’en étais fière, je ne vous le cache pas… Mais maintenant que j’avais vu un semblant de ses capacités, l’idée de lui trancher la gorge commença à refluer lentement en arrière. Un tel potentiel au service d’un imbécile qui se cachait derrière ses remparts… Quel gâchis.

Rangeant mes deux lames dans leur fourreau, je me décidai finalement de profiter au maximum de ce combat. Certains cherchaient à avoir le moins de blessures possibles ; ça ne m’avait jamais gêné de souffrir… Au contraire, la douleur me renforçait comme elle renforçait les véritables guerriers. A quoi bon geindre sur une entaille quand on peut la rendre en double ? Oui, je n’allais pas trop user d’umbromancie offensive, cette fois-ci…
Sans attendre de réactions de sa part, je fonçai vers lui, me souciant peu du fait qu’il s’était remis en garde. Me glissant sous son bras qui se tendait dans ma direction, repoussant une attaque d’une volute d’ombre, ma main se plaque sur son visage et d’une torsion de bassin, je le fis basculer vers moi, ma jambe placée en appuie le déséquilibrant. Sans chercher à l’immobiliser une fois au sol, j’effectuai un bond en arrière, rétablissant une distance de deux mètres. Il avait de la force, plus qu’il n’en laissait paraître… Sans la magie en soutien, je n’aurais pas pu le faire chuter aussi facilement. En fait, sans la magie et sans mes lames, il était évident qu’au corps à corps le combat aurait été nettement plus dangereux pour moi… Mais il faut savoir saisir les avantages là où ils se trouvent.

« Tu es méprisable, mais il faut avouer que tu as eu une bonne idée pour ton style de combat…
Qu’ouïs-je ? Un compliment… ? Si tu commences à me soutenir, tu m’es inutile.
Je te rassure, t’es toujours aussi sympathique… »

Me redressant tranquillement, il était de nouveau en posture de combat. Souriant toujours discrètementven notant sa robustesse, je levai une main à hauteur de visage, paume face à moi. Un tourbillon ténébreux enveloppant mon bras, je stabilisai la dose d’ombre que je souhaitais et attendis patiemment qu’il approche.
Il était comme une gemme non taillée. Un réservoir de puissance contenue qui n’avait pas été travaillée… J’aurais aimé le rencontrer avant Vlad, peut-être aurais-je pu le faire devenir plus puissant qu’il ne l’est, peut-être même se serait-il hissé au-dessus de moi et aurait occupé la position de seigneur fomoire… Mais c’était trop tard. J’avais encore néanmoins le fol espoir de croire que s’il perdait, peut-être reverrait-il son allégeance… J’allais donc mettre le plaisir de côté. Cette fois-ci, j’allais réellement œuvrer pour l’intérêt de l’ordre… Ils n’allaient pas s’en plaindre.

« Viladra devient sérieuse, mais que lui arrive-t-il… ? »

Souriant discrètement, mon bras dégageant toujours de sombres douces volutes, je posai à nouveau mon regard sur Ahiyyad. Autant le nommer par son prénom, désormais…
Ma respiration s’était apaisée, l’adrénaline avait reflué. Je commençais enfin à accepter l’idée que ce n’était plus un jeu… Peut-être retrouvais-je ainsi cette sérénité ancienne qui m’avait habitée durant mes premières années de vie ?
D’un simple regard, je lui fis comprendre que je l’attendais. Allons bon, les femmes d’abord, peut-être, mais les hommes se devaient de faire le premier pas…





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Ahiyyad Al-Fahd
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Description: Ahiyyad est un ex-esclave et un ancien de la Garde Noire. Il porte les vêtements communs à la gent Vampiresque lorsqu'il se trouve à Serkheim mais préfère se grimer en noble lors de ses excursions en terre étrangère. Il se bat à mains nues lorsqu'il souhaite s'amuser, mais à aussi recours à l'Umbromancie, une discipline propre aux vampires. Depuis sa naissance, il est à la recherche de son créateur, l'énigmatique Japet.
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Ven 21 Déc - 15:50
Il se remémora ce qu'elle avait déclaré avant qu'il ne l'attaque. Viladra Memphis...Oui, Vlad l'avait citée en tant que gêne probable. Proche d'Astérion et de quelques autres Fomoires marginaux, elle se faisait toutefois discrète dans le jeu politique. L'on disait d'elle qu'elle laissait rarement ses opposants en vie et qu'elle se servait de l'Umbromancie d'une bien étrange manière...Il serra les poings. Venait-il d'être le témoin de cette incongruité ? Elle semblait parfaitement remise du coup qu'il avait porté quelques secondes auparavant. Il repensa a la sensation...L'avait-elle paré ? Très probablement.

"Laisse-moi t’instruire, Vicaire… L’umbromancie est une branche de magie dont tu ne connais que le reflet pour le moment… Sache que la manier elle seule est un privilège accordé à peu… Tu vas découvrir une nouvelle façon de l’utiliser. Qui sait, malgré les malédictions qui pèsent sur moi, peut-être en apprendras-tu plus que tu ne le crois…"

Elle marque un point. Comparé à elle, je balbutie a peine en matière d'Umbromancie.

Elle rengaina ses lames d'un geste décidé. Cela ne sentait pas bon pour lui. Une seconde plus tard, elle était déjà sur lui. Il attaqua maladroitement mais elle esquiva.

Rapide. Trop.

Elle dévia sa riposte et le fit chuter brutalement. Placement astucieux. Il amortit le choc et se releva, le souffle court. Elle possédait une force étonnante, même pour une nocturne. Encore cette fameuse particularité ? Bien. Elle venait de lui faire la démonstration de ses capacités. Il était clairement désavantagé...Cette vitesse et cette force, il ne pouvait pas rivaliser. Il fallait trouver un moyen. Il se demanda distraitement si les ombres qui la protégeaient l'empêcheraient de lui briser le poignet ou de lui crever les yeux. Sans doute pas. Encore fallait-il qu'il la prenne de vitesse. Elle l'observait, amusée. Elle le laisserait visiblement entamer l'échange suivant. Il respira a fond. Il fallait Lire. Ses mouvements étaient comme les autres, simplement plus rapides, plus précis. Et puis il y avait ces ombres... Il apaisa son pouls et se prépara. Il n'en avait pas fini avec la Nuit et Japet. Avec Crios. Trop de personnes devaient encore payer. Le Kranna Ege allait parler.

Il s'élança et cette fois, elle vint à sa rencontre. S'ensuivit une suite de coups et parades féroces, qui forcèrent le vampire à reculer. Il n'y parvenait pas...trop rapide, trop forte, il ne parvenait pas à se couler dans son rythme. Puis il y avait cette ombre, qui le ralentissait considérablement. Il fit mine de faiblir, de se replier sur la défensive. Elle le harcela, comme prévu, et lui heurta violemment le torse d'un coup de pied. L'ouverture. Se laissant projeter, il sauta en arrière avant de foncer tête baissée en déviant ses attaques. Surprise, elle tenta de répliquer mais elle était déséquilibrée, et sa force s'en trouvait amoindrie. Le vampire eut le temps de la faucher avant de se faire immobiliser par une ombre tenace. Il se débattit, invoqua lui-même le nom de la Nuit et finit par se libérer, pour aussitôt se faire cueillir par un terrible coup dans les côtes suivi d'un coup de pied fouetté qu'il fut incapable de parer totalement. Il hoqueta sous la douleur. Cela devait bien faire trente ans qu'il ne s'était pas pris une telle correction. Même le Lycan de ses années de service sous Astérion ne l'avait pas acculé à ce point.

Je suis à l'orée.


Encore un échange et elle aurait raison de lui. Quelle dérision. S'il avait suivi le conseil de Mérion, il lui aurait suffi de s'enfuir en laissant ses subordonnés occuper la menace.

Non. Je leur aurais plutôt ordonné de fuir.

Encore a présent, la fuite n'était pas une option. Même si mourir pour un ingrat manipulateur le titillait, le jour où il fléchirait ainsi n'était pas encore arrivé. Il planta son regard dans celui de Memphis et attaqua de nouveau, déterminé à lui laisser un petit souvenir avant de périr de ses mains.

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Viladra Memphis
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Ven 21 Déc - 18:35




Proposition indécente.



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Comme prévu, Ahiyyad fonça vers moi et j’attendis qu’il fasse les premiers pas avant de me lancer dans sa direction. L’ombre m’aidant, je pouvais dévier ses attaques et bloquer des coups d’une puissance qui, en temps normal, m’aurait fait reculer sous le choc. Il était très fin malgré ce déploiement de force et je sentais qu’il ne se contentait pas de bourriner comme bon nombre d’hommes pensant qu’avoir des muscles suffisait. Plaçant des attaques maitrisées, seule la science du combat rapproché me permit de faire des esquives ou de retourner ses clefs au risque de me faire briser une articulation. Oui, en ce qui concernait le combat au corps à corps, il n’avait plus grand-chose à apprendre… Mais son niveau était bien souvent le maximum que pouvaient atteindre les personnes normales : hors il méritait amplement de passer à un stade supérieur… Et dire que Vlad ne s’en n’était même pas rendu compte. Venant de lui, ça ne m’étonnait guère… Il était de ces fomoires qui affichaient des airs de noblesse, qui se vantaient de leur puissance tout en affichant les richesses accumulées jusque-là… Evidemment, il n’était pas faible, faute de quoi il n’aurait pas dépassé le rang de vicaire, mais il commençait à stagner, se reposant sur ses acquis… Ce qui pouvait lui être fatal dans les années à venir, qui sait ? Me débarrasser de lui serait un plaisir sans nom mais l’idée de perdre un rival aussi amusant que lui n’était pas pour me plaire. A quoi bon continuer d’avancer sur la voie de l’ombre si ce n’était même pas pour franchir quelques gourmands obstacles…

Distraite quelques instants, mon corps ne réagissant automatiquement que grâce à la présence de ma deuxième conscience, je sentis brutalement un coup me heurter au sternum, me faisant reculer d’un pas. L’ombre ayant amorti le choc, je n’avais néanmoins pas pris soin de me protéger entièrement, et je sentis la sensation plaisante de la douleur parcourir mon épiderme. Pas mal, peu de mes adversaires pouvaient se vanter d’avoir réussi à me placer un estoc aussi judicieux…
Me sentant basculer au sol, je pivotai pour me réceptionner sans brutalité, envoyant une ombre contrer cet impétueux personnage qui profitait de cette ouverture illusoire pour m’attaquer de nouveau. Immobilisé en pleine action, je pus alors me relever et époussetai consciencieusement mes habits légèrement salis par la poussière. Me tournant enfin, je le vis utiliser ses rudiments en umbromancie pour contrer mon attaque et lorsqu’il eut terminé, je lâchai un court rire sarcastique puis passai sous sa garde avant de frapper ses côtes du tranchant de la main. Se pliant sous le choc, je n’eus plus qu’à le cueillir d’un coup de pied latéral qui l’expédia plus loin. Ne pouvant retenir un hoquet de douleur, mon sourire s’agrandit et je fis un nouveau pas dans sa direction afin de terminer ce que j’avais commencé…

« Viladra, n’oublie pas qu’il peut t’être utile…
Un serviteur de Vlad, aussi intéressant soit-il, ne me sert strictement à rien…
Laisse-lui le choix avant de prendre ta décision… »

Laisser le choix… Offrir la possibilité à un adversaire de trouver une échappatoire face à une mort certaine... Je ne l’avais jamais fait et ça avait toujours été un principe de base, dans un combat. Et voilà que maintenant, l’hésitation se faisait sentir… Mais qu’avais-je à y perdre ? Peut-être accepterait-il de me suivre, mais il pouvait toujours me trahir… D’un autre côté, ceux qui acceptaient de marcher à mes côtés sans même chercher à savoir qui j’étais étaient des imbéciles. Seul Astérion avait fini par me faire confiance car il avait découvert qui j’étais… Et depuis que la réciproque était de mise, nos échanges s’en retrouvaient fructifiés. Evidemment, nous savions aussi bien l’un que l’autre qu’il était des domaines qu’il valait mieux ne pas partager… Mais c’était ce que j’aimais dans ce genre de relations. En revanche, imaginer un tel lien avec Ahiyyad était tout simplement grotesque. Vampire au service de Vlad… Rien que ça. L’envie d’envoyer sa tête à son maitre était terriblement tentante mais elle avait raison, il valait mieux vérifier d’abord que je ne pouvais rien en tirer avant de mettre fin à cette comédie…

« Bien réfléchi… »

Il fonça à nouveau sur moi mais je ne cherchai plus à l’atteindre. Bloquant ses attaques et esquivant ses coups uniquement, je continuais de réfléchir à ce que j’allais bien pouvoir dire… Certains de mes servants ou vicaires n’allaient pas accepter facilement de voir une nouvelle tête s’approcher de moi. Nombre d’entre eux travaillaient depuis de longues année leur relation avec moi afin d’être dans mes bonnes grâces… Il était vrai que j’aimais jouer avec eux, les monter les uns contre les autres à coups de favoritisme… C’était tellement amusant de les voir se chamailler comme les vils insectes qu’ils sont ; mais je craignais que l’arrivée d’un nouveau déclenche des conflits que je ne souhaitais pas voir éclater. Pour une fois.
Distraite, je me baissai juste à temps pour esquiver son poing qui effleura ma gorge. Restons concentré un minimum…
Sautant légèrement en arrière, je parai une dernière fois et d’une poussée d’ombre, le forçai à reculer afin de rompre le combat. Posant une main sur ma hanche, ce qui montrait bien là que j’instaurais une pause, j’attendis qu’il baisse sa garde avant de parler.

Voici donc à quoi tu es réduit, Ahiyyad Al-Fahd… Lâchais-je d’un ton las. Te battre au nom d’un imbécile qui n’a même pas su t’amener là où tu aurais pu être aujourd’hui. Quelle déception…

Lâchant un fin soupir, je levai à nouveau la tête vers la lune. Elle brillait bien ce soir, les nuages ne la cachaient pas pour une fois… Peut-être était-ce un présage de notre père à tous qui m’indiquait le choix à faire… ? Puisque même le fils de la lune y rajoutait son grain de sel…
Baissant les yeux à nouveau sur Ahiyyad, je repris la parole d’un ton nonchalant

Je te laisse le choix…

« Vivre pour moi ou mourir ? Charmant choix… »

… tu peux mourir pour un maitre aussi pitoyable que médiocre qui ne t’aura apporté ni puissance ni consécration, ou bien tu peux me suivre dans un univers qui te changera des bassesses politiques… Je t’offre la possibilité d’apprendre plus qu’aucun n’autre ne le fera. Tu pourras atteindre la véritable puissance, celle qui fera de toi quelqu’un de bien supérieur à ton simple statut de vicaire ambulant… Je n’attends en retour rien de toi si ce n’est une allégeance sans discussion. Allégeance qui se terminera évidemment si jamais tu atteins le statut de fomoire…

Il fut apparemment surpris de ma proposition. Compréhensible étant donné que je l’avais délibérément agressé dans le but apparent de le tuer… Alors forcément, lui offrir le luxe et la possibilité de se renforcer, ce n’était pas forcément ce à quoi il devait s’attendre…
Retenant un énième soupir, je pianotai distraitement des doigts contre la garde de mon coutelas, signe inconscient que je ne patienterai pas des heures ni même des minutes qu’il me donne une réponse…






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Ahiyyad Al-Fahd
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Ahiyyad Al-Fahd

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Description: Ahiyyad est un ex-esclave et un ancien de la Garde Noire. Il porte les vêtements communs à la gent Vampiresque lorsqu'il se trouve à Serkheim mais préfère se grimer en noble lors de ses excursions en terre étrangère. Il se bat à mains nues lorsqu'il souhaite s'amuser, mais à aussi recours à l'Umbromancie, une discipline propre aux vampires. Depuis sa naissance, il est à la recherche de son créateur, l'énigmatique Japet.
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Ven 21 Déc - 23:39
Acérée, elle para chacun des coups que le vampire lui portait, semblant se jouer de lui comme d'un enfant. Elle aussi, avait compris ses rythmes. vive et sèche, elle lui évoquait un serpent venimeux, le Sarkhat. L'animal arborait de splendides motifs blancs sur ses écailles d'ébène, et sa peau était très prisée par les nomades. Sa morsure vous tuait un chameau en quelques instants, et sa rapidité n'avait pas d'égale. A l'instant où il se faisait cette réflexion, une ombre le repoussa, le déséquilibrant. Il reprit son équilibre, et se prépara à riposter, mais elle sembla vouloir arrêter là...Perplexe, il baissa peu à peu les bras, reprenant son souffle. Redoutant un piège il étendit le champ de ses perceptions.

"Voici donc à quoi tu es réduit, Ahiyyad Al-Fahd… Te battre au nom d’un imbécile qui n’a même pas su t’amener là où tu aurais pu être aujourd’hui. Quelle déception… "

D'autres se battent et souffrent pour leur plaisir. Je ne sais pas vraiment si c'est préférable. Mais où veux-tu en venir au juste ?

"Je te laisse le choix…

… tu peux mourir pour un maitre aussi pitoyable que médiocre qui ne t’aura apporté ni puissance ni consécration, ou bien tu peux me suivre dans un univers qui te changera des bassesses politiques… Je t’offre la possibilité d’apprendre plus qu’aucun n’autre ne le fera. Tu pourras atteindre la véritable puissance, celle qui fera de toi quelqu’un de bien supérieur à ton simple statut de vicaire ambulant… Je n’attends en retour rien de toi si ce n’est une allégeance sans discussion. Allégeance qui se terminera évidemment si jamais tu atteins le statut de fomoire…"

Abasourdi, Ahiyyad laissa échapper un hoquet d'incrédulité. C'était pour le moins inattendu. Il chercha son regard pour déterminer s'il devait la prendre au sérieux ou non...Visiblement, elle continuait simplement de jouer. Il récapitula. Vivre ou mourir. Fléchir ou se détacher de ses rêves et de ses ambitions. Qu'avait-elle dit ?

"Tu pourras atteindre la véritable puissance"

Cela se tentait. Elle l'avait blessé dans sa fierté, mais il avait mis sa fierté de côté à de nombreuses reprises lors du passé. Courbé la tête lorsque le fouet se montrait. Frappé et tué lorsqu'on le lui avait demandé. Au final, c'était une chance qui se présentait. Survivre était ce qu'il faisait de mieux. Et pour l'instant, il n'avait clairement qu'un moyen de tromper la mort.

-Vous avez gagné un séide qui, je l’espère, ne vous décevra pas de sitôt, déclara t-il après un instant de battement.

Il alla ramasser sa cape au centre de la place, posément, avant de l'enfiler et de se diriger vers son nouveau maître.

-Bien entendu, sourit-il, je pense que nous pouvons considérer que la malédiction de tantôt n'est plus de mise.

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Viladra Memphis
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Viladra Memphis

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Description: – Aussi, vois ce souris fin et voluptueux Où la Fatuité promène son extase ; Ce long regard sournois, langoureux et moqueur ; Ce visage mignard, tout encadré de gaze, Dont chaque trait nous dit avec un air vainqueur :
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Sam 22 Déc - 20:19




Allégeance renouvelée.



"L'Opium agrandit ce qui n'a pas de bornes,
Allonge l'illimité,
Approfondit le temps, creuse la volupté,
Et de plaisirs noirs et mornes,
Remplit l'âme au-delà de sa capacité."


Traque et ballet d'ombre.  132960430919mSanstitre
Il fut si surpris qu’il lâcha une faible exclamation interloquée. Toujours souriante bien cette expression semblait être devenue l’antithèse de ce qu’elle avait été autrefois, je vis le doute sur son visage mais aussi l’intense réflexion qui le mènerait à faire le bon choix. Il savait tout comme moi que suivre les ordres de son supérieur ne suffisait pas à progresser… Il fallait aller au-delà et en lui proposant de lui enseigner les arcanes les plus secrètes de l’umbromancie, il avait là l’un des meilleurs moyens de se hisser au-dessus des autres. Après tout, il était rare qu’un fomoire accepte de divulguer son savoir à une tierce-personne, ils étaient particulièrement jaloux de leurs capacités… Mais de toute façon, je ne comptais pas lui apprendre ma pratique personnelle de l’umbromancie, chacun devait se faire sa propre image… On ne devenait pas fomoire simplement en reproduisant, mais en créant. Comme quoi, un certain esprit artistique était obligatoire… Amusant, pour des tueurs aussi calculateurs que nous.

« Vous êtes des manipulateurs aussi. Ha, et des menteurs !
Autre chose à rajouter, peut-être… ?
Oui, j’oubliais… Vous êtes des êtres abominables.
Je me disais bien que tu avais oublié quelque chose… »

Sa voix me ramena à la réalité et il accepta. Je m’y attendais, évidemment, mais la docilité avec laquelle il s’exprima me fit légèrement froncer des sourcils. Un imbécile aurait dit oui dès l’instant où j’aurais arrêté de parler, mais il était plus intelligent que ça… Je m’étais attendue à une avalanche de questions, à de la réticence, même. Mais non, il acceptait aussi simplement que cela. D’un autre côté, un homme intelligent se serait immédiatement rendu compte de l’avantage que je lui offrais… Mais il était du genre méfiant. J’avais de quoi me poser des questions ce qui était plutôt amusant. Au moins, je ne risquais pas de m’ennuyer…

Voilà qui est parfait… Murmurais-je, incertaine et sans me soucier qu’il m’ait entendu ou non. Je vais pouvoir agrandir la possibilité de mes actions…

« Utilise-le à bon escient, Vil… »

Ho, je n’allais pas gâcher un potentiel aussi intéressant. Les missions suicides ne seraient pas encore à sa portée, j’allais attendre qu’il devienne plus fort… Mais pas trop, car s’il devenait fomoire, il ne me serait plus d’aucune utilisé. Après tout, j’étais peu portée sur les alliances et il n’y avait que quatre fomoires avec qui je coopérais avec plus ou moins de sincérité. Dont le seigneur Astérion, évidemment… Les autres n’étaient que des pions que je jouais lorsque le temps me le permettait. Rien de plus… Et ça deviendrait fâcheux si Ahiyyad devenait de ceux-là, ou pire, s’il devenait un ennemi. De quoi m’amuser, certes, mais il fallait aussi laisser le jeu de côté pour s’occuper des choses importantes ; notion que j’avais vite tendance à oublier.
Le regardant ramasser sa cape qu’il revêtit tranquillement, il m’adressa un sourire légèrement sarcastique avant de se diriger vers moi, m’annonçant qu’il retirait la malédiction qu’il m’avait adressé peu avant le combat. Lâchant un léger rire, j’ôtai ma main de la garde de mon coutelas.

Voilà qui me rassure… Répliquais-je, amusée. Tout porte à croire que ça m’aurait hanté durant de longues années…

« Tu dois être maudite toutes les deux minutes, de toute façon.
Une de plus une de moins…
Oui mais moins, c’est toujours mieux. »

Esquissant à nouveau l’ombre d’un sourire, je me rendis compte que si beaucoup me respectaient et me craignaient, d’autres encore devaient me haïr. J’avais établi ma richesse en écrasant certains commerces, détruisant des vies directement ou indirectement… Et chaque victime possède sa famille, ses amis aussi… Non, je ne devais pas être l’une des personnalités les plus appréciées. Peut-être était-ce l’une des raisons inconscientes qui me poussaient à rester dans l’anonymat le plus élevé… Pour un fomoire.
Tournant mon visage vers Ahiyyad, je l’évaluai rapidement du regard, notant l’absence de bien sur sa personne. Haussant légèrement un sourcil, je pris à nouveau la parole d’un ton calme qui trancha à côté de mes habituels sarcasmes.

Va donc récupérer ce qui t’appartient et rejoins mon manoir. Dis-je alors. Tu n’auras qu’à te présenter, tu y seras accueilli et logé… Mais ce repos sera de courte durée car la puissance ne s’acquiert pas en ne faisant rien…

Retenant un énième sourire, j’insistai quelques secondes dans mon regard afin d’être sure qu’il ait tout saisi. Alors je tournai les talons et m’éloignant d’une démarche féline, je rejoignis l’ombre de la ruelle opposée afin de m’y fondre jusqu’à ce que ma présence dans cette place en ruines… Ne soit plus qu’un simple souvenir.





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Ahiyyad Al-Fahd
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Ahiyyad Al-Fahd

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Description: Ahiyyad est un ex-esclave et un ancien de la Garde Noire. Il porte les vêtements communs à la gent Vampiresque lorsqu'il se trouve à Serkheim mais préfère se grimer en noble lors de ses excursions en terre étrangère. Il se bat à mains nues lorsqu'il souhaite s'amuser, mais à aussi recours à l'Umbromancie, une discipline propre aux vampires. Depuis sa naissance, il est à la recherche de son créateur, l'énigmatique Japet.
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Sam 22 Déc - 22:26
"Voilà qui me rassure… Tout porte à croire que ça m’aurait hanté durant de longues années… "

-Je ne vous le fais pas dire.

Elle sembla l'observer un moment puis lâcha, dédaigneuse :

"Va donc récupérer ce qui t’appartient et rejoins mon manoir. Tu n’auras qu’à te présenter, tu y seras accueilli et logé… Mais ce repos sera de courte durée car la puissance ne s’acquiert pas en ne faisant rien…"

Puis elle fit demi-tour et partit avec une lenteur calculée. Elle disparut bientôt dans l'ombre d'une ruelle. Ahiyyad resta quelques instants immobiles, à écouter ses plaies. Puis il partit à son tour. Direction sa chambre à l'hôtel, qu'il devrait vider de ses possessions. Il n'était pas question de retourner à Vlad. Il était grillé depuis son échec dans l'affaire du nomade. Il fallait simplement trouver un moyen de brouiller les pistes au moins quelques temps...Faire illusion. Alors qu'il marchait, il entendit tousser derrière un monceaux d'ordure. Il fit le tour. Un mendiant.
Un humain. Vieux et sale, d'une maigreur à faire peur, sur le point de mourir s'il ne se faisait pas soigner bientôt. Le vampire resta interdit quelques instants, puis se pencha sur l'homme qui se mit aussitôt sur la défensive, brandissant une dague éméchée.

-Voudrais-tu me servir à quelque chose ? lui proposa le vampire tout sourire.

Le mendiant, pensant probablement sauver sa peau, acquiesça faiblement. Le vampire alors fit mine de lui prendre la main pour l'aider à se redresser.

Violemment, il lui tordit le poignet et le força à s'agenouiller, avant de lui briser la nuque ainsi exposée d'un coup précis du tranchant de la main. L'homme rendit l'âme comme il avait vécu : discrètement. Le vampire chargea son cadavre sur l'épaule malgré l'odeur et partit retrouver ses appartements.


Quelques heures plus tard


Cette nuit-là, Ahiyyad la passa sur l’un des nombreux toits de la ville nocturne. Il fit le bilan des blessures que lui avait infligé Memphis. Quelques contusions, une ou deux côtes fragilisées…Il avait fait ce qu’il pouvait pour minimiser les dégâts mais il la soupçonnait de ne pas s’être donnée à fond. Il soupira et s’étendit, détendu…Les sbires de Vlad ne le trouveraient pas là où il était. Il eut une pensée amusée pour ceux qui découvriraient ses appartements le lendemain matin. Il avait tout ravagé et couvert du sang du mendiant. Cela devrait en laisser certains perplexes...Il échappait ainsi a la vigilance de Vlad, et par la même occasion à celle de Crios.

Il était las et se laissa vite engloutir par cette mort imagée que l’on nomme communément sommeil. Dans une certaine région du monde, le sommeil était le frère de la mort…A peine cette considération lui passait-elle par la tête qu’il s’endormit.

Il fait nuit et Ahiyyad est perdu en pleine forêt. Le silence règne dans la clairière, une source clapote non loin, la lune s’y reflétant. Il ne se souvient même pas comment est-ce qu’il est arrivé ici. Il se rend compte qu’il à froid et mal : Il est torse nu et sent dans son dos le sang couler des plaies creusées par le fouet de Sayeb.

Je rêve ?

Il se précipite vers la source d’eau surplombée par un large rocher couvert de mousse. Quelques nénuphars épars flottent à la surface mais ne l’empêchent pas de constater la chose : Il est redevenu le jeune esclave effrayé d’autrefois. Sa peau est à nouveau cuivrée et ses cheveux sont plus courts.

-Tu m’as déçu mon garçon.

La voix rocailleuse a retentit. L'oriental leva la tête et vit qu’un homme était assis en tailleur sur le rocher, et surplombait toute la scène. Son visage était environné de ténèbres profondes. Le jeune homme cligna des yeux et recula en titubant.

-Tu vas de servitude en servitude. Tu n’es rien de plus qu’un chien qui va exécuter les désirs d’autrui. Ce n’est pas ce que le feu et la folie t’ont enseigné, ce jour-là. Ce n’est pas ce que je t’ai enseigné. Ahiyyad ! Entends-moi car mon Verbe est vrai : Sache mourir afin d'avoir été.

-Les chiens morts ne peuvent pas mordre, répliqua le jeune homme, et il y a quelqu’un que je dois mordre fort.

A cet instant, la lune blême vint disperser de ses rayons l’obscurité entourant l’homme. Son visage était celui de la Mort.

-Japet.

Le jeune homme sentit gronder en lui une bête, et le nom de cette bête était Colère. Mais au lieu de la laisser rugir, il tendit la main vers l'homme au visage de Mort et dit :

-Je connais le fardeau que tu portes. Trahi par ton propre frère, tu cherches à briser les chaînes dont Hialmar à vêtu la Nuit. Noble dessein que celui du dévoreur d'étoiles.

-Rejoins-moi dans ce cas, chien des nocturnes, répliqua l'homme soudain provoquant.

-Je suis une flamme qui renie son foyer. Je viendrai, oui, frère de la Nuit, pour te consumer. Comme l'aigle fond sur le loup, comme la meute de loups sur l'ours.

L'homme alors se leva, s'appuyant sur son bâton, et sourit d'un sourire effroyable.

-J'ai goûté peu de joies aussi intenses que celles que tu me procures. Je t'attendrais à la lisière des rêves et des illusions, au bord du tombeau du Monde.

A ces mots, la clairière sembla imploser et Ahiyyad fut emporté dans un tourbillon hurlant, balloté et malmené par d'étranges êtres.

Le lendemain au réveil, il ne se souvenait de rien.




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