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[Flashback] L'ironie de la frayeur ...
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Nimaë Sindar
[Flashback] L'ironie de la frayeur ... Empty

DISCIPLE
Nimaë Sindar

Perso
Description: Vestige de plus d'un millénaire d'existence, cet elfe à la prestance des héritiers de l'Ouest renferme en lui une malédiction insondable, dont la présence le plonge inconsciemment dans un conflit perpétuel ... Subtile contradiction d'une lutte acharnée entre la noblesse et la déchéance, Nimaë Sindar se laisse de plus en plus guider par ses pulsions éveillées d'une essence pleine de malices enfermée dans l'une de ses armes enchantées, Faënur. Sous le joug d'un destin changé à jamais à cause d'une pratique interdite de l'enchantement, ayant abandonné terre natale, famille et foyer, il poursuit ses quêtes personnelles via sa nouvelle place de mercenaire errant sur le territoire des hommes, tiraillé entre deux providences incertaines. S'aventurer au cœur des puissances ténébreuses, ou céder à la traque menée par ses confrères pour un retour en arrière ... Ou bien sublimer cet art ancestral ?
Messages : 39
Date d'inscription : 19/12/2012



Sam 29 Déc - 22:50


Spoiler:

Il y a de cela cent quatre-vingt-quatre ans …

Du village de Merak aux ruines de Bereoth, l'avait-on piqué dans sa curiosité d'une annonce avare en précisions, avec seulement une provenance et un rendez-vous enfoui sous une énigme. En temps normal - surtout par rapport à sa situation -, une telle quémande de la part d'un inconnu affublé d'un unique surnom serait simplement passé outre son attention, délaissée à un autre mercenaire moins ambitieux. Cependant, notre elfe parcourut tout de même la distance séparant les deux emplacements, contre toute considération monétaire dans la récompense inscrite le parchemin ... Son intérêt se trouvait bien ailleurs, malgré la somme non négligeable posée sur le contrat. Rares étaient les moyens de se procurer des informations fiables sur les terres de l'ouest sans devoir révéler son identité, encore moins par le marché noir des grandes villes, à cause d'une présence inexistante de cette notion en Enelis ... Et ici, le colis au centre même de l'affaire revenait directement d'une expédition menée sur place. Ainsi pourrait-il en tirer des nouvelles afin de toujours garder un coup d'avance sur les traques employées contre lui. Pour le reste ? Plus de la décoration qu'autre chose, à improviser selon les circonstances de la demande.

Le long voyage à entreprendre se confirma lors de la rencontre avec un intermédiaire, en plus de la tâche d'escorter plusieurs jeunes personnes sur le retour vers leurs demeures. En cela, Sindar se dirigeait actuellement vers le port Rebellion, ayant déjà arpenté les plateaux sinistres proches du village Macabre, fraichement engagé à l'intérieur des forêts relativement denses entourant Opale ... Mesurant parfaitement l'avance à tenir vis-à-vis du débarquement des enfants (en comparaison de son âge), celui-ci accorda une période de calme au cheval offert par les grâces du commanditaire, engagé maintenant sur un lent trottinement. Un élément passable en soi et pas vraiment issu d'un acte de charité, mais plutôt voué à épargner des efforts à la compagnie à transporter ... Que d'attentions. Des futilités qui ne semblaient pas vraiment occuper le vagabond, dont la silhouette ondulait de tous les côtés sous ce tissu grisâtre, guidée par le rythme de sa monture. Son regard cherchait loin devant, pour se prémunir de toute irruption impromptue, bien que la véritable zone de danger soit loin derrière. Il lui restait encore une bonne route avant d'atteindre les premiers campements de marchands à la lisière des grandes plaines, sachant ses préférences à éviter les milieux trop fréquentés sauf pour une raison précise.

Mais un détail intriguant le coupa dans cette avancée tranquille, une fois enfoncé dans les bois luxuriants de ces territoires saines, où ses jambes prirent appui sur le sol avant que l'animal dompté fusse attaché à un tronc d'arbre non loin. Une fille aux attraits juvéniles en train de s'aventurer sans outillages ni protections adaptés à la nature sauvage, comme si son attitude se perdait entre la course affolée et la soumission forcée à une fatigue trop prononcée. Du moins, de ce que la longue vision de l'elfe permettait de déterminer. Cela ne constituerait qu'une remarque à ne pas prendre en compte si seulement elle ne ressemblait pas tant aux descriptions fournies plusieurs jours auparavant ... Mieux valait vérifier. Ainsi, telle une ombre immatérielle, ses contours brumeuses se déplacèrent de cachettes en cachettes, jusqu'à atteindre la position de sa cible, où sont pas léger fut intentionnellement brisé un moment pour étendre un indice sonore vers la proie ... Histoire de l'arrêter sans se montrer encore. Il continua de plus belle en un cercle hors du sentier, alternant entre furtivité et habilité absente afin de la désorienter et par la même occasion de vérifier tout autre traquenard ou éventuel poursuivant ... Pas un chat.

Plus le maître d'arme tournait autour, plus l'ambiance de prédation s'épaississait sur la jeune demoiselle, comme disparaissant et réapparaissant aux grès du vent. L'approcher maintenant et ouvertement s'annonçait difficile, d'un risque assez palpable pour elle en cas d'un assaut irréfléchi sous le coup de la panique. Mais le plus contrariant pour Sindar demeurait l'absence du reste de la troupe et du mystère entourant l'état de ce qui paraissait être une victime. De quoi ? Il fallait l'interroger au plus vite, avec toute sa lucidité. Un dernier craquement de branche alla résonner dans les environs, suite à quoi plus aucun bruit ne sortit de la forêt ; Aussi fugace que le souffle du vent, ses mains vinrent entourer son cou depuis le dos, l'une brandissant fermement le petit couteau utilisé d'habitude comme simple ustensile de survie. Là, un destin tenant sur un fil ... Ou plutôt, à sa chance, garantie par son fameux ange gardien ayant émis l'annonce. De cette cause, s'enchaîna des paroles susurrées depuis les lèvres de l'enchanteur ...

« Je suis ici pour te sauver … »

Un coup sec du bord de la main, d'une poigne suffisante pour la faire s'écrouler dans un sommeil imposé, mais surement plus bénéfique que néfaste à son égard. Pendant ce temps-là, toute une halte improvisée devait prendre place ... Ainsi, l'étranger établi un campement bien plus loin, vers un coin éloigné des influences humaines, avec le feu, le gibier d'une chasse sommaire et une cueillette un peu plus abondante, histoire d'attendre son réveil. Par précaution, il dut l'attacher solidement avec de bonnes cordes, au niveau des mains et des pieds, en plus d'un petit foulard sur la bouche ... Pas besoin de subir les conséquences d'une réaction trop vive, ou pouvant mettre en péril leur sécurité. Avec tout cela, les premières traces de la nuit balbutièrent dans le ciel, à s'en fier au regard du sabreur attiré vers le haut, tranquillement assis à découper un morceau de fruit. Jusqu'à de légers signes d'un retour à la lucidité chez la demoiselle ...

« Enfin … Ne bouge pas. »

L'elfe se releva alors, sans trop se presser, puis s'accroupi sans poser genou à terre, le couteau brièvement dirigé en avant.

« Bon. On va devoir s'arranger avant que je te défasse ces liens ... Pas de folie, on est d'accord ? Sinon je devrais faire une entorse à ma mission ... Ce qui serait désagréable. Oui, je suis là pour t'escorter et assurer ta sécurité. »

Chercher à la convaincre ? De toute façon, si ses intentions étaient mauvaises, ses mains auraient clairement pu l'achever plusieurs fois déjà. Même si le ton plutôt désintéressé de sa voix ne rassurait pas vraiment ... Au moins, il défit les attaches lentement, sans relâcher sa garde envers elle, puis voyant une certaine possibilité de confiance, lui tendit le fruit à peine entamé de son couteau.

« Mange, reprend des forces. On va devoir discuter ... »

Mais, malgré sa déclaration, Sindar repartit de plus belle, en profitant pour vérifier la viande sur le feu et finit par retourner s'asseoir, fixant sa cible durant l'assouvissement de sa faim. Cela ne semblait pas être une partie de plaisir pour lui ... Pourtant, nécessaire.

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Viladra Memphis
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CONQUÉRANT
Viladra Memphis

Perso
Description: – Aussi, vois ce souris fin et voluptueux Où la Fatuité promène son extase ; Ce long regard sournois, langoureux et moqueur ; Ce visage mignard, tout encadré de gaze, Dont chaque trait nous dit avec un air vainqueur :
Localisation : Dans l'ombre de la lune.
Messages : 286
Date d'inscription : 18/12/2012



Dim 30 Déc - 2:18




Souviens-toi...



"Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides,
Et la peur de vieillir, et ce hideux tourment
De lire la secrète horreur du dévouement
Dans des yeux où longtemps burent nos yeux avide!
Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides?"


[Flashback] L'ironie de la frayeur ... 132960430919mSanstitre


Si jeune, si insouciante, si impulsive… si faible. Sans lui, sans doute que je ne serai pas devenue la fomoire d’aujourd’hui. Sans lui, peut-être que mon corps aurait été retrouvé au fond d’un ravin, tailladé par la haine et le chagrin. Cent quatre-vingt-quatre ans… Si loin, et un souvenir pourtant si proche. Un souvenir que j’adorais autant que je l’exécrais… Car si par son geste il rallongea mon existence, me donnant accès à un pouvoir auquel je ne faisais que rêver jadis, il est aussi le lien avec la pitoyable petite chose que j’étais avant… Douleur, des douleurs.

Cette fuite avait semblé durer une éternité. Pour quelqu’un chez qui la vieillesse n’a pas de prise, il est plutôt amusant de choisir cette comparaison… Mais à cette époque où j’étais encore quelqu’un de mortellement frêle, le temps était important. Et ce temps-là, il durant longtemps… longtemps.
J’avais regagné les terres des Hommes par je ne sais quel miracle. De trois, j’étais la dernière, le gout du sang envahissant ma bouche et celui plus aigre de la déception et du remord. Cette idée venait de moi… J’avais pris des risques insensés, embarquant avec moi mes deux frères sans même penser aux conséquences futures de mes actes instinctifs. A quoi avais-je pu bien penser en partant… Croyais-je qu’avec une simple épée j’allais pouvoir me débrouiller seule, sans expérience ? Sans formation… ? Quelle stupidité…

Quand j’avais posé pied sur la terre ferme, j’étais déjà blessée bien que la peur était pour le moment ma plus grande ennemie. Je n’avais cessé de courir dès lors, ne m’arrêtant que lorsque mes jambes cédaient d’elles-mêmes sous mon poids. Je me trainais alors jusqu’à un abri de fortune, fermant les yeux par période de quelques dizaines de minutes, me réveillant sans cesse au moindre bruit ou bien par les fantômes du sommeil qui me hantaient…
J’étais épuisée, j’avais faim et le sang qui coulait lentement mais surement de la blessure à ma cuisse m’affaiblissant sans même que je m’en rende compte ; mais il ne fallait pas s’arrêter… Il fallait que je rentre à Serkheim, que j’apporte les herbes à la maison pour sauver la vie de mon père. J’avais perdu mes ainés… Il me serait impossible de faire face à une nouvelle disparition. Oh Memphis, pourquoi ne t’ai-je pas prévenu… Tu m’aurais dissuadé de venir, toi, tu aurais vu la bêtise que j’allais commettre et tu m’aurais retenu… Tu as toujours raison, je le sais, mais je n’ai pas voulu écouter ton avis et j’ai fui comme une enfant confondant la réalité et le jeu. Si tu savais à quel point je regrette…
Combien de kilomètres avais-je parcouru ? Cela faisait combien de jours que je me déplaçais… ? La lune me semblait moins pleine à mon accostage… Etait-ce une simple illusion ? Il fallait que je reste dans la même direction… Vers le sud-est, sans dévier de ma trajectoire… Tout droit, toujours tout droit.
On tenta de m’aider, parfois. Des hommes et des femmes me croisèrent bien que je me déplaçais de nuit mais je repoussai leurs soins, préférant ne pas perdre de temps… Je sentais mon énergie qui s’échappait en même temps que mon âme, je ne pouvais pas ralentir ou il serait trop tard.

J’avais continué à marcher toute la nuit, délaissant la pause que je m’accordais généralement au petit matin. Traversant un petit bois, le paysage était empli d’une brume vaporeuse que je ne cessais d’écarter d’un geste agacé du plat de ma lame. Cette blancheur m’enveloppant peu à peu, je ne tardai pas à comprendre qu’elle venait uniquement de ma vision épuisée. M’appuyant contre un tronc, fermant les yeux quelques instants, je poussai un soupir de soulagement qui se perdit entre les branches. Immobile, si la vie de mon père n’avait pas été en jeu, je me serais laissée aller à la mort sans hésitation…
Un craquement sec me ramena brutalement à la réalité et je relevai lentement la pointe de mon arme. Cette épée me semblait si lourde… Je ne l’avais pas remarqué jusqu’ici ; comment avais-je réussi à la manier… ?
Deux silhouettes émergèrent des buissons, s’arrêtant à moins de trois mètres de moi. Le regard hagard, je mis du temps à faire cesser les ondulations qui brouillaient ma vision et je pus reconnaître facilement deux brigands qui semblaient avoir trouvé un beau trésor.
Ils me parlèrent, m’apostrophèrent, plutôt… Que me dirent-ils ? Je ne m’en souviens pas. Leurs voix me semblaient si lointaines… En revanche, la main qui fusa dans ma direction, elle, était proche. Bien trop proche pour que je ne me leurre à cette distance illusoire que je ressentais.

Je ne sus ce qui me sauva. Ce dont je me rappelle, c’est que j’étais à nouveau en train de courir, une profonde estafilade courant le long de mon bras, trainant mon arme derrière moi de ma main libre. Etaient-ils à mes trousses ? Les avais-je tué ? Je n’en savais rien…
Rengainant ma lame avec difficulté, je n’avais toujours pas quitté la forêt mais la fin de celle-ci me semblait proche. Un bourdonnement hypnotique résonnant à mes oreilles, la lumière me paraissait de plus en plus forte au fur et à mesure que je perdais pied. Combien de temps pourrais-je tenir ainsi… ?
Je n’entendis même pas ce léger bruit qui, d’ordinaire, m’aurait fait pivoter d’un bond. Non, seulement la sensation d’une main s’enroulant autour de ma gorge me ramena à la réalité tandis qu’une lame glaciale se posait sur ma gorge. Retenant un hoquet de surprise, mes doigts tentèrent vainement de décrocher la poigne de mon agresseur mais je compris que je n’avais aucune chance. Aurais-je été en pleine forme que j’aurais perdu là aussi… J’étais faible, c’est tout.
Les paroles qui accompagnèrent mon début d’inconscience résonnèrent étrangement à mes oreilles. Un sauveur ? De la part de qui… de lui ?
Je sentis à peine le coup contre ma nuque. J’étais déjà en train de tomber dans l’inconscience…

Je flotte dans les étoiles… C’est donc ça la mort ? C’est plutôt agréable… Je ne regrette rien si ce n’est… Non. Dommage…

Une lumière vive envahit mon esprit, saturant ma conscience de ses rayons. Etait-ce l’au-delà… ?

Ton temps n’est pas venu, Viladra.

Non… Ne me renvoyez pas là-bas, je n’ai plus rien à y faire. Tout est perdu… Je suis trop faible. Une personne comme moi n’aurait jamais dû espérer un jour gagner une bataille… J’étais condamnée à me plaindre, j’étais destinée à être protégée et non à protéger les autres. J’étais si faible…
Ouvrant les yeux, le bruit d’un couteau tranchant des os acheva de me ramener à la vie. Dure réalité…

Il était là, juste devant moi. Grand, doté d’une musculature étonnante pour un elfe, ses longs cheveux blancs ne le vieillissaient pas mais son regard sinistre semblait lui donner des millénaires. J’avais été sauvée par un elfe ? A quoi cela rimait-il… C’était ses semblables qui nous avaient donné les chasses. Mais lui, il était seul… Et il semblait différent. Peut-être était-ce un solitaire ?

On va devoir s'arranger avant que je te défasse ces liens ...

Ouvrant la bouche pour répliquer, aucun son n’en sortit et je me contentai alors de la refermer avant de baisser mon regard sur mes poignets. Je n’avais même pas remarqué que j’avais été ligotée. J’étais encore fatiguée, mais j’étais désormais capable de me tenir droit et peut-être même de marcher… Il fallait que je reparte rapidement.
Tranchant les cordes, je me frottai lentement les poignets, adoucissant ma peau légèrement rougie. Il s’exprima à nouveau, m’annonçant qu’il était chargé de ma sécurité. Je ne le connaissais pas… Et Serkheim n’avait pratiquement aucun contact avec les elfes. Qui avait demandé à ce qu’il me protège ? Ma mère ? Peut-être… lui ? Ce n’était pas impossible… Et puis, me mentirait-il que ça ne changerait pas grand-chose. Un bandit m’aurait déjà détroussé, un agresseur aurait déjà profité de mon corps et un meurtrier aurait eu vite fait de me trancher la gorge… Et pourtant j’étais indemne, il ne m’avait fait aucun mal. Pour le moment. Alors pourquoi mentirait-il… ? Je n’ai pas d’argent ni de biens précieux à donner en échange d’une rançon. Et puis… Au point où j’en étais, j’étais prête à accepter n’importe quel caprice du destin.

Me tendant un fruit, je le pris et hochai légèrement la tête en le regardant dans les yeux, signe de remerciement discret. Je n’avais pas envie de parler… Je ne savais même pas si j’en serai capable. Ma bouche semblait si sèche…
Croquant un premier morceau, lorsque je l’avalai je sentis mon cœur se soulever. Me forçant à terminer cette simple bouchée, j’attendis quelques secondes avant de m’y risquer à nouveau. Enfin, quand je réussis à le terminer, j’eus l’impression d’avoir mangé comme quatre… Mon estomac était noué, ces dernières semaines de jeun ne lui avaient pas fait du bien.
Sentant son regard posé sur moi, je fis de même puis je ramenai mes genoux contre ma poitrine avant de les enserrai de mes bras. Je ne savais même pas son nom.
Concentration… Inspiration, expiration… Inspiration…

Merci… Lâchais-je dans un murmure. Qui que vous soyez, merci.

Des paroles bien faibles pour quelqu’un qui venait de me tirer des griffes de la mort. Car maintenant je me rendais compte à quel point la vie était précieuse…
Il avait à me parler, apparemment. Alors je n’ajoutai rien, et nos regards toujours plongés l’un dans l’autre, j’attendis patiemment qu’il s’exprime.






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Nimaë Sindar
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Nimaë Sindar

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Description: Vestige de plus d'un millénaire d'existence, cet elfe à la prestance des héritiers de l'Ouest renferme en lui une malédiction insondable, dont la présence le plonge inconsciemment dans un conflit perpétuel ... Subtile contradiction d'une lutte acharnée entre la noblesse et la déchéance, Nimaë Sindar se laisse de plus en plus guider par ses pulsions éveillées d'une essence pleine de malices enfermée dans l'une de ses armes enchantées, Faënur. Sous le joug d'un destin changé à jamais à cause d'une pratique interdite de l'enchantement, ayant abandonné terre natale, famille et foyer, il poursuit ses quêtes personnelles via sa nouvelle place de mercenaire errant sur le territoire des hommes, tiraillé entre deux providences incertaines. S'aventurer au cœur des puissances ténébreuses, ou céder à la traque menée par ses confrères pour un retour en arrière ... Ou bien sublimer cet art ancestral ?
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Dim 30 Déc - 19:05
Dans le plus grand des silences, la lueur azurée découlant d'une absence progressive de luminosité alternait entre le faciès de la rescapée et les flammes ondulants au centre du campement, avec sur ses traits une certaine appréhension quant à ses projets ... Le reflet d'une profonde réflexion, pleine de contradictions et d'hésitations. Par où commencer ? Et surtout, de quelle façon s'y prendre ? Plus ses pupilles dessinaient minutieusement les contours charnelles de la jeune femme, plus des supposions fondées s'installaient dans son esprit, d'une virée qui aurait mal tourné. Surtout à échapper d'un danger, seule, alors que le contrat en stipulait trois. Malgré ses apparences de rustre mercenaire, adoptées inconsciemment à force de côtoyer des hommes de la même veine, Sindar n'en demeurait pas moins un noble elfe des plus hautes lignées, dont les neuf cents années passées dans ce milieu ne pouvaient disparaitre facilement, pas même face à la magie noire. De ce conflit provenait le tiraillement au sein de ses pensées, à prendre des gants avec son interlocutrice ou y aller franco. Cela réussit même à lui tirer un petit soupir d'entre les lèvres, sa silhouette se relevant de nouveau, contrairement à ses idées initiales.

« … Tiens, n’oublie pas de boire. Tu peux te servir dans ma gourde. »

De son bras s'envola en l'air une réserve d'eau contenue dans ce qui ressemblait à une petite sacoche très résistante et souple, avec une couche complètement étanche sur la face interne. Un modèle davantage malléable que les autres, voué maintenant aux réflexes de l'inconnue. Pendant ce temps, l'enchanteur fouilla dans ses propres affaires, afin d'en tirer une flasque d'alcool de qualité très modeste, ainsi que des morceaux de tissus toujours transportés en guise de bandages improvisés. Ce n'était pas vraiment une boisson emportée pour la consommation, mais seulement pour les cas extrêmes de froids où l'on se devait d'éveiller la chaleur du corps par ce genre de remontant. D'ailleurs, ses papilles n'en appréciaient clairement pas le gout, bien exécrable par rapport aux délices plus raffinés et subtiles appartenant à son peuple ... Au moins serait-elle utile, cette fois. Il prépara ainsi un peu de matériel, limité par les moyens du bord, et ensuite alla se repositionner près de son interlocutrice sans dire mot ni considérer ses remerciements. Sa tâche semblait plus importante que la parlote de complaisance, et davantage encore que cette douceur évoquait en lui les limites imposées par son peuple vis-à-vis de ses ambitions ... Les pulsions ravivées par l'essence du nécromancien le poussaient à s'en détacher complètement, sauf obligations.

« Tu ne risques pas d’aller bien loin avec ces blessures. Une infection et c’est la mort. Laisse-moi faire … Cela va piquer. »

Une de ses mains vint alors empoigner le bas de sa cuisse, la tirant doucement vers le bas pour scruter la plaie depuis le sang tout autour, puis l'autre lui déchira une partie de son vêtement de cuir, histoire de ne pas l'obstruer. Une manipulation effectuée en dehors de tout signe de vulgarité, bien qu'assez brusque dans l'intention d'efficacité. Il en fallait bien plus pour impressionner le forgeron millénaire ... Et en cela, la chair sous ses doigts pivota légèrement de droite à gauche pour estimer la gravité de l'entaille, pas très enviable mais encore curable. Après ce constat, Sindar récupéra la poche d'eau et nettoya rapidement le sang, avant d'y verser le produit bien agressif ... De l'alcool, grossier désinfectant. Des cris, des plaintes ? Peu importe le résultat, elle n'avait pas le choix. Enfin, la torture se termina par un bandage serré justement, compressant la blessure. La même application fut faite sur la balafre du bras ...

« C'est bon. Le reste passera naturellement. Maintenant que tu es tirée d'affaire, va falloir que tu me dises une chose importante. Vous étiez censés être trois. Où sont les autres ? Et surtout ... Pourquoi es-tu ici en avance ? Je n'aurais pas dû te rencontrer ici, pas maintenant ... »

Son regard se montra davantage pesant, lourd de l'attente d'une révélation cruciale capable de changer le cours de cette expédition. Aussi envisageait-il la possibilité de conséquences liées directement à ses anciens compères, outre l'aspect inhabituel d'un traitement de ce genre. Peut-être à cause du débarquement du nécromancien, des années auparavant ... L'effet de la tension. Cependant, elle ne paraissait ni appartenir à la race des démons, camouflés sous une supercherie, ni à celle des vampires chassés immédiatement des terres de l'ouest. Son type faisait plutôt penser à une simple humaine, dénuée de particularités spécifiques. Le doute résonnait au fond de son esprit, d'un élément raté lors de ces échanges visuels. Sur le coup, accordant plusieurs secondes afin d'encaisser ces interrogations, sa poigne se défit et laissa échapper le bras de la demoiselle. Impossible de deviner ses agissements futurs ... La coopération étant dans son intérêt et ceux de ses amis.

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Viladra Memphis
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Viladra Memphis

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Jeu 3 Jan - 15:32




Redresse-toi...



"Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides,
Et la peur de vieillir, et ce hideux tourment
De lire la secrète horreur du dévouement
Dans des yeux où longtemps burent nos yeux avide!
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[Flashback] L'ironie de la frayeur ... 132960430919mSanstitre

Cet elfe n’était pas commun. Finalement, il ne semblait pas me vouloir du mal et l’idée que Memphis avait payé un mercenaire pour nous retrouver n’était donc plus qu’une simple supposition, mais une quasi-certitude. Il n’y avait que lui qui avait les moyens pour payer une somme aussi importante… Les services d’un traqueur n’étaient pas donnés, et il n’aurait jamais pris le risque d’en engager un mauvais. Oui, je reconnaissais à travers les gestes de mon sauveur la douceur et l’inquiétude de celui qui m’attendait. Quelle douleur… Il commençait tout juste à amorcer sa transformation inverse… Ses yeux paraissaient déjà moins rouges et je venais rajouter un fardeau à ses épaules au lieu de l’alléger…
La voix du mercenaire me ramena à la réalité et je le vis me lancer une gourde. Encore faible, je n’eus que le temps de décaler ma tête avant qu’elle ne heurte le tronc et retombe sur mes genoux. Acquiesçant une nouvelle fois la tête en signe de remerciement silencieux, je la saisis avec précaution et bus trois longues gorgées avant de sentir à nouveau ce mal de cœur qui me contracta l’estomac. Rebouchant l’outre soigneusement, je tournai mon regard vert en direction de l’elfe mais il était occupé à fouiller dans un sac. Posant donc l’objet à mes côtés, je ramenai à nouveau mes genoux contre moi, effleurant du bout des doigts la profonde coupure qui parcourant ma cuisse. Elle était nette, la lame avait dû être bien aiguisée… Il y avait fort à parier que je ne garderai aucune marque mais j’avais perdu tellement de sang que je me demandais comment je pouvais rester consciente. Heureusement, le début de cicatrisation avait coagulé le contour des chairs, stoppant ainsi l’hémorragie qui me menaçait.

« Si je venais à mourir, il pourrait essayer de me ressusciter… »

Il m’avait dit que chez les enfants de la nuit, les plus puissants pouvaient rivaliser avec la mort… Il n’avait pas ce niveau, mais si ma vie était en danger, peut-être que ça décuplerait de nouvelles forces ? Encore que, j’avais pensé que le trépas imminent de mon père nous apporterait une volonté qui triompherait de tous les obstacles mais voilà où j’en étais … Au final, seul le pouvoir que l’on gagnait par le fer, la magie ou la violence nous permettait de réussir… Il fallait se rendre à l’évidence, à Serkheim, les puissants n’étaient pas les plus honnêtes…
J’étais si loin de me douter qu’à ce moment-là, les prémices de ma descente dans les ombres venaient de se ficher dans mon cœur, installant des racines bien ancrées qui ne cesseraient de se développer…
L’elfe me parla à nouveau et avant même que je n’eus le temps de recevoir ses mots, il se trouvait déjà à mes côtés et la vision d’une flasque me tira une légère grimace. J’avais du désinfecter certaines égratignures pendant notre périple à coup d’alcool forts et mêmes les plus petites blessures m’avaient fait la sensation d’être ouvertes à vives et baignées dans l’acide. Alors quand je voyais celles qu’il allait devoir soigner, je ne pouvais m’empêcher de serrer le poing, fichant mes ongles dans ma paume afin de faire abstraction à la douleur qui n’allait pas tarder à fuser.

…Laisse-moi faire … Cela va piquer.

« Sans blague… ! »

Déchirant une partie du tissu, j’haussai un sourcil d’un air désabusé. J’étais partie habillée comme une apprentie guerrière de luxe, et voilà que je revenais en haillons, à moitié ensanglantée sans compter que deux tiers de ma fratrie s’étaient faits tuer.
Il nettoya doucement la plaie de ma cuisse à l’eau claire, puis quand je le vis approcher le goulot de la flasque je détournai les yeux. Versant le liquide sur la blessure, j’eus l’impression qu’on me fichait des centaines de flèches dans la jambe. Etouffant une exclamation de douleur entre mes dents, je sentis mes ongles entailler ma paume puis peu à peu, la douleur commença à refluer. Enserrant fortement l’entaille dans un bandage plutôt bien fait, il termina son œuvre en refaisant la même chose avec mon bras posa tranquillement sa bouille par terre tandis que je sentais une goutte de sueur me couler le long de la nuque. Fièvre ou douleur ? Peut-être un peu des deux…
Je le sentis alors serrer un peu plus mon bras et je relevai mon regard vers lui, surprise. Peut-être que mon silence l’énervait, qu’il attendait des remerciements encore une fois, ou je ne sais quoi. Au lieu de ça, il me demanda alors comment ça se faisait que je me retrouvais là si tôt et pourquoi je n’étais pas avec mes frères…
En y pensant, si les circonstances n’avaient pas été celles qu’il y avait actuellement, j’aurais été extrêmement fière de moi. Faire le trajet du port jusqu’ici en si peu de temps, c’était un exploit pour une humaine, d’autant plus que j’étais une fille et pas spécialement sportive… Oui, une prestation pareille, on en aurait ri autour d’un feu et on en aurait parlé durant de longues semaines… Seulement aujourd’hui, je n’avais plus personne avec qui m’en amuser… Et je crois même que la simple idée me révulsait.

Son regard se faisant insister, je baissai mes yeux sur sa main qui me tenait au moment où il me lâcha. En temps normaux, je n’aurais jamais supporté que quelqu’un me tienne aussi longtemps mais là, non seulement je lui en étais reconnaissante, mais surtout, plus rien n’avait de réelle importance, désormais…
Que lui répondre…. Qu’il serait moins payé parce que j’étais la seule survivante ? Qu’il devrait laisser échapper deux tiers de son salaire ? L’argent n’avait pas d’importance pour Memphis, mais pour un mercenaire, toute sa vie tournait autour… Mais à quoi bon m’en faire, qu’il me laisser ici ou non n’était que le cadet de mes soucis.
Ramenant lentement une mèche de cheveux derrière mon oreille, je pris alors la parole, les yeux perdus dans le vide, la voix un peu rauque au-début, puis avec plus de facilité au fur et à mesure que les mots s’écoulaient de ma bouche.

Nous étions trois, mes frères et moi… Commençais-je. L’un d’eux est mort avant de prendre le bateau mais nous avons continué à deux. Nquête a échoué et des elfes nous ont pris en chasse sur leurs terres… ils nous ont pris pour des ennemis de Serkheim…

Jetant un bref coup d’œil pour vérifier sa réaction à l’énonciation de ses semblables, je poursuivis aussitôt après.

…Mon frère a dû rester en arrière pour me permettre de m’enfuir. Je suis arrivée au port et j’ai… tout simplement couru. Inutile d’essayer de chercher à le retrouver, il est mort.

Portant une main à mon cœur, je le regardai directement sans ciller.

Je le sais, je le sens, ici. Il y a comme un vide.

Quelques secondes s’écoulant, j’entourai à nouveau mes jambes de mes bras, remontant mes genoux contre ma poitrine. Là, je posai mon menton dessus et plongeai à nouveau mon regard dans le vide. Si le fils de la lune m’avait épargné, c’est qu’il devait y avoir une raison… Mais laquelle… ?





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Nimaë Sindar
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Nimaë Sindar

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Description: Vestige de plus d'un millénaire d'existence, cet elfe à la prestance des héritiers de l'Ouest renferme en lui une malédiction insondable, dont la présence le plonge inconsciemment dans un conflit perpétuel ... Subtile contradiction d'une lutte acharnée entre la noblesse et la déchéance, Nimaë Sindar se laisse de plus en plus guider par ses pulsions éveillées d'une essence pleine de malices enfermée dans l'une de ses armes enchantées, Faënur. Sous le joug d'un destin changé à jamais à cause d'une pratique interdite de l'enchantement, ayant abandonné terre natale, famille et foyer, il poursuit ses quêtes personnelles via sa nouvelle place de mercenaire errant sur le territoire des hommes, tiraillé entre deux providences incertaines. S'aventurer au cœur des puissances ténébreuses, ou céder à la traque menée par ses confrères pour un retour en arrière ... Ou bien sublimer cet art ancestral ?
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Ven 4 Jan - 14:10
D'abord, ce fut la stupeur, de savoir ses anciens camarades emplis de tant de courroux ... Puis, au fur et à mesure du récit, se tissèrent les liens complexes de causes et conséquences liées à son propre passif, s'étant maintenant répercuté sur d'autres. Tout devenait subitement de plus en plus clair, d'une logique qu'elle ne pouvait surement pas comprendre sans les connaissances nécessaires au sujet des terres elfiques. Les souvenirs revenaient un par un, au point de lui faire revivre ce passage l'ayant mené à la déchéance, comme d'une réalité palpable, d'un rêve illusoire le transportant vers un autre état. Au moment où la demoiselle prononça ses derniers mots en déposant sa main sur son coeur, le mercenaire pencha lentement la tête sur le côté, telle une âme essayant de sonder la tristesse d'une race plus juvénile que la sienne, et d'un geste remontant à ses temps de gloire, approcha sa main au même endroit, plein d'hésitation ... L'espace d'un instant, l'expression de son visage arborait la sagesse et le réconfort de son peuple, de cet être serein découvrant le monde avec curiosité et compassion. Plus de mépris. Plus de méfiance. De son regard émanait le désir se faire pardonner, de lui souffler un espoir de soulagement, tiraillé d'un regret incurable ...

Mais, avant d'établir tout contact avec la jeune femme, cet élan incontrôlé s'arrêta net, où sa main se rengaina expressément. Dans l'incompréhension totale, l'enchanteur secoua légèrement sa tête, reprenant d'autant plus sa sévérité et son détachement. La sensation semblait impossible à décrire, échappant à sa lucidité présente. Durant ces quelques secondes, les pulsions exploitées par la force néfaste sommeillant dans sa lance se rétractèrent à la vision de son ancien éclat, laissant l'héritier dominer de pleins droits son esprit ... Une normalité se transformant en une facette étrangère à sa personne ... Il la réfuta, l'ignora simplement de son attention portée à nouveau sur les éléments apportés par son interlocutrice. Peu importe les interrogations en découlant, malgré le privilège d'assister à ces vestiges d'un temps révolu ... Deux des cibles de sa mission mortes. Des soldats sur le qui-vive, bien réticents face aux étrangers débarquant chez eux. Plus besoin de l'embêter avec la tension régnant là-haut ... Même si, le plus contraignant restait à vérifier. Aucune poursuite, aucune escouade de traque ? Fortement intrigué, Sindar plissa ses yeux tout en surveillant par réflexe les environ. Rien, pour l'instant. Ce qui ne justifiait pas d'une sécurité assurée ...

« Ce vide, tu finiras par l’accepter. Ou du moins, tu n’auras d’autre choix. Mais pour l’instant, seule ta vie compte. Tu as réussi à t’enfuir … Es-tu sur de ne pas être poursuivie ? »

Il ne s'agissait pas vraiment d'une question attendant une réponse précise, puisque si des éclaireurs elfes s'employaient à la retrouver, les repérer s'avérerait d'un exploit pour elle, loin du métier de chasseur à priori. Ceux-ci utilisaient généralement une tactique plus avantageuse que celle des humains, consistant à demeurer hors de portée sur une longue distance tout en prévoyant le rythme de marche. D'un ennui et d'une alerte affichés sur son faciès, le vagabond abandonna momentanément l'idée d'approfondir la discussion, alors que ses doigts allèrent déjà tirer de son sac de tissu sa fameuse cape elfique, se redressant un peu.

« Ce sera tout pour aujourd'hui, la nuit s'installe déjà profondément. Essaye de ne plus y penser jusqu'au retour, même si ... »

Une petite hésitation. Sur le point de faillir et de révéler les véritables raisons de leur malheur ... Mais son esprit ne céda pas cette légitimité, au profit de ses propres intérêts.

« Laisse tomber. Tu devrais simplement dormir, nous allons avoir beaucoup à faire demain, et tu dois récupérer au maximum. Je vais faire une ronde pendant ce temps, ne bouge pas d'ici. »

Suites à ces directives transmises sous formes de conseils avenants, l'elfe attendit qu'elle s'allonge afin de passer la voile soyeuse le long de son corps, la couvrant ainsi d'une bonne protection contre le froid, malgré la finesse du vêtement. Contrairement aux apparences d'une attitude douce et délicate avec cette dernière initiative, se cachait en réalité une partie de son plan pour la suite de leur nuit qui risquait d'être plus animé que prévu. L'hypothèse d'une chance miraculeuse vis-vis de sa survie ne suffisait absolument pas à convaincre Sindar. L'avant-garde reviendrait surement vérifier lors de la période de sommeil des deux fugitifs afin de sauter sur l'opportunité. Et aussi découvriraient la présence de l'ancien héritier, oubliant presque celle de leur proie initiale, dont les traces s'avéraient maintenant mélangées aux siennes. Avec cette cape en guise de couverture, elle donnerait au moins l'illusion de sa personne, que ses confrères n'oseraient approcher ni offenser d'une tentative direct, se doutant d'un traquenard volontaire. Ainsi alla-t-il s'engouffrer dans les bois, histoire de patienter jusqu'à leur arrivée ...

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Viladra Memphis
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Viladra Memphis

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Description: – Aussi, vois ce souris fin et voluptueux Où la Fatuité promène son extase ; Ce long regard sournois, langoureux et moqueur ; Ce visage mignard, tout encadré de gaze, Dont chaque trait nous dit avec un air vainqueur :
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Dim 6 Jan - 0:43




accepte-toi...



"Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides,
Et la peur de vieillir, et ce hideux tourment
De lire la secrète horreur du dévouement
Dans des yeux où longtemps burent nos yeux avide!
Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides?"


[Flashback] L'ironie de la frayeur ... 132960430919mSanstitre


Mon regard se perdait dans le vide, je sentais ma volonté vaciller une nouvelle fois. Trouverais-je la force de me relever ? De faire face à ce poids sur mes épaules… ? Je n’étais qu’une humaine, pas un elfe ou même l’un de ces enfants de la nuit aux pouvoirs surpuissants… Je n’étais pas de taille à affronter ce qui m’arrivait… Mais à quoi bon se lamenter sur mon sort, je n’avais pas la possibilité de changer le passé, juste d’affronter le futur… Mais quel sera-t-il…
Enfouissant mon visage dans mes bras, serrant un peu plus mes genoux contre ma poitrine, j’entendais la respiration discrète de l’elfe et ce silence assourdissant autour de moi. Il m’avait sauvé uniquement pour remplir sa part du contrat, je n’attendais aucune compassion, aucune consolation… Mes paroles n’avaient sans doute aucun effet si ce n’était de lui apprendre qu’il serait moins payé. Pourtant, malgré ma faible condition d’humaine, j’avais toujours eu un don d’empathie et il m’était aisé de ressentir les émotions des personnes m’entourant. Ainsi, quand une personne me voulait du mal, j’avais comme un sixième sens qui me signalait un danger, idem quand on me méprisait. Pourtant, je ne sentis aucun dégout autour de moi, peut-être juste une simple esquisse de mélancolie…

Sa voix s’éleva alors, plus rassurante que je ne le pensais. S’il ses mots ne comblèrent pas l’absence qui était en moi, ils la renflouèrent légèrement, me permettant de calmer lentement ma respiration. Non, personne n’arriverait jamais à guérir cette douleur… Je n’imaginais pas encore qu’un jour elle m’emmènerait si loin dans les ténèbres. J’étais tellement loin de penser qu’à cet instant précis, les prémices d’une nouvelle existence venaient de s’ancrer en moi… Comme les racines d’un arbre qui ne se briserait jamais.
Le sentant bouger, je relevai la tête pour le regarder tirer de son sac une longue cape soyeuse. Invention elfique à n’en pas douter… Ca changeait du style plus agressif de Serkheim bien qu’il y avait de belles créations. Me rappelant qu’il m’avait posé une question, je le regardai et secouai légèrement la tête, lui signalant que je ne pensais pas être suivie et que si c’était le cas, je ne m’en étais pas aperçue. Comment aurais-je pu repérer des guerriers rompus au combat, de toute façon… Moi qui me trimballais avec une épée alors que je ne savais même pas m’en servir ?

Je… ne sais pas. Lâchais-je dans un murmure.

Je ne sus s’il entendit ou non ma réponse puisqu’il ne répliqua pas. Annonçant ensuite que la nuit était déjà bien tombée, je levai les yeux vers la cime des arbres, observant la voute céleste piquetée d’étoiles.
Se coupant dans sa phrase avec hésitation, je baissai mon regard sur lui, attendant la suite. Se ravisant finalement, il m’enjoignit à me coucher et pour la première fois depuis bien longtemps, je me sentis en sécurité… Ça allait me changer des heures entrecoupées de réveils agités que j’avais subies jusqu’ici. Hochant simplement la tête, je dépliai mes jambes et m’étendis sur le côté dans l’herbe, ramenant un bras sous ma tête afin de me caler au mieux. C’était le sol, dur, avec des cailloux parfois… Mais le confort que je ressentais dépassait toutes les nuits passées dans un lit. Je n’étais plus seule, enfin…
Fermant les yeux, je le sentis me recouvrir de sa cape et murmurant un remerciement silencieux, je m’endormis instantanément sans même l’entendre s’éloigner du campement. Le crépitement des flammes m’accompagnant dans ma descente vers le sommeil, de nouvelles visions noires revinrent m’assaillir mais une barrière psychique les retint avant qu’elles ne me heurtent. Une barrière sous la vision d’un elfe aux longs cheveux blancs.

La nuit passa rapidement mais elle fut d’un sommeil sans rêve et grandement réparatrice. J’étais loin d’être au sommet de mes capacités mais j’avais retrouvé une respiration régulière et mes blessures ne me lançaient plus avec l’intensité des jours précédents.
Ouvrant les yeux aux premières lueurs du jour, j’attendis encore quelques minutes sans bouger, écoutant les oiseaux piailler et le bruit du vent dans les feuillages. Me redressant lentement, je passai une main lasse sur mon visage et me tournai pour attraper la gourde qu’il n’avait pas rangée. Buvant une gorgée, je parcourus les alentours du regard, notant que j’étais seule dans notre campement. Du feu, il n’en restait plus que des braises et aucune trace de l’elfe. Repoussant la couverture, je me levai et tirai une grimace en sentant mes muscles endoloris. M’étirant longuement, j’effectuai ensuite quelques pas, vérifiant la capacité de mes forces. Ce n’était pas fameux mais j’étais enfin capable de me déplacer correctement…
Posant mes mains sur mes hanches, déplorant la maigreur qui avait soudainement pris possession de mon corps, je lâchai un long soupir et posai mon regard sur les traces de pas maculant le sol.

Où peut-il bien être…

Qui sait, la prime pour une seule personne ne l’intéressait peut-être pas et il était tout simplement parti ? Mais auquel cas, pourquoi n’avait-il pas agi ainsi directement la veille et pourquoi n’avait-il pas récupéré son bien ?
M’occupant comme je le pouvais, je pliai soigneusement sa couverture et m’éloignai quelques mètres pour cueillir des baies. Me rassasiant ainsi, l’ennui me gagna à nouveau tandis que l’impatience revenait à la charge. Je devais rejoindre mon père au plus vite…
Ouvrant mon sac, je vis que les herbes n’avaient toujours pas perdu de leur fraicheur et je poussai un nouveau soupir, de soulagement cette fois. Me redressant alors, je n’imaginais pas à ce moment-là que ce simple geste me sauverait la vie…
Le trait me frôla le visage, emportant de sa pointe une mèche de mes cheveux bruns. Se fichant profondément dans le tronc opposé, je me figeai de stupeur puis mon cerveau fit rapidement la connexion. Ils m’avaient retrouvé…
Ouvrant la bouche pour appeler à l’aide, je me rappelai alors que j’étais seule et que de toute façon, je ne connaissais même pas le nom de celui qui m’avait sauvé… Alors sans perdre de temps, je saisis mon sac et tournai les talons, m’élançant dans une direction prise au hasard tandis qu’une nouvelle flèche venait se briser sur un rocher à quelques centimètres seulement de ma position.

Et ma course reprit… Zigzaguant entre les arbres, trébuchant parfois, je me rattrapai de justesse, tentant de mettre le plus de distance possible entre mes agresseurs et moi. La panique revenait, dévorante, elle me faisait trembler d’effroi, rendant me course de moins en moins contrôlable… Je ne pouvais pas mourir ainsi…
Evitant par miracle une souche qui me barrait le chemin, je jetai un regard en arrière, ne voyant rien. Ils étaient là, pourtant… Je pouvais sentir leur haine et leur amusement mêlé au mépris… Ils jouaient tout simplement et le but était de me tuer, tout simplement.
Alors je sentis mon pied heurter une racine et la sensation effroyable d’une chute inévitable… Rentrant la tête dans mes épaules pour effectuer une roulade, la vitesse ne me permit pas de me rattraper correctement et je dévalai le long de la descente sur cinq mètres. Me recevant à plat ventre, le souffle coupé, je roulai instinctivement sur le côté, esquivant une nouvelle flèche qui se planta dans la terre, vrombissant à quelques centimètres de ma tête. Voulant me relever, j’agrippai une liane mais celle-ci se rompit sous mes doigts (pas faite pour être Tarzan, hein !). Retrouvant alors le douloureux contact avec le sol, il me sembla entendre une corde vibrer dans le lointain et je sentis que la fin arrivait.

Mourir ainsi…

Les bras levés devant mon visage, je fermai les yeux, attendant alors la mort qui se pressait de me cueillir. Mais celle-ci ne vint pas…






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Nimaë Sindar
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Lun 7 Jan - 18:21
Ses gestes, son attitude, son départ. Tout laissait penser à une certaine routine, une affaire déjà maîtrisée au point d'offrir à la belle une nuit étoilée autour du feu, sans autre soucis que celui de trouver le sommeil. Une simple ronde pour surveiller le campement, avait-il prétexté de ses traits sérieux n'accordant aucune réelle piste sur sa quiétude ou sa sérénité, tant cela s'ancrait dans sa - nouvelle - façon d'être. Pourtant, demeurait encore bien des efforts à fournir en cette nuit démarrant à peine pour lui, et surtout un dilemme des plus tortueux dont l'incertitude menaçait à chaque instant la réfugiée d'un funeste destin ... Un tiraillement parfaitement dessiné dans les yeux du mercenaire, posté là à plusieurs mètres au sein de l'épaisse obscurité, à la regarder dormir de sa tête à moitié retournée. Deux solutions opposées se présentaient ouvertement, l'une criante d'avantages certains, l'autre abandonné sur le compte d'une intégrité morale. Continuer ou non sa mission ? Au final, l'ensemble de ses interrogations trouvèrent leurs réponses lors de la discussion de tout à l'heure, et sa propre cause se montrait maintenant palpable. La valeur de cette âme perdue dans ce monde impitoyable ne se résumait plus qu'à une modique somme divisée en trois, si encore le client s'en portait garant. De sombres réflexions ...

Avec grande prudence, l'elfe à la chevelure argentée fouilla à travers les surfaces praticables avec discrétion dans le but de dénicher la moindre trace d'une partie de ses confrères qui se seraient avancée jusqu'ici, ou aux abords d'un certain périmètre délimité par ses soins. Branches, troncs, rochers, tas de brindilles et de feuillages bordéliques ; Un ensemble de recoins subtiles capables de dissimuler des perturbations transformées en des tumultes naturelles de l'environnement. Cependant, nul résultat concret ne sortit de cette démarche, à part les bribes de passagers humains vagabonds trop éloignées d'un point de vue temporel. Visiblement, les traqueurs étaient bien entrainés, et connaisseurs des stratégies de filatures distantes, plus vers un objectif d'espionnage et d'intervention en cas de problème. Impossible aussi de trop s'éloigner, au risque de mettre en danger le campement ... Une étrange pensée, sachant ses tourments. Tout l'incitait à partir, tracer son chemin et ne pas se retourner en arrière. Mais d'un autre côté, une sensation similaire à celle de tout à l'heure l'empêchait de s'y résoudre, de céder à cette traitrise par des remords au plus profond de sa conscience. Sa noblesse d'antan essayait tant bien que mal de refaire surface en renfermant les vices de son coeur ... Sans succès valable, malheureusement.

L'enchanteur alterna au fil des heures entre patrouilles, retours au campement et courtes phases de repos à moitié éveillé, jusqu'au retour progressif de l'aube, en conclusion d'une attente intrigante sur une absence totale de mouvements. Difficile de croire que personne ne la poursuivait depuis sa fuite du port vers ces terres. Si bien que venait l'heure de dénicher plusieurs ressources avant de reprendre la route vers Serkheim et livrer le colis à destination. La tâche se dit assez contraignante, puisque cela l'obligeait à baisser sa garde un petit instant malgré les précautions, pris par le doute ... Et l'inimaginable se présagea. Au loin, une silhouette fila comme le vent, d'arbres en arbres, alors que par réflexe, le chasseur se dissimula afin de partir sur ses pas, et l'empêcher d'agir. Un deuxième devait se cacher non loin, en couverture conformément aux méthodes de sa maison. Silencieux, léger, fantomatique, Sindar s'incrusta au sein de leur marche, puis se fit comme l'un des membres de la troupe ; Tant accordé les uns aux autres qu'aucun, ni lui sans cette coïncidence ne serait parvenu à se distinguer. Lentement, lors des haltes à pas mesurées, ses bras vinrent réduire en silence l'elfe en retrait en l'assommant par surprise d'une prise ferme. Son âme ne pouvait encore se résoudre à tuer de ses compères ... Et enfin, prit sa place sans éveiller les soupçons. Plus qu'un, selon ses estimations. La défaite de ce dernier se montra logiquement plus aisée. Pas étonnant, puisque auparavant il opérait sous son propre commandement.

Debout, proche du corps endormi d'un de ses frères, l'elfe marqua une expression bien contrariée et scruta rapidement l'horizon, histoire de ne pas tomber sur une autre surprise ; Selon ses déductions, sa chance lui souriait déjà énormément grâce à la piste étalée vers le campement et aussi à sa cape. Mais subitement, l'héritier des Nimaë pivota par réflexe la tête sur le sifflement d'une flèche, non loin de la position du feu et de la demoiselle ... En alerte, ni une ni deux, il fonça sur place d'une course furieuse, la hargne débordant de ses pupilles. Qui ? Quoi ? Comment ? Ses supposions à ce sujet atteignaient le stade de néant, d'un mauvais imprévu risquant de lui couter son contrat. Peu à peu, la verdure défilant tout autour laissa place à la zone dégagée de leur refuge de fortune, où la jeune femme n'était plus. Puis, à la lisière du bois, une ombre plongea dans le décor, tel un loup aux trousses de sa proie. Le mercenaire accéléra d'autant plus, avec un espoir d'un sauvetage encore possible ...

Et la silhouette mystérieuse se dévoila subtilement, seconde après seconde ... Un homme ! Incroyable. Impossible même. Depuis quand ses anciens camarades recouraient-ils aux services de cette race ? Peut-être à cause du but commun, lié aux crapules de Serkheim. Ce fut-là son erreur de ne pas envisager cette configuration, et ne pas se concentrer particulièrement sur les traces d'un humain. Celui-ci tirait des flèches à certains intervalles, parfois sans cesser de courir, permettant à Sindar de le rattraper en termes de distances. Celui-ci dégaina alors Faënur sous son aspect de dague, et lorsque le traqueur stoppa son avancée comme pour tirer une flèche décisive sur sa cible, fonça sur lui avec un cri terrible, histoire d'attirer son attention, d'épargner ce projectile mortel. Ou du moins, la dévier. Elle s'envola au hasard vers une direction hors champ, pendant que la poigne puissante de l'enchanteur s'abattait sur l'assassin, le poignardant en plusieurs reprises jusqu'à s'assurer de sa mort. Une sauvagerie violente qui déboucha ensuite sur un lourd silence ... Les mains pleines de sang, le vagabond sorti finalement de la verdure, d'une allure lente, puis découvrit avec attention l'état de sa partenaire provisoire ... En vie. Un soulagement indéniable ... Elle semblait s'être abandonnée au désespoir d'une fin inévitable, à s'en fier à sa position sur le sol. Une panique que le chasseur considéra, approchant délicatement ses doigts de ses mains, pour les écarte sans la froisser inutilement.

« C’est bon, tu n’as plus rien à craindre … Ouvre les yeux. »

Suite à ces paroles d’une voix peu agressive, ses yeux allèrent chercher des blessures éventuelles à soigner dans l’immédiat, s’aidant aussi de ses bras pour la faire pivoter brièvement sur le côté. Rien de bien inquiétant … Malgré le dérangement, ce détail s’annonçait crucial pour la fuite prévue. Rester ici davantage ne paraissait pas du tout envisageable.

« Bien, tu n’as rien … Ils m’ont eu par surprise, excuse-moi. Mais nous n’avons pas le temps, relève toi, on doit partir au plus vite. »

Sindar s'empressa de rejoindre le campement, de réunir les maigres affaires disposées ici et là, puis défit au possible les indices de leur présence spécifique avant de repartir vers l'arbre où son cheval fut attaché précédemment ... Le tout en forçant le pas à la demoiselle, qui n'avait d'autre choix que de s'adapter à cela. Une fois à portée de la monture, il installa au plus vite les outillages, détacha la corde liée au tronc, puis y grimpa d'une façon différente des hommes, comme si cet art s'inscrivait comme davantage comme inné chez eux, et finalement, tendit une aide vers la rescapée.

« Aller, grimpe ! »

Bras contre bras, l'elfe la tracta ainsi sur le cheval, histoire de la faire s'asseoir derrière, avant de lui conseiller de s'accrocher. L'animal démarra en trombe d'une chevauchée ordonnée par les lèvres du chevalier, sur quoi la troupe chevaucha à toute vitesse jusqu'à s'éloigner au maximum de cette zone dangereuse ... Sous la mélodie des sabots, du vent s'écrasant contre eux, après de bonnes minutes de silence, un semblant de discussion reprit enfin ...

« Tu tiens le coup ? Je ne sais pas s'il y a encore des personnes à nos trousses ... Mais je ne m'attendais pas à ce qu'un homme y participe. Je crois que tu vas devoir m'en dire plus encore sur toute cette histoire, pour que l'on n'ait pas d'autres surprises. Plus sur toi, tes frères et le reste de ton expédition ... »

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Sam 12 Jan - 19:43




oublie-toi...



"Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides,
Et la peur de vieillir, et ce hideux tourment
De lire la secrète horreur du dévouement
Dans des yeux où longtemps burent nos yeux avide!
Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides?"


[Flashback] L'ironie de la frayeur ... 132960430919mSanstitre

Je ne voulais pas mourir… Alors encore une fois, il apparut. Plus martial que je ne l’avais vu, plus enragé, aussi ; je sentis la flèche m’effleurer, se perdant dans les feuillages derrière moi tandis qu’un cri féroce s’achevait et qu’un gargouillement horrible sortant d’une gorge le précéda. J’entendis une arme blanche s’enfoncer dans la chair avec un bruit sourd… Une fois, deux fois, trois fois… Puis je perdis le compte. Le bruit de la chute, néanmoins, je l’entendis clairement. Mon agresseur s’affalant au sol, je ne voyais encore, trop terrifiée pour bouger mais je savais que c’était lui qui avait empêché la mort de me prendre. Il n’y avait personne qui aurait pu me sauver ainsi… J’étais seule, loin de chez moi.
Ses mains entourèrent mes poignets et je retins un geste de recul tandis qu’il écartait mes bras, sa voix grave découlant des mots avec une douceur étonnante. M’annonçant que je ne risquais plus rien, je ne pouvais retenir les légers tremblements qui parcouraient mon corps, sans même m’apercevoir qu’il m’examinait rapidement pour vérifier que je n’étais pas blessée. Constatant que je n’avais rien, il se releva et m’attrapa par le poignet, me redressant sans brutalité mais sans ménagement non plus. L’heure n’était plus à la délicatesse… Mais à la survie.
Filant dans une autre direction, je fus obligée de le suivre, manquant parfois de tomber mais me rattrapant à chaque fois de justesse tandis qu’il me tirait à grande vitesse.

« Que pouvons-nous faires… Il doit y en avoir d’autres… »

Ayant regagné le campement, il s’affaira à ramasser ses affaires et les enfouir dans son sac. Là, il m’attrapa à nouveau et me força à le suivre en courant derrière lui. Clopinant à cause de ma cuisse blessée et grimaçant lorsqu’il tirait sur mon bras fragilisé, je le suivis sans émettre la moindre protestation et nous arrivâmes face à sa monture. Se juchant dessus avec souplesse, il tendit une main vers moi et m’ordonna de monter, chose que je fis avec moins de facilité que lui. Juche juste derrière la selle, il talonna son cheval avec force et je me cramponnai à sa taille, me sentant glisser légèrement en arrière sous l’accélération. Quand le rythme des sabots heurtant le sol se fit plus régulier, je desserrai ma prise et laissai le vent griffer mon visage.

« Voilà où j’en suis… fuir une tentative de meurtre avec un elfe inconnu » pensais-je, soudainement prise d’une grande lassitude.

Le silence s’installa peu à peu au fur et à mesure que le cheval adoptait un rythme régulier. Lâchant complètement son torse, je posai les mains sur mes cuisses et observai le paysage qui défilait à toute vitesse, s’éclaircissant au fur et à mesure que nous approchions de la lisière de la forêt. J’avais écopé de quelques estafilades sans gravité sur les bras, les branches n’ayant pas eu envie de s’écarter de mon passage… Mais hormis ça, je me sentais pousser des ailes. Le voyage avait repris… je pourrai arriver à temps pour sauver mon père, peut-être.
L’elfe prit alors la parole. Me demandant de tout lui expliquer en détail, je baissai légèrement la tête, obscurcissant ma vision dans le tissu de son manteau. Qu’en était-il, de ma situation, si ce n’est qu’elle était désormais désastreuse.

Oui, je vais bien, merci… Murmurais-je alors.

J’allais bien… Etrange façon de répondre à une question aussi incongrue pour moi, désormais. Non, je n’allais pas bien mais mon corps était en bon état, si c’était la question.
Retenant un mince soupir, je pris le silence et l’absence de réponse comme une incitation à poursuivre. Alors d’une voix moins ferme que je l’espérai, je pris à nouveau la parole afin de lui expliquer ce qu’il s’était passé.

Nous sommes partis il y a plus d’un mois, maintenant… Mais je n’en suis pas sure. Nous étions trois et mon frère s’est fait tuer au port Rebellion… Nous avons tout de même poursuivi jusqu’à la forêt de Liore, en pays elfique pour chercher une herbe particulière. Nous étions sur le point de repartir quand…

Ma voix se brisa malgré moi. Sentant ma gorge se serrer, je déglutis avec difficulté avant de prendre une grande inspiration silencieuse. Parler de ce sujet ne rappelait les souvenirs que je tentais d’oublier… Hélas, trop proches, bien trop proches.

… Quand mon frère a parlé de Serkheim… Ils ont dû nous prendre pour des ennemis, je ne sais pas… Il a dû rester en arrière pour me permettre de fuir et… et je suis revenus jusqu’en territoire des hommes avant de continuer à m’enfuir. Je ne suis même pas certaine de l’endroit où nous nous trouvons… Je ne sais pas s’ils nous poursuivent encore, qui ils sont et ce qu’ils veulent à part ma mort…

Je me tus alors, laissant le vent terminer la fin de mon discours. Je n’avais pas grand-chose à rajouter… Je ne savais même pas si mon frère était mort sur le coup ou s’il avait souffert. Peut-être avait-il pu s’enfuir… mais je ne le pensais pas, son absence se faisait insidieusement insistante dans mon cœur. Comment allais-je devoir annoncer à mes parents qu’à cause de l’inconscience de leur fille, ils avaient perdu leurs deux garçons…

Je… c’est tout ce qu’il y a à dire…

Il ne répondit pas de suite. A quoi pensait-il ? Je n’en savais rien. Je ne voulais plus penser, je voulais juste oublier…

Edit : sorry du post, j’avoue avoir une panne d’inspi en ce moment xD





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