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[Flashback] Désolation infini et errances
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Inari Niwen
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HABITUÉ
Inari Niwen

Perso
Description: Vous avez un faible pour les jolies minois ? Vos poches sont pleines ?Méfiance, la féline Inari saura endormir votre méfiance, tirer partie de l'un pour atteindre l'autre. Cette voleuse talentueuse parvient à se fondre dans la nuit et le silence malgré les grelots dans sa brune chevelure. Son charme et son mystère sont réunis dans les marques de son visage. Banales tâches de naissance ou héritage démoniaque ? Combien de larcins et de mensonges avant d'apprendre la vérité ?
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Date d'inscription : 03/01/2013



Mar 8 Jan - 23:26
Abrutie par le soleil infernal qui régnait sur les régions asséchées, Inari se fit mal en souriant avec ses lèvres desséchées. Si elle avait toute sa tête et si son compte était exact, aujourd'hui était le jour de ses vingt ans. Elle songea à s'offrir une gorgée d'anniversaire pour marquer le coup et ponctua cette folle idée d'un rire qui manqua de l'étouffer. Par tout les seigneurs démons, elle n'avait pas perdre l'esprit maintenant !

Il y avait pourtant de quoi. Parce qu'il n'y avait rien. De la terre craquelée par le manque d'eau, de la poussière, du vent, mais pas beaucoup et à peine un relief pour procurer de l'ombre. Le terrain était désespérément plat, si bien que des mirages dansaient à l'horizon mais ils ne reflétaient aucun rêve et ne procuraient aucun espoir. C'était de vulgaires ondulations de chaleur écrasante.
Bien sur, aucun être vivant en vue, même pas une touffe d'herbe. Ha, rectification. Haut dans le ciel volaient un couple de vautours faméliques.

Inari aurait voulu leur dire, leur hurler qu'ils aillent voir ailleurs.
Elle n'allait pas mourir ! Bougres de volatiles stupides ! Elle avait encore une outre et demi ! Pour le reste du parcours. Pour elle et sa monture.
En parlant du pauvre âne qui la portait sur son dos, celui-ci faisait peine à voir. Cela faisait des lieux que sa foulée raccourcissait et qu'il tirait la langue, des heures qu'il n'avait pas bu une goutte. Cela fendait le cœur à Inari, mais entre la bête et elle, le choix était vite fait: l'eau serait pour elle uniquement.

Peut-être que ces charognards étaient plus malin qu'elle ne l'imaginait...

Sans un mot, elle songea à tout les jurons qu'elle avait entendu depuis le passage d'Emroth. Elle enrageait véritablement d'avoir été aussi sotte, d'avoir voulu emprunter ce raccourci et d'avoir sous-estimé le désert.

Pourtant, il n'en était rien, elle avait investi presque toutes ses économies dans ses préparatifs. Elle aurait pu acheter plus d'eau s'il n'avait pas fallu racheter un fer pour son âne. Elle soupçonnait une sombre arnaque mais elle n'avait rien pu prouver, évidemment et elle ne pouvait plus retarder son départ. Mais ce forgeron n'avait pas eu l'air surpris en la voyant arriver avec la bride de sa monture à la main, comme s'il savait déjà pour quoi elle venait...

Autrement, la moindre pièce d'argent, à l'exception d'une, était passé dans l'achat de provision et d'outres d'eau.

Elle n'avait même pas pris un chapeau et sa peau avait bruni, ses marques noircis. Elle n'avait aucune idée du visage terrible que ça lui donnait. Elle ne ferait plus de charme à personne avant un bon bout de temps. Elle était à peu près sure qu'elle suait autant d'eau qu'elle en ingurgitait, de toutes façons.

Pour s'occuper, elle imagina ce qu'elle serait prête à faire pour une gorgée d'eau. Pour un chapeau ? Et pour une outre entière ? Et pour une monture fraiche ? Jeu macabre... Elle poursuivit néanmoins, c'était drôle. Un peu.

Elle estima que l'heure était venu de boire. Elle s’interdit d'estimer la distance surement risible qu'elle avait parcouru et porta son outre à sa bouche. L'humidité contre ses lèvres était douloureusement délicieuse et cette eau chaude un tel régal qu'il lui fallut se reprendre. Pas plus de deux gorgées. C'était tellement injuste, c'était si bon ! pourquoi s'infliger ça ? Il y en avait encore plein !

Elle ne se répondit pas mais talonna son âne, pour la forme. Le pauvre ne réagit pas mais continuait d'avancer. Inari attendait le froid du soir et le répit qu'il apportait avec impatience mais le soleil était encore haut. Alors elle continua.

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Inari Niwen
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Inari Niwen

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Sam 12 Jan - 20:43
[HS: suite à un petit malentendu, je continue seule. Si vous voulez supprimer ce topic pour cette raison, merci de me prévenir. Je garde une copie de mes écrits, la plupart du temps.]

La nuit vint finalement, comme elle l'avait promis au début des temps et avec elle le froid et le soulagement. Inari hésita à s'arrêter, elle pourrait parcourir encore quelques distances en profitant de la température plus clémente, mais ce fut son âne qui décida pour elle cette fois. La pauvre bête l'implorait avec des yeux malheureux de lui accorder le repos si jamais elle comptait la garder en vie.
Bien sur, un âne vivant est plus utile que n'importe quel mort, ainsi, Inari se reposa quelques heures, enroulée dans sa couverture.

L'aube revint aussi sournoisement qu'elle-même s'introduisait chez les autres. Comme si elle n'avait pas l'intention de commettre un forfait, en douceur... Mais bientôt, le soleil fut de nouveau là, comme il l'avait promis et avec lui vint la chaleur, la lumière et la souffrance.

La journée fut longue. Inari tentait de garder son esprit actif, en comptant les cailloux, en inspectant l'horizon ou en se remémorant certaines choses...
Elle avait échappé à des situations bien plus dangereuses. Elle avait d'abord fuit les terres maudites de l'Orath, traversé le royaume des vampires en un temps record, esquivé les bandits et les guerres sur une bonne partie du Nedora...
Elle avait triomphé des fous, des assassins, des pervers, des cruels, des guet-apens...

Tout ça pour mourir dans le désert ? Car à présent, elle voyait la fumée de maisons à l'horizon mais elle ne se sentait pas la force d'aller plus loin. Sa monture devait être animée par un nécromant pour qu'elle avance encore, elle avait du mal à y croire.
Le village devait être à encore une demi-journée à peine, c'était rageant. Bienheureux celui qui trouverait son corps déshydraté... Il lui restait une pièce d'argent, quelques vêtements et couvertures, sa dague et...

Inari écarquilla les yeux comme deux billes rondes et mit pied à terre si vite qu'elle faillit tomber et se rompre le cou. Son âne prit peur, mais la fatalité l’empêchait de bouger pour autant. La voleuse fouilla dans les fontes de l'âne, celles qu'elle n'utilisait pas quotidiennement. Elle vida tout son contenu, jetant ses frasques au sol sans ménagement aucun et en extrait le trésor qu'elle recherchait. Une grosse gourde pleine d'un nectar rarissime ! De l'eau.

Avant tout, elle concentra toute sa volonté pour n'en boire que la moitié. Cela représentait tout de même trois grosses gorgées, assez pour la revigorer le temps de parcourir la dernière distance entre ici et le village. Quelle chance inouïe ! Autant que sa bêtise. Sans cet éclair de lucidité, elle était bonne pour marquer le désert de son squelette. Superbe.

Le crépuscule arriva une paire d'heure plus tard et elle anticipa le froid en enfilant une cape, chose impossible en journée. Il ne tarda pas à faire nuit noire, mais le village se rapprochait inexorablement. C'était certain, obligatoire. La chaleur, la fatigue, la soif, tout cela n'était plus rien. Son esprit était déjà au milieu de ces habitations, auprès de ses villageois. Elle était encore loin, trois à quatre heures de marche au minimum mais ces dangereuses illusions la faisait avancer à un train qu'elle n'aurait pas cru pouvoir soutenir à nouveau. Et l'âne suivait.

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Viladra Memphis
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CONQUÉRANT
Viladra Memphis

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Description: – Aussi, vois ce souris fin et voluptueux Où la Fatuité promène son extase ; Ce long regard sournois, langoureux et moqueur ; Ce visage mignard, tout encadré de gaze, Dont chaque trait nous dit avec un air vainqueur :
Localisation : Dans l'ombre de la lune.
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Dim 13 Jan - 23:55




restons sur notre faim...



"Comme les anges à l'oeil fauve,
Je reviendrai dans ton alcôve
Et vers toi glisserai sans bruit
Avec les ombres de la nuit,"


[Flashback] Désolation infini et errances 132960430919mSanstitre


[hrp] : une demi-journée de distance, c’est trop pour ma pauvre vampire qui ne se déplace que la nuit… Peux-tu réduire la distance à quatre ou cinq heures grand maximum ? =)

Notre mission s’était passée à merveille et nous revenions avec une vintaine de vampires nouveau-nés que j’allais prochainement livrer à Astérion pour qu’il en fasse des membres de la garde noire… Avec un peu d’entrainement, évidemment. M’étant mis les plus solides de côté, je les avais massacré sans hésitation avant de les ressusciter par la nécromancie, m’amenant ainsi des serviteurs fidèles, bien malgré eux, qui n’hésiteraient devant rien pour me servir. Les vicaires et les servants qui m’avaient accompagné n’avaient pu s’empêcher de frémir devant ce spectacle mais j’avais la loi de mon côté… Tous les vampires sauvages qui refusaient de se soumettre aux règles de Serkheim se devaient d’être tués. C’est ce que j’avais fait… Mais il était toujours mieux de tirer parti de chaque action que l’on commettait. Ainsi, je me retrouvais avec cinq serviteurs dévoués qui deviendraient par la suite des adversaires de taille face à ceux qui souhaiteraient s’en prendre à moi…

Nous nous étions rendus jusqu’aux limites du territoire de Noara, là où les vampires nouveau-nés avaient été aperçus. Nous chargeons de la récupération, nous avions ensuite commencer le voyage du retour, notre caravane se composant d’une dizaine de servants et de cinq vicaires en plus des deux humains qui me servaient de garde-manger. Voyageant de nuit, nous reposant le jour dans les villages qui bordaient les routes, nous ne montrions jamais notre visage et si les humains se méfièrent de nous, notre nature de nocturne resta inconnue. Après tout, il n’était pas rare de voir des individus étranges tels que des pillards en groupe qui préféraient se déplacer une fois le soleil couché… De plus, la présence des deux Hommes endormit les soupçons et ce fut avec un amusement méprisant que je voyais les aubergistes se courber devant nous lorsque je montrais la quantité d’argent dont je disposais pour payer notre confort. Si ça ne tenait qu’à moi, une simple menace aurait pu nous garantir un toit sans frais mais maintenant que j’étais fomoire, j’avais un rôle de diplomatie à assurer…

« Tu n’es guère efficace dans ce rôle.
Que de vilenie… Pourquoi donc dis-tu cela ?
Un nocturne de ton rang n’accompagne pas les sous-fifres en mission… »

Ce n’était pas faux. Dans ma situation, en tant que dirigeante de l’économie de Serkheim, je me devais de rester au siège principale d’Akkaron afin d’être disponible si un problème éclatait… Chaque fomoire avait sa spécialité, j’avais cru bon de m’occuper des moyens financiers de notre pays, considérant que ma large influence sur les banques me faciliterait la tâche. Je n’avais pas pensé que ce serait si ennuyeux… Astérion avait eu raison de choisir de gérer la partie militaire, il avait beaucoup plus d’occasions que moi de se distraire… Ha, comme je l’enviais.
Nous contournâmes les régions asséchées, préférant ne pas couper au risque de nous faire surprendre par le soleil. Nous possédions certes des artéfacts nous permettant de nous déplacer sous les rayons brulants, mais la souffrance était néanmoins bien présente et si je l’appréciais jusqu’à une certaine limite, il n’était néanmoins pas plaisant de l’endurer pendant des heures, surtout pour voir sa peau rougir avant de suinter ses liquides corporels. Le visage recouvert de cloques… Voilà une vision qui ne m’attirait guère. J’étais peut-être une guerrière, il n’en restait pas moins qu’un peu de beauté se devait d’être entretenue…

Ma Dame, certains d’entre nous commencent à faiblir…

Sortie de mes pensées, je tirai sur les rênes de ma monture et levai un regard vers le ciel, notant la position des étoiles avant d’en déduire qu’il ne restait plus que quelques heures avant que le soleil n’apparaisse. Jetant un œil en arrière, Faros, l’un de mes fidèles conseillers, attendait ma réponse tandis que mon regard balayait les nocturnes qui affichaient des mines épuisées. Nous n’avions pas pris suffisamment de chevaux pour tout le monde et la majorité des nouvelles recrues se déplaçait à pieds, s’épuisant beaucoup plus vite que les vicaires, les hommes et moi-même. Astérion risquait de m’en vouloir si je tuais de fatigue ses futurs soldats… Je ne pouvais donc pas ignorer une telle remarque.
Lâchant un soupir exaspéré, j’annonçai notre halte au village prochain et ne stoppai d’un regard les premières exclamations de soulagement. Le silence enfin revenu, je fis repartir ma monture d’un infime claquement de langue, maudissant ces sauvages qui n’avaient pas su entretenir leur endurance…

Nous arrivâmes dans un petit village isolé. Composé d’une vingtaine de maisons seulement, leur richesse devait uniquement venir des rares voyageurs s’arrêtant ici et je vis les mines réjouies des gérants de la taverne lorsqu’ils comptèrent le nombre élevé que nous étions. Nous logions comme nous le pûmes, je me réservai la chambre la plus spacieuse et laissai les autres se débrouiller sous la direction de Faros, mon fidèle bras-droit. Puisque certains étaient sur le point de tomber d’épuisement, j’allais leur accorder une journée complète et nous repartirons la nuit prochaine… En attendant, il était temps de visiter ces joyeuses contrées. Amenant à mes côté un vicaire et Faros, je lançais une expédition discrète dans les environs dans le but de découvrir s’il y avait des choses intéressantes…
Cela remontait à quatre ans. Peu de temps, pour moi… Mais je me rappelais de cette femme, particulièrement étrange… J’aurais pu la tuer, ou bien l’empoisonner d’une morsure afin d’en faire mon jouet, mais j’avais décelé en elle une pointe infime de noirceur qui n’attendait que le bon moment pour s’étendre. A quoi bon presser les choses quand j’avenir nous tend les bras…

« De quoi vont se nourrir tes nocturnes…
L’instinct de la chasse se trouve dans leur sang… Ils se débrouilleront. »

Nous quittâmes le village en pleine nuit sans croiser personne. Nous éloignant peu à peu, je pris la direction des régions asséchées, notant l’herbe rase qui fut peu à peu remplacée par un sol sec et crevassé. Il n’y avait rien, vers ici… Je sentais que mes deux suiveurs se posaient des questions quant à mes objectifs. Je n’en avais pas, je voulais simplement prendre l’air et faire le plein de calme…

Ma Dame, ne serait-ce pas une humaine… ?

Quittant mes pensées, notre vision nocturne nous apportait une portée appréciable et nous vîmes effectivement une jeune femme à plus d’une centaine de pas qui tirait difficile un âne derrière elle.
Esquissant un mince sourire, je posai doucement une main sur ma hanche et tournai mon visage vers Faros, lui adressant un regard entendu. Souriant à son tour, l’éclat de nos yeux carmin étincela brièvement au reflet de la lune et nous rabattîmes nos capuches sombres sur nos visages d’un même mouvement. Faisant signe au vicaire restant que je n’avais plus besoin de lui, nous ne fûmes plus que deux à regarder cette petite silhouette qui se dirigeait vers nous, ne nous voyant pas à cause de l’obscurité.

Tu as faim, Faros ? Demandais-je d’un ton mordant.

A vrai dire, ma Dame, une collation de minuit ne serait pas de refus…

Lâchant un léger rire espiègle, je commençai alors à m’avancer vers l’étrangère, précédée de mon coéquipier. Au fur et à mesure que nous avancions, je pouvais apercevoir son visage épuisé ainsi que sa jeunesse. Une vingtaine d’années, pas plus… Une enfant, à mes yeux.
Faros me devança alors, accélérant jusqu’à ce qu’il ne fut plus qu’à quelques pas, une lame se glissant déjà entre ses doigts. Et puis je vis le regard de la jeune fille… Ho, elle ne m’émut pas, loin de là, mais la flamme volontaire qui brillait dans ses yeux contrastait étrangement avec ce que j’avais pu voir chez les siens. Cette expression, je la connaissais… Je l’avais affiché, moi aussi. Il y avait plus de cent-soixante-dix ans de cela. Peut-être… serait-elle une proie facile, pour le faiseur de cendre ? Je ne pouvais exclure cette possibilité…

Faros.

Il s’immobilisa immédiatement. Se tournant vers moi, surpris, il ne fit néanmoins aucune objection et je m’avançai jusqu’à son niveau, attendant qu’elle remarque notre présence. Manquant de nous louper puisqu’il faisait nuit noir et que nous étions revêtus de sombre, elle finit enfin par nous apercevoir et je ne sus si la méfiance ou la crainte peignit ses traits à ce moment-là. Mes yeux dissimulés derrière le tissu de ma capuche qui me retombait légèrement sur le visage, j’affichai un mince sourire et m’avançai vers elle. Oui, c’était une potentielle recrue pour les nocturnes… Et si je me trompais, je n’avais qu’à laisser Faros se distraire avec. Dans un cas comme dans l’autre, je ne risquais pas grand-chose et je ne perdais rien…

Bien le bonsoir… La saluais-je, suave. Votre épuisement se fait sentir jusqu’ici… Peut-être serait-il judicieux d’obliquer un peu plus à l’est, un village se trouve non loin de là. Nous nous y rendions, d’ailleurs… Quelle coïncidence…





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Inari Niwen
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Inari Niwen

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Lun 14 Jan - 20:46
Inari approchait du village, peut-être, mais sa lumière ne l'atteignait pas encore, loin de là. Même elle, qui avait pris l'habitude des affaires nocturnes en même temps qu'une nyctalopie mineure, n'aurait rien vu d'autre que la maigre lueur que constituait les habitations clairsemées et son état hébété n'arrangeait rien.

Son effroi fut donc complet quand une voix chargée d'autorité s'éleva du noir de la nuit. Inari perçut un mouvement près d'elle et s'immobilisa tout net, proférant un juron terriblement grossier en esprit. Quoi encore ? La voix ne répondit pas exactement à cette question, mais donnait tout de même une forme de réponse. Des ennuis. Peut-être. Probablement.


Bien le bonsoir… Votre épuisement se fait sentir jusqu’ici… Peut-être serait-il judicieux d’obliquer un peu plus à l’est, un village se trouve non loin de là. Nous nous y rendions, d’ailleurs… Quelle coïncidence…


Elle n'aimait pas ce ton qu'elle connaissait plutôt bien, le ton qu'emploie ceux qui sont surs d'eux, ce ton condescendant qui signale à l'interlocuteur son infériorité, cette politesse feinte alors qu'aucun choix n'est laissé... C'était une bonne alarme, certes. Elle préférait qu'on lui laisse le temps de se préparer si elle était inférieure, les jeux ne sont jamais faits avant la mort.


Le moment semblait bien choisi pour ses dernières gorgées d'eau. On ne négocie rien du tout en recrachant tout le sable du désert sur autrui et elle avait l'impression que sa gorge en était belle et bien pleine. Le liquide était bien plus précieux qu'on peut l'imaginer. Quelques secondes pour localiser ses "compagnons", une autre pour se ressaisir et une dernière pour réfléchir. Elle tata la doublure de sa cape et la présence du fourreau cousu à l’intérieur l'assura grandement. Elle pourrait vendre chèrement sa peau au cas où. Enfin dans son état, sa meilleure arme restait encore le ton aimable qu'elle prit en répondant.


Ho bonsoir ! Il a fait chaud tout le jour, peut-être que je ne mérite pas votre clémence, oui , dit-elle en faisant mine de se renifler. Mais ne vous en faite pas, je suis en pleine forme ! Le désert, ça me connait. Oui, il y a un village à l'est, je le connais bien. J'ai un peu dévié dans le noir peut-être...


Plus la couleuvre est grosse et plus on a de chance de la faire avaler. Je parie que tu connais ça aussi. Si vous tournez les talons, c'est que vous en venez, du village. Tout ce qui se faisait de plus suspect, même pour une paranoïaque comme Inari. De toutes façons, sans lumière, quelles étaient les chances qu'ils la croisent, son âne gris, sa cape noire et elle ? Pensant être à l'abri dans le noir et le silence, elle fronça les sourcils en réfléchissant. Ils étaient à pieds et semblaient frais. Leurs chevaux étaient sans doute à l'étable à se reposer... Information intéressante à noter si ce n'étaient d'autres priorités.


Remettons nous en route, s'il vous plait, dit-elle en joignant le geste à la parole, mon âne est fourbu, je ne serais pas contre un bon lit et vous et moi ne se sommes pas contre à ce que je prenne un bon bain, n'est ce pas ? Et puis, on m'attend.


Mensonge après mensonge, elle se forgeait une armure de papier qui aurait pu la protéger de brigands lambda. En leur faisant croire qu'elle venait du village où ils s'étaient installés, elle pensait gagner un peu de sureté. Ils ne souhaiteraient surement pas que les villageois leur cause du tord, même si elle ignorait absolument tout de l'importance de celui-ci.


Puis je demander ce que vous venez faire dans notre bon village ? Je demande moins par curiosité que pour faire la conversation, le désert est peu bavard et mon âne encore moins. Pourtant j'adore parler. (parce que ça me donne plus de chance de rester en vie, ajouta t-elle pour elle même ) Mais c'est qu'on n'y voit rien hein ? Vous auriez peut-être une torche ? Je me suis faite surprendre alors je n'en ai pas moi-même. Je n'arrête pas de buter sur des cailloux, geignit elle.


Elle songea avec dégout que la petite paysanne sotte était un rôle qui lui allait beaucoup trop bien. Elle ignorait si celui-ci était le meilleur à jouer, mais pour le moment, ça lui semblait être une bonne option, l'effet de surprise en serait décuplé s'il fallait en arriver là.

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Viladra Memphis
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Viladra Memphis

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Sam 19 Jan - 15:59




inspi: out...!



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[hrp]: pardon pardon pour ce post médiocre, mais j'avoue avoir une panne d'inspi flagrante haha désolée si l'histoire avance peu.


Lorsqu’elle nous entendit, je sentis sa surprise, l’odeur d’une frayeur passagère effleurant mon nez. Une humaine… Rien d’exceptionnel si ce n’était cette maitrise de soi qui attira mon attention. Sans même avoir besoin de révéler ma nature de nocturne, puisque bon nombre d’entre eux ignoraient encore notre existence, instaurer la crainte n’avait jamais été une véritable difficulté en soi… Et puis il y avait ceux qui, sans être insouciants non plus, parvenaient à redevenir maître de leur corps et pouvait ainsi aborder une situation inattendue tout en pouvant réfléchir plus ou moins posément. De toute évidence, elle faisait partie de cette catégorie et même si son visage se transforma à nouveau pour afficher un air serein teinté de candeur, je ne la sentais pas aussi naïve qu’elle voulait nous le montrer…
Mon regard se posant sur sa main qui tâtait sa poche, se rassurant sans doute sur la présence d’une arme, j’esquissai un mince sourire sarcastique dissimulé par la pénombre. Le mensonge était un excellent moyen de défense ; je l’utilisais d’ailleurs beaucoup mais en faire trop avait bien souvent un impact contraire à ce que l’on attendait… Ainsi, lorsqu’elle nous répondit d’une voie trop gaie pour être sincère, je jetai un œil à Faros dont les lèvres s’étirèrent sur ses canines effilées. Devais-je le laisser faire ? Après tout, qui soupçonnerait des nocturnes ? Les contrées désertiques comme celle-ci regorgeaient de créatures féroces…

« Viladra…
Ce n’était qu’une supposition, je suis civilisée et…
Ha, quand même !
… je préfère manger à table. »

Elle nous demanda ensuite de nous remettre en route, d’une voix fluette qui contrastait avec sa hâte d’atteindre le village. C’était amusant de voir les réactions que pouvaient avoir certaines personnes face à une situation qu’ils ne contrôlaient pas… Ainsi, elle dissimulait une gestuelle précipitée et méfiante derrière des paroles essayant d’endormir notre lucidité. Une bonne idée, hélas inefficace lorsque l’on s’adressait à une personne pour qui la tromperie était une seconde nature… Ne faisant aucune remarque, je me tournai vers Faros et lui fit comprendre d’un faible hochement de tête que nous allions regagner le village. Acquiesçant bien que je sentais son mécontentement, j’emboitai alors le pas de la jeune fille d’une démarche fluide et me hissai à sa hauteur, mon regard sondant l’obscurité, apercevant sans difficulté les formes des maisons qui se détachaient à l’horizon.
La voix de la jeune fille s’éleva à nouveau et elle nous demanda la raison de notre présence en ces lieux avant de savoir si nous aurions un moyen de nous éclairer. Mes yeux carmin étincelant une fraction de seconde sous l’astre lunaire, je retins un nouveau sourire. Je sentais l’amusement de mon subordonné dans mon dos et je tournai mon visage vers la jeune femme bien qu’elle ne pouvait toujours pas me voir dans la pénombre.

Mes… amis et moi-même logeons à l’auberge le temps de quelques jours. Répondis-je, d’une voix égale. Nous repartirons demain soir au crépuscule… Quant à la lumière…

Faros me jeta un nouveau regard amusé et je lui rendis son sourire.

… Nous n’en avons guère besoin lorsque l’on connait les bases d’un voyage… nocturne.

« Quelle piètre excuse…
Je ne mens pas entièrement. Pour une fois… »

J’avais adopté un ton dénué de toute fausse joie, lui montrant non seulement que je n’étais pas là pour m’amuser mais aussi qu’il était inutile qu’elle poursuive son petit jeu de rôle… Evidemment, en restant dans l’implicite, il n’était pas aisé de savoir si elle le devinerait ou non mais le résultat m’importait peu.
Ne lâchant aucune autre parole, nous continuâmes notre chemin jusqu’au village sans qu’aucun n’incident ne vienne troubler cet étrange moment…
Lorsque l’on atteignit le village, aucune personne ne vint accueillir la jeune femme et je lui adressai un regard pénétrant, l’ombre d’un sourire sarcastique flottant sur mes lèvres. Faros s’occupant à ma place de prendre congé, je commençai déjà à me désintéresser de la jeune humaine, préférant regagner la taverne dans laquelle bon nombre de nocturnes s’était installés. Les moins fatigués discutant à voix basse dans la salle, tous avaient conservé leur capuchon, épargnant aux étrangers la vue de nos pupilles écarlates. Me gardant bien de faire de même, mon entrée provoqua un léger silence et quelques murmures de salutation respectueuse s’élevèrent avant que l’ambiance retourne à son état de conversations feutrées.

Que devous-nous faire, ma Dame ?

Me tournant vers mon bras-droit, je lui jetai un long regard scrutateur. Les vicaires et moi avions la possibilité de nous déplacer au soleil mais ce n’était pas le cas de tout le monde. Le prochain village se trouvait encore à plus de dix heures de marche, cela signifiait qu’il faudrait partir dès que le soleil disparaitrait et accélérer la cadence. C’était jouable, puisque nous l’avions déjà fait à l’aller, mais cela demandait un timing implacable. Heureusement que les soldats des cohortes avaient bénéficié d’une éducation martiale efficace… Nous serions prêts dans les temps.
Le tavernier était monté se couchant, constatant que nous ne demandions aucune nourriture. Faisant réveiller l’un des deux humains qui voyageaient avec nous, il descendit jusqu’à la pièce commune, son regard ensommeillé bien que l’espoir peignait ses traits. Les ‘’amants’’ des vampires… Ces donateurs volontaires qui voyaient un plaisir, voire même un honneur, à offrir leur sang. Si naïfs… Si pratiques.
Plongeant mes dents effilées dans la peau tendre de son cou lorsqu’il se fut glissé près de moi, je me renforçai une dernière fois avant le voyage. Partant une fois mon repas terminé, j’entendis alors la porte s’ouvrir dans mon dos et un simple regard dans sa direction m’apprit l’identité de la personne.

Un chiot dans une meute de loups… Souffla Faros, à mes côtés.

« Inconsciente ! »

Il n’y avait qu’elle, comme humaine… Me redressant légèrement, je jetai un regard froid dans la salle, signalant discrètement qu’aucun nocturne ne serait autorisé à céder à ses pulsions sanguines. Fort heureusement, leur sevrage ne datait pas d’il y a trop longtemps et ils étaient suffisamment forts pour se retenir. Notre existence n’était parfois qu’un conte, aux oreilles des autres… Et cette situation me convenait parfaitement.
Après avoir vérifié que chaque vampire serait se contenir, je vérifiai que mon regard de grenat était toujours plongé dans l’ombre de ma capuche et me tournai à nouveau vers la jeune fille. Elle ne devait peut-être pas me reconnaître, ne m’ayant aperçu que dans l’ombre… Mais à ma voix, ça ne serait pas difficile.

Et bien, de nouveau bonsoir… Lui adressais-je, doucereuse.




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Inari Niwen
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HABITUÉ
Inari Niwen

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Description: Vous avez un faible pour les jolies minois ? Vos poches sont pleines ?Méfiance, la féline Inari saura endormir votre méfiance, tirer partie de l'un pour atteindre l'autre. Cette voleuse talentueuse parvient à se fondre dans la nuit et le silence malgré les grelots dans sa brune chevelure. Son charme et son mystère sont réunis dans les marques de son visage. Banales tâches de naissance ou héritage démoniaque ? Combien de larcins et de mensonges avant d'apprendre la vérité ?
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Ven 25 Jan - 16:48

Inairi avait hésité à suivre ses "compagnons" à l'auberge mais elle constata bien vite qu'elle n'avait guère autre choix si elle ne voulait pas passer la nuit dehors.
Elle poussa la porte et accueilli l'odeur de l'endroit avec reconnaissance. Ni le chaud, ni le froid, ni la faim ni la soif n'avait cours ici.

C'était comme de débarquer dans un autre monde et de fait, c'était peut-être le cas. Tout le monde portait sa capuche sur la tête, masquant leur visage et cachant leur identité.
L'ambiance qui s'en dégageait était plus étrange que jamais.

Inari les ignora purement et simplement, même s'ils constituaient les totalité de la clientèle. Elle héla le tavernier assez fort pour le tirer de son lit. Un client est un client et il ignorait qu'elle n'avait pas un sou.

Celui-ci arriva doucement à son rythme de somnambule et se frottant les yeux. Il était partagé entre l'envie de saluer une personne qui ne soit pas une capuche et le regret de lui annoncer qu'il était complet. Si cette affluence ne se présentait pas une fois tout les deux ans, il aurait presque été tenté d’agrandir.

Le patron s'accouda lourdement au comptoir, comme pour ne pas tomber. Il déclara à Inari que son établissement était actuellement entièrement réservé par la troupe de capuches ici présente. Ce dernier qualificatif prononcé plus bas que le reste fit sourire Inari. Même les traits tirés par le sommeil du patron montèrent de l'amusement.
Il lui offrit gracieusement un verre d'eau et l'alternative de se trouver un coin à l'écurie si le cœur lui en disait.

Inari déclina poliment et renvoya aimablement le tavernier à son lit en lui souhaitant bonne nuit d'un clin d’œil.
Elle commença à siroter tranquillement son eau quand une paire de capuches s'avança vers elle.


Et bien, de nouveau bonsoir…
Lui adressais-je, doucereuse.

Cette voix... C'était donc elle. Son identité n'était pas tant une surprise que la raison pour laquelle elle lui adressait la parole. Durant leurs échanges, elle n'avait pas semblé bien bavarde. Quant à son acolyte, elle ne se rappelait pas l'avoir entendu prononcé une parole. Peut-être était-il muet ?

" Rebonsoir, j'aurais cru que vous seriez directement allée vous coucher. C'est ce que j'aurais fait pour ma part, mais il semblerait qu'il ne reste pas un lit qui ne soit inoccupé. Je compte repartir dès que mon verre sera vide. "


Là dessus, elle vida le reste de son verre d'un trait et passa dans leur dos pour passer dans leur dos.


"La bonne nuit " leur souhaita t-elle sans rien en penser.

Elle poussa à nouveau la porte et sortit dans l'air frais de la nuit. Son premier geste fut de ranger les deux pièces d'or qu'elle avait subtilisé au muet. D'après ce qu'elle en avait vu, il transportait sur lui une véritable fortune. Il ne s'apercevrait de rien avant un bout de temps. Finalement la chance semblait sourire à la voleuse.

Elle parqua son âne à l'écurie de l'auberge récupéra ses affaires et aller errer entre les maisons au hasard. Après un certain temps, elle trouva ce qu'elle cherchait. Une petite lueur éclairait la fenêtre de quelqu'un. Elle frappa aussitôt.
Quelqu'un vint lui ouvrir après avoir entendu sa voix de femme. Le visage dur et méfiant d'un homme apparut dans l'ouverture.

Elle sollicita son hospitalité pour la nuit invoquant que l'auberge était pleine à craquer. Elle lui montra une pièce d'or en lui promettant qu'elle pouvait le dédommager s'il le souhait. Il l'a fit entrer en grommelant qu'il ne possédait qu'un lit et qu'il comptait fichtrement dormir dedans.

Le lit était grand, aussi accepta t-elle. La chance que quelqu'un lui ouvre était trop faible pour qu'elle la laisse passer. En un éclair, elle se glissa dans le lit et se déshabilla jusqu'à la limite de la décence. L'homme, le forgeron vu la largeur de ses épaules, vint la rejoindre peu après et s'installa en soupirant.

Inari s'endormit en souriant. Elle était presque sure que la nuit ne lui couterait rien.

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Viladra Memphis
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CONQUÉRANT
Viladra Memphis

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Description: – Aussi, vois ce souris fin et voluptueux Où la Fatuité promène son extase ; Ce long regard sournois, langoureux et moqueur ; Ce visage mignard, tout encadré de gaze, Dont chaque trait nous dit avec un air vainqueur :
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Mar 29 Jan - 13:27




Renaissance.!



"Comme les anges à l'oeil fauve,
Je reviendrai dans ton alcôve
Et vers toi glisserai sans bruit
Avec les ombres de la nuit,"


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[hrp] : vu que nous n’allons pas nous regarder dans le blanc des yeux, je poste mon dernier message ^^ libre à toi d’inviter un nouveau rpiste ou de clôturer ce rp :P Merci d’avoir rp avec moi ;)

Son regard balaya la salle, ses sourcils se fronçant imperceptiblement sur tous ces visages masqués. La pénombre omniprésente dans la pièce, ce n’était pas le genre d’endroits où les humains, créatures de lumière, devaient aimer se retrouver… Elle commanda rapidement une boisson, et nous fixa du mieux qu’elle pouvait, l’obscurité l’empêchant d’observer nos faciès en détail. Ce qui était voulu, évidemment…
Nous adressant quelques paroles, elle était soit très à l’aise ou bien une bonne menteuse ce dont je ne doutais pas. Etonnée de ne pas nous voir couchés, j’esquissai un mince sourire et ne répondis pas à cette remarque, l’amusement des spectateurs se dégageant de façon presque palpable. Nous coucher ? La nuit ? Les fois où je dormais, le soleil brillait bien haut dans le ciel et les charmants bambins de ces humains batifolaient innocemment sans se douter de notre présence. Oui, j’aimais ce genre de petites remarques qui revenaient souvent lorsque j’étais amenée à rencontre de nouvelles personnes qui sortaient des pratiques nocturnes… Autant dire que c’était rare, j’avais beaucoup à faire à Serkheim et bien que j’étais le fomoire le plus souvent sur le terrain, j’étais en majorité en compagnie des miens. Je n’avais guère le temps de me distraire en voyages divers et en jeux avec d’autres races…

« Si tu passais moins de temps à comploter…
Quelle accusation, tu me blesses, huhu… »

Elle finit alors son verre d’un trait, pressée de partir. Toutes les chambres étant occupées par les miens ainsi que celles de quelques commerces aux alentours, il ne devait plus rester beaucoup de places. Il fallait dire que sans avoir à menacer, les nocturnes avaient tendance à exercer une influence craintive sur les plus faibles d’esprits et peu avaient refusé de nous accorder leur… hospitalité. Hormis le forgeron et la tisseuse, il me semblait bien que tous les bâtiments étaient occupés. L’écurie même ne devait plus être très sure pour les voyageurs isolés.
Nous quittant après un bref bonne nuit, je la sentis passer dans mon dos et effleurer Faros qui se raidit légèrement. Un nouveau sourire naquit sur mon visage tandis que mon regard carmin l’accompagna jusqu’à ce que la porte se referme dans son dos. Immédiatement, mon bras droit tourna les talons pour la suivre mais je posai doucement une main sur son avant-bras, l’arrêtant de ce simple geste.

Ma Dame…

Je sais, Faros. L’interrompis-je. Mais ne nous pressons pas…

Elle avait été très vive… Un geste d’une précision que je n’aurais pas vu si notre vision n’était pas à leur optimale dans l’obscurité. Un simple humain n’aurait rien remarqué, un servant nocturne non plus… Mais en tant que grand vicaire, Faros avait réussi à percevoir à la limite de l’impossible cet acte foudroyant et déshonorant pour un homme aussi imbu de lui-même que lui. Je m’amusais follement de sa frustration, son regard ne cessait de me fixer avant de se tourner vers la porte. Mais il n’était pas assez fou pour désobéir à mes ordres… Et quand je disais non, c’était non. (logique impacable *sbaf*)
Assez intelligente pour savoir qu’il n’était néanmoins pas bon de l’énerver ainsi, au risque de voir son sang-froid balayé d’un coup de vent, je caressai alors tendrement son épaule, glissant ma main jusqu’à sa nuque afin que son expression haineuse se remplace par celle de la convoitise. Ces hommes… Si facile à manipuler, ça en devenait parfois lassant. Se glissant à ma suite, je montai tranquillement les escaliers, son souffle chaud me caressant les cheveux d’un désir brulant. Ne nous pressons pas… Nous avions l’avenir devant nous.

La nuit n’était pas encore terminée, le ciel s’illuminait d’une légère lueur sanglante et la majorité de mes troupes était partie quelques heures plus tôt, prenant de l’avance pour rejoindre la bourgade suivante. Faros et moi-même avions laissé la direction de notre camp à un vicaire et nous nous étions attardés, profitant de notre grade pour user de nos amulettes à satiété. Le soleil… Il fut mon plus grand ennemi durant de longues années. Qui aurait cru nous parviendront enfin à lui tenir tête…
Quittant l’auberge lorsque les premiers rayons percèrent à travers l’horizon, nous nous dirigeâmes vers le forgeron après avoir vérifié que la tisseuse n’abritait personne. Pénétrant dans la maison sans un bruit, l’obscurité tomba soudainement dans la demeure. Guidant Faros dans l’umbromancie, nous montâmes jusqu’à la chambre et les deux silhouettes endormies me tirèrent un sourire. Quelle insouciance…
Stoppant le grand vicaire qui tirait déjà une lame de sa ceinture, je préférais causer la culpabilité plutôt que la mort, c’était nettement plus amusant.
Mes canines s’enfoncèrent dans la peau de l’homme qui s’éveilla alors, ouvrant la bouche pour pousser un cri de douleur. Un bâillon de fumée lui ôtant la possibilité de s’exécuter, je lui injectai le venin des nocturnes et le laissai tomber dans l’inconscience. Il n’y avait eu aucun bruit et la jeune voleuse sommeillait toujours. Une goule partageait désormais son lit… Et si je ne donnais aucun ordre pour le moment, il n’était pas conseillé de rester trop longtemps avec ces créatures à moitié morte. La folie, la soif de violence, la putréfaction… Et une vie maudite. Voilà à quoi elle avait condamné cet homme par un simple caprice de larcin.

« Ce n’est pas vraiment de sa faute…
Tout acte a ses conséquences.
Je me garderai bien de te le rappeler, Viladra… »

D’un signe, nous ressortîmes en plein jour et regagnâmes les écuries. Harnachant nos montures, nous nous mîmes alors en route, traversant le village et repassant devant la forge qui abritait deux pauvres créatures… Lorsque l’on fut à quelques mètres de cet entassement de maison, le premier cri s’éleva dans notre dos. Un cri bestial, de douleur et de rage… Voilà qu’un nouvel esclave venait de renaître. Petite fille, comment vas-tu t’en sortir…

Tu ne regretteras pas ton or, n’est-ce pas… ?

Je pense que ça rentabilise tout à fait cette futile perte…

Un sourire glacial s’étalant sur mon visage, mes yeux croisèrent ceux de Faros, leur éclat scintillant brièvement sous notre capuche. Satisfait de sa vengeance, il afficha une mine cruellement réjouis et nous talonnâmes nos chevaux afin de rejoindre nos troupes. Il est temps d’arrêter de rêver…





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Inari Niwen
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Inari Niwen

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Mar 29 Jan - 18:14

Un cri à réveiller les morts retentit à quelques centimètres des oreilles d'Inari. Cela faisait un moment qu'elle se trouvait sur les routes, comme les chats elle ne dormait que d'un œil et c'est comme un chat qu'elle bondit hors du lit. Elle ne s'attendait pas à un réveil aussi brutal et tout son corps réclamait sa fuite immédiate et sans condition.

Ni une ni deux, elle ramassa ses affaires et décida de décamper sans prendre le temps de savoir ce qu'il se passait.
Elle se retrouva nez-à-nez avec le colosse au teint grisâtre qui jadis avait été le forgeron. Un coup d’œil suffisait pour saisir la métamorphose qui s'était opérée en lui. Sans même avoir connu cet homme, elle devinait qu'il n'en restait plus rien. Celui-ci lui barrait la route et tenta de la saisir en grondant de manière inquiétante.

Ne cherchant qu'à s'échapper, elle fit une roulade pour passer le géant qui lui bloquait l'accès à la porte de derrière. Elle claqua la porte derrière elle, en espérant gagner une demi-seconde mais on lui en donna bien plus. A l’intérieur, le forgeron cassait tout qui ce qui passa dans son champs de vision.

Dehors, le jour se levait à peine. Il n'y avait encore personne dehors pour l'instant. A part elle, en petite tenue. Elle traversa la rue et s'habilla à l'abri. Elle n'avait que peu de temps. Peu de temps avant que les gens viennent voir ce qu'il se passait dans leur village si tranquille et peu de temps avant que le forgeron ne la rattrape.

Celui-ci avait entreprit de démolir la porte alors qu'elle enfilait sa botte gauche. Il avait qu'elle prenne le large dard-dards. Quand celui-ci fut finalement dehors, elle tournait déjà au coin de la rue, mi-tremblante mi-essoufflée.

Son esprit fonctionnait à toute allure. Même si elle avait échappé au forgeron, on pourrait la soupçonner d'être responsable de son état... Non, personne ne savait ni ne l'avait vue. Elle avait pris toutes ses vêtements, qui constituaient ses seules affaires personnelles. Que s'était-il passé ? Le savoir l'aiderait-elle ? Elle ne voyait pas en quoi.

Son âne était à la taverne. Et dire qu'elle avait hésité à le prendre avec elle. Elle aurait été complétement fichu si elle l'avait stationné devant le forgeron. Soit tout le monde aurait su qu'elle était chez lui soit elle aurait du partir avec ce qu'elle avait sur le dos. Soit, rien. Elle aurait eu le choix délicieux entre le bucher des habitants ou le rôtisseur du soleil.

La maison du forgeron était plutôt à la périphérie du village tandis que la taverne occupait une place plus centrale. Inari décrivit un grand cercle qui contournait les cris affolés des villageois et ceux plus gutturaux de l'ex-forgeron. Elle frissonnait à chaque fois. Étais-ce sa faute ?

Ces pensées amères ne lui ôtèrent aucunement sa discrétion et elle parvint à la taverne plusieurs dizaines de minutes après sans que quiconque ne l'ait remarquée.
Et pour cause, quand elle poussa la porte du sanctuaire qu'elle se faisait de cette taverne, les trois-quart de la population devaient s'y être réunis mais seules quelques têtes remarquèrent son entrée.

Au milieu du brouhaha des conversations animés s’élevait la voix tranchante une femme d'âge mur. Elle était élégante dans sa robe verte orné d'un peu de dentelle mais ses cheveux tirés en arrière pour former un chignon lui donnait un air sévère et autoritaire.


" ... à ces étrangers. Ils n'ont attirés que le malheur ! Nous aurions du les chasser dès qu'ils ont débarqué ! Ils ont jeté un sort au pauvre Dimitri ! Et pourquoi ? Parce qu'il n'avait pas de place à offrir à leur capuche ? ça aurait aussi bien pu être moi ! Je vous le dit moi ... "


Et elle brandissait un index comme une épée au dessus de sa tête en continuant sur sa lancée incontestablement impressionnante. Pourtant, Inari ne pouvait pas s'empêcher d'adorer cette femme. Elle fondrait en larmes dès maintenant si cela ne ruinerait pas cette aubaine incroyable. Elle n'aurait pas à rependre la rumeur elle-même et sa crédibilité n'aurait pas de limite.
Au comptoir étaient accoudés plusieurs gaillards, deux avec le bras en écharpe et il devait manquer plusieurs dents au dernier. Le tavernier lui fit signe tandis qu'elle s'approchait, les autres lui firent de la place.

"Hola jeune fille ! Quelle affaire ! Vous avez pu trouver un coin où dormir ? Je suis ravi que ces capuches ne vous ait pas eu aussi. Vous avez surement entendu, ils ont eu notre forgeron... Si j'avais su... "

Elle répondit vaguement qu'elle avait trouvé un endroit tranquille où l'on ne la verrait pas vagabonder et qu'elle avait entendu l'agitation qui régnait et était venu aux nouvelles. En échange de quoi, ce fut une certain Pitch qui lui révela ce qu'il était advenu du forgeron.

"Tout l'monde a été réveillé par ses gueulements déments c'matin. On avait tous plus ou moins mal dormi à cause d'ces capuches. L'nom va rester pour plusieurs générations, j'vous l'parie. Voyez l'genre ? V'voyez un gars sans visage l'soir, ça vous rassure pas, hein ? Bah là, imaginez qu''il en sorte de partout...

Bref. Dimitri était devenu un animal ce matin. Sait pas pourquoi. M'dame Posay dit que c'est parce qu'il les a fichu dehors d'chez lui. L'était devenu fou, un vrai enragé.
L'est tombé sur Nico alors qu'il v'nait juste voir si tout allait bien. Il a bien failli le démolir. 'reusement qu'moi et mes freres on était pas loin. On a essayé d'les séparer, pas moyen ! En même temps, Dimitri, on l'appelait la Montagne. Le genre de gars qu'tu laisses tranquilles parc'qu'il a des bras larges comme toi, voyez ?

Bref, il nous a envoyé voler par terre. J'ai atterri sur mon bras, là. Le mal de chien que ça fait... Mais bon, j'ai des bières à l’œil maint'nant...

C'est Guigui qui l'a eu. Guigui par contre, il a plutôt la carrure d'un haricot sec, voyez ? Bah pourtant j'ai jamais été aussi content d'le voir de toute ma vie. Il avait laché Nico et voulait pas peau, j'peux vous l'jurer ! Et là, y'a Guigui qu'arrive et lui fout un putain de coup de marteau dans la tempe ! BAM ! Dimitri, il s'est pas relevé. C'était un sacré coup de marteau, pour sur... Guigui, l'est retourné chez lui tout tremblant. D'ac, d'ac, c'est normal. Mais c'est un héros aussi !

Bizarre comme histoire hein ? "


Inari hocha la tête et parvint même à sourire à Pitch. Vu son rôle dans l'histoire, c'était la pure vérité. Les fois suivantes où il raconterait l'histoire, des détails auront été ajoutés et les faits enjolivés, à n'en pas douter. Elle regrettait sincèrement le sort de Dimitri le forgeron.

Cependant elle ne pouvait pas s'éterniser. Elle acheta les vivres nécessaires à la poursuite de son voyage grâce à l'or de son larcin et il lui resta une bonne partie de la fortune qu'elle avait acquise au prix d'un danger incroyable. Elle n'avait cependant pas eu le choix, comme souvent. Et c'est avec un gros pincement au cœur qu'elle reprit la route.

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