Perso Description: Vous avez un faible pour les jolies minois ? Vos poches sont pleines ?Méfiance, la féline Inari saura endormir votre méfiance, tirer partie de l'un pour atteindre l'autre. Cette voleuse talentueuse parvient à se fondre dans la nuit et le silence malgré les grelots dans sa brune chevelure. Son charme et son mystère sont réunis dans les marques de son visage. Banales tâches de naissance ou héritage démoniaque ? Combien de larcins et de mensonges avant d'apprendre la vérité ?
Messages : 136 Date d'inscription : 03/01/2013
Mar 8 Jan - 23:26
Abrutie par le soleil infernal qui régnait sur les régions asséchées, Inari se fit mal en souriant avec ses lèvres desséchées. Si elle avait toute sa tête et si son compte était exact, aujourd'hui était le jour de ses vingt ans. Elle songea à s'offrir une gorgée d'anniversaire pour marquer le coup et ponctua cette folle idée d'un rire qui manqua de l'étouffer. Par tout les seigneurs démons, elle n'avait pas perdre l'esprit maintenant !
Il y avait pourtant de quoi. Parce qu'il n'y avait rien. De la terre craquelée par le manque d'eau, de la poussière, du vent, mais pas beaucoup et à peine un relief pour procurer de l'ombre. Le terrain était désespérément plat, si bien que des mirages dansaient à l'horizon mais ils ne reflétaient aucun rêve et ne procuraient aucun espoir. C'était de vulgaires ondulations de chaleur écrasante. Bien sur, aucun être vivant en vue, même pas une touffe d'herbe. Ha, rectification. Haut dans le ciel volaient un couple de vautours faméliques.
Inari aurait voulu leur dire, leur hurler qu'ils aillent voir ailleurs. Elle n'allait pas mourir ! Bougres de volatiles stupides ! Elle avait encore une outre et demi ! Pour le reste du parcours. Pour elle et sa monture. En parlant du pauvre âne qui la portait sur son dos, celui-ci faisait peine à voir. Cela faisait des lieux que sa foulée raccourcissait et qu'il tirait la langue, des heures qu'il n'avait pas bu une goutte. Cela fendait le cœur à Inari, mais entre la bête et elle, le choix était vite fait: l'eau serait pour elle uniquement.
Peut-être que ces charognards étaient plus malin qu'elle ne l'imaginait...
Sans un mot, elle songea à tout les jurons qu'elle avait entendu depuis le passage d'Emroth. Elle enrageait véritablement d'avoir été aussi sotte, d'avoir voulu emprunter ce raccourci et d'avoir sous-estimé le désert.
Pourtant, il n'en était rien, elle avait investi presque toutes ses économies dans ses préparatifs. Elle aurait pu acheter plus d'eau s'il n'avait pas fallu racheter un fer pour son âne. Elle soupçonnait une sombre arnaque mais elle n'avait rien pu prouver, évidemment et elle ne pouvait plus retarder son départ. Mais ce forgeron n'avait pas eu l'air surpris en la voyant arriver avec la bride de sa monture à la main, comme s'il savait déjà pour quoi elle venait...
Autrement, la moindre pièce d'argent, à l'exception d'une, était passé dans l'achat de provision et d'outres d'eau.
Elle n'avait même pas pris un chapeau et sa peau avait bruni, ses marques noircis. Elle n'avait aucune idée du visage terrible que ça lui donnait. Elle ne ferait plus de charme à personne avant un bon bout de temps. Elle était à peu près sure qu'elle suait autant d'eau qu'elle en ingurgitait, de toutes façons.
Pour s'occuper, elle imagina ce qu'elle serait prête à faire pour une gorgée d'eau. Pour un chapeau ? Et pour une outre entière ? Et pour une monture fraiche ? Jeu macabre... Elle poursuivit néanmoins, c'était drôle. Un peu.
Elle estima que l'heure était venu de boire. Elle s’interdit d'estimer la distance surement risible qu'elle avait parcouru et porta son outre à sa bouche. L'humidité contre ses lèvres était douloureusement délicieuse et cette eau chaude un tel régal qu'il lui fallut se reprendre. Pas plus de deux gorgées. C'était tellement injuste, c'était si bon ! pourquoi s'infliger ça ? Il y en avait encore plein !
Elle ne se répondit pas mais talonna son âne, pour la forme. Le pauvre ne réagit pas mais continuait d'avancer. Inari attendait le froid du soir et le répit qu'il apportait avec impatience mais le soleil était encore haut. Alors elle continua.
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Inari Niwen
Perso Description: Vous avez un faible pour les jolies minois ? Vos poches sont pleines ?Méfiance, la féline Inari saura endormir votre méfiance, tirer partie de l'un pour atteindre l'autre. Cette voleuse talentueuse parvient à se fondre dans la nuit et le silence malgré les grelots dans sa brune chevelure. Son charme et son mystère sont réunis dans les marques de son visage. Banales tâches de naissance ou héritage démoniaque ? Combien de larcins et de mensonges avant d'apprendre la vérité ?
Messages : 136 Date d'inscription : 03/01/2013
Sam 12 Jan - 20:43
[HS: suite à un petit malentendu, je continue seule. Si vous voulez supprimer ce topic pour cette raison, merci de me prévenir. Je garde une copie de mes écrits, la plupart du temps.]
La nuit vint finalement, comme elle l'avait promis au début des temps et avec elle le froid et le soulagement. Inari hésita à s'arrêter, elle pourrait parcourir encore quelques distances en profitant de la température plus clémente, mais ce fut son âne qui décida pour elle cette fois. La pauvre bête l'implorait avec des yeux malheureux de lui accorder le repos si jamais elle comptait la garder en vie. Bien sur, un âne vivant est plus utile que n'importe quel mort, ainsi, Inari se reposa quelques heures, enroulée dans sa couverture.
L'aube revint aussi sournoisement qu'elle-même s'introduisait chez les autres. Comme si elle n'avait pas l'intention de commettre un forfait, en douceur... Mais bientôt, le soleil fut de nouveau là, comme il l'avait promis et avec lui vint la chaleur, la lumière et la souffrance.
La journée fut longue. Inari tentait de garder son esprit actif, en comptant les cailloux, en inspectant l'horizon ou en se remémorant certaines choses... Elle avait échappé à des situations bien plus dangereuses. Elle avait d'abord fuit les terres maudites de l'Orath, traversé le royaume des vampires en un temps record, esquivé les bandits et les guerres sur une bonne partie du Nedora... Elle avait triomphé des fous, des assassins, des pervers, des cruels, des guet-apens...
Tout ça pour mourir dans le désert ? Car à présent, elle voyait la fumée de maisons à l'horizon mais elle ne se sentait pas la force d'aller plus loin. Sa monture devait être animée par un nécromant pour qu'elle avance encore, elle avait du mal à y croire. Le village devait être à encore une demi-journée à peine, c'était rageant. Bienheureux celui qui trouverait son corps déshydraté... Il lui restait une pièce d'argent, quelques vêtements et couvertures, sa dague et...
Inari écarquilla les yeux comme deux billes rondes et mit pied à terre si vite qu'elle faillit tomber et se rompre le cou. Son âne prit peur, mais la fatalité l’empêchait de bouger pour autant. La voleuse fouilla dans les fontes de l'âne, celles qu'elle n'utilisait pas quotidiennement. Elle vida tout son contenu, jetant ses frasques au sol sans ménagement aucun et en extrait le trésor qu'elle recherchait. Une grosse gourde pleine d'un nectar rarissime ! De l'eau.
Avant tout, elle concentra toute sa volonté pour n'en boire que la moitié. Cela représentait tout de même trois grosses gorgées, assez pour la revigorer le temps de parcourir la dernière distance entre ici et le village. Quelle chance inouïe ! Autant que sa bêtise. Sans cet éclair de lucidité, elle était bonne pour marquer le désert de son squelette. Superbe.
Le crépuscule arriva une paire d'heure plus tard et elle anticipa le froid en enfilant une cape, chose impossible en journée. Il ne tarda pas à faire nuit noire, mais le village se rapprochait inexorablement. C'était certain, obligatoire. La chaleur, la fatigue, la soif, tout cela n'était plus rien. Son esprit était déjà au milieu de ces habitations, auprès de ses villageois. Elle était encore loin, trois à quatre heures de marche au minimum mais ces dangereuses illusions la faisait avancer à un train qu'elle n'aurait pas cru pouvoir soutenir à nouveau. Et l'âne suivait.
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Viladra Memphis
Perso Description: – Aussi, vois ce souris fin et voluptueux Où la Fatuité promène son extase ; Ce long regard sournois, langoureux et moqueur ; Ce visage mignard, tout encadré de gaze, Dont chaque trait nous dit avec un air vainqueur :
Localisation : Dans l'ombre de la lune. Messages : 286 Date d'inscription : 18/12/2012
Dim 13 Jan - 23:55
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Inari Niwen
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Messages : 136 Date d'inscription : 03/01/2013
Lun 14 Jan - 20:46
Inari approchait du village, peut-être, mais sa lumière ne l'atteignait pas encore, loin de là. Même elle, qui avait pris l'habitude des affaires nocturnes en même temps qu'une nyctalopie mineure, n'aurait rien vu d'autre que la maigre lueur que constituait les habitations clairsemées et son état hébété n'arrangeait rien.
Son effroi fut donc complet quand une voix chargée d'autorité s'éleva du noir de la nuit. Inari perçut un mouvement près d'elle et s'immobilisa tout net, proférant un juron terriblement grossier en esprit. Quoi encore ? La voix ne répondit pas exactement à cette question, mais donnait tout de même une forme de réponse. Des ennuis. Peut-être. Probablement.
Bien le bonsoir… Votre épuisement se fait sentir jusqu’ici… Peut-être serait-il judicieux d’obliquer un peu plus à l’est, un village se trouve non loin de là. Nous nous y rendions, d’ailleurs… Quelle coïncidence… Elle n'aimait pas ce ton qu'elle connaissait plutôt bien, le ton qu'emploie ceux qui sont surs d'eux, ce ton condescendant qui signale à l'interlocuteur son infériorité, cette politesse feinte alors qu'aucun choix n'est laissé... C'était une bonne alarme, certes. Elle préférait qu'on lui laisse le temps de se préparer si elle était inférieure, les jeux ne sont jamais faits avant la mort. Le moment semblait bien choisi pour ses dernières gorgées d'eau. On ne négocie rien du tout en recrachant tout le sable du désert sur autrui et elle avait l'impression que sa gorge en était belle et bien pleine. Le liquide était bien plus précieux qu'on peut l'imaginer. Quelques secondes pour localiser ses "compagnons", une autre pour se ressaisir et une dernière pour réfléchir. Elle tata la doublure de sa cape et la présence du fourreau cousu à l’intérieur l'assura grandement. Elle pourrait vendre chèrement sa peau au cas où. Enfin dans son état, sa meilleure arme restait encore le ton aimable qu'elle prit en répondant. Ho bonsoir ! Il a fait chaud tout le jour, peut-être que je ne mérite pas votre clémence, oui , dit-elle en faisant mine de se renifler. Mais ne vous en faite pas, je suis en pleine forme ! Le désert, ça me connait. Oui, il y a un village à l'est, je le connais bien. J'ai un peu dévié dans le noir peut-être... Plus la couleuvre est grosse et plus on a de chance de la faire avaler. Je parie que tu connais ça aussi. Si vous tournez les talons, c'est que vous en venez, du village. Tout ce qui se faisait de plus suspect, même pour une paranoïaque comme Inari. De toutes façons, sans lumière, quelles étaient les chances qu'ils la croisent, son âne gris, sa cape noire et elle ? Pensant être à l'abri dans le noir et le silence, elle fronça les sourcils en réfléchissant. Ils étaient à pieds et semblaient frais. Leurs chevaux étaient sans doute à l'étable à se reposer... Information intéressante à noter si ce n'étaient d'autres priorités. Remettons nous en route, s'il vous plait, dit-elle en joignant le geste à la parole, mon âne est fourbu, je ne serais pas contre un bon lit et vous et moi ne se sommes pas contre à ce que je prenne un bon bain, n'est ce pas ? Et puis, on m'attend. Mensonge après mensonge, elle se forgeait une armure de papier qui aurait pu la protéger de brigands lambda. En leur faisant croire qu'elle venait du village où ils s'étaient installés, elle pensait gagner un peu de sureté. Ils ne souhaiteraient surement pas que les villageois leur cause du tord, même si elle ignorait absolument tout de l'importance de celui-ci. Puis je demander ce que vous venez faire dans notre bon village ? Je demande moins par curiosité que pour faire la conversation, le désert est peu bavard et mon âne encore moins. Pourtant j'adore parler. (parce que ça me donne plus de chance de rester en vie, ajouta t-elle pour elle même ) Mais c'est qu'on n'y voit rien hein ? Vous auriez peut-être une torche ? Je me suis faite surprendre alors je n'en ai pas moi-même. Je n'arrête pas de buter sur des cailloux, geignit elle. Elle songea avec dégout que la petite paysanne sotte était un rôle qui lui allait beaucoup trop bien. Elle ignorait si celui-ci était le meilleur à jouer, mais pour le moment, ça lui semblait être une bonne option, l'effet de surprise en serait décuplé s'il fallait en arriver là.
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Viladra Memphis
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Sam 19 Jan - 15:59
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Inari Niwen
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Messages : 136 Date d'inscription : 03/01/2013
Ven 25 Jan - 16:48
Inairi avait hésité à suivre ses "compagnons" à l'auberge mais elle constata bien vite qu'elle n'avait guère autre choix si elle ne voulait pas passer la nuit dehors. Elle poussa la porte et accueilli l'odeur de l'endroit avec reconnaissance. Ni le chaud, ni le froid, ni la faim ni la soif n'avait cours ici.
C'était comme de débarquer dans un autre monde et de fait, c'était peut-être le cas. Tout le monde portait sa capuche sur la tête, masquant leur visage et cachant leur identité. L'ambiance qui s'en dégageait était plus étrange que jamais.
Inari les ignora purement et simplement, même s'ils constituaient les totalité de la clientèle. Elle héla le tavernier assez fort pour le tirer de son lit. Un client est un client et il ignorait qu'elle n'avait pas un sou.
Celui-ci arriva doucement à son rythme de somnambule et se frottant les yeux. Il était partagé entre l'envie de saluer une personne qui ne soit pas une capuche et le regret de lui annoncer qu'il était complet. Si cette affluence ne se présentait pas une fois tout les deux ans, il aurait presque été tenté d’agrandir.
Le patron s'accouda lourdement au comptoir, comme pour ne pas tomber. Il déclara à Inari que son établissement était actuellement entièrement réservé par la troupe de capuches ici présente. Ce dernier qualificatif prononcé plus bas que le reste fit sourire Inari. Même les traits tirés par le sommeil du patron montèrent de l'amusement. Il lui offrit gracieusement un verre d'eau et l'alternative de se trouver un coin à l'écurie si le cœur lui en disait.
Inari déclina poliment et renvoya aimablement le tavernier à son lit en lui souhaitant bonne nuit d'un clin d’œil. Elle commença à siroter tranquillement son eau quand une paire de capuches s'avança vers elle.
Et bien, de nouveau bonsoir… Lui adressais-je, doucereuse.
Cette voix... C'était donc elle. Son identité n'était pas tant une surprise que la raison pour laquelle elle lui adressait la parole. Durant leurs échanges, elle n'avait pas semblé bien bavarde. Quant à son acolyte, elle ne se rappelait pas l'avoir entendu prononcé une parole. Peut-être était-il muet ? " Rebonsoir, j'aurais cru que vous seriez directement allée vous coucher. C'est ce que j'aurais fait pour ma part, mais il semblerait qu'il ne reste pas un lit qui ne soit inoccupé. Je compte repartir dès que mon verre sera vide. " Là dessus, elle vida le reste de son verre d'un trait et passa dans leur dos pour passer dans leur dos.
"La bonne nuit "leur souhaita t-elle sans rien en penser.
Elle poussa à nouveau la porte et sortit dans l'air frais de la nuit. Son premier geste fut de ranger les deux pièces d'or qu'elle avait subtilisé au muet. D'après ce qu'elle en avait vu, il transportait sur lui une véritable fortune. Il ne s'apercevrait de rien avant un bout de temps. Finalement la chance semblait sourire à la voleuse.
Elle parqua son âne à l'écurie de l'auberge récupéra ses affaires et aller errer entre les maisons au hasard. Après un certain temps, elle trouva ce qu'elle cherchait. Une petite lueur éclairait la fenêtre de quelqu'un. Elle frappa aussitôt. Quelqu'un vint lui ouvrir après avoir entendu sa voix de femme. Le visage dur et méfiant d'un homme apparut dans l'ouverture.
Elle sollicita son hospitalité pour la nuit invoquant que l'auberge était pleine à craquer. Elle lui montra une pièce d'or en lui promettant qu'elle pouvait le dédommager s'il le souhait. Il l'a fit entrer en grommelant qu'il ne possédait qu'un lit et qu'il comptait fichtrement dormir dedans.
Le lit était grand, aussi accepta t-elle. La chance que quelqu'un lui ouvre était trop faible pour qu'elle la laisse passer. En un éclair, elle se glissa dans le lit et se déshabilla jusqu'à la limite de la décence. L'homme, le forgeron vu la largeur de ses épaules, vint la rejoindre peu après et s'installa en soupirant.
Inari s'endormit en souriant. Elle était presque sure que la nuit ne lui couterait rien.
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CONQUÉRANT
Viladra Memphis
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Mar 29 Jan - 13:27
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Inari Niwen
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Messages : 136 Date d'inscription : 03/01/2013
Mar 29 Jan - 18:14
Un cri à réveiller les morts retentit à quelques centimètres des oreilles d'Inari. Cela faisait un moment qu'elle se trouvait sur les routes, comme les chats elle ne dormait que d'un œil et c'est comme un chat qu'elle bondit hors du lit. Elle ne s'attendait pas à un réveil aussi brutal et tout son corps réclamait sa fuite immédiate et sans condition.
Ni une ni deux, elle ramassa ses affaires et décida de décamper sans prendre le temps de savoir ce qu'il se passait. Elle se retrouva nez-à-nez avec le colosse au teint grisâtre qui jadis avait été le forgeron. Un coup d’œil suffisait pour saisir la métamorphose qui s'était opérée en lui. Sans même avoir connu cet homme, elle devinait qu'il n'en restait plus rien. Celui-ci lui barrait la route et tenta de la saisir en grondant de manière inquiétante.
Ne cherchant qu'à s'échapper, elle fit une roulade pour passer le géant qui lui bloquait l'accès à la porte de derrière. Elle claqua la porte derrière elle, en espérant gagner une demi-seconde mais on lui en donna bien plus. A l’intérieur, le forgeron cassait tout qui ce qui passa dans son champs de vision.
Dehors, le jour se levait à peine. Il n'y avait encore personne dehors pour l'instant. A part elle, en petite tenue. Elle traversa la rue et s'habilla à l'abri. Elle n'avait que peu de temps. Peu de temps avant que les gens viennent voir ce qu'il se passait dans leur village si tranquille et peu de temps avant que le forgeron ne la rattrape.
Celui-ci avait entreprit de démolir la porte alors qu'elle enfilait sa botte gauche. Il avait qu'elle prenne le large dard-dards. Quand celui-ci fut finalement dehors, elle tournait déjà au coin de la rue, mi-tremblante mi-essoufflée.
Son esprit fonctionnait à toute allure. Même si elle avait échappé au forgeron, on pourrait la soupçonner d'être responsable de son état... Non, personne ne savait ni ne l'avait vue. Elle avait pris toutes ses vêtements, qui constituaient ses seules affaires personnelles. Que s'était-il passé ? Le savoir l'aiderait-elle ? Elle ne voyait pas en quoi.
Son âne était à la taverne. Et dire qu'elle avait hésité à le prendre avec elle. Elle aurait été complétement fichu si elle l'avait stationné devant le forgeron. Soit tout le monde aurait su qu'elle était chez lui soit elle aurait du partir avec ce qu'elle avait sur le dos. Soit, rien. Elle aurait eu le choix délicieux entre le bucher des habitants ou le rôtisseur du soleil.
La maison du forgeron était plutôt à la périphérie du village tandis que la taverne occupait une place plus centrale. Inari décrivit un grand cercle qui contournait les cris affolés des villageois et ceux plus gutturaux de l'ex-forgeron. Elle frissonnait à chaque fois. Étais-ce sa faute ?
Ces pensées amères ne lui ôtèrent aucunement sa discrétion et elle parvint à la taverne plusieurs dizaines de minutes après sans que quiconque ne l'ait remarquée. Et pour cause, quand elle poussa la porte du sanctuaire qu'elle se faisait de cette taverne, les trois-quart de la population devaient s'y être réunis mais seules quelques têtes remarquèrent son entrée.
Au milieu du brouhaha des conversations animés s’élevait la voix tranchante une femme d'âge mur. Elle était élégante dans sa robe verte orné d'un peu de dentelle mais ses cheveux tirés en arrière pour former un chignon lui donnait un air sévère et autoritaire. " ... à ces étrangers. Ils n'ont attirés que le malheur ! Nous aurions du les chasser dès qu'ils ont débarqué ! Ils ont jeté un sort au pauvre Dimitri ! Et pourquoi ? Parce qu'il n'avait pas de place à offrir à leur capuche ? ça aurait aussi bien pu être moi ! Je vous le dit moi ... "
Et elle brandissait un index comme une épée au dessus de sa tête en continuant sur sa lancée incontestablement impressionnante. Pourtant, Inari ne pouvait pas s'empêcher d'adorer cette femme. Elle fondrait en larmes dès maintenant si cela ne ruinerait pas cette aubaine incroyable. Elle n'aurait pas à rependre la rumeur elle-même et sa crédibilité n'aurait pas de limite. Au comptoir étaient accoudés plusieurs gaillards, deux avec le bras en écharpe et il devait manquer plusieurs dents au dernier. Le tavernier lui fit signe tandis qu'elle s'approchait, les autres lui firent de la place.
"Hola jeune fille ! Quelle affaire ! Vous avez pu trouver un coin où dormir ? Je suis ravi que ces capuches ne vous ait pas eu aussi. Vous avez surement entendu, ils ont eu notre forgeron... Si j'avais su... "
Elle répondit vaguement qu'elle avait trouvé un endroit tranquille où l'on ne la verrait pas vagabonder et qu'elle avait entendu l'agitation qui régnait et était venu aux nouvelles. En échange de quoi, ce fut une certain Pitch qui lui révela ce qu'il était advenu du forgeron.
"Tout l'monde a été réveillé par ses gueulements déments c'matin. On avait tous plus ou moins mal dormi à cause d'ces capuches. L'nom va rester pour plusieurs générations, j'vous l'parie. Voyez l'genre ? V'voyez un gars sans visage l'soir, ça vous rassure pas, hein ? Bah là, imaginez qu''il en sorte de partout...
Bref. Dimitri était devenu un animal ce matin. Sait pas pourquoi. M'dame Posay dit que c'est parce qu'il les a fichu dehors d'chez lui. L'était devenu fou, un vrai enragé. L'est tombé sur Nico alors qu'il v'nait juste voir si tout allait bien. Il a bien failli le démolir. 'reusement qu'moi et mes freres on était pas loin. On a essayé d'les séparer, pas moyen ! En même temps, Dimitri, on l'appelait la Montagne. Le genre de gars qu'tu laisses tranquilles parc'qu'il a des bras larges comme toi, voyez ?
Bref, il nous a envoyé voler par terre. J'ai atterri sur mon bras, là. Le mal de chien que ça fait... Mais bon, j'ai des bières à l’œil maint'nant...
C'est Guigui qui l'a eu. Guigui par contre, il a plutôt la carrure d'un haricot sec, voyez ? Bah pourtant j'ai jamais été aussi content d'le voir de toute ma vie. Il avait laché Nico et voulait pas peau, j'peux vous l'jurer ! Et là, y'a Guigui qu'arrive et lui fout un putain de coup de marteau dans la tempe ! BAM ! Dimitri, il s'est pas relevé. C'était un sacré coup de marteau, pour sur... Guigui, l'est retourné chez lui tout tremblant. D'ac, d'ac, c'est normal. Mais c'est un héros aussi !
Bizarre comme histoire hein ? " Inari hocha la tête et parvint même à sourire à Pitch. Vu son rôle dans l'histoire, c'était la pure vérité. Les fois suivantes où il raconterait l'histoire, des détails auront été ajoutés et les faits enjolivés, à n'en pas douter. Elle regrettait sincèrement le sort de Dimitri le forgeron.
Cependant elle ne pouvait pas s'éterniser. Elle acheta les vivres nécessaires à la poursuite de son voyage grâce à l'or de son larcin et il lui resta une bonne partie de la fortune qu'elle avait acquise au prix d'un danger incroyable. Elle n'avait cependant pas eu le choix, comme souvent. Et c'est avec un gros pincement au cœur qu'elle reprit la route.