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La rencontre. [PV; Viladra]
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Krossch
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Apprenti
Krossch

Perso
Description: Un être affreux, à mi-chemin entre l'homme et la bête, constamment torturé par la recherche de la place qu'il n'arrive pas à trouver. C'est le mélange contre-nature de deux êtres qui n'auraient jamais voulu que cela arrive. Condamné au mépris durant toute son existence, cette conduite envers lui aura des conséquences tragiques. Sombrant dans le milieu du crime, c’est dans la voie du meurtre qu’il s’est finalement spécialisé. C’est comme ça qu’il expurge sa haine, celle des hommes et du monde entier. Traqué par la vengeance et par la poudre, il croit bien faire. Si seulement…
Localisation : En route pour Serkheim.
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Dim 17 Fév - 16:36
Krossch avait la tête et les yeux possédés par les étoiles. Confortablement installé sur le rebord d'une falaise qui jouxtait une cascade, il s'était laissé submergé par une toute nouvelle forme d'appétit qu'il venait à peine de découvrir. C'était l'amour du beau. Pourtant, ce n'était pas le genre de notions que son tuteur manquait de lui inculquer, ça non, mais le caractère buté et naturellement violent du jeune monstre s'était rapidement chargé d'enfouir ces connaissances afin que seul subsistent le désir de tuer, dès qu'il avait voulu commencer sa carrière en solitaire. Ce naturel penchant pour tout ce qui se rapportait peu ou prou à la mort expliquait la satisfaction ultime que lui procurait son travail: du risque, de l'action, de l'adrénaline et du sang. C'était d'ailleurs à cause de ce-dernier que l'assassin s'était retrouvé dans ce coin perdu des terres de Nedora. Suite à l'élimination d'une cible au carnet de relations un peu trop bien rempli, il s'était vu lui tomber sur la tête tout le gratin de la bassesse et de la vilenie du crime organisé. Mais ici, dans ce petit village où seules les chutes d'eau s'y retrouvent pour mourir, il devait être hors de portée de ces meutes hurlantes de bandits enragés. Depuis la petite semaine qu'il avait passé ici, le temps d'écouler l'argent sale qu'il s'était fait sur les têtes de ses nombreuses victimes, il avait eu le temps d'apprécier la plénitude presque surnaturelle des lieux. Le clapotement poétique des gouttes d'eau avait remplacé l'autre, plus pressé, des marches compulsives qui retentissaient sur le pavé des grandes villes. Il s'allongea et posa ses mains derrière son crâne pour s'en servir de coussin, histoire de rêvasser un peu. Déjà ses pensées revenaient voir le ciel.

Il était emporté par ce sentiment qu'il n'avait jamais éprouvé auparavant. La voûte céleste dessinait dans le drap sombre de la nuit des labyrinthes de constellations, choses dont Krossch ne comprenait absolument pas le sens, mais qu'il trouvait sublimes malgré tout. Ces situations-là étaient communes dans la vie du tueur. Souvent, il se retrouvait là, face-à-face avec les sujets les plus philosophes du monde, sans jamais comprendre que ce qu'il dévorait des yeux constituait l'intégralité des interrogations humaines. Dans un certain sens, sa démarche était parfaitement justifiée, puisqu'il n'avait cure de tout cela. Il était content et cela lui suffisait. C'était terriblement enfantin. Mais comment le lui en vouloir quand on savait quelles idées le berçaient déjà avant même qu'il ne soit dans le berceau ? Bienheureux était déjà le fait qu'il soit relativement malin malgré tout. Et qu'importe la façon dont il exploitait son intelligence. Promis au mépris par le monde entier, il ne faisait que justement lui répondre, bien que cela ne se fasse qu'inconsciemment. L'ironie de sa situation le laissait donc de marbre, et c'est avec un sourire de satisfaction non dissimulé qu'il somnola sur les pierres froides qui cernaient son petit refuge.

C'est alors qu'un vent glacé vint parcourir son dos. Ce frisson inhabituel le tira de sa rêverie et le fit s'asseoir. D'un geste mécanique à la souplesse huilée par l'habitude, il s'accroupit d'un geste et balaya les alentours de ses pupilles verticales. Ses genoux fléchis étaient prêt à bondir. Lentement et méthodiquement, il scruta les environs à la recherche de l'origine de cette sensation troublante. Il fronça d'abord les sourcils face à l'infructuosité de ses recherches, quand soudain, la réponse s'imposa à lui. C'était une petite silhouette, fine et discrète, qui avançait lentement dans une des ruelles du village. En appuyant davantage sur sa vision, il parvint à distinguer correctement la personne. L'incrédulité l'envahie alors qu'il tentait de comprendre qui était cette inconnue. C'était une femme, au teint pâle et à la démarche assurée. Vêtue simplement de noir, ses habits simples ne retiraient rien à son charme. Elle avait cette aura, cette force qu'on les tentatrices, qui vous faisait tourner la tête et subjuguait vos sens. C'était cela: Krossch était subjugué. Curieux de savoir quelle était cette chaleur qu'il sentait s'animer au fond de lui, il continua de dévisager l’intrigante. Il y avait autre chose qui l'avait fait s'intéresser à elle, et ce n'était ni ses formes si sa grâce, mais plutôt sa noirceur. Car une énergie surprenante se dégageait de cette troublante créature. Ce ne fut pas bien difficile pour l'assassin de deviner qu'elle appartenait aux ténèbres. Il ne parvenait pas à déterminer exactement l'ordre dont elle faisait partie (pour tout dire, il ignorait complètement qui étaient ses pairs), aussi il arrêta là son investigation. Un petit rictus étira ses lèvres, car le trajet de l'étrange dame la faisait aller dans sa direction. Il put alors admirer la singulière beauté de ses lèvres pourpres et l'élégance indéniable de ses traits. Il y eu un mouvement de tête.

Le démon manqua de tomber de son perchoir. Non seulement elle s'approchait,mais en plus, elle le regardait.

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Viladra Memphis
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Viladra Memphis

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Description: – Aussi, vois ce souris fin et voluptueux Où la Fatuité promène son extase ; Ce long regard sournois, langoureux et moqueur ; Ce visage mignard, tout encadré de gaze, Dont chaque trait nous dit avec un air vainqueur :
Localisation : Dans l'ombre de la lune.
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Lun 18 Fév - 22:19




Sous la lune.

"On dirait ton regard d'une vapeur couvert ;
Ton oeil mystérieux est-il bleu, gris ou vert ?
Alternativement tendre, rêveur, cruel,
Réfléchit l'indolence et la pâleur du ciel."


La rencontre. [PV; Viladra] 132960430919mSanstitre

Merak… L’un des rares villages qui arrivaient à agir comme un baume apaisant sur mon esprit. Cet entassement de maisons n’avait rien d’extraordinaire mais la présence omniprésente des cascades se déversant à fracas dans un lac immense. Ca me changeait grandement de l’ambiance de Serkheim… Ici, si les gens me regardaient étrangement quand je passais, il n’y avait pas cette ambiance de traque incessante et je n’étais pas obligée de me compliquer les choses pour sortir d’une situation délicate.
J’avais eu à faire dans les montagnes de Tol Afir et si j’étais désormais libre de retourner au royaume, j’avais décidé de faire un passage en ces lieux. Le visage dissimulé sous un capuchon, je passais mes journées à me reposer et les nuits à déambuler. Cela faisait désormais deux jours que j’étais ici et j’amorçais la première et dernière nuit de ces congés improvisés…

Les étoiles piquetaient le ciel tandis que la lumière de la lune se déversait au sol, inondant le village de sa clarté blafarde. Dotée d’une vision parfaite dans le noir même le plus obscur, je pouvais percevoir chaque détail m’entourant, appréciant à sa plénitude la beauté et la sérénité de ces lieux. Longeant le village, proche de la falaise, je passais sous des chutes d’eau, à peine éclaboussée par les embruns et continuai ma route dans un itinéraire aléatoire et improvisé. Mémorisant la rue droite qui s’étendait devant moi, je fermai alors les yeux et marchai tranquillement, laissant mes sens exacerbés prendre la relève. Tous les habitants étaient allés se coucher depuis bien longtemps et même les rares veilleurs de nuit avaient dû s’assoupir sur un banc. Hormis le rugissement des cascades, il régnait un silence parfait…

« Tu devrais te prendre plus souvent quelques jours, comme ça.
Et me retrouver avec une pile de choses à faire en revenant ?
Tu auras toujours une pile de choses à faire, alors bon… »

C’est vrai, j’avais toujours des choses à faire… Et si je délaissais les plus ennuyeuses à Faros, comme tout ce qui relevait de la comptabilité ou la paperasse, il n’en restait pas moins qu’être fomoire demandait beaucoup d’implication et de patience… Deux qualités que je ne connaissais que sous l’envie et la passion et non face à l’acharnement forcé et le travail. Mais que voulez-vous, il faut bien faire des choix…
Les yeux toujours fermés, j’avais compté mes pas et quand je sus que j’arrivai au bout, je les rouvris pour obliquer plus vers les falaises, là où le village prenait fin et où les lieux étaient le plus fondus dans la nature. Je continuai ainsi, pensant être seule, quand mes sens et mon intuition lancèrent une alerte mentale, m’obligeant à sortir de mes pensées pour observer autour de moi. Mon regard balayant les alentours, s’arrêtant à chaque recoin, je finis par distinguer une petite silhouette sur une corniche. Là-haut, un individu avait grimpe afin de se reposer… Un exploit qui n’était pas à la portée de tous.

« Un humain ?
Peut-être, mais… »

...Il est trop tôt pour parler, encore… Terminais-je dans un murmure amusé.

Je m’étais nourrie il y avait environs deux semaines, je ne ressentais pas encore l’envie et m’abreuver d’un sang frais mais il fallait dire qu’il était tentant de voir si une gourmandise ne se tenait pas perchée sur ces pierres en hauteur. Il me serait si facile de me servir…
Au fur et à mesure que j’avançais, je vis enfin l’individu se redresser, animé d’une énergie nouvelle. Sa gestuelle était souple, anormalement silencieuse et étrangement agile… Etait-ce un elfe ? Non… Je reconnaissais leur aura putride sans hésitation. Néanmoins, avec cette sombre aura qui semblait entourer cette créature, je ne doutais pas un seul instant… Qu’il ne fût pas humain.
Son regard se tourna vers moi et un rayon de lune vint frapper ses yeux, dévoilant une lueur étrange. Une lueur qui causa l’esquisse un sourire derrière le voile de mes cheveux sombres. Qu’était-ce donc ? Un hybride ? Une nymphe étrange ? Ou bien… Un démon ? Peut-être même un autre nocturne, qui sait…

J’arrivais bientôt en bas de son promontoire, la façade de pierre m’offrant des prises confortables que je dédaignai. L’escalade… Une activité que je pratiquais seule ou bien quand c’était obligatoire. Pour le coup, ça manquait singulièrement de charisme que de grimper comme une araignée pour atteindre cette excroissance rocheuse… Alors j’appelai les ombres à moi, me créant des marches de fumée flottant dans l’air comme l’escalier des ténèbres. Montant tranquillement les quelques mètres qui me séparaient de lui, je fus bientôt à son niveau et si je ne pris pas place à ses côtés, je restai sur un support de volutes noires, posant mon regard carmin sur cet étrange personnage. Un battant, de toute évidence…
Son visage était assez fin et reflétait une certaine beauté qui, me semblait-il, masquait quelque chose de bien plus sombre qu’elle ne le montrait. (J’estime qu’à mon approche tu as repris une forme humaine, non ?) Un homme dans la trentaine, peut-être un peu plus, voilà ce à quoi il semblait. Mais ça n’avait rien d’un homme, pas plus que j’étais humaine…

Bonsoir… Le saluais-je d’un ton doucereux. Navrée de venir vous importuner, mais j’étais très étonnée de voir un homme perché en un lieu aussi incongru…

L’ironie était percevable dans ma voix et à vrai dire, je ne savais même pas pourquoi j’étais montée. Pour plonger mes dents pointues dans sa gorge ? Sentir le gout du sang envahir mon être, couler le long de sa peau en une trainée écarlate… ? Une vision qui ne me déplaisait pas et qui causait même un léger frisson le long de mon échine. Mais les nocturnes ne peuvent boire que le sang d’êtres humains ou bien d’elfes… Et ce n’était pas certain qu’il soit l’un ou l’autre.

« Ne va pas non plus avaler n’importe quoi, hein…
Il faut vivre d’expériences nouvelles, voyons… »

… Je me suis donc permis de venir voir ce qu’il en était et j’admets bien volontiers que la vue en ce lieu est… particulièrement magnifique.

Une vision que seuls les enfants de la nuit pouvaient savourer… Et malgré la douceur de mes paroles, je n’étais guère venue lancer les politesses. Non, je voulais savoir qui tu étais et ce que tu étais…




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Krossch
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Krossch

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Mar 19 Fév - 17:57
Krossch s'était immobilisé, autant sur le coup de la surprise que par pure méfiance. Son regard transperçait la silhouette de la jeune femme qui s'approchait de lui en montant des marches de fumées sorties de nulle part. Tout d'abord grandement étonné par un tel phénomène, il retrouva immédiatement son calme quand il comprit que ce n'était que de la magie. Le démon n'avait toujours eu qu'une approche relativement distante avec ce genre de pouvoir. Comme il n'avait pas l'habitude de fréquenter de puissants sorciers et que lui-même ne pratiquait absolument rien dans ce domaine, le fait de se retrouver face-à-face avec ce qui faisait la fierté des membres de sa race le laissait toujours un peu perplexe. Il n'avait jamais eu le courage de se l'avouer, mais le fait de voir que cette voie lui restait toujours inconnue quand d'autres, plus faibles que lui, y parvenaient avec facilité, le mettait dans une rage folle. Aussi, dans l'instant où cette sombre pensée traversa son esprit, il fut saisi d'une envie frénétique de céder à ses pulsions, comme atteint d'une jalousie incontrôlable. Alors de deux choses l'une, se disait-il, soit il se jetait sur l'inconnue pour lui arracher la gorge d'un coup de dents, ou bien il tentait d'en apprendre plus sur ses intensions avant de commettre l'irréparable.

C'est alors qu'il leva la tête et vit que la belle se trouvait déjà à sa hauteur. Il s'était laissé emporté par ses pensées. Trop tard pour le coup de sang. En masquant au mieux la gêne qu'il venait d'éprouver en se faisant surprendre malgré lui, Krossch se contenta de rester droit et net, afin de ne montrer en aucun cas la faiblesse qui aurait pu trahir son allure. Heureusement pour lui, il était rôdé à ce genre de situations, et il reprit sans problème contenance pour revenir dans son rôle habituel de prédateur. Il détailla la femme de la tête-au-pied, et, sans en avoir l'air, faisait tourner son esprit à toute vitesse pour essayer de comprendre qui était-elle exactement. Une sorcière, cela allait sans dire, mais sans doute était-ce bien plus que ça... Quand il trouva, ce ne fut pas grâce à sa pâleur excessive ni en détaillant son évidente attirance pour la couleur noire, mais par la puissance fantastique qu'elle dégageait. Elle l'intriguait vraiment, et il n'aimait pas ça. Le démon n'aimait pas être confronté à quelque chose qui le dépassait. Plus exactement, il ne pouvait supporter l'idée de le savoir. Cela le rendait fou.

Ses images de mort revinrent danser dans sa tête. En y repensant, il haïssait cette femme. Avec son air supérieur et son escalier de fumée. Il haïssait ces mages dont il ne savait rien et exécrait cette façon que ces-derniers avaient d'utiliser des phrases alambiquées. S'il savait que ce genre était loin de constituer la plupart des mystiques, il changerait aussitôt d'opinion, seulement voila, il ne savait pas. Il sentit d'ailleurs une grimace se nicher sur son visage pour essayer de tordre ses traits. Le masque immuable qu'il avait prit pour faire bonne contenance n'allait pas tarder à s'effondrer. C'est alors qu'elle prit la parole, d'une voix suave et mystérieuse, qui sonna comme une douce mélodie à ses oreilles. Le fait d'y sentir une pointe d'hypocrisie et de noirceur le rassura. Elle n'était pas si étrangère à lui, en fin de compte. Elle ne s'était pas approchée par hasard. Sans doute était-elle pire que lui, si l'on en croyait l'audace qui l'animait. Elle n'avait pas peur.

Malgré tout, face à tant d'incertitudes, le démon n'était nullement inquiet. Il était même étrangement calme, comme si les paroles a priori sympathique de celle qui lui faisait face suffisaient à prouver sa bonne foi. Évidemment, il n'en était rien, et le pire pouvait toujours survenir, mais l'effet de surprise étant passablement ruiné, et Krossch se laissa gagner par la confiance. Un petit sourire fendit alors ses lèvres, aussi amical qu'ironique, et il se réinstalla. La lune se reflétait dans ses yeux jaunes.

-Oui, dit-il, c'est vraiment une belle soirée.

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Viladra Memphis
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Viladra Memphis

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Mar 26 Fév - 0:29




Le sang de l'or.

"On dirait ton regard d'une vapeur couvert ;
Ton oeil mystérieux est-il bleu, gris ou vert ?
Alternativement tendre, rêveur, cruel,
Réfléchit l'indolence et la pâleur du ciel."


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Il me regarda longuement, se demandant sans doute qui j’étais et pourquoi je venais l’importuner ainsi. En y réfléchissant bien, je n’en avais moi-même pas la moindre idée puisque j’étais tout simplement partie faire une dernière ballade mais quelque part, j’avais ressentis comme une part de ressemblance avec lui. Ho non, nous n’étions absolument pas pareille physiquement, évidemment, mais son aura abritait une noirceur qui ne m’était pas étrangère. Après tout, à Serkheim, trouver des êtres de lumière était aussi fréquent que de dégotter un lingot d’or dans le sac d’un mendiant… Il m’était donc aisé de ressentir ces efflues d’obscurité, comme une part d’ombre qui se cache en lui. Ayant aussi été humaine par le passé bien que désormais j’appartenais à la nuit, il m’était aussi aisé de savoir si une personne en face de moi était de la même espèce ou non. De toute évidence, cet homme se dissimulant sous des traits harmonieux et charmeurs était loin, très loin d’être ce qu’il montrait à la face du monde.

« Déjà, se percher tout seul ce n’est pas très normal…
Comme si tu étais normale, toi.
Je n’ai jamais prétendu le contraire… Nous sommes tous uniques.
Mais certains moins que d’autres, c’est ça, hm ? »

Retenant un sourire, il ouvrit enfin la bouche pour laisser échapper une phrase. Dans un premier temps, j’aurais pu me dire qu’il n’avait guère envie de discuter et j’aurais pu faire demi-tour, mais je ne ressentis aucune agressivité dans ses mots. Ho, je ne sentis pas non plus de sympathie, il s’agit-là d’une émotion bien rare que je ne trouve qu’auprès de rares personnes à Serkheim, et encore… Le voyant se rasseoir, je fis alors un pas en avant, me retrouvant à mon tour sur le promontoire rocheux et laissant les marches de ténèbres s’évaporer dans les airs. M’accroupissant alors souplement, à quelques centimètres seulement de ses genoux repliés, je fixai sans ciller ses pupilles d’un jaune animal. Je n’avais pas souvent vu cette couleur… Hormis chez les loups-garous et certaines créatures comme les démons. Ce n’était pas un lycan, je l’aurais évidemment remarqué et nous serions actuellement en train de nous affronter… Etait-ce dans ce cas un démon ? Peut-être bien, il n’était pas rare qu’ils aient la capacité de se transformer. Démons… D’autres créatures de la nuit. Si les nocturnes et ces derniers n’étaient pas particulièrement alliés, il y avait toujours eu cette acceptation mutuelle sous-jacente. Ainsi, rares étaient les nocturnes qui se faisaient tuer par des démons civilisés et vice-versa. En y réfléchissant bien, les représentants de leur espèce que je tuai par le passé étaient tous des êtres isolés ne suivant aucune loi ou aucun code. Un peu comme nos vampires sauvages…

« Ca ne change rien au fait qu’ils ne sont pas fiables…
Pas plus que nous.
Pas faux, ma foi. »

Je vois… Murmurais-je après quelques secondes de silence.

Me redressant enfin, je levai le nez vers la lune et observai une nouvelle fois sa masse imposante et sa majesté souveraine. Que faisais-je ici, perchée avec une autre créature de la nuit au beau milieu de nulle part… Il était peut-être temps que je retourne à Serkheim récupérer mon train de vie quotidien.

Qu’il étonnant de se promener seul en une si belle soirée… Lâchais-je d’un ton tranquille. Les gens vous craindraient-ils, par hasard ?

Tournant mon visage vers lui, un sourire vint étirer mes traits et je secouai brièvement la main comme si je souhaitais retirer mes paroles.

Ho… Pardonnez-moi, je me montre étrangement indiscrète, ce soir…

« Comme si tu regrettais quoique ce soit.
Voyons, tu me vexes… »

Joignant doucement le bout de mes doigts au niveau de mes cuisses, je me tournai à nouveau pour observer le ciel, me souciant peu de savoir si oui ou non je l’avais énervé. Ce que je souhaitais, c’était de voir quel était le genre de réactions qu’il pouvait avoir… Impulsif ? Réfléchi ? Dépassé ou bien tout à fait maître de lui-même ? C’était comme cela que j’arrivais à savoir si oui ou non j’avais envie de poursuivre ma découverte d’une personne. Bien souvent, je partais sans regret, mais là, j’espérais bien avoir mis le doigt sur un élément nouveau et intéressant. La vie est faite de surprise.

Quelle impolitesse, décidemment… Repris-je dans un soupir las. Viladra Memphis, enchantée…

« Enchantée… ?
Huhu, mais oui… »

Voulais-je connaître son nom ? Pas vraiment. Ce n’était que des mots apposés sur un visage… Et si je me présentais, ce n’était pas pour en dévoiler sur moi. Ho non, de simples paroles lancées un peu au hasard afin de faire avancer ce semblant de conversation. Et puis… Si je m’ennuyais, il n’était pas trop tard pour faire demi-tour.
Lui faisant face, je baissai alors mon regard sanglant sur la lueur jaune de ses yeux. A quoi pensait-il… ? Ho, ne me décevez pas… Pas maintenant, voyons, pas maintenant que je venais de me créer de nouveaux espoirs…




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Krossch
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Mar 26 Fév - 11:07
Krossch faisait tous les efforts du monde pour paraître détendu et désintéressé. Plus le temps passait, plus la compagnie de cette étrangère le dérangeait. Que venait-elle faire ici, à accoster ainsi un inconnu duquel n'émanait pas la moindre trace de sympathie ? Il repensa alors à cette terrible force noire qu'il avait senti à son approche. Elle avait comme fait résonance avec la sienne. Oui, c'était sans doute ça qui l'avait poussé à se laisser faire. Mais la facilité avec laquelle elle s'était approchée de lui l'avait troublé. Elle n'avait pas peur, elle n'était pas inquiète. C'était même plutôt l'inverse. Le connaissait-elle sans qu'il ne le sache ? Il écarta cette idée. C'était impossible. S'il avait déjà croisé une telle créature, il s'en serait souvenu. Son charisme et sa prestance étaient bien trop singuliers. Il fouilla pourtant dans sa mémoire. Rien, sinon le ciel, ne fit écho à ses questions. Il soupira, contrarié. Elle le dévisageait. Il soutint alors son regard, sans broncher, profitant de la situation pour chercher des réponses au fond de ces pupilles d'où semblaient s'échapper la nuit. Mais là encore, ce fut le vide, le néant. Puis soudain, il réalisa qu'elle était maintenant à côté de lui. Il manqua de sursauter. La proximité dans laquelle ils se trouvaient maintenant était presque complice. Ironie mordante que cela, puisque les deux se méconnaissaient totalement. Mais cette approche devenu plus intimiste ne gêna pas le monstre, au contraire. C'était la première fois qu'il était confronté à une telle situation. Il se sentait alors plus proche de cette fille plus que de toutes les relations qu'il avait noué auparavant, lesquelles n'étaient formées que par pur intérêt. Là, c'était tout autre chose.

Les reflets de la lune éclairaient le teint livide de l'inconnue. Le démon ne put alors s'empêcher de la trouver très belle. Sans doute était-il attiré par cet appel de la découverte que lui lançait souvent l'inconnu, mais que lui ignorait tant de fois. Il se dit alors qu'il devait intervenir. Il en avait assez de ce silence qui pour lui devenait de plus en plus pesant. Il n'aimait pas laisser filer les temps morts en présence de personnes avec qui il avait commencé à converser, surtout quand c'était avec quelqu'un dont il avait tout à apprendre. Ne tenant plus, il allait s'apprêter à lancer quelque chose, une broutille, juste pour casser cette passivité qu'il sentait l'envahir, quand la jeune femme le fit pour lui. Elle avait visiblement eu la même pensée que lui. Cependant, ce qu'elle venait de dire avait été prononcé de telle façon, avec un tel ton, qu'il perdit toute retenue et éclata d'un rire franc, dévoilant ses dents aiguisées à la face du monde. L'espèce d'excuse enjolivée que lui fournit l'étrangère ne fit que le faire redoubler d'hilarité. Elle lui semblait bien prude, tout à coup, enfermée dans son carcan de politesse. Il se disait ça, mais au fond, il ne faisait aucun doute que sans ce comportement correct, il n'aurait même pas cherché à aller plus loin. Plus que ça, ce qu'elle venait de faire indiquait qu'elle lui adressait une profonde marque de respect. Sans le sentir, le démon était touché au cœur.

-Si les gens me craignent ?! Je...

Il s'interrompit brutalement. Son regard devint oblique. Ses traits avaient subitement durcis. Il avait faillit parler le premier, baisser sa garde pour se dévoiler sans en prévoir les conséquences. Il ne fallait pas qu'il perde la tête. Tout pouvait encore ce cacher derrière ce joli visage. La joie ne devait pas l'emporter sur l'imprudence. Qui sait ce qu'elle pouvait bien être réellement ? Lui-même n'était-il pas dans un constant double-jeu en dissimulant sa véritable apparence ? Depuis qu'elle était venue à sa rencontre, il était sans cesse tiraillé par ces deux idées. Devait-il être méfiant ou confiant ? Un échange de regard suffit à le convaincre. Cette femme était quelqu'un de bon. Bien sûr, pas selon l'idée que l'on se faisait habituellement du terme, mais quelque part, il était certains qu'elle le serait pour lui. Il parla alors à son tour. D'une voix grave et presque incisive, il articula son nom. Son timbre rauque mais déterminée fendit le ciel en deux.

-Krossch. Schopenhoer Krossch. C'est comme ça qu'on m'appelle.

Les dés étaient jetés. Place à l'action. Il allait tenter. C'était tout ou rien. Ou bien elle se révélait et lui prouvait sa bonne foi, ou bien sa gorge présenterait bientôt son sang à la lune. Toutes ses tripes crépitaient face à l'appréhension qu'il éprouvait pour la suite. Il souhaitait ardemment ne pas avoir fait fausse route.

Face à sa réponse, la jeune femme eut un sourire. Le cœur de Krossch battait à tout rompre.

-Mais qu'est-ce-que vous me voulez...?

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Jeu 7 Mar - 9:26




Suivre sa voie.

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Ton oeil mystérieux est-il bleu, gris ou vert ?
Alternativement tendre, rêveur, cruel,
Réfléchit l'indolence et la pâleur du ciel."


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Hrp : tu m’excuseras pour ce faible post, mais j’avoue avoir perdu un peu le fil du rp depuis ces quelques temps, s’il y a trop d’incohérences, ne m’en tiens pas rigueur x)

Le regardant rire, je conservai un fin sourire sur mon visage jusqu’à ce que ses éclats se perdent dans la nuit. Un être solitaire… Terriblement seul. J’étais quelqu’un qui n’aimait guère la compagnie persistante, il fallait l’avouer. Je pouvais passer des jours et des nuits sans parler et sans qu’aucune frustration ne me gagne. Il m’arrivait de rabrouer tous les servants de mon manoir par simple plaisir d’écouter le silence parfait de ma demeure… Mais il y avait d’autres solitaires. Ceux qui erraient sans cesse mais qui avaient besoin de compagnie. Pas beaucoup, juste assez pour retrouver un certain équilibre… Faisait-il partie de ces gens-là ? De ceux qui ne connurent que la haine et le mépris alors qu’ils cherchaient l’affection et l’attention ? J’avais toujours vu en ces sentiments des démonstrations de faiblesse, des moyens de vous atteindre à travers vos points faibles. Peut-être étais-je en tort, qui sait ? En attendant, j’étais toujours en vie et ma situation était plus que confortable… Comme quoi, certaines croyances pouvaient se montrer éculées désormais.
Reprenant la parole, je reportai mon attention et le vis alors se crisper, son visage se transformant légèrement et confirmant ainsi mes doutes. Il n’était pas humain… Un démon, voilà tout. Intéressant, voilà longtemps que je n’avais pas parlé à un membre de cette sombre race… Ils étaient si différents les uns des autres, rien à voir avec les nocturnes qui possédaient à peu près la même base de création.

« Il parait si triste…
Nous le sommes tous un peu.
Je préfère lorsque nous sommes heureux.
Nous sommes tous un peu heureux, aussi. »

Il arriva ensuite à reprendre la parole et me dit son nom. Krossch Schopenhoer… Je n’avais jamais entendu parler de lui. Un démon discret, alors. En tout cas, il ne figurait pas sur les visages traqués par Serkheim et c’était une bonne chose, je n’avais guère l’envie de lancer une chasse. La nuit était belle, il faisait frais, je venais de rencontrer un être qui me semblait intéressant, à quoi bon gâcher un moment pareil…
Je voyais la confusion dans son regard, la méfiance mais aussi une tranquillité qui me montrait que s’il était intrigué par ce qu’il se passait, il n’avait pas peur non plus. Ça me changeait des réactions habituelles, de ces humains qui d’un regard se mettaient à trembler, de ces nocturnes sous mes ordres qui n’arrivaient jamais à me tenir tête… Evidemment, je n’étais pas venue ici pour chercher la confrontation, mais rencontrer quelqu’un qui n’avait aucune idée de votre nature ou bien de votre statut permettait de lancer de nouvelles bases. Il n’y avait pas de respect obligatoire, de formalités futiles… Bien que j’avouais m’amuser grandement avec cette politesse suave qui fit de moi une fomoire retorde et ambiguë.

Krossch Shopenhoer… répétais-je si doucement qu’il ne sembla pas m’entendre.

« Etrange nom.
Original, disons. Il est dangereux ?
Tout est dangereux, non ?
Certains êtres plus que d’autres. »

Etait-il dangereux ? Etait-il plus fort que moi ? Je pouvais vérifier ces réponses à l’instant, l’attaquer et voir comment il réagirait. Néanmoins, je n’étais pas comme les vampires sauvages, je savais me tenir… Et il n’y avait aucune raison que je m’en prenne à lui. Il fallait se montrer bien élevé, après tout…
Il prit à nouveau la parole et me demanda ce que je lui voulais d’une voix qui cachait mal son hésitation. Que lui voulais-je ? Excellente question, je n’étais même pas sure de pouvoir lui répondre correctement.
Continuant de le fixer durant quelques secondes qui parurent s’étirer dans l’éternité, mon sourire s’agrandit alors légèrement et une nouvelle fois, je me baissai à son niveau, posant mes avant-bras sur mes genoux avant de le regarder droit dans les yeux, cette soudaine proximité devant certainement lui paraître oppressante.

Je suis venue pour te tuer, Krossch Shopenhoer.

« Vil !! »

Maintenant le contact visuel un peu plus longtemps, j’éclatai alors de rire et me redressai avant de lever à nouveau le visage vers le ciel pour observer la lune.

Je rigole, évidemment… Repris-je plus calmement. Ce que je te veux …?

Je me tournai à nouveau vers lui et posai mon regard carmin dans l’ambre de ses yeux.

Je ne sais pas vraiment. Néanmoins, tu me sembles loin d’être faible mais ta solitude me pousse à croire que tu erres… Et c’est bien dommage car le potentiel que je sens en toi est loin d’être négligeable…

« J’ai déjà entendu ce genre de phrases, par le passé.
Sans doute, ce n’est pas la première fois que je tombe sur des êtres comme lui. »

Je t’ai dit que je me nommais Viladra Memphis… C’est vrai. Mais je suis aussi citoyenne du royaume de Serkheim, celui que vous nommez le royaume noir. As-tu déjà entendu parler de cette terre ?

Je lui adressai un nouveau sourire, moins faux, plus honnête, plus doux aussi. Ca cassait la froideur de mon visage, adoucissait mes traits anguleux et faisait paraître mon teint moins pâle. C’était incroyable comme un simple sourire pouvait transformer une personne…

… Car je vais devoir y retourner, et je te propose de me suivre si tu souhaites découvrir la force, ou bien trouver tout simplement du travail qui correspondrait à ta juste valeur. J’ai les capacités de t’offrir ce que tu cherches, dis-moi donc tes souhaits, Krossch Shopenhoer. Et ensuite, nous pourrons éventuellement faire quelques arrangements, toi et moi, qui sait… ?

Je ne savais pas de quoi il était capable. Quand je proposais ce genre d’aide, c’était comme si je faisais un investissement. Etant donné que je me chargeais de l’économie de Serkheim, il était plutôt amusant pour moi de raisonner ainsi, mais la vérité n’était pas si loin. Après tout, j’avais déjà gaspillé du temps et de l’argent pour des nocturnes qui n’en valaient pas la peine… J’avais déjà enseigné à des élèves médiocres qui ne tinrent jamais la cadence de mes entraînements. Oui, j’avais été déçue, mais j’avais aussi eu des satisfactions… Un maître à la hauteur en la présence du seigneur Astérion, Faros, mon premier élève prodige, Ahiyyad aussi, puis Nikolson… Des êtres hors-normes que je hisserai au sommet. Alors à savoir si Krossch était un personnage talentueux… Ca, je ne pouvais pas encore le savoir…
Fixant toujours cet être d’aspect humain, j’attendais tranquillement qu’il mette ses pensées dans l’ordre avant de me fournir une réponse…





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Krossch
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Krossch

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Description: Un être affreux, à mi-chemin entre l'homme et la bête, constamment torturé par la recherche de la place qu'il n'arrive pas à trouver. C'est le mélange contre-nature de deux êtres qui n'auraient jamais voulu que cela arrive. Condamné au mépris durant toute son existence, cette conduite envers lui aura des conséquences tragiques. Sombrant dans le milieu du crime, c’est dans la voie du meurtre qu’il s’est finalement spécialisé. C’est comme ça qu’il expurge sa haine, celle des hommes et du monde entier. Traqué par la vengeance et par la poudre, il croit bien faire. Si seulement…
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Jeu 7 Mar - 14:59
Krossch continuait de dévisager cette étrange femme blanche qui s'imposait à lui. Les interrogations qu'il éprouvait quant au bien fondé de ses motivations continuaient de le tourmenter. C'est vrai, que voulait-elle à la fin ? Pourquoi s'acharnait-elle à vouloir échanger avec lui alors que rien sinon la nuit ne leur donnait de similitudes ? L'ennui, peut-être. La solitude. Ou alors, comme la plupart de ces créatures dont il avait oublié le nom, sans doute s'amusait-elle avec lui. Cette rencontre qu'elle avait engagé n'avait peut-être pour but que de lui faire du mal. Il se prit à penser cependant que c'était la dernière de ses volontés. Bien que tout ceci s'annonçait sonner terriblement creux et faux, il continuait de nourrir, au fond de lui, l'espoir absurde que tout ce manège ne se faisait pas en vain. Il voulait s'accrocher à cette idée avec la même ferveur qui animait le naufragé qui se jetait sur les premiers débris flottants d'une épave. Alors, quand l’intrigante vint s'installer devant lui, croisant son regard, il fut comme aspiré par la beauté et la force qui se dégageait de ses pupilles.

C'est alors qu'elle parla. Le monde s'écroula autour du démon alors que les mots de l'étrangère cognaient son crâne avec le sens si terrible qui les accompagnait. Voila ! Il avait raison. Tout ceci n'était que de la poudre aux yeux. Cette gentille finesse, ce charme, ce calme et cette prestance avaient été savamment calculés. Et cette garce avait même poussé le vice jusqu'à s'approcher de lui en construisant de toutes pièces cette impression d'intimité ! Voila, désormais, il en était assuré: encore une fois, tout n'était que tromperie ! On se moquait de lui ! Mais ça n'allait pas durer. Sa colère se chargeait parfaitement de ce genre de joueurs. Ce qu'il allait faire était bien simple ! Il allait la tuer. Tendre ses muscles pour la saisir à la gorge tant qu'elle était encore vulnérable. Et là, quand ce sera fait, elle sera à lui. Il serrera pendant qu'elle regrettera d'avoir voulu l'importuner, comme il faut, jusqu'à ce que le bruit sec de l'os qui se brise face écho aux bruissements des cascades alentours. Après, il se débarrassera de son corps, et ira rentrer dans son refuge, en médisant contre le monde entier autour d'une bouteille de bon vin. Puis, il quittera ce village pour partir à la recherche de nouveaux employeurs qui lui donneront une bonne raison d'exprimer sa haine.

Il perdit pied quand elle continua. Décidément ! Il avait vraiment du mal avec ce genre de femmes ! Son esprit s'obscurcit alors qu'il était englué par ses machinations. Réfléchissant beaucoup trop pour pouvoir faire quoi que se soit, ce fut seulement son expression figée par son manque de réaction qui incita l'inconnue à continuer. Lui, n'avait pas bougé un cil, bien que dans ses réflexions éclatait la pire des tempêtes. Tout ce qu'il put faire pour reprendre contenance fut de prêter une oreille attentive à ce qu'elle avait à dire, histoire de se remettre le plus vite possible en réadaptant ses pensées avec ce qu'elle avait à lui proposer. Car visiblement, ses intensions s’avéraient bien plus proche du contrat à nouer que de l'envie de nuire, qui fut la première idée qui avait traversé l'opinion du démon. La femme continuant, il eut alors une vision des choses qui lui semblait désormais bien plus nette à percevoir, et il se dit-même, sans une certaine pointe de malice, que tout cela pourrait très bien lui être profitable malgré tous ces antécédents.

Il reconsidéra donc tout cela pendant que l'autre se relevait. C'est à peine s'il parvenait à voir correctement les lieux qu'elle lui citait dans une diction certaine et très bien formulée. Il reconnut alors le ton de celui qui sait ce qu'il dit et où il va, ce qui, au vu des nouvelles circonstances qui s'étaient prononcées, lui firent se conforter dans l'idée que cette personne n'était pas n'importe qui. Sans doute, à en croire ce qu'elle affirmait avec toute son allure, que de biens plus clairs projets l'attendaient en sa compagnie. Il se leva alors, mais pas de cette façon presque désinvolte qu'il aurait pu adopter, face à la tranquillisation qui s'était emparée de lui. Non, il se leva massif. Il se leva, félin. Il se leva, ferme, et professionnel. Tout était encore possible, et sa méfiance endormie n'avait pas chassé sa prudence. Une fois qu'il eut laissé la mystérieuse lui expliquer toute l'affaire, il en vint à être invité à parler à son tour. Après lui avoir adressé son discours dont au sein de l'intonation trainaient quelques bribes langoureuses de charme féminin, le monstre ouvrit la bouche et s’exprima dans ces mots :

-Ça m'a l'air intéressant... et je n'ai aucune raison de refuser... Mais je connais peu ces endroits dont tu me parles.

Il leva les mains en signe d'impuissance et laissa une mine ironique fendre ses traits quand il continua:

-Cependant, ça ne me pose aucun problème. Je serais du voyage.

Bien sûr qu'il y serait. Il n'espérait plus rien de cette contrée qu'il avait exploré maintes et maintes fois. Ce simulacre de village n'était qu'un reste de rocher sur lequel il avait voulu prendre un peu de repos avant de définitivement s'en aller. Cette proposition se révélait donc être la parfaite occasion pour changer de l'air humain pestilentiel et explorer des contrées extérieures. Peut-être tout ceci n'était qu'un vaste piège, après tout, les ennemis qu'ils s'étaient fait pouvaient être bien plus hargneux qu'il ne l'aurait cru. Mais ce n'était pas important. Dans tous les cas il y avait avantage à en tirer. Aussi il était prêt.

-Et pour mes souhaits… Je ne veux que trouver un travail plus intéressant que ce que j’ai connu jusque là. Mais pour le reste, il me faut trouver un semblable qui serait apte à m’apprendre plus de choses sur ce que je suis… C’est tout.

Il retint un sourire en s’entendant parler. Les difficiles leçons d’oral de son vieux tuteur ne l’avaient décidément pas quittées.

-Quand partons-nous ?

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Viladra Memphis
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CONQUÉRANT
Viladra Memphis

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Description: – Aussi, vois ce souris fin et voluptueux Où la Fatuité promène son extase ; Ce long regard sournois, langoureux et moqueur ; Ce visage mignard, tout encadré de gaze, Dont chaque trait nous dit avec un air vainqueur :
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Sam 30 Mar - 18:46




Décision

"On dirait ton regard d'une vapeur couvert ;
Ton oeil mystérieux est-il bleu, gris ou vert ?
Alternativement tendre, rêveur, cruel,
Réfléchit l'indolence et la pâleur du ciel."


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Je m’amusai de voir la surprise et la colère dans son regard, puis le soudain étonnement quand il comprit que je riais de lui. Voyons, si je voulais tuer quelqu’un, je ne venais pas lancer la conversation avant de m’exécuter… Mais il fallait avouer que si je calculais avec soin ce que je faisais, ma logique n’était pas souvent celle des autres. L’imprévisible, la prise de risques, tout cela était des choses qui me fascinaient…
Il se leva alors, me montrant dans ce simple geste qu’il était prêt à me suivre. Quand partons-nous ? Il fallait d’abord que je lui apprenne quelques règles avant qu’il ne se jette dans un monde aussi inconnu que le nôtre.

« Je sens qu’il le regrettera toute sa vie !
Il serait bien sot, il a la chance devant lui, sur un plateau d’argent…
Presque, hmm. »

Me tournant à nouveau vers lui, j’examinai cet être transformé, notant son adaptation à la vie humaine, sa solitude aussi, mais ses mouvements toute en souplesse qui m’apprenaient qu’il n’aurait pas grand-chose à apprendre si je devais en faire un assassin professionnel. Le seul risque était qu’il tombe sur des adversaires plus expérimentés et ayant eu des formations complètes et efficaces… Chose fréquente à Serkheim. Mais il avait le temps d’apprendre et bientôt, ce couteau à la lame émoussée que j’avais devant moi deviendrait une arme aussi tranchante que meurtrière.

Avant d’y aller, il y a quelques notions que tu dois savoir si tu tiens à survivre…

« Nous y voilà ! »

Sache avant tout que Serkheim n’est pas un royaume comme un autre. Dirigé par les nocturnes, ou bien les vampires comme les autres races nous nomment, sa politique est rigide et inflexible. Son fonctionnement repose uniquement sur la hiérarchie sévère qui y réside et bafouer une de ses lois revient presque à poser soi-même sa tête sur l’échafaud… Lorsque tu arriveras, toi qui n’es ni humain, ni vampire, il te faudra te tailler une place parmi ce peuple. Tu seras craint des humains, respectés par eux, mais il en sera tout autre pour les nocturnes chez qui la valeur se base sur la force.

« J’ai l’impression de faire un cours d’histoire… »

Ainsi, trois prieurs dirigent dans l’ombre notre peuple. Sous ces prieurs, il y a les vingt fomoires et je te conseille fortement de ne pas en contrarier un… Car ils ont droit de vie ou de mort sur les citoyens et la loi ne leur en tiendra pas rigueur. Viennent les hauts-vicaires, les vicaires puis les servants qui travaillent pour leur fomoire respectif. A vue d’œil, je pense que tu peux intégrer les vicaires sans trop d’efforts… Pour le reste, il faudra que tu acceptes, non pas la soumission, mais l’humilité et la loyauté. Les traitres font rarement long feu, parmi nous…

C’était assez amusant de parler de traitrise sachant que j’étais sans doute la moins fiable des fomoires. Mais que voulez-vous, la vie est ironique…

Je ne te dis pas cela pour te dissuader de venir, je pense que tu trouveras ce que tu cherches depuis longtemps… Mais je te conseille de réfléchir à ce à quoi tu t’engages. Un non-respect envers un citoyen qui t’est supérieurement hiérarchique et ta vie s’arrêtera. Car nous sommes un peuple martial et non pas un tas de politiciens véreux comme on peut le voir chez les humains… Et dès le moment où tu accepteras ces conditions, tu commenceras ton apprentissage maintenant. Ainsi, le tutoiement est à proscrire, la familiarité et l’emportement à la colère aussi… Il te faudra apprendre à encaisser les bassesses de certains êtres plus sournois que d’autres… Et attendre ton heure pour te venger.

Je n’avais pas gravi les échelons par la force, il me fallut de nombreuses années avant de pouvoir faire assassiner un fomoire et un ennemi puis prendre la place. La patience est une vertu qu’il vaut mieux ne pas oublier…

Je suis Viladra Memphis, fomoire de Serkheim. En te mettant à mon service, tu bénéficieras d’avantages non-négligeables tels qu’un respect immédiat de la part de certains, une crainte de la part d’ennemis de moindre envergure et une facilité à monter en grade si tu t’en montres digne. Mais il te faudra endurer des entrainements éreintants, des missions qui te paraitront parfois impossibles à réaliser et la rivalité sournoise de la part d’autres individus qui sont eux-aussi à mon service de façon exclusive.

« Ca ne donne pas envie de te suivre…
Autant mettre les cartes sur table dès le début… »

Je marquai une légère pose, fichai mon regard une nouvelle fois dans le sien et esquissai à nouveau un mince sourire.

Je te repose donc la question, Krossch Shopenhoer, me suivras-tu ?




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Krossch
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Krossch

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Description: Un être affreux, à mi-chemin entre l'homme et la bête, constamment torturé par la recherche de la place qu'il n'arrive pas à trouver. C'est le mélange contre-nature de deux êtres qui n'auraient jamais voulu que cela arrive. Condamné au mépris durant toute son existence, cette conduite envers lui aura des conséquences tragiques. Sombrant dans le milieu du crime, c’est dans la voie du meurtre qu’il s’est finalement spécialisé. C’est comme ça qu’il expurge sa haine, celle des hommes et du monde entier. Traqué par la vengeance et par la poudre, il croit bien faire. Si seulement…
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Dim 31 Mar - 21:45
Quand "Viladra" se mit à entamer son discours, elle coupa le démon en plein élan.
Lui qui s'apprêtait à filer sur-le-champ en s'attendant à un départ puissant et rapide en compagnie de la nocturne, on pouvait dire qu'il était déçu. Il était un homm... un monstre d'action, et se confondre en explications n'était pas la chose qu'il appréciait le plus. Mais qu'importe, il prit son mal en patience et écouta poliment ce qu'elle avait à lui dire, en se tenant bien droit et en la dévisageant avec un semblant d'attention. Au départ au summum de l'hypocrisie, très rapidement il se mit à suivre avec intérêt et un instant plus tard, c'était-même avec certitude qu'il se disait que ce qu'il allait apprendre ici était passionnant. Il nota le ton instructeur et pédagogue que prit sa nouvelle équipière. Sans-doute celle-ci avait-elle l'habitude d'expliquer les choses avec quelques manies. Il remarqua cependant une pointe d'aigreur, qu'il ne saurait définir avec exactitude. Il lui semblait juste, que, à travers la voix mielleuse et posée de cette femme, se cachait quelque chose. Comme si, en dépit de sa volonté d'échanger avec lui, elle le méprisait. En tout cas il sentait planer dans ses phrases un je-ne-sais-quoi de péremptoire, et réfléchir sur cet aspect transformait les paroles de la femme en véritable leçon de conduite et de morale, comme celles que l'on destine à un enfant mal-élevé. Cela dit, les conseils qu'il entendait ne lui étaient pas inconnus, et il se laissa rapidement emporter par le fil de la conversation en entendant ces phrases qui lui rappelaient malicieusement son passé. S'imposer par la violence et la réussite. Ne cesser de prouver sa supériorité par rapport aux autres. Dépasser ses capacités pour être toujours le plus respecté et le plus craint. Il connaissait bien ces procédés débiles qui sacrifiaient l'intégrité de l'être pour son unique force brute. Mais comment blâmer ainsi un système qui marchait si bien, et surtout, dans lequel il avait tant de joie à entrer ? Krossch n'éprouvait-il pas lui-même, souvent avec un plaisir coupable, cette sensation enivrante de voir les passants s'écarter de son chemin face à la terreur que sa personne leur inspirait ? Ce sentiment de contrôle de l'autre, de puissance, voila l'unique motivation qui poussaient sans-doute tous ces prodiges de Serkheim à imiter de leur mieux le comportement modèle à adopter. Dans un sens, c'était assez drôle: c'était à qui jouait le plus son rôle.

Il manqua de bailler en entendant la suite. Il n'aimait pas limiter sa conduite à l'application aveugle des règles. Lui-même ne respectait aucun code d'éthique lorsqu'il accomplissait un contrat. Seul le résultat importait, et la récompense qui se trouvait à la clé. Mais il fit contre mauvaise fortune bon cœur en se disant qu'après tout, s'il avait émit le souhait de partir s'aventurer dans ces contrées adoptant une espèce de loi martiale et de pyramide hiérarchique compliquée, c'était bien parce qu'il était motivé par sa soif de découvertes et qu'on lui avait garanti qu'à l'aboutissement de son voyage des progrès et des réponses l'attendaient. Il passa donc dans sa tête la phase explicative sous silence pour se concentrer sur les mots de la fin, qui sonnèrent bien plus fort à ses oreilles que tout le reste du discours. Humilité et Loyauté. Le démon tiqua à l'évocation du mot "soumission", qui était devenu, depuis le temps, un bien vilain terme qu'il se plaisait tout particulièrement à éviter. Heureusement que Viladra lui assura que les valeurs de respect et de solidarité étaient de mise s'il se montrait à la hauteur du comportement qu'on attendait de lui, ce qui, en soit, était logique. Adopter une attitude correcte, Krossch avait depuis longtemps apprit à le faire avec les cours de rhétorique que lui donnait son tuteur, et il lui était bien trop redevable pour oser oublier un seul des enseignements qu'il lui avait apprit. Ce détail ne l'effrayait donc pas outre mesure et il se dit que faire profil-bas devait amplement suffir à avoir la paix. Quoiqu'il eut quelques doutes en s'imaginant devoir nouer une véritable conversation avec un habitant de là-bas...

Le passage sur la vengeance fut celui que le démon retenu le mieux. Il dut terriblement forcer pour dissimuler le rire qui voulut s'emparer de lui quand la nocturne appuya la séparation entre les politiques humaines et les différences de niveau qu'il y avait à Serkheim. Cela, ajouté à cette ambiance de fausse gloire que l’intrigante semblait vouloir lui donner en adoucissant au mieux le fait qu'il allait devoir s'agenouiller et faire mille éloges à tous ceux qui là-bas avait un grade de plus que lui, manqua de le faire se plier en deux. Cette prétention pesteuse dont elle était imbibée gratifia l'esprit du monstre d'un doux ronronnement. Honnêtement, comment pouvait-elle penser une seule seconde que la corruption, la conspiration, la tromperie, la sournoiserie et la vengeance, n'étaient pas des sentiments profondément humains ? Krossch en vint à la conclusion que toute créature, quelle qu'elle soit, tenterait toujours d'asservir ses semblables en les liguant les uns contre les autres dès lors qu'elle disposera de l'intelligence nécessaire pour ce faire. L'inconnue avait donc à moitié raison. Ce n'était pas identique. C'était pire, comme une jungle, où tout y était invariablement traître.

Face à la mise en valeur d'un tel mode de fonctionnement, le tueur se demanda quel pouvait bien être le nerf qui faisait battre toute cette mécanique ardente et infecte. Il cogita là-dessus un moment, méditant toujours sur le but d'une telle manœuvre. Pourquoi s'enliser dans ce torrent d'instructions pour par la suite s'en libérer alors qu'il suffisait de vivre dès le départ à l'extérieur de ce siphon pour ne jamais avoir à subir ses entraves ? Après quelques efforts de réflexion, il se sentit presque idiot en trouvant la réponse. L'évidence s'imposa à lui et le rassura chaleureusement dans sa vision qu'il avait du monde. Le pouvoir. Ce truc faisait vraiment tout dans les sociétés organisées. Pendant un instant, il fut prit d'une envie massacrante de se jeter sur la femme pour l'égorger et la faire taire, elle et ses principes. Mais les avantages qu'il y avait à courber le dos pour le moment lui apparaissant gros comme une maison, le démon n'esquissa même pas un semblant de geste. Les affaires de vengeance, ça, il savait faire. Il ne s'inquiétait pas pour les futures provocations et confrontations qu'il aurait à subir face aux résident les plus hargneux qui n'attendaient que sa venue pour le briser. Plier l'échine lui était encore plus naturel que de tuer un homme. Il avait du supporter ça toute son enfance pour finalement parvenir à satisfaire ses envies et ses pulsions, et il le referait encore si cela lui permettait d'éprouver encore plus de bonheur. Son plan était déjà tout tracé. Il allait supporter le choc, le temps qu'il assimile ce qu'on avait à lui transmettre, et là, une fois qu'il se serait bien gorgé du terrible savoir qu'on lui inculquerait et dont il comptait bien profiter, il quittera ces lieux et leur emprisonnement sociétal pour ensuite jouir de la véritable motivation qui l'incitait à prendre de tels risques: la liberté. Ses dons exacerbés par l'entraînement qu'il aurait à subir une fois là-bas, il pourra profiter de toute la puissance de son corps et de ses origines pour accomplir ce qu'il souhaiterait. Et qu'importe ce qu'on en dise, lui ne briguait aucun trône et ne voulait aucun sceptre.

Mais c'est là que survint des paroles qui en même temps que de faire s'écrouler la justesse de ses prédictions, plongèrent l'intéressé dans une rage folle.
Alors c'était ça finalement ? Jouer à la guéguerre entre les différents pions de cette femme, être prêt à toutes les fourberies et tous les artifices pour être le plus méritant à ses yeux, et gagner une médaille égale à son mérite ? C'était ça ? Si la faculté de Krossch pour se transformer en façade inerte quand il était en public afin de dissimuler ses émotions n'était pas si poussée par l'habitude et une constante pratique ardue et rigoureuse, il ne se faisait aucune illusion sur l'ampleur des injures qu'il aurait déversé sur la nocturne tant ce qu'elle venait de dire le dégoûtait. En apparence, il ne dit rien, ne montra rien, et conserva son calme avec la plus grande des diplomaties. Mais au fond de lui, tout son être hurla.

"VA TE FAIRE FOUTRE SALE GARCE ! JE MÉPRISE TES PROCÉDÉS MITEUX ET TOUTE LEURS INTENSIONS ! JE CRACHE SUR TA SALETÉ DE SYSTÈME VICIEUX ET SUR TOUTES VOS VALEURS DE MERDE ! AH, TU ME FAIS BIEN RIRE AVEC TES PRÉTENDUES MAGNIFICENCES, ALORS QU'AU FOND, VOUS NE VALEZ PAS MIEUX QUE CEUX QUE VOUS CRITIQUEZ ! VOUS AUSSI, DERRIÈRE VOS GRANDS AIRS, VOUS VOUS ROULEZ DANS LA BOUE EN VOUS BATTANT ET VOUS RENVERSANT COMME DES PORCS ! LES HOMMES, DANS LEUR BASSESSE, SONT MILLE FOIS PLUS HEUREUX QUE VOUS !"

Sérieusement, qu'avait-elle cru en le voyant ? Soudoyer le premier idiot du coin assez pauvre et abruti pour croire que son manège était plus humiliant qu'instructif ? Répandre la bonne parole comme quoi chez eux, c'était génial, parce qu'on y apprenait tellement de choses nobles dans la douleur qu'on se mettait à comprendre quelles étaient les vraies valeurs à suivre ? L'avait-elle bien regardé ? Était-il si semblable à ce badaud que l'on trompe ? Les traits humains qu'il s'était amusé à prendre pour se fondre dans la foule étaient-ils si doucereux que ça ? Lui ? Renoncer ? Devant la difficulté d'une quelconque épreuve ? Elle émettait l'hypothèse que lui, qui dès les premières semaines de son existence, avait du se battre dans la fange pour survivre, puisse consciemment se dire qu'il était plus sûr de se rendre au lieu de combattre jusqu'au bout ? Mais pour qui le prenait-on ? Il était le tueur. Le prédateur qui élimine ses proies, invincible et foudroyant. Le niveau d'adversité augmentait considérablement avec ces peuplades de la nuit aux facultés surhumaines ? Soit. Il l'apprendrait à ses dépends. Mais cette manie qu'elle avait de le sous-estimer le rendait fou, mais fou !

Cette fois, c'était signé. Il haïssait cette femme comme jamais il n'avait haït quelqu'un. Sa conduite aussi bien tenue qu'odieuse lui avait déjà fait voir plus de mille et une façons différentes de la tuer. Mais il allait la suivre, il allait le faire, et prendre le risque. Il allait lui obéir, se plier à ses revendications comme le ferait un bon petit serviteur. Ainsi, on lui fera découvrir tout ce qu'il voudra. Il s'adaptera au niveau demandé, verra de ses propres yeux la puissance de ses nouveaux ennemis, et progressera, avec constructivisme. Il savait bien que se mesurer à des créatures de légende n'allait pas être une chose facile. Mais il était une, lui aussi ! C'était un démon bon sang ! C'était lui le danger ! Le chasseur ! Lui dont on s'effraie à croiser dans la rue, lui, habitué par la traque, mué par la violence et forgé dans le meurtre. Lui, qui avait perfectionné ses capacités physiques au détriment de cette magie à laquelle il ne comprenait rien... C'était un combat double pour Krossch. Contre Viladra et son arrogance qui justifiait toute l'impétuosité à liguer contre elle, mais aussi contre lui-même. L'essentiel était de se mesurer à ses propres limites, de voir jusqu'où il était capable d'aller, dans la brutalité comme dans la flatterie. Il allait se jouer de tous ces préceptes et ce falbala. Son objectif principal était là. Adopter comme il convenait son rôle d'humble apprenti ignorant, pour faire plaisir à celle qui venait de lui proposer de s'asservir, et surtout, surtout, obtenir l'ultime victoire de lui faire croire qu'au fond il avait fait tout cela de bon cœur. Il allait faire comme avant, quand la bêtise de son entourage l'empêchait de se faire comprendre. Faire le simple monstre, aveugle et débile, le dévoué, envieux de progresser, avec ce besoin de connaître qui conforterait si bien la nocturne dans son idée qu'elle était haute et pas lui.

Voila ce qu'il allait faire. Il allait être très sage. Mais en prévision à ce moment où son entraînement sera achevé, à ce moment-là, il se jura intérieurement que ni pieux, ni gueux, ni dieux, ni maîtres, ne l'empêcheraient de recouvrir ensuite sa liberté. Il filera au gré du vent en embrassant volontiers ce qui pour lui valait bien plus que toutes les compétences du conseil des trois prieurs réunis.
Alors, animé par toutes ces volontés, allumé comme un phare par la lumière de l'horizon qu'il prévoyait, il prononça d'une voix forte et tranquille, ces quelques mots, dont il verrait bien les conséquences une fois qu'il y sera confronté:

-Oui. Je suis décidé.


En espérant que Viladra ne possède pas de détecteur de mensonge.

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