Spoiler:

Voilà plusieurs jours que le jeune homme marchait dans les grandes plaines, vers le sud, les falaises Forines, et au-delà, son objectif. Depuis combien de temps marchait-il ? Il ne savait plus. Sa peau était abimée par le voyage, ses vêtements recouverts de poussières et de sable que le vent venait se jeter sur lui. Il avait du mal à respirer et se voilait la bouche afin de tirer de l’atmosphère le peu d’oxygène dont il pouvait en espérer.
La nuit tombait et au loin aucune habitation, aucun signe de vie… Encore une journée à marcher seule dans la brousse, à souffrir de la faim et de la soif, à se demander de quoi demain sera fait. Il cachait ses deux bras de l’assaut du vent, et son vêtement claquait à chaque bourrasque.

Le froid était mordant en ce mois d’hiver et les vents glaciaux venus du nord ne faisaient qu’aggraver la situation.

Au loin derrière lui, un hurlement ce fit entendre, comme tant de fois, maudit il était, condamné à toujours être poursuivi par une menace impie, invisible, intouchable, broyant son cœur d’anxiété et de chagrin.

Il fallait s’arrêter, le vent se faisait plus fort, trop fort…

Après une petite heure de marche à batailler contre cet ennemi invisible, Nadred rejoignit enfin les contreforts forines, là, dans une crevasse à flanc de falaise il découvrit une petite grotte bien abrité ou il put enfin s’arrêter, la caverne, inoccupé depuis longtemps recelait pourtant d’un petit tas de bois très sec qu’il eut une facilité déconcertante à faire démarrer. Cette petite tanière de trappeur était une aubaine.
La lueur du foyer était apaisante.


Le vent froid changea de direction et s’engouffra dans l’alcôve, Nadred se retourna sur le feu, l’entourant d’un rond de pierre pour l’abriter de l’extinction.

Il sentit un souffle froid se poser sur son épaule, un grognement suivit d’un coup de langue suintant de délectation. Quelque chose souleva violemment Nadred du sol qui vint s’écraser contre le mur de la grotte. Une sorte d’ombre à l’apparence vaguement canine s’avançait vers lui, tous crocs dehors.

La bête était monstrueuse et la peur emplit l’esprit de Nad.

Le monstre prit une apparence de plus en plus imposante, jusqu’à emplir toute la pièce, machoir béante, il se jeta sur Nadred qui poussa un cri de terreur.


Le jeune homme se réveilla en sueur, poussant un gémissement d’outre-tombe. Le feu s’était intensifié et avait quitté son foyer, léchant ses jambes. Le feu ne lui faisait plus mal, mais était pourtant désagréable.
Il était tard dans la nuit et le vent s’était apaisé. Nadred quitta son repaire, éteignant le départ d’incendie d’un geste.

Il reprit sa route et arriva enfin devant un petit plan d’eau surplombé par une arrête rocheuse. Il prit place ici et décida d’entreprendre sa méditation journalière. S’agenouillant sur le surplomb, Nadred salua un être invisible, une forme se matérialisa fébrilement devant lui, nimbée d’un faible halo de lumière, presque imperceptible. La communion dura un temps et de l’ombre émergèrent de multiples étincelles. La prière dura quelques minutes… puis la lumière s’éteignit et l’ombre revint.

Il reste sur ce promontoire un long moment, perdu dans ses pensées. La nuit était bien avancé et le jour ne pointera pas avant plusieurs heures.

Une ombre blanche... Ou alors un nuage vivant..

Voilà se que voyais les voyageurs qui me surprenait entrain de voler. Mes bras n'était que de longues ailes aux plumes blanches, les mêmes plumes qui recouvrées tout mon corps. Sauf mes pattes, qui elles étaient d'un noir. Ces pattes qui m'avait vue donner des griffes acérées. (voir signature pour image)

Je bougeais dans le ciel, bénie par celui ou plutôt celle qui était ma plus fidèle amie. Wendyr. L'esprit du vent qui m'accompagnait depuis le début de ma vie. Une fois que je revenu à la réalité, même si j'avais toujours la tête dans les nuages au sens propre du terme, je pu découvrir en dessous de moi, un paysage magnifique..

Spoiler:

//[Vent] Pose toi..//
//[Seth] Fort bien, un peut de repos ne me feras pas de mal//

Alors que dans mes pensées, le vent, ou plutôt Wendyr, m'avait parlé, je décida de jeter un œil aux alentours. Je devais sûrement être dans les falaises de Forine. En piquet, je descendis du ciel, droit vers le lac. Deux trois mètres avant de toucher le lac, je me remis à l'horizontal et partis me mettre dans un arbre, sur une grosse branche où la visibilité sur le lac était bonne.

Sans attendre, je ferma les yeux, et dans la même seconde mes ailes devinrent des bras, tout comme mes pattes des jambes. Le masque que je portais alors en guise de visage disparue pour laisser place au demi-elfe que je suis réellement.

Le tout dans mon manteau marron voilant mon corps tel un nomade du désert. On ne voyait sur moi en plus de ce vêtement qui disposait d'une capuche un sac à une lanière sur mon épaule gauche, un carquois bien remplit à la ceinture ainsi qu'un bâton dans la main droite.

Sans faire attention à se qui m'entourer et toujours sur ma branche, je sortis de mon sac une carte de la Terre des Hommes ainsi qu'une plume que je plongea dans un encrier, ouvert et fermer juste pour le besoin. Je fixa la carte et détermina mon trajet.

Spoiler:

Une fois cela fait je rangea dans mon carnet la carte de mon voyage depuis que je l'avais acquis. La raison maintenant était de savoir pourquoi le vent avait voulu que je me pose ici.. Une nouvelle rencontre ? Amical ou hostile ? A savoir, je préféré l'amical.

Avec une grande facilité et agilité, je descendis de l'arbre où j'étais et je m'avança vers le lac en le fixant, sans même faire attention à se qu'il y avait au tour.

Le vent se releva sur le lac et l’onde se mit à trembler, de nombreuses vagues douces vinrent fouetter le rivage. L’air se fit plus froid et à une centaine de mètres on pouvait entendre le vent s’engouffrer dans les contreforts, produisant un hurlement d’outre-tombe qui vous glacerait le sang.

Une étrange forme vint à apparaitre au-dessus du lac, duveteuse, étrange, presque en suspension dans les airs comme un nuage. Nadred ne savait que faire devant cette vision, se croyant alors encore sous l’emprise de ses rêves. Qu’était-ce ?
Le vent semblait transporter des murmures, comme l’esprit d’une voix antédiluvienne. Etrange…
Le nuage changea de forme, d’apparence et laissa place à un étrange humanoïde… mis homme-mi bête.
Mi-homme, mi-rapace. Etrange. Trop étrange…

Nadred préféra quitter son promontoire pour observer la scène d’un point de vue plus en sureté. Derrière un bosquet, sous un tronc d’arbre arraché de son terreau voilà des lustres, il put voir cet homme-faucon à la blancheur intense.

Les voix dans le vent continuèrent et se turent lorsque l’être toucha le sol.

Un évènement se produisit, les ailes se raccourcirent, les plumes churent le duvet disparut, le visage s’étriqua pour changer le rapace humanoïde en un être humain, aux traits pourtant bien elfiques. Des cheveux blancs longs pendaient sur ses épaules, une tête particulièrement expressive et une tenue marron qui le rendait difficile à voire dans la nuit. Il avait un… luth en bandoulière…
Quel drôle de barde se dit Nadred. Ce qui le distinguait dans la nuit c’était sa pâleur, son étrange pâleur, comme si l’une des lunes du Naldor s’était incarnée sur la terre.

Nadred se rapprocha.

Regardant derrière lui, il vit qu’une lumière éclairait encore dans la grotte d’où il venait… L’étranger l’avait-il vu ? Bref, Nadred se mit à porter de l’individu… Fallait-il l’interpeller ? L’aborder ? L’attaquer ? Voire le fuir ? Il ne savait pas et cela le rendait nerveux. Il fallait sauter le pas.

Subrepticement, Nadred se rapprocha du change forme qui d’abord posé sur un arbre se tenait à présent devant le petit lac.

« Qui êtes-vous ? »

Cette question simple pourtant recélait de nombreuses suppositions, Nadred rêvait-il ? Etait-il témoin d’un phénomène magique ? Faisait-il face à l’incarnation d’un esprit sur le Naldor ? Nadred voulait tendre la main en premier se présenter, mais sa timidité et simplicité naturel l’en empêchaient.
Il restait dissimulé derrière une souche d’arbre ne dévoilant que son regard. Les murmures dans le vent avaient cessé. Sans armes, Nadred préférait rester précautionneux, d’autant que depuis des jours, il sentait une menace le poursuivant.

Tout en regardant l'eau, sans essayer réellement de voir quelque chose, je me posais toujours la question de savoir pourquoi le vent avait décidé que je devrais me poser ici.. La réponse fut en vrai beaucoup plus facile à trouver quand la voix de quelqu'un arriva à mes oreilles.

[Nadred] Qui êtes-vous ?

La question était formulé simplement. Mais elle ne venait sûrement pas d'un barbare ou autres humanoïdes hostile cherchant à défendre son territoire. Non. Cette voix me faisait pensé à rien en faite.. Tout en utilisant ma mémoire, je détermina l'endroit d'où venu le son. Chose très peut difficile je l'accorde.. Je regarda alors, derrière la souche d'un arbre, le haut d'un visage qui me fixé.

J'en ricana.

[Seth] Et bien, si je m'attendais à voir ça. Aller mon brave, relevez-vous. Je ne suis pas un monstre. A moins qu'être demi-elfe vous déranges ? En parlant de déranger, si je dérange tout simplement, vous pouvez me le dire, je partirais sur le champ.

J'en étais sûr. Il m'avait vue sous ma forme de vol. Forme que je n'avais toujours pas surnommé d'ailleurs... Mais alors que je regardais l'homme. Une question attira mon attention...

//[Seth] Pourquoi le vent a t'il voulu que je rencontre cet homme ?//

Je me mis en position amical, tout en souriant à l'homme, je me mis à parler au vent à travers la pensé.

//[Seth] Wendyr.. Un danger plane t'il sur nous ?//
//[Vent] Il n'y a aucun danger que je peux révéler pour le moment. //
//[Seth] Merci de ton aide..//

Sous cette pensé ironique, je devais me fié à mes propres sens pour savoir si un danger était proche. A de très nombreuse reprises, quand Wendyr avait voulu me faire atterrir alors que ce n'était pas ma destination, un danger était présent et je devais l'affronter. Cela faisait de moi un bienfaiteur dans un sens.. Je ne montra nullement cet aspect observateur à l'homme et avant même d'attendre une suite, je lui dis d'une voix naturel et chaleureuse.

[Seth] Seth Watermist, barde. J'aimerais être enchanté de vous connaître mais je ne dispose d'aucune information sur vous. Pourrais-je en avoir quelques-unes comme votre nom ? Si cela ne vous déranges pas bien sûr.

Il valait mieux joué la carte du simple barde sans preuve qu'il ai vue mon autre forme, et aussi du faite que je ne le connaissais pas.. J'attendis ça réponse avec patience, avec la même posture amicale.

Longtemps que Nadred n’avait point vu de cet être hybride, parfois surnommé bâtard qui font l’apanage du cosmopolitisme inter espèce de certaines villes. Nadred tiqua un peu suite au rictus de ricanement de son interlocuteur. Ce protagoniste était-il moqueur ?
Un langage soutenu pour un homme dans de telle contrées, Nadred était bien plus habitué à une langue de charretier, respirant bien la bouse et le purin. Alors là, c’était véritablement une sonorité étrange à ses oreilles.
Nadred se releva, se dévoilant enfin à cet homme. Se montrant dans toute sa perfection, et son imperfection. Peut-être pouvait-il voire son halo. Peut-être s’il était réceptif à la magie spirituel cette ombre féminine orbiter autour de lui. Plutôt qu’une ombre, il s’agissait d’une forme dont la luminosité était si faible qu’elle en était presque imperceptible.

L’individu réfléchissait, douteux, Nadred décida donc d’avancer, un peu courbé, maltraité par son long voyage à pied. Il prit de nouveau la parole, sa voix était véritablement une chaleur pour Nadred, lui tant habitué à voyager loin des sentiers empruntés, loin de la civilisation et d’autrui.

Il se nommait Seth, il s’agissait bien d’un barde. Toujours ce même ton soutenu, Nadred ne savait pas comment répondre.

« Je m’appelle Nadred… Nadred c’est tout, je n’ai pas d’autres noms… »

Il était perplexe, que dire finalement, il avait tant de chose à dire lorsqu’il parcourait le Naldor seul, mais face à quelqu’un, il restait sans voix.

« Je… voyage sur ces terres. Je fuis quelque chose… »

Puis le flot de paroles vint, tel un salut.

« Vous ne devriez pas rester ici, j’attire le malheur comme lumière dans la nuit. Vous n’êtes pas prêt à vous battre en plus, pas d’armes, rien. »

Que dire ?

« Juste quelque tours de magie… Je ne sais même pas si je ne rêve pas encore. »

Nadred était bien déprimé, aucun flot cohérent ne lui venait à l’esprit, quelque chose de vraiment indispensable à dire. La timidité peut-être. Puis enfin, vint cette question.

« Etes-vous l’un de ces esprits ? Il y en a tant. »

Un loup hurla au loin alors que les lunes commençaient déjà à descendre indiquant une aube qui tardait encore. Il n’y avait aucune lumière, difficile de se voir. Alors toujours dans l’optique de la confiance, Nadred fit quelque chose qu’il ne faisait quasiment jamais en présence de témoin.

Joignant ses mains, il souffla dans ses paumes. Un flux d’étincelles et étrangement de paillettes d’or émergèrent de son souffle, réchauffant, illuminant l’atmosphère, dansant entre les deux antagonistes. Le souffle, se vrillant, virvoletant se joint en un amas alors qu’il tombait au sol et alluma un feu. Celui-ci, puissant lança des ombres sur les contreforts et la forêt environnante, telle une lumière… au cœur des ténèbres.
Un regard triste, Nadred lâcha une phrase.

« C’est mieux comme ça. »

Nadred s’assit devant le feu alors que le halo de lumière qu’il l’entourait et l’engeance dans son dos s’effaçaient. C’était le début d’une rencontre.

« Je viens des contrées maudites, et j’y retourne, loin dans le sud, ou vas-tu toi ? »

Nadred ne parlait que sur un même ton, monocorde, empreint d’une profonde tristesse.

Quand je regardais cet homme, un sentiment de pitiez prenez place. Mais je sentais qu'il n'était pas un simple vagabond. Le vent lui accordait sa confiance, signe qu'il n'était pas du tout mauvais. J'avais une idée de lui d'un bienfaiteur caché. Un peut comme moi-même..

[Nadred] Je m’appelle Nadred… Nadred c’est tout, je n’ai pas d’autres noms… Je… voyage sur ces terres. Je fuis quelque chose…

Il était timide dans sa voix, il ne savait pas comment réagir ça se sentait, quelque chose le bloquer. Quand à moi, j'étais toujours avec mon sourire chaleureux pour essayer de lui inspiré confiance histoire qu'il se détende un peut.

[Nadred]Vous ne devriez pas rester ici, j’attire le malheur comme lumière dans la nuit. Vous n’êtes pas prêt à vous battre en plus, pas d’armes, rien. Juste quelque tours de magie… Je ne sais même pas si je ne rêve pas encore.

Le malheur ? Il n'avait pas l'air maudit pourtant, je pense que le vent me l'aurait dit.. Et pour se qui est des armes, il avait malheureusement fort bien raison.. Mon bâton qui servait serte d'arc grâce à la corde glissé à l'intérieur ne pouvait rien contre une horde de loup ou autre. Je pouvais cependant utilisé les griffes acérées de ma nouvelle forme. C'était un atout aussi.

[Nadred] Etes-vous l’un de ces esprits ? Il y en a tant.

//[Seth] Il m'a donc vue sous ma forme.//

Cette pensée m'inquiéta, mais Nadred ne semblait pas aussi choqué que ça. Heureusement d'ailleurs. Au moment où j'allais lui répondre, un loup hurla au loin. Sans même lui demander, le vent dit de lui-même.

//[Vent] Il n'y a pas de raison d'être inquiet.//

Je sentis que cette phrase était lié à Nadred.. Quand je le regarda, avec mal du à la nuit qui devenait de plus en plus dense, il joignit ses mains. D'un souffle doré, des étincelles se mirent à tourner au tours des deux personnes présentes pour au final se regroupé dans un amas lumineux qui tomba au sol. Un feu s'alluma alors instantanément.

Le magicien s’assit alors à côté de son feu, je fis de même pour me mettre en fasse de lui. Je le regarda avec toujours le même sourire, mais sans l'air surpris. Avant que je réponde à ses questions, il rajouta quelque chose.

[Nadred]Je viens des contrées maudites, et j’y retourne, loin dans le sud, ou vas-tu toi ?

Je ricanna à nouveau, pas un rire moqueur au contraire, un rire amicale.

[Seth] Je ne suis pas un esprit. Mais mon esprit est siens. Il est en moi, comme je suis en lui. C'est une fusion unique. C'est un esprit-du-vent. Une esprit même. Elle m'accompagne depuis que j'ai 7 ans alors que j'étais encore chez moi, en Terre des Elfes. Tu sais, depuis que je suis partis de ma demeure, j'ai vécu un nombre incroyable d'aventure. Sans arme. J'avais bien le droit à un arc de temps en temps mais ça s'arrêtait la.

Je sortis de mon sac deux piquets en fer. J'en sortis aussi une gourde et de la viande que j’embrochai pour faire cuir. Je bus aussi une petite gorgée et je repris la parole.

[Seth] J'ai appris à fuir, comme j'ai appris à survivre. A faire se qui est interdit. Tu vient des contrées maudites ? De l'Orath ? Moi aussi j'y vient. J'y ai passé quelques années où j'ai affronté démon, camp d'esclave et c'est la bas aussi que j'ai chevauché un dragon qui m'a secouru de démon. Sinon, moi, où je vais ? Et bien. Je voyage sans but pour le moment, suivant le vent à travers les Terres du Naldor.

Je lui tendis un piquet de fer où un morceau de viande était cuit avec une bonne odeur et au même moment, je lui dis.

[Seth] De toute les magies que j'ai pu rencontrer, la tienne ressemble à quelque chose de divin ou spirituel. Peut tu m'expliquer à ton tours ton petit secret ? Il restera entre nous.

Ce n’était donc pas un esprit… Quel drôle d’oiseau, sans aucun mauvais jeu de mot. C’est une fusion entre un être et un esprit. L’esprit du vent. Une esprit peut-être parmi tant d’autre. Il était donc né dans les terres elfiques. Nadred n’y était jamais allé, c’était un lieu bien éloigné de sa patrie pour le rejeton d’une elfe… ou d’un elfe, car s’il n’en était que le demi… Etait-ce un bâtard. Cette question ne tarauda Nadred qu’une instant, il préféra la ranger loin dans le fond de son esprit.
Un aventurier comme un autre en somme.

« J’en ai vu beaucoup, des gens comme toi parcourant le monde. Jamais il ne sont rentrés chez eux… »

L’allusion était claire, la voix de Nadred monotone, dénuée d’émotion, ne laissait paraître aucune touche d’humour noir ni pointe d’ironie. De toute manière Nadred était incapable d’en faire usage. Il énonçait un fait, c’était tout. Il avait connu trop peu de fantaisie dans la vie pour se laisser lui-même aller à ce genre de comportement.

« De la d’où je viens, les gens comme toi sont souvent… capturés, torturés et soumis à un régime visant à nourrir de noirs desseins… C’est le danger, et la mort qui paveront ta route… »

Parfois, Nadred se faisait Sybille, annonçait des faits qui probablement surviendront un jour. Mais ce n’était qu’une impression qu’il laissait sur autrui lors de ses rencontres. En effet, Nadred fait partie de ces individus qui laissent une étrange impression chez ceux qu’ils croisent… Comme si leur existence elle-même en était surnaturelle. Ce Seth… Continuait de parler, première fois que Nadred entendait le nom d’Orath, les terres maudites étaient plutôt nommées les terres noires du temps de son asservissement. Histoire de dragons, d’esclaves et de démons. Les premiers… il en avait broyé les os pour son maitre, les deuxième il en avait fait partie, et les troisièmes, il en avait bu le sang dans l’une des expériences immondes de son geôlier, aujourd’hui mort avec ses secrets dans le temple noir.
Nadred prit volontiers le morceau de viande, le savoura, esquissa un merci et réfléchit à sa réponse.

« Un peu comme toi, mon destin est lié à Ëus, mon esprit gardien… Si elle souhaite se montrer »

Des milliers de minuscules étincelles firent irruption dans la réalité, plongeant lentement vers la gauche de Nadred. Les étincelles se rassemblèrent et une magnifique eldar nimbée de blanc, muette au regard bienveillant mais empli d’une telle tristesse.

« Ëus est ma muse, elle est ma voix, mon bras, mon bouclier, c’est d’elle que je tiens mes pouvoirs solaires… Elle est un peu une esprit du soleil… comme le tien mais d’un autre genre. C’est pas du tout divin… c’est autre chose.
Et puis… il y a ça… »

Une larme coula sur la joue de Ëus, puis elle disparut. Nadred à la lueur du feu arracha une fleur proche de lui. La fleur entre l’index et le pouce de Nadred se flétrit d’une manière si rapide que c’en était incroyable.
De la nécromancie.

« De vieux tours que j’ai appris chez Lim-Dul… »

Et pas n’importe quelle nécromancie, c’était la pire, celle meurtrière, que seuls les nécromanciens noirs utilisaient véritablement. Nadred n’en était pas fier, ça se voyait sur son visage.


La suite fut confuse, prompt à l’emportement. Le sang vola et les souvenir qui en résultèrent, informes. Quelque chose avait surgit de l’ombre. Son hululement puissant, évocateur et strident fendit l’air comme une épée dans la chair.
Le monstre ou qu’est-ce cela aurait pu être trancha l’air de ses griffes, tailladant ce qui se trouvait devant lui.

Nadred perdit de vue son interlocuteur alors qu’il essayait de fuir à travers les coteaux du contrefort des Forines. Se tailladant les mollets, les mains et les pieds dans ces crevasses aux bords tranchants et aux pierres traitresses.

La bête le poursuivait, intensément, s’amusant avec sa proie, attendant le moment propice pour une mort spectaculaire. Nadred, la peur au ventre, courrait aussi vite qu’il le pouvoir. Des larmes coulaient sur ses joues… et alors qu’il sentait sa mort arriver, il parvint au sommet d’une falaise et les rayons du soleil vinrent frapper son visage. La bête hurla de rage et s’enfuit de l’aurore. Là où la lumière ne l’attendrait pas.

Nadred s’effondra devant le soleil levant, las, fatigué et exténué par une telle journée… La peur s’évanouit et l’étreinte de Morphée s’empara de son âme.



[FIN DU RP, Seth ne pouvant plus continuer, le topic s'arrête ici!]