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Viladra Memphis - finie
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Viladra Memphis
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CONQUÉRANT
Viladra Memphis

Perso
Description: – Aussi, vois ce souris fin et voluptueux Où la Fatuité promène son extase ; Ce long regard sournois, langoureux et moqueur ; Ce visage mignard, tout encadré de gaze, Dont chaque trait nous dit avec un air vainqueur :
Localisation : Dans l'ombre de la lune.
Messages : 286
Date d'inscription : 18/12/2012



Mer 19 Déc - 0:22
FICHE TECHNIQUE


Nom : Memphis Arash'in
Prénom : Viladra
Âge : Deux cent un ans, transformation à vingt-trois ans.
Sexe : Je suis une femme !
Race : Vampire(sse)
Groupe : hostile
Croyances : Sam'ael, notre père à tous.

Capacités : Hormis l'umbromancie que tout vampire se doit de maîtriser, Viladra possède quelques aptitudes martiales, mettant sa finesse et sa souplesse en avant afin de pousser son corps à ses extrêmes. Ainsi, elle a su acquérir un niveau appréciable dans le combat au corps à corps bien qu'elle privilégie le fait d'avoir une bonne lame en main. Bretteuse expérimentée, elle n'excelle néanmoins pas dans le maniement des longues lames qu'elle juge lourdes et encombrantes. Optant pour la gestuelle du coutelas qui est à ses yeux bien plus maniable, sa petite taille et sa praticité lui permet d'exécuter des attaques (ou bien des défenses) bien plus imprévisible qu'un bout de ferraille long de plus d'un mètre accroché entre les omoplates... Viladra, fomoire, possède de parfaites connaissances en nécromancie et en illusion (informations prises dans le supplément) qui lui permettent d'exécuter des tâches indirectement sans avoir à se salir les mains. elle possède d'ailleurs un cadavre boniche, un cadavre cuisinier, un cadavre...

Mais Viladra n'est pas non plus une femme assoiffée de sang qui ne pense qu'à taper sur les autres à coups de lames... Elle possède des capacités d'analyse plutôt intéressantes malgré une mémoire assez défaillante. Préférant user de stratégies minutieusement mises au point plutôt que l'impulsivité, elle ne ferait sans doute pas une guerrière parfaite mais une conseillère avisée. Néanmoins, elle reste une adversaire plus que redoutable...
Histoire de rajouter des choses inutiles, je peux vous apprendre qu'elle est particulièrement mauvaise en couture mais qu'elle est plutôt bonne dans les jeux de fléchettes ou tout ce qui nécessite un lancé.


Équipement : Un vampire est naturellement bien équipé, à quoi bon lui rajouter un surplus inutile? Evidemment, ça parait assez prétentieux de répondre uniquement cela... Alors je peux donc ajouter que Viladra possède souvent sur elle deux coutelas à la forme légèrement incurvée et qu'il n'est pas rare qu'elle dissimule quelques lames plus axées sur le jet. Mais en tant que vampire civilisée, elle ne s'amuse pas à essayer d'épingler tout ce qui bouge et conserve ces armes uniquement par mesure de précaution. Comme on le dit souvent, surtout à une femme, nous ne sommes jamais trop prudents...

Et comme il est mal de toujours parler bagarre, je peux aussi ajouter que Viladra possède sur elle deux épingles joliment ciselées qu'elle utilise pour attacher ses cheveux. Et oui, un équipement, ça peut aussi être des accessoires esthétiques.. non? Mais je ne vous infligerai pas le supplice de tous vous les décrire... Sauf peut-être le plus important: cette unique boucle d'oreille finement gravée, la plupart du temps dissimulée sous sa sombre chevelure. Peu de personnes savent de quoi il s'agit, mais il paraitrait qu'il s'agit là d'un artéfact propre aux fomoires, catalyseur d'une puissance liée à la nécromantie et l'umbromancie...


Description physique : Cette femme, j’ai mis tant de temps à la connaître et il me semble pourtant l’avoir rencontrée hier tellement le parfum de sa peau hante encore mon corps… Vous me demandez une description, mais une vie éternelle ne suffirait pas à vous exprimer à quel point son apparence, sa prestance, sa simple présence habitent mon âme. Je ne suis plus de ce monde mais de là où je vois, je peux encore vous assurer qu’à mes yeux, cette femme pourtant simple aux autres me parait irréelle… Vous voulez savoir à quoi ressemble cette créature que je transformai en démon malgré moi ? Cette créature qui, d’un regard, maudit à jamais mon être dans un tourbillon de bonheur… ? Je vais le faire… mais avant cela, ne me jugez pas trop car ma vision sera tout sauf objective.

La première fois que je l’aperçu, elle n’avait que quatorze ans et j’en avais déjà trente. Déjà grande pour son âge, ses cheveux étaient d’un châtain foncé, très doux quand on y faisait attention et ils ondulaient doucement autour d’un visage portant encore les rondeurs de l’enfance. De maigre constitution, elle semblait rachitique malgré une alimentation qui semblait correcte et à ce moment-là, une personne qui l’aurait regardé ne se serait sans doute pas attardée. C’était une jeune fille, une jeune humaine sans rien de particulier si ce n’est le regard pétillant de ses yeux verts qui scintillait sans jamais s’arrêter.
A quoi bon vous la décrire alors qu’elle n’est plus ainsi aujourd’hui ? Je pense qu’il est important de marquer la transition entre ce qu’elle était et ce qu’elle est devenue. On ne choisit pas son physique, mais l’expression de son visage, l’aura que l’on dégage, tout cela est un pâle reflet de votre âme et un observateur avisé pourra vous décrypter d’un seul regard…
C’était donc une jeune fille plutôt banale que l’on aurait pu qualifier de jolie si elle prenait plus soin d’elle. Viladra était loin d’être sale ou négligée, loin de là, mais les habits qu’elle mettait semblaient être tout droit sortis d’un vide-grenier et ses cheveux librement lâchés s’emmêlaient parfois, ternissant ainsi l’éclat soyeux qu’ils revêtaient au naturel.

A ses seize ans, Viladra commençait déjà à devenir femme. Ses nouvelles formes apparaissant en même temps que la sagesse abordait ses traits, l’insouciance constante que nous avions pu observer sur son visage jusque-là s’effaça progressivement, lui donnant une expression sereine qui ne la quittait plus. Elle n’était toujours pas le genre de femme extraordinairement belle, mais ceux qui la regardaient étaient souvent marqués par cette aura de sérénité qui semblait incongru pour une jeune fille de cet âge. Elle avait déjà commencé à attirer l’attention sans même s’en apercevoir… Mais moi, je l’avais déjà remarqué, la barrière de l’âge se dressant désormais comme unique obstacle pour un premier contact.

Vingt-ans… Si je me permets de faire un saut dans le temps aussi important, c’est bien parce que ce fut l’âge auquel elle changea entièrement. Il se passa un évènement qui bouleversa sa vie, faisant ainsi disparaître la mienne en même temps que tout le bonheur accumulé jusque-là. Quand la noirceur s’empara de son âme, que la haine et la rancœur consumèrent son innocence, la jeune femme au sourire si doux ne fut plus que tas de cendre. Si aujourd’hui elle attire l’attention, ce n’est plus grâce à la sagesse de son regard ou à son sourire réconfortant. Cette femme que l’on peut pourtant qualifier de désirable, possède une beauté repoussante à mes yeux… Ses longs cheveux d’un noir de jais, plus profond que la nuit même, encadrent un visage à la pâleur fantomatique, sinuant dans son dos comme une rivière d’ébène. Sa taille, plus grande que celle de certains hommes, lui apporte une hauteur écrasante, accentuant une aura sombre et ténébreuse qui n’a plus rien de sereine. Ses lèvres vermeilles s’ouvrant sur des dents aux canines pointues d’une blancheur éclatante s’étirent rarement en un sourire mais parfois dans quelques rictus souvent narquois ou exaspérés.
Ses yeux autrefois d’un vert si doux sont de la couleur du rubis, légèrement effilés dans un regard de glace dissimulant mal une souffrance qui ne sera jamais endormie. La couleur de sa chevelure et de son regard tranchant sur une peau d’un blanc de nacre dénuée de toute trace de veines lui donne un aspect irréel. Peut-être n’est-elle pas entièrement vivante… ou peut-être n’est-elle pas entièrement morte.

Viladra n’est pas le stéréotype de la femme sadique qui ne cherche qu’à faire le mal, mais être à ses côtés n’est pas le meilleur moyen de sortir d’une dépression… Se déplaçant avec fluidité, toute en souplesse, elle fait étrangement penser à un côté animal, se fusionnant à la perfection avec son apparence figée. Ses gestes, souvent dans la retenue nous montrent qu’elle dédaigne les mouvements inutiles. Aucune fioriture, seule la froide efficacité d’une femme blessée qui se protège dans une gangue de givre.
Ses habits sont souvent sombres, comme bien souvent à Seirheim. Elle y porte néanmoins un soin tout particulier, veillant à ce que l’élégance et la martialité se marient à la perfection dans un amalgame de beauté abstraite.

Je ne sais si ces informations vous suffiront à imaginer de quel personnage il s’agit, mais ne lui en voulez pas trop d’être ce qu’elle est aujourd’hui… La tristesse et l’impuissance mènent souvent à la haine. Mais celle qu’elle déteste le plus, c’est bien elle-même…


Description mentale : Décrypter l’âme d’un vampire, c’est comme se jeter dans un gouffre sans fond pour se débattre dans les fumées de l’enfer. Décrypter l’âme de Viladra, c’est la même chose avec les flammes en plus… Mais j’ai pris le risque et je me suis incinéré en elle, lui offrant mon cœur et mon corps, brulant jusqu’au bout de ma passion. La décrire entièrement afin que vous la compreniez m’est aussi difficile que d’avouer qu’elle a fait de moi son prisonnier, mais aussi son geôlier. Nous rêvions de liberté, nous ne nous sommes même pas rendus compte que nous nous entravions mutuellement…

Elle était autrefois une enfant très timide qui ne cessait de vouloir apprendre tout en n’osant jamais s’approcher. Insouciante, vive d’esprit mais aussi discrète qu’un faible courant d’air, je l’observais à distance effleurer les étals du bout des doigts avant de retirer vivement sa main et de s’éloigner furtivement. Oui, elle était quelqu’un de renfermé mais il suffisait de peu pour la voir s’ouvrir, se mettant alors à déblatérer sans fin. Elle n’avait que quatorze ans et quand je lui adressai la parole, je ne lus aucune peur dans son regard, juste un désir d’en savoir plus. Il est vrai qu’à ce moment-là, j’avais dû lui paraître pour un adulte prétentieux… Elle ne savait peut-être même pas encore faire la différence entre un vampire et un humain.
Jusqu’à ses dix-huit ans, elle s’ouvrit un peu plus, se renforça aussi, mentalement comme physiquement. Elle adorait rire même si elle le faisait rarement, mais le sourire était toujours présent sur son visage. Désireuse de faire le bien autour d’elle, elle adoucissait chaque personne qui s’en approchait, agissant comme un baume réparateur. Elle avait toujours cette soif de découverte, cette envie d’apprendre le monde qui causait chez elle de longues tirades dans lesquelles elle me confiait dans quels pays elle souhaitait aller. Je pouvais entendre parfois, cette pointe de jubilation qui perçait dans sa voix, me montrant à quel point elle était volontaire… Et je ne souhaitais qu’une chose, la prendre par la main et l’emmener loin de notre royaume d’ombre. Mais j’étais un vampire, et elle une humaine…

Elle avait une grande passion pour les pierres. Pas particulièrement fervente des gemmes précieuses, elle aimait toutes les roches qui sortaient de l’ordinaire. Ce goût particulier reflétait bien ce qu’elle était : simple et pourtant originale à sa façon d’être.
Il était rare de la voir en colère car elle n’aimait pas se laisser aller à ces débordements d’émotions. En revanche, peu de choses suffisaient à la rendre triste et quand elle était ainsi, la fragilité transparaissait plus que tout autre dans son être et il était difficile de ne pas être empathique sur le moment… Quand elle allait bien, c’est la lune qui lui souriait… mais dès que son sourire s’effaçait, c’était comme si les nuages obstruaient la clarté céleste.
Et puis un jour, elle connut un nouveau sentiment, sans doute le plus beau et le plus effrayant… Je lui avouai enfin ce que je ressentais pour elle et contrairement à ce que je craignais, il n’y eut aucune répulsion dans son regard. Non, nous ne tardâmes pas à nous unir par les liens d’un amour insensé et chacun transforma l’autre inconsciemment. A ce moment-là, sa douceur n’égalait que sa générosité et Viladra donnait sans compter, de son temps, de ses biens, de son attention… Elle n’était pas non plus une jeune humaine un peu à part, naïve et inconsciente, elle avait plutôt la tête sur les épaules, mais apaiser les âmes autour d’elle semblait être sa priorité. Elle était comme une mécanique de cristal, éclairant de son éclat toute la perversité du monde.
Mais un grain de sable vint un jour se ficher dans les rouages si bien accordés… Et tout se bloqua. Se déraillant complètement, Viladra cessa d’être ce qu’elle était… Et plus personne ne sut ce qu’elle devint alors.

Dix-neuf ans, encore cette année fatidique où nous fûmes séparés à jamais. Je vis son corps plonger dans les ténèbres en même temps que son âme, sa conscience soudainement déchirée. Beaucoup la crurent schizophrène mais je savais que cet esprit séparé en deux était le seul moyen qui lui restait pour garder un semblant d’équilibre.
Oubliant sa joie de vivre, oubliant la paix et la sérénité qui avaient toujours fait d’elle une femme comblée, elle ne tarda pas à plonger dans la noirceur de la rancœur et il lui fallut de longues, très longues années avant qu’elle ne sorte d’un mutisme désespéré. La tristesse, comme une vague amère, submergea sa vie et si les larmes cessèrent vite de couler, son cœur lui, ne s’assécha jamais. Jadis, elle avait été d’une timidité silencieuse, désormais, la seule absence de bruit lui venait uniquement d’une haine enfouie. Elle ne souhaitait pas la vengeance, car elle avait déjà été accomplie… Mais les liens qui nous unissaient et qui furent brutalement rompus emportèrent avec eux une part de son être.

D’un naturel particulièrement froid, peu encline à la discussion, elle n’est pas non plus agressive mais n’invite guère au contact. Inconsciente peut-être de l’effet négatif qu’elle cause autour d’elle, sans doute accentué par un respect craintif dû à son rang, Viladra s’enferme peu à peu dans ses pensées sombres, dédaignant les joies et les rires qui paraient jadis son monde de couleurs.
Elle se met toujours aussi rarement en colère, mais lorsque ça lui arrive au moment d’une intense frustration, la froideur dont elle fait preuve n’égale que le sarcasme de ses paroles. Jamais vous ne la verrez exploser en hurlant, au contraire… Plus il vous est difficile de l’entendre, plus il est facile de deviner qu’elle n’est pas aussi calme qu’on le croit.

Il y a peu de choses qu’elle aime désormais. Parfois elle se dépense durant de longues heures d’entrainements, ou bien elle s’éloigne pour de longues promenades solitaires et nocturnes mais ses goûts, ses envies et ce qu’elle déteste, il est difficile de le savoir… A croire qu’elle ne s’intéresse pas à grand-chose… Mais qui sait, peut-être un jour l’évènement tant attendu arrivera, peut-être que sa froide prison de glace éclatera et alors qui sait, sa joie de vivre teintera à nouveau son univers…






HISTOIRE

Navrée si c'est un peu ennuyeux de lire tout ça, j'ai essayé de réduire deux siècles d'existence en le rendant le plus agréable possible mais... ça ne marche pas tout le temps x)

Au commencement furent Dämo et Irmo, pères de nos ancêtres, créateurs de toutes choses… Mais cette légende n’est pas la mienne et il me sera inutile de vous la raconter. Bien des miens vénèrent cependant le seigneur du néant, celui qui de rien fit de notre monde un hameau de paix et de douleur mêlées. A mon commencement, il y eut d’abord cette intense souffrance dans mon âme qui me fit rencontrer notre créateur, le seigneur des cendres, celui qui fit de moi ce que je devins durant vingt-trois ans. Je fus transformé très jeune et la haine embrasa mon cœur comme le feu se répandant sur de la poix. La guerre, cette notion qui transporte les plus endurcis et qui pétrifie les plus faibles… Elle arracha ce qui m’était le plus cher, dévorant une partie de moi.
Quand je devins nocturne, cet être de la nuit, je n’étais à ce moment-là qu’une entité frustre, à peine ébauchée. Puis enfin je découvris Seirkheim, sombre royaume régit par le conseil des six… Et je pus me remettre à cohabiter avec des humains sans que l’envie de leur déchirer la gorge ne me prenne. Garde-manger volontaires, donateurs généreux, insouciantes créatures, je ne les voyais que dans un but strictement pratique et je ne cessais de me demander pourquoi notre père à tous avait créée des êtres aussi faibles. Ma prétention n’égalait que ma morgue, à cet instant… Mais quand je la vis, il en fut tout autre.
Laissez-moi vous compter une histoire qui ne sera peut-être pas aussi originale que d’autres, où les prouesses et les victoires ne s’accumuleront peut-être pas autant que dans les légendes, mais elle a le mérite d’être vraie ; et c’est cette honnêteté emplie de noirceur qui créa un être aussi fragile que redoutable…


Elle naquit le sixième jour de Dearith, lorsque la neige et le vent glacial balayaient les rues dans des sifflements assourdissants. Le temps était terrifiant, l’obscurité déjà bien présente pesait encore plus sur le royaume de Seirkheim… Et pourtant, dans cette petite maison de pierres, ce furent la joie et l’allégresse qui teintèrent cette soirée de bonheur.
Alleyah était une femme de solide constitution qui baissait rarement les bras. Mère de déjà deux beaux garçons de deux et cinq ans, elle eut plus de mal à donner naissance à la petite dernière. Les longues heures de travail inquiétèrent les guérisseurs et Ejihal, le père, se mordait les lèvres jusqu’au sang, la peur de perdre son âme sœur avant l’aube… Mais la chance leur sourit, car lorsque Viladra ouvrit les yeux sur son nouveau monde, ce fut au milieu des rires et des cris de soulagement de la part de toute sa famille. Oui, Viladra connut une enfance heureuse à l’abri des peurs et des douleurs… Personne n’aurait pu deviner qu’un jour, sa conscience si pure se noircirait, faisant de cet être de lumière un enfant de la nuit.
Les parents de Viladra ne gagnaient pas énormément d’argent mais Alleyah, donatrice de son sang volontaire à un vampire particulier possédait quelques avantages en plus du maigre salaire qu’ils parvenaient à gagner tant bien que mal dans leur maison d’hôtes. Ils ne vivaient pas dans le luxe, mais le besoin se faisait rarement ressentir et cette famille possédait bien souvent plus que les riches eux-mêmes : la paix, la sérénité, l’amour… et la simplicité.

Viladra grandit en douceur, sans anicroche particulière. Elle n’avait pas de précepteur qui venait lui donner la leçon, mais ses connaissances s’élargissaient au fur et à mesure des nouvelles que les voyageurs de passage amenaient dans la salle commune. Discrète mais extrêmement curieuse, ses oreilles trainaient partout, dissimulées derrière un regard rêveur qui la faisait croire plus distraite qu’elle ne l’était. Elle ne tarda donc pas à apprendre l’existence de d’autres territoires, la façon générale dont son pays était dirigé, les autres créatures… Et puis les vampires, êtres aussi sombres que magiques qu’ils côtoyaient en permanence.
Sa mère et ses frères en parlaient souvent. Elle avait compris depuis longtemps que ses ainés rêvaient de faire partie de ce monde mystérieux dans lequel, pensaient-ils, la puissance et la gloire étaient à portée de main. Sa mère, souvent en désaccord, ne cessait de leur rappeler qu’elle était bien placée pour savoir que sous leur apparence idyllique se dissimulait un cœur aussi sombre que Dâmo lui-même. Alors bientôt ces discussions ne furent plus qu’un terrain de jeu qu’ils écartaient aussitôt quand le temps de la foi revenait. Et ils s’agenouillaient tous face à l’autel de Sam’ael, fils de la lune et grand chasseur des âmes perdues…
Viladra savait qu’elle avait forcément croisé un vampire, c’était évident ; mais à son âge, la nuit quand il fait sombre il est difficile de faire la différence entre un nocturne et un être humain. Ce fut pour cette raison là que quatre ans plus tard, je réussi à l’approcher sans méfiance de sa part…

Je ne sus ce qui me poussa à la rencontrer. Elle était si jeune, et j’avais presque l’âge d’être son père… Certains y verraient là une attirance malsaine, mais je savais à ce moment-là qu’il n’y avait pas d’amour encore, seulement un magnétisme inexplicable que l’on ne peut comprendre qu’en l’ayant vécu au moins une fois…
Elle avait quatorze ans. Elle travaillait toujours dans la maison d’hôte de ses parents, qui ressemblait plus à une auberge à dire vrai, mais sa jeunesse lui permettait d’avoir moins d’heures et elle passait énormément de temps à flâner dehors, le nez en l’air, à la recherche de nouveautés et de tout ce qui pourrait la sortir de l’ordinaire.
J’étais un simple servant chez les vampires, mais j’avais développé des contacts intéressants et j’étais en passe de devenir vicaire, intégrant l’une des banques les plus puissantes du pays… En attendant, mon maître m’avait demandé de rester discret le temps qu’il arrange toutes les procédures pour mon augmentation… Donc j’avais cessé de travailler et j’usais de mon temps libre pour découvrir un peu plus notre sombre pays…
Les humains adultes savaient reconnaître aisément un vampire et si nous vivions tous dans une harmonie plus ou moins stable, je sentais néanmoins la méfiance dans leur regard. Alors voyez-vous, quand je l’aperçus près d’un étal en train d’observer des carnets vierges à la reliure de cuir, ce regard si pur me transperça, créant un point de lumière dans l’amas sombre de mon âme. Elle serait ma sauveuse, le remède à ma souffrance. Alors sans hésiter, de ma démarche imposante et terrifiante aux regards de certains, je me dirigeai vers elle mes yeux cramoisis braqués sur son visage innocent.

Je me souviens encore de sa première action. Quand elle leva le visage vers moi, ses fins sourcils se fronçant sous la surprise, je ne vis aucune peur ni aucune gêne dans son regard. Le commerçant qui nous regardait de l’autre côté de son étal affichait un air d’appréhension comme si l’idée qu’un vampire puisse s’intéressait à une fillette était dangereux. Il n'avait pas tort, mais à ce moment-là je ne souhaitais faire de mal à personne.
« qui es-tu ? » m’avait-elle immédiatement demandé. Et je m’étais présenté sans hésitation, lui indiquant ma nature, mon âge et pourquoi j’avais décidé de venir lui parler. Elle avait ri de ma franchise et cette réaction m’avait choqué. En général, ça ne faisait pas du tout cette impression… Et puis elle s’était présentée à son tour, appuyant son côté juvénile par une voix fluette et une insouciante étonnante. Alors je ne sus ce qu’il me prit à cet instant, mais j’achetai un des carnets qu’elle regardait avant que je ne l’aborde et le lui offrit. Ce n’était pourtant ni par gentillesse ni par pitié, mais le désir de lui donner s’était montré si intense que je n’avais pu retenir mon geste. Et cette discussion s’arrêta là, elle me remercia et s’éloigna.
Elle écrivit dedans jusqu’à ses dix-sept ans. Je le récupérai à son insu, bien que je sache qu’il s’agisse là d’un acte immoral, et je me permets donc de vous en donner quelques extraits. Son point de vue sera peut-être plus sage que le mien…

« Douzième jour de Nelor,
Je ne sais pas ce qu’il me voulut en m’offrant ce carnet, mais il a été en tout cas sacrément gentil. Seulement, quand j’en parlai à maman, elle me gronda et m’interdit d’entretenir d’autres liens avec les vampires. C’était dommage, car même si elle passait son temps à nous dire qu’ils étaient mauvais, moi je trouvai celui-là plutôt sympa. Quel est son nom déjà ? Je l’ai oublié, mais peut-être le reverrai-je demain en me baladant à nouveau au même endroit. Pour augmenter mes chances, je pense que je vais prier notre seigneur Sam’ael, peut-être qu’il exaucera mon vœu, qui sait ? […]

Treizième jour de Nelor,
Le soleil vient à peine de se lever mais je suis déjà debout. Maman et papa ne m’ont pas demandé de les aider, aujourd’hui. Je vais pouvoir à nouveau me balader et j’espère rencontrer à nouveau ce vampire qui m’offrit mon premier cadeau. […] Mes frères sont gentils avec moi, mais ils ne m’accordent que peu de temps et je crois, non, je sens que cette fois-ci je viens de découvrir une oreille attentive. Dommage qu’il ait les yeux rouges et les canines pointues, mes parents n’accepteront jamais mon nouvel ami. »


Je la revis le lendemain. Et Le surlendemain encore… nous passions beaucoup de temps ensemble et si je parlais peu, elle comblait les silences en lâchant tout ce qui lui venait à l’esprit. A cette époque, j’étais encore quelqu’un de froid et de taciturne… Il m’arrivait parfois de ne plus répondre à ses questions, sans même y faire attention, et de m’en vouloir des heures durant avant de me rendre compte qu’elle m’avait déjà pardonné ces instants d’égarement. Viladra savait comment il fallait me prendre, elle sentait les moments où j’avais besoin de silence et ceux que je voulais qu’elle remplisse. Et jusqu’à ses seize ans, je jouai plusieurs rôles pour elle… Père, frère, ami, confident… J’avais l’impression d’avoir perdu dix ans, à ses côtés. De retrouver peu à peu la vie plus douce que j’avais vécue avant.
Elle travaillait de plus en plus dans la maison d’hôtes de ses parents et son père tomba grièvement malade. N’ayant plus le temps pour se voir, je ne savais pas à cette époque qu’une nouvelle idée se faufilait dans son esprit… Si je l’avais perçue avant, nul doute que je l’en aurais empêché, nous aurions pu éviter la catastrophe, ce drame qui changea à jamais sa vie…

« Vingt-troisième jour d’Olith,
Papa est gravement malade, ses poumons sont atteints d’une maladie inconnue et se dégradent de jour en jour. Nous avons pourtant fait appel à tous les guérisseurs possibles mais leurs traits soucieux et leurs doigts s’agitant nerveusement dans leur barbe ne m’incitent guère à croire à une guérison miraculeuse… Je suis jeune, mais je ne suis pas stupide non plus. Alors quand ils s’exprimèrent dans la salle d’à côté en pensant qu’à dix-sept ans nous ne possédons pas de bonnes oreilles, ils firent une grave erreur.
L’un d’eux émit l’hypothèse d’un remède miracle, une plante que l’on ne trouverait que dans les forêts elfiques et qui permettrait une purge complète d’un corps vivant. Seulement, aucun d’entre eux ne voulurent se rendre là-bas, considérant qu’un voyageur venant de Seirkheim serait aussi bien accueilli qu’une poule dans un terrier de renard. […] je ne laisserai jamais mourir mon père. Peu importe si je dois m’y rendre seule…

[…]

Vingt-huitième jour d’Olith,
Mes frères et moi avons décidé de nous y rendre nous-même. Je leur parlai de ce que j’entendis des guérisseurs et nous fûmes tous d’accord : nous devions faire un aller-retour rapide pour ramener cette plante avant que notre père expire son dernier souffle. Pour cela, nous ne devions absolument pas en parler à maman, car malgré l’amour qu’elle porte pour son âme sœur, jamais elle nous aurait laissé nous rendre en terres elfiques… Mais nous n’avions plus le choix.

[…]

Je n’hésiterai devant rien pour atteindre mon objectif. »


Je mis du temps à apprendre tout ce qui se déroula durant ce voyage, mais elle accepta enfin de parler malgré son être brisé. Elle avait perdu plus que ce qu’elle était allée chercher. Mais qui aurait pu la prévenir à part moi des dangers qui la guettaient ? Si seulement elle avait accepté de se confier à moi avant son départ, j’aurais pu empêcher cela. Qui sait, peut-être l’aurais-je accompagné… Après tout, je suis beaucoup plus résistant qu’un humain bien qu’un vampire seul face à une horde d’elfes possède peu de chances de survie…
Je me rappelle encore de ses mots, si difficile à lui arracher lorsqu’elle est revenue à moitié morte de faim et d’épuisement. Je recousais ses plaies à ce moment-là, mais la notion de douleur physique semblait l’avoir désertée. Seule la souffrance morale découlait de ses paroles, comme un poison qui commençait déjà à ancrer ses racines dans son âme si pure…

« Nous sommes parties une semaine plus tard, en début du mois de Medas. Le voyage serait long, nous le savions, mais la motivation de sauver notre père était plus grande que n’importe quoi d’autre. Nous étions motivés, alors nous nous armâmes sommairement. Je dérobai nombreuses lames de courte taille à ma mère tandis que notre ainé s’emparait d’un arc et que le second optait pour une bonne épée à la lame fine. Nous souhaitions être polyvalents car si nous venions en amis, il n’était pas sûr qu’ils nous reçoivent comme tels…

[…]

Nous avons traversé tout le royaume humain. Il nous fallut des jours et des jours… Parfois nous chassions pour manger, mais nous fûmes aussi obligés de voler. Il n’y eut aucun problème jusque-là… Hormis quelques embuscades de la part de brigands, nous réussîmes à nous en sortir au prix de quelques blessures insignifiantes. Tout avait bien commencé… Puis nous atteignîmes la côte.
Nous avions prévu de prendre un bateau jusqu’en terres elfiques, ayant économisé de l’argent uniquement dans ce but. Seulement sur le port, alors que nous nous séparions pour la première fois afin de chercher un capitaine susceptible de nous emmener, nous ne fûmes plus que deux à nous rejoindre trois heures après… […] ils retrouvèrent son corps jeté dans la mer, flottant à la surface, sa tête heurtant les pierres. Il avait été dépouillé de ses armes et seule une flèche été restée présente dans son carquois… Notre ainé venait de nous quitter et il était désormais trop tard pour faire demi-tour. Je sentais déjà le chagrin m’envahir, mais nous avions toujours notre père à sauver…

[…]

Nous posâmes pied sur les terres elfiques, apeurés et épuisés de tristesse. Mon frère n’avait que vingt-ans et moi, trois ans à peine de moins. Nous étions trop jeunes, trop inexpérimentés pour un tel voyage… Mais l’amour, l’amour donne des ailes… mais cette fois-ci, j’avais senti que nous volions trop haut et la chute n’en serait que plus amère.
Il nous fallut du temps pour traverser le royaume elfique. Hautains, certains tentèrent de nous faire du mal mais jamais avec grande conviction et nous parvînmes jusqu’à la forêt tant désirée. Là, alors que tous nos problèmes semblaient s’éloigner, nous coupâmes une grande quantité de la plante choisie, prenant garde à la placer dans un sac qui pourrait plus ou moins la maintenir dans sa première fraicheur durant le trajet… Puis avant de partir, nous avions monté notre campement dans une petite clairière, allumant un feu que nous espérions réconfortant et utilisant notre réserve de viande séchée pour nous renforcer. Nous fîmes l’erreur de nous croire seuls, à l’abri des oreilles indiscrètes… Et par Sam’ael, notre père à tous, pardonnez-moi d’avoir mené les miens à la mort.

Quand mon frère s’exclama joyeusement qu’il avait hâte d’être de retour à Serkheim, la forêt elle-même sembla s’agiter. Le silence tomba brutalement et plus aucun bruit d’animaux nocturnes ne s’éleva. Des sifflements hargneux ne tardèrent pas à résonner tandis que des ombres terrifiantes passaient fugitivement dans les fourrés. Il ne fallait pas parler du royaume des ombres… Nous venions d’être considérés comme ennemis.
Mon ainé réagit instantanément. Il me saisit par le bras, me fourra dans les mains notre sac de provision et d’herbes et me poussa derrière lui, m’ordonnant de courir et de ne pas m’arrêter. Je refusai, évidemment, préférant me battre à ses côtés… Mais que valait ma force dérisoire face à celles des elfes, ses enfants divins privilégiés par la nature elle-même… ? Alors je partis, le laissant les retenir pour que je puisse gagner la côte le plus vite possible.
Je dus faire des détours inimaginables, évitant les villes, me cachant de ceux que je croisai, fuyant certains qui semblaient me sentir malgré ma discrétion et enfin je parvins à gagner un navire qui me ramena jusqu’en terres des Hommes. Seule."


Quand Viladra marqua une pause, ses yeux ne brillaient pas de larmes mais la tristesse l’entourait et alors que jusqu’à présent mon âme s’était éclaircie, je sentais la sienne amorcer une chute lente mais inévitable vers les ténèbres. Je l’avais prise dans ses bras, nous avions échangé notre premier baiser mais le cœur n’y était plus malgré les sentiments qui nous animaient. Oh, elle m’aimait et je pense sincèrement avoir retardé sa chute dans l’obscurité, mais je ne suffis pas…
Alors elle reprit doucement la parole, comme apaisée d’avoir pu se libérer d’un poids trop lourd, et j’appris la suite de son périple.

« Quand je revins à Serkheim, je m’étais faite agressée je ne sais plus combien de fois. Je dus la vie à notre seigneur Sam’ael car il me sauva de nombreuses fois de mes malfaiteurs… Mais j’étais faible, très faible, et rares furent les personnes qui acceptèrent de m’aider. Mon apparence négligée, le sang qui suintait de mes blessures… Je devais être vue comme un démon et j’avais pourtant désespérément besoin d’assistance. […] L’espoir de guérir mon père était la seule chose qui me retenait à la vie. Je poursuivais donc, chaque pas me tirant des souffrances atroces mais que j’ignorais néanmoins… et enfin j’arrivai dans notre maison. Il était très tard, ou très tôt, je ne sais plus… Les lumières étaient allumées dans la salle de séjour et je pouvais reconnaître entre mille la fine silhouette de ma mère. Ma mère, ma pauvre mère qui avait dû pleurer mille morts en apprenant notre départ… Dès qu’elle ouvrit la porte, je tombai dans ses bras, m’abandonnant à l’inconscience totale.

[…]

Quand je me suis réveillée, tu étais là. Tu m’appris la nouvelle de la mort de mon père durant notre voyage… Et je crois que je ne pus verser une larme de plus, mon cœur s’étant asséché de ses dernières réserves. Ma mère ne m’en voulut pas, elle savait que c’était par amour que nous étions partis. Elle pleura la mort de ses fils, de son époux… Je la regardais dépérir sans rien pouvoir y faire… Je ne savais plus comment réagir, j’étais perdue. »


Je n’appris rien de plus de cette histoire mais elle l’avait profondément changé. Je mis du temps à lui redonner gout à la vie et ce ne fut que de longs mois après qu’elle accepta de s’ouvrir à nouveau. Dix-huit ans… Si jeune et pourtant, elle avait vécu bien plus que la plupart des siens. Quant à moi, je sentais que ma nature de vampire s’étiolait peu à peu à ses côtés… Car Viladra choisit de faire le bien autour d’elle pour rattraper les morts de son passé.
Se consacrant entièrement au bonheur des autres, je fus le plus heureux lorsque ses premiers sourires de joie revinrent teinter son visage de couleurs. J’en fus si heureux, si grisé par ce qui arrivait que j’en oubliais mes propres fonctions… Et mon maître, celui qui m’avait toujours pistonné, un vicaire reconnu parmi les nôtres, ne tarda pas à me rappeler à l’ordre. Critiquant ma métamorphose qu’il jugeait pathétique, je lui cachai alors ma relation avec une humaine de crainte qu’il ne tente de m’atteindre à travers elle. Mais l’irrémédiable se produisit et l’information ne tarda pas à lui arriver… Je me rappelle encore de son sourire pervers, ce sourire de triomphe quand je le vis en train de lui parler. Alors mon sang ne fit qu’un tour et la lumière qu’elle m’avait redonnée disparut aussitôt, embrasant mon esprit pour un seul objectif : la sauver.
Le combat fut rude, il était plus puissant que moi. Les cris désespérés de Viladra résonnaient à mes oreilles sans m’atteindre tandis que le fracas de nos lames se répercutait en une trainée d’étincelles. Les pleurs des femmes autour de nous, les cris stupéfaits des hommes… Tout cela m’était égal, je ne souhaitais que la sauver.
Il y eut un dernier échange entre nous, ses yeux verts plongeant dans les miens, le temps se suspendant alors autour de nous… J’observais ce visage, ce corps, je voulus tendre une main vers elle pour la toucher une dernière fois… Mais le monde se remit brutalement à tourner et l’acier de sa lame transperça mon cœur sans même causer la moindre douleur. Le silence tomba en même temps que la fin du combat et ce fut la fin.


Passage de la lumière à l'obscurité.

Elle s’enfonça dans les ténèbres, sa chute ne ralentissant pas, au contraire… Il ne tarda pas à la rencontrer comme il me rencontra moi, jadis, comme chacun d’entre nous, d’ailleurs… Le seigneur des cendres. Certains disent qu’il s’agit de celui qui transforma Hialmar, notre premier ancêtre, d’autres disent qu’il s’agit de lui en personne. En tout cas, peu importe celui qui se présenta à elle, il ne trouva aisément la faille dans son cœur qui lui permit de faire d’elle, une enfant de la nuit. Et Viladra cessa d’être ce qu’elle était…

Sa mère mourut de maladie et de tristesse quelques semaines après, trop tôt pour qu’elle ne se rende compte du changement opéré sur sa fille. Cette dernière avait désormais dix-neuf ans mais ses cheveux ne s’étaient pas encore entièrement assombris et l’éclat sanglant de ses yeux rouges passait pour le moment inaperçu. Ce ne fut que quelques mois plus tard qu’elle devint entière nocturne, une aura glaciale entourant son être, la rendant sans doute plus dangereuse et plus magnifiquement repoussante que jamais. Ses pouvoirs ne tardèrent pas à apparaître non plus ; d’abord l’umbromantie, une branche naturelle de la magie chez les vampires, puis la nécromancie qu’elle améliora chez des nocturnes plus évolués. Enfin, la magie de l’illusion se rajouta mais avec très peu de puissance, consciente que seuls les éminents formoires pouvaient se targuer de maitriser ses trois capacités à la perfection. Elle était encore loin de leur niveau…
Débrouillarde, elle ne resta pas néanmoins pas servante bien longtemps. Une vingtaine d’années tout au plus, à savoir un chiffre dérisoire chez des êtres de notre race. Se faufilant dans les réunions de vicaires, s’attirant les protections de certains d’entre eux, elle usait de ruse et de fourberie, montant les uns contre les autres dans son propre intérêt pour asseoir sa prestance sur ce niveau plus élevé que le sien. Elle ne tarda bientôt pas à faire partie de la haute bourgeoisie, délaissant son nom de Arash’in pour adopter celui de Memphis, le nom que je portais naguère avant de mourir… Un hommage inconscient qu’elle voulut me rendre, je ne lui en voulus pas… Mais il est dommage que ce soit sous mon patronyme qu’elle accomplisse tous ces actes sombres…

Devenue vicaire, elle asseyait sa réputation sur un marché florissant, maniant les banques et les créanciers avec efficacité. Elle se glissa sinueusement dans leur rang, ne cherchant pas à les écraser, mais elle s’empara un à un de leurs atouts pour les faire siens. Au lieu de la détester, de la craindre, ils voyaient en elle une nocturne prometteuse qui, d’apparence, ne semblait pas les menacer de grand-chose. Ils ne se rendaient même pas compte à quel point il se trompait, elle avait déjà commencé son travail de manipulatrice.
Etre vampire, c’est s’étendre dans le temps et dans la noirceur. Avec sa nouvelle vie de nocturne, Viladra apprit à se montrer patiente… Et elle sut bientôt repérer l’exacte bon moment pour bondir ou bien pour rester sagement tapie dans l’ombre. Quatre-vingt-treize longues années passèrent, aussi vite que des étoiles filantes pour les vampires, et amenant morts et maladies pour les humains mortels. Durant tout ce temps, Viladra installa une solide réputation sur les différentes banques qu’elle contrôlait, appréciant sans se lasser du luxe qu’elle pouvait désormais s’offrir. Elle avait désormais plus de cent-trente ans, mais son éclat glacial était aussi vif que le premier jour de sa transformation. Son physique éternellement jeune brillant d’une morgue sans égale ne cessait de s’imposer comme potentielle figure emblématique des nocturnes. Son but ? Se hisser au plus haut, atteindre le rang tant désiré de fomoire…

Un jour, son nom du se faire remarquer car elle fut appelée par les hauteurs des nocturnes. Une mission lui fut confiée : des vampires sauvages avaient été aperçus dans le village de Moridor à Orath, les terres maudites. Ce qu’lle devait faire était assez simple, il lui fallait rentrer en contact avec eux, les empêcher de continuer un carnage qui n’apporterait qu’une mauvaise réputation supplémentaire pour sa race, et si possible d’en engager le plus possible dans leurs rangs. Ca n’avait pas l’air compliqué en soi, quelque chose d’assez banal pour une guerrière aguerrie comme elle… Mais elle eut plus de difficultés qu’elle ne le crut, bien qu’elle revint indemne et bien vivante.
Quand elle atteignit le village après une longue chevauchée de nuit, elle comprit rapidement ce que le mot misère signifiait. Habité par des humains plus mal en point les uns que les autres, elle ne ressentit aucune pitié mais se garda bien de s’approcher de ce qu’elle voyait être un nid à infections. Personne ne tenta de l’arrêter, elle put mener son enquête sans anicroche, ne tardant pas à découvrir les traces qui la menèrent aux vampires. Elle savait qu’ils étaient rustres, bestiaux, qu’un rien les énervait… Heureusement, leur maniement de la magie était restreint puisqu’ils n’avaient pas la capacité de se concentrer aussi scrupuleusement qu’un être réfléchi. Il fallait néanmoins faire attention, un accident était vite arrivé…

Ils s’abritaient dans des cavernes, à l’abri du soleil. Il lui fallut attendre toute la journée, cachée dans le creux d’un rocher, avant de pouvoir les atteindre. Quand elle y parvint, ils ne l’accueillirent pas aussi amicalement qu’un vampire noble l’aurait fait, mais ils sentirent qu’elle n’était pas comme eux et la crainte s’installèrent dans leur iris sanglants. Ils ne l’attaquèrent pas… A quoi bon se nourrir du sang d’un des leurs ?
Elle parvint à en convaincre trois de la rejoindre mais les cinq autres refusèrent catégoriquement de la suivre. Pire encore, ils la considérèrent comme une traitresse à leur race et n’hésitèrent pas à l’attaquer… Seule, elle aurait pu s’en sortir mais pas sans dommages. A quatre, ils parvinrent à les repousser et à les tuer tous sans le moindre état d’âme. Viladra comprit alors que sa magie avait augmenté au-delà de ce qu’elle croyait… Il lui tardait de revoir ses supérieurs pour leur annoncer la nouvelle, afin qu’ils comprennent à quel point elle avait progressé… Qui sait, peut-être même avait-elle le niveau pour devenir fomoire ?

Quand elle revint, le rapport de sa mission fut grandement apprécié et les supérieurs commencèrent à se pencher sur son cas. Chez les humains, en quelques mois, une décision est prise… Pour elle, elle dut attendre encore trente ans, afin de faire ses preuves entre temps. Ce n’était pas important, pour elle… Car tôt ou tard, elle sentait qu’il lui manquait que peu de choses pour atteindre un niveau supérieur. D’ici là, elle se contentait de veiller sur son commerce plus ou moins légal, agrandissant son carnet d’adresses et y inscrivant des contacts beaucoup plus intéressants que les premiers. Oui, Viladra commençait peu à peu à poser les bases de son futur empire intérieur… D’une détermination glaciale à toute épreuve. Elle savait se faire oublier mais trouvait toujours le bon moment pour réapparaitre, et un jour… un jour…

« - le haut et respectable conseil des trois a porté le regard sur vous. Vos dons et vos capacités vous ont permis de vous hisser au-delà de ce que vous auriez pu imaginer… Votre nouvelle place désormais, Viladra Memphis, se trouvera parmi les fomoires, nobles autorités de notre race sacrée… »

Cela fait désormais une vingtaine d’années seulement que Viladra a reçu son titre. Respectée, crainte, parfois appréciée à ses dépens, elle jouit d’un cadre de vie envié mais son caractère d’une froide impassibilité l’empêche de remarquer ce qu’il se passe autour d’elle. Ses objectifs restent inconnus… Certains disent qu’elle voue une haine tenace envers les elfes, d’autres pensent encore que seule la suprématie des nocturnes lui donne une raison de vivre. Mais qu’en est-il réellement… ?



EN DEHORS DU RP

Nom : Maëlys
Âge : Dix huit ans.
Trucs préférés : glander sur l'ordinateur, martyriser mes poumons, faire du sport de combat.
Un film : V pour Vendetta
Un jeu vidéo : Assassin's creed
Un livre : L'herbe bleue
Comment tu es tombé ici : Google est mon ami, le votre aussi.
Avis sur le forum : Sympathique, j'attends d'en voir un peu plus =)
Quelque chose d'inutile à dire :Il y a tant à dire... donc je ne dis rien.

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Jarl Harmotan
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DEBUTANT
Jarl Harmotan

Perso
Description: Je suis un Jarl du peuple des Géants, un guide et un gardien de notre savoir. L’amour que je porte à ma race est aussi grand que ma haine pour nos ennemis les Dragons. En tant que jarl, je possède des pouvoirs qui me permettent de guider les miens vers l’horizon. Et maintenant que nous ressortons d’un long sommeil, mon devoir m’instigue à reprendre la tête des miens pour empêcher notre extinction et nous amener à un nouvel âge d’or pour les Géants au nom du Géant-Père Ymir et de la force créatrice!
Messages : 10
Date d'inscription : 15/12/2012



Mer 19 Déc - 2:50
Bienvenue parmi les fous! Gangnam Style bitchi

Devise de mon ancien fow, ça me rend nostalgique... Ouiiin !

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Salmon Al-Jabâr
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FONDATEUR
Salmon Al-Jabâr

Perso
Description: Qui est donc ce fameux Salmon Al-Jabâr ? La question éternelle. Et pourtant, malgré le grand nombre de surnoms et de noms qu'on lu a donné, il reste un personnage totalement anonyme et mystérieux. Vagabondant à travers le monde et cherchant pertinament quelque chose, Salmon est ce qu'on pourrait appeller un être libre, doté d'un grand esprit et d'une conscience vaste. Ses longues années de voyage lui ont permis d'avoir un grand savoir. Il a également passé énormément de temps dans des bibliothèques à lire des livres historiques... Mais finalement, qui est t-il?
Messages : 982
Date d'inscription : 04/10/2012



Mer 19 Déc - 6:39
Elle vénère Sam à elle ! Viladra Memphis - finie 1707668200

Welcome et bon courage pour ta fiche

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Ahiyyad Al-Fahd
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ADMIN
Ahiyyad Al-Fahd

Perso
Description: Ahiyyad est un ex-esclave et un ancien de la Garde Noire. Il porte les vêtements communs à la gent Vampiresque lorsqu'il se trouve à Serkheim mais préfère se grimer en noble lors de ses excursions en terre étrangère. Il se bat à mains nues lorsqu'il souhaite s'amuser, mais à aussi recours à l'Umbromancie, une discipline propre aux vampires. Depuis sa naissance, il est à la recherche de son créateur, l'énigmatique Japet.
Localisation : Serkheim-Capitale des Nocturnes
Messages : 513
Date d'inscription : 07/10/2012



Mer 19 Déc - 12:46
Yop ! Ton histoire me plaît beaucoup, tu as bien su user des informations disponibles sur serkheim et tu fais une nocturne très prometteuse ! Hâte de voir la suite, et ne t'inquiètes pas pour la taille de la fiche, elle se lit très bien ! (franchement, plus c'est long mieux c'est !)

Deux petites précisions toutefois :

-On dit Fomoire et pas Formoire
-Hialmar, certains vampires savent qu'il a existé il y a des millénaires, mais la plupart ont oublié son nom, il gouverne dans l'ombre par l'intermédiaire des Prieurs qui sont les souverains officiels. Je préfère te le dire, c'est juste pour prévenir, tu n'as rien à changer.

Un aperçu de la hiérarchie :

Hialmar
Prieurs
Conseil des Six
Fomoires
Vicaires, Grands Vicaires
Servants

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Viladra Memphis
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CONQUÉRANT
Viladra Memphis

Perso
Description: – Aussi, vois ce souris fin et voluptueux Où la Fatuité promène son extase ; Ce long regard sournois, langoureux et moqueur ; Ce visage mignard, tout encadré de gaze, Dont chaque trait nous dit avec un air vainqueur :
Localisation : Dans l'ombre de la lune.
Messages : 286
Date d'inscription : 18/12/2012



Mer 19 Déc - 13:43
merci =D

oups, sorry pour fomoire, j'étais persuadée qu' il y avait un R x) je vais modifier =) j'aurai terminé ma fiche d'ici une petite heure =D

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Ahiyyad Al-Fahd
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ADMIN
Ahiyyad Al-Fahd

Perso
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Localisation : Serkheim-Capitale des Nocturnes
Messages : 513
Date d'inscription : 07/10/2012



Mer 19 Déc - 16:51
Eh bien voilà qui est fait ! Malgré le manque regrettable de détails dans certains épisodes, cette fiche me semble très complète, bienvenue donc dans la ronde, haute et distinguée Fomoire ! Tu es validée ! Viladra Memphis - finie 1100675106


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Salmon Al-Jabâr
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Salmon Al-Jabâr

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Description: Qui est donc ce fameux Salmon Al-Jabâr ? La question éternelle. Et pourtant, malgré le grand nombre de surnoms et de noms qu'on lu a donné, il reste un personnage totalement anonyme et mystérieux. Vagabondant à travers le monde et cherchant pertinament quelque chose, Salmon est ce qu'on pourrait appeller un être libre, doté d'un grand esprit et d'une conscience vaste. Ses longues années de voyage lui ont permis d'avoir un grand savoir. Il a également passé énormément de temps dans des bibliothèques à lire des livres historiques... Mais finalement, qui est t-il?
Messages : 982
Date d'inscription : 04/10/2012



Mer 19 Déc - 16:54
Bravo pour la validation, très belle fiche

Tu peux dorénavant faire la description de ton personnage dans l'onglet "perso" de ton profil (feuille de style personnage).

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